Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15.03.2009

15 Mars 2011: Ici Paris

 

 

23882.jpg

numérisation0015.jpg

14.03.2009

14 Mars 2010: La dépèche du midi

Article publié après le passage de Serge Lama sur la scène de Rodez

 

Les deux Lama

À l'Amphi. Une « standing ovation » pour l'artiste, lors de son passage sur scène, vendredi soir.

 

201003140889_w350.jpg

 Le public de Rodez aura fait une longue ovation à Serge Lama. Photo DDM.

Sensible, rieur et la voix unique, Serge Lama a porté son public près de deux heures dans les plaisirs de la chanson vendredi soir à l'Amphi. Il était aussi porté par lui tant les plus anciens de ses refrains sont facilement fredonnés par ses spectateurs.

Accompagné de deux musiciens plein de virtuosité, faisant volontiers aller-retour entre les anciens textes et ceux du dernier album, l'homme qui « aime la vie à la folie » ne mesure pas chichement son engagement sur scène. Des « Petites femmes » jusqu'à « Malade », premier disque d'or de sa carrière Lama assume maintenant, et en fait rire, les signes d'une longue carrière.

Exit l'homme à femmes, reste l'amoureux, le sentimental. Volontiers railleur avec lui-même et l'époque, même quand le temps de trois ou quatre chansons, il ressort Napoléon de l'armoire aux souvenirs. Quand il monte dans les tons, la voix porte, au point d'ouvrir et de clore le concert a capela, et sans sono.

Lama reste une voix.

13.03.2009

13 Mars 2011: La dernière heure

 

Presse-papiers-2.jpg

 

 

Serge Lama : l’expérience et la ruse remplacent la santé

 

HUY “Ma vie s’éloigne à vue de deuils… J’arrive à l’heure où même vivre est fatigant…” C’est dans le texte d’une des chansons du nouvel album de Serge Lama (L’âge d’horizons sorti en novembre). Le chanteur ne le cache pas : c’est pétri d’arthrose qu’il entreprend ce retour en Belgique qui s’est achevé hier soir à Louvain-la-Neuve.

Scéniquement, ça le diminue certes un peu. Le mouvement est parfois plus difficile. Il chante deux ou trois chansons assis. Dans une évocation en plusieurs tableaux de sa comédie musicale Napoléon, il s’appuie sur un bâton de maréchal. Tout cela est vrai. Mais la personnalité est toujours là.

Pour la voix, c’est pareil. Le velouté est au rendez-vous. La puissance aussi, même s’il ne la sert plus qu’avec parcimonie. Souvent, il ruse et apporte au demeurant une couleur nouvelle à ses plus célèbres chansons.

La ruse… C’est le maître-mot du Serge Lama 2011. Il n’amène sur scène que deux musiciens. Un guitariste qui vient avec cinq guitares et une mandoline en plus pour la chanson truculente du dernier album, Objets hétéroclites. Et un accordéon synthétiseur. Mais allez faire Les petites femmes de Pigalle avec deux instruments dont une guitare ! Eh bien, il y arrive !

Et ailleurs, c’est à travers des orchestrations toutes repensées qu’on découvre les succès de jadis. Il en reprend de très vieilles (La première fois).

Entre deux chansons, Serge Lama a son humour pour ravir le public. Les éclairages sont léchés. C’est sous une véritable tente de lumière que son guitariste joue l’intro de L’Algérie. Lama termine, en triomphe, par Je suis malade qu’il finit a capella et sans micro. Dans D’où qu’on parte, une de se ses nouvelles chansons, il dit : “Saviez-vous qu’avant-hier J’étais presque un oiseau. Et voyez mon plumage affaissé sur mes os.” En vérité, Serge Lama reste un géant.

Eddy Przybylski

C’est un triomphe que Serge Lama a fait, jeudi à Huy.

12.03.2009

12 Mars 2011: L'avenir

Après le passage de Serge Lama en concert le 11 Mars 2011 à Huy , le journal belge l'avenir publiait ce papier

 

Serge Lama, l'ami intime et grave

 

HUY - Grave en même temps que léger, Serge Lama, de passage à Huy jeudi, se joue des paradoxes en les sublimant dans le secret de ses silences.

En plein coeur d'un rai de lumière, intime et grave, porté par le silence, il récite a cappella et du plus profond de son âme les paroles de Star .

Et tremble dans sa voix un grain puissant, généreux à la fois, où se profile déjà un tour de chant qui mêlera entre rire et mélancolie le sombre et le lumineux, le futile et le sérieux.

Chanteur de tous les paradoxes, Serge Lama? Peut-être bien un peu.

Intense, complice de son public et sobre, certainement. Le public hutois ne s'est d'ailleurs pas trompé, jeudi, en réservant un accueil chaleureux à celui qui a su garder ce regard clair où danse encore la malice de ses 20 ans bien qu'il en ait trois fois plus et même davantage. Suffisamment en tout cas pour présenter avec le recul nécessaire et la faculté de regarder au loin, des morceaux pétris de cette humanité qui nourrit chacun des mots chantés sur la pointe du coeur. Presque. Et qu'ils soient puisés dans son dernier opus L'âge d'horizon, ou empruntés à son répertoire riche de 45 années, chaque titre procède de ce même enchantement qui mêle à la sobriété du chant une rythmique enlevée ou étourdissante selon que s'élèvent les notes de l'accordéon ou celles de la guitare. Ce qui est notamment le cas pour Mon ami, mon maître,

Alors qu'on s'est tant aimés ou encore, D'où qu'on parte, à la fois féroce de sens et porté par ce besoin de réflexion sur la vie et sa fugacité.

Plus intime encore et appuyé par une scénographie économe de lumière, D'aventures en aventures témoigne de cette faculté qu'a le chanteur de tout remettre en question, à l'instar d'un J'arrive à l'heure, porté par la douceur de la mélodie.

Pour sûr, celui ou celle qui attendait de ce concert les solides refrains populaires qui ont fait la renommée du chanteur, auront dû se contenter de quelques titres seulement.

Dont Les petites femmes de Pigale, joyeux et rebondissant précédé d'un morceau de son dernier album, Les hommes et les femmes, sublime de légèreté rapidement en accord avec un pas de danse joliment exécuté.

Dans un registre plus coquin et cocasse, La salle de bain et Objets hétéroclites valent leur pesant de volupté et d'élégance tandis qu'ils rappellent que Serge Lama aime se jouer des paradoxes en conjuguant fantaisie et chansons plus littéraires. En témoigne encore, s'il le fallait, et bercé par sa version acoustique, Je suis malade ( morceau des années 70), dans le sillage d'un final étourdissant où le chanteur récitera a cappella et sans micro, la Tristesse d'Alfred de Musset. À en perdre le souffle!

09.03.2009

9 Mars 2010: Sud Ouest.com

Le concert du 10 Mars 2010 à  Biarritz, salle gare du midi est présenté dans cet article

 

pdf·20100309·SO_P·pays basque-c2_16.jpg

LIRE

08.03.2009

8 Mars 2011: La Montagne

Interview dans le journal la montagne avant le passage de Serge Lama à Montluçon le 20 Mars 2011

 

  mdc-recital-serge-lama_541661.jpeg





La tournée de Serge Lama passera par Athanor dimanche 20 mars. De sa voix grave, l'interprète de « L'Algérie » et « Je suis malade » a répondu à nos questions en toute décontraction. Quand Lama interviewé, lui toujours faire ainsi...


A 67 ans, vous avez dit : « Quand je chante, je suis content ? » Vous en avez 68. Toujours pas envie de retraite ?
La retraite, c'est un mot qui ne veut pas dire grand-chose dans mon métier. C'est le public qui nous y met, ou bien notre propre corps. A 22 ans, j'ai eu un grave accident de voiture et j'en garde des séquelles importantes. J'en ai toujours souffert et c'est de pire en pire. Le jour où ce sera devenu insupportable, j'arrêterai. À chaque fois que je monte sur scène, je me dis que ce sera la dernière fois. Il y a quatre ou cinq ans, quand la douleur était très violente, je me suis dit que c'était fini. Je sais que ce sera un handicap terrible pour moi d'arrêter mon métier.

 Qu'entendront les spectateurs d'Athanor le 20 mars ?

Aujourd'hui, c'est impossible de ne chanter que des nouvelles chansons, le public ne supporterait pas. J'en chante six ou sept, pas plus. Les autres sont des classiques. Sans me vanter, je peux affirmer que ça marche. Pourquoi ? Impossible à dire. Un spectacle qui fonctionne, c'est toujours une espèce de petit miracle.

 Qui vient vous voir sur scène ?

Cela dépend des régions. A un endroit ils ont soixante ans, à un autre c'est plutôt quarante. Il y a clairement une génération plus jeune qui a suppléé celle de mon âge. Sans ça, je ne chanterais pas devant grand monde ! Et comme les salles sont pleines à 90 %...

Dans les télé crochets, on reprend beaucoup vos chansons. Ça vous étonne ?

C'est vrai qu'à la Star Academy, c'était un peu devenu un concours de « Je suis malade ». C'est une chanson qui est entrée dans la mémoire collective. Pourtant, quand elle a été reprise par Lara Fabian, je ne la chantais plus. Bien sûr que ça me fait plaisir de voir qu'elle est encore au goût du jour. Je ne vais quand même pas pousser des cris si un jeune me dit qu'il chante mes chansons !


 Vous avez 3.127 amis sur Facebook.

Vous soignez vous-même votre profil ? Oui, j'aime lire les commentaires qu'on me laisse. Facebook, ça m'amuse et comme j'aime écrire, ça m'arrive de poster des messages.

Sur votre « mur » Facebook, justement, une fan dit qu'elle vous aime car vous donnez beaucoup au public...

Oui, mais ce n'est pas propre à moi. Regardez Johnny ou Brel, qui donnait aussi beaucoup... Ma raison de chanter, c'est de tout donner. Je suis presque un chanteur de rock'n'roll, je m'investis énormément physiquement. Je ne suis pas Tino Rossi. Moi, je chante vraiment !

Si vous ne deviez retenir qu'une seule chanson de votre répertoire ?

C'est difficile, il y en a beaucoup. Je dirais « Et puis on s'aperçoit » car elle regroupe tous les thèmes qui me sont chers. On m'a longtemps pris pour le joyeux drille qui chante « Les p'tites femmes de Pigalle » mais au fond je suis un dramatique. Si j'avais été un écrivain, j'aurais pu être Jean Anouilh.

On vous a déjà confondu avec Bernard Lama, l'ancien gardien de but du PSG ?

Non, mais quand il jouait encore, on m'en a beaucoup parlé. À tel point qu'on a fini par faire une photo ensemble, au Jardin des plantes, avec un vrai lama qui, lui, n'avait pas de prénom (*). Je peux vous dire qu'il y avait un paquet de journalistes. Bernard est quelqu'un de très sympa, comme tous les Lama d'ailleurs... Quoique l'animal est, paraît-il, un peu caractériel !

 

Le dimanche 20 mars, à Athanor, à 18 heures.
Tarifs : de 33 à 39 euros.

06.03.2009

6 Mars 2011: Ouest France

Avant le concert à  l'Avel Vor, Plougastel-Daoulas du 6 mars 2011

 

ouest france.jpg

 

 Lama : « Cette mélancolie qui me caractérise »

 

68 ans, 47 ans de carrière, le chanteur, écrit ses textes, légers ou graves, « avec le même souci de perfection ».

 

Qui est Serge Lama? 

Les médias ont toujours eu du mal à me définir. Et en résultat un grave malentendu, qui, hélas, persiste aujourd'hui. J'ai commencé avec la génération yé-yé, qui ne me correspondait pas du tout. Quand je suis devenu vedette, dans les années 60, le chanteur, devant, pris toute la place. Il s'est dépensé beaucoup de temps avant que l'on réalise à quel point je suis un auteur littéraire. Réécoutez Les Glycines ...

Oui mais

Oui, je suis un chanteur de variétés. Mais pas de show-biz. Je chronique la vie des gens. Surtout, je suis un interprète au service de mes textes. Gais ou tristes, je les écris avec le même souci de perfection. J'aime les climats poétiques. Mais j'ai aussi des chansons rigolotes, aux refrains populaires. Comme je suis étrange, à la fois fantaisiste et tragique, on m'a collé, solution de facilité, une étiquette de futilité. Qui a occulté la mélancolie qui me caractérise. Moi, je suis resté nostalgique d'un paradis qui serait avant la vie.

Mon fameux rire ? Une image de moi fabriquée par la télé. C'est, au contraire, un rire de défense. Et de timidité aussi. Bien que plutôt noir et désespéré, j'ai toujours donné le changement. C'est en réaction à un ennui profond que je suis devenu Serge Lama. J'aime aller au fond des choses. De la gravité à la gaudriole, du front soucieux à l'exubérance. Femmes, femmes, femmes est une chanson très représentative de mon paradoxe.

État d'âme ?

Quant à Je suis malade, c'est une chanson capitale, mythique, miraculeuse. Un monologue de tragédie, digne du Cid . À l'époque, j'étais très amoureux : j'avais déjà le refrain ! Alice Dona fait la musique. Ensemble, sur un créé un état d'âme. Pourtant, j'ai dû me battre pour l'imposer à ma maison de disque. Titrer, en plus, ainsi mon album ? Je devais totalement manquer de lucidité ! Quel clash, j'ai failli en perdre mon contrat ! Vous connaissez la suite, un tube énorme, repris par de redoutables artistes. Quelquefois, il faut oser. Ne pas écouter son entourage. Prendre éventuellement le risque que le succès s'arrête.

À mon avis, l'album L'âge d'horizons (mon 18e !) est le plus réussi depuis longtemps. Sans être très connues, ces chansons accrochent immédiatement le public. Je suis fier d'une petite chanson érotique, Objets hétéroclites, qui évoque toute une panoplie de « sex toys ». Je me suis régalé, je l'ai écrit pour les mots, en évitant tous les clichés. En concert, les femmes, certaines rougissent, reprennent en chœur son refrain. J'aime.

Recueilli par Frédérique GUIZIOU.

04.03.2009

4 Mars 2011:Journal Belge, La dernière heure

numérisation0013.jpg

lire.jpg

02.03.2009

2 Mars 2011: Le réveil de Berck

Le 26 Février 2011 Serge Lama chantait au Touquet. Suite à ce concert on pouvait lire cet article dans le journal 'le réveil de Berck'

 


Rendez-vous avec le talent



La foule des grands soirs se pressait, ce samedi 26 février, période pourtant plutôt calme, au Palais des Congrès du Touquet Paris plage, et plus de 900 spectateurs ont répondu au rendez-vous donné par le Casino Barrière pour une rencontre avec une valeur sûre de la chanson française, Serge Lama et son spectacle, tiré, à la fois des meilleurs titres de son dernier album paru le 3 novembre 2008 : « l'Âge d'Horizons », et de ses chansons phares, les grands succès, les incontournables, ceux que le public attend et qui ont marqué plusieurs générations.

S'il fallait faire une synthèse de ce que nous avons vu, deux mots s'imposent : professionnalisme et talent.


Ce n'est pas un hasard si l'artiste à choisi ce titre, « Âge », au singulier, car il est né le 11 février 1943, à Bordeaux, et le temps passe vite, trop vite et finalement nous n'avons tous qu'un âge, celui de l'instant, inexorable mais enrichissant et en l'évoquant Serge Lama nous précise, toujours très lucide, en remerciant son public : « Merci pour ce bel élan de forces conjuguées ; Qui m'incite à mon âge à toujours naviguer ; Car je pagaie encore au gré de vos rivières..... ; Je prend force dans vous, par vous et grâce à vous ». Depuis son premier disque, en 1964, plus de 45 années de carrière, plus de 30 millions de disques vendus, de multiples tournées à succès, un spectacle musical sur Napoléon Ier, une telle accumulation d'expériences, de grandes joies, des déceptions, de terribles épreuves imposées par la vie (son terrible accident et ses séquelles), lui a donné, de haute lutte le droit de mettre un « S » à Horizons : étendues que l'on peut apercevoir autant que la vue peut s'étendre, mais aussi cercles où se meut l'esprit !

Sans artifices :
Il ne triche pas avec son âge ni avec son art et il précise sur scène : « Nous bâtissons tout sur l'authenticité », sans artifices techniques, seul accompagné de 2 musiciens, visiblement complices : un guitariste qualifié de « breton » aux multiples talents, Philippe Hervouët et Sergio Tomassi, l'accordéoniste, « l'italien », qui a supervisé les arrangements de cette nouvelle tournée et a signé la réalisation du dernier album. Il faut noter aussi que le chanteur a l'élégance de présenter au public toute son équipe y compris ceux dont le rôle peut paraître obscur mais pourtant indispensable au bon déroulement de la soirée.
Étonnamment, sa voix, et l'on sait qu'elle a été, et est toujours rudement sollicitée dans les envolées vocales vertigineuses de certains titres (« Je suis Malade », « Chez moi », « L'Algérie », entre autres), a traversé le temps, avec sa magnifique tessiture grave mais dans les aigus, l'on perçoit que le chanteur souffre, plié en deux pour monter la gamme. Heureusement, le style, le climat, le choix des timbres, les schémas harmoniques, des chansons ont été modifiés en les adaptant à sa voix, et finalement, même si elles sont reconnaissables, elles ont pris un air de nouveauté et l'on prend plaisir à découvrir leurs nouvelles facettes ! Contrairement au style de ses débuts, l'artiste, « scénarise » beaucoup plus son spectacle, sollicitant à de nombreuses reprises la salle, qui ne demandait qu'à participer, partager la « communion ». Pour le passé, nous avons noté, entre autres morceaux d'anthologie la toujours déchirante « Toute Blanche », a capella, qu'il ne chante pas entièrement, l'associant à « D'aventure en Aventure » ; « Mon Ami, Mon Maître » (Marcel Gobineau) ; « La Lettre à Joséphine » et la « Crainte et les Intérêts » (toujours d'actualité), tirées du spectacle « Impérial » ; « La Salle de Bain », « Une Ile », le magnifique texte qui aurait pu être écrit par le grand Jacques Brel et dans un style un peu plus leste, « Les P'tites Femmes de Pigalle ».

Nouvelle lignée :
Pour les chansons de son dernier album, Serge Lama nous en donne les clés : ses pères spirituels : « Je suis dans la lignée de la gaieté bon enfant et franchouillarde de Maurice Chevalier et Gilbert Bécaud et parallèlement je suis un littéraire proche de Georges Brassens, Jacques Brel et Léo Ferré » ; son penchant pour les auteurs et la poésie : « franchement graphomane », son éclectisme : « Je suis un peu fantaisiste, un peu tragique. Pour un spectacle complet, il faut tout cela entre le rigolo, le sourire, le rire parfois un peu gras - une once de vulgarité est nécessaire, au même titre que l'ail est nécessaire dans certaines cuisines : « Objets hétéroclites, Tu Te Fais L'Amour », est la parfaite illustration de ce dernier point. Nos « coups de coeur », iraient plus aux chansons sensibles comme : « D'où Qu'on Parte » ; «  J'arrive à l'Heure, le Cocotier » et le très désabusé et puisant dans la culture : « Grosso Modo », un regard nostalgique sur l'époque.
Toute belle médaille possède son revers et nous n'avons pas aimé le service d'ordre disproportionné et les menaces d'expulsion affichées dans le hall, car nous pensons qu'il ne suffit pas de dire au public qu'on l'aime et il faut aussi subir avec grâce les inconvénients de la popularité ! Mais cela n'a pas gâché notre plaisir ni celui de la salle qui a remercié, comme il se doit, ce grand artiste !

Didier MESSIAEN



01.03.2009

1 Mars 2011: Ouest France

Serge Lama : « Je suis étrange, fantaisiste et tragique »

 


  • Accompagné de son ami l'accordéoniste Sergio Tomassi et du guitariste breton Philippe Hervouët, Serge Lama, artiste sensible, auteur d'un nombre impressionnant de tubes graves ou légers, est à retrouver dimanche sur la scène de l'Avel Vor à Plougastel-Daoulas.
    Claude Gassian



Son premier album, D'aventures en aventures, est paru en 68. Chanteur puissant et littéraire, il écrit ses textes, légers ou graves, « avec le même souci de perfection ».


Entretien 68 ans, 47 ans de carrière, toujours en forme ?


Je le dis carrément dans une nouvelle chanson : J'arrive à l'heure où même vivre/est fatiguant » À mon âge, c'est le présent qui est l'avenir. Avant, je me projetais dans le travail sur cinq six ans. Maintenant, c'est au jour le jour. La scène, c'est aussi un terrible exercice physique. Je suis esclave d'un corps resté traumatisé par mon accident de voiture (en 1965, sa compagne, la pianiste Liliane Benelli, y a perdu la vie. Anéanti, Serge Lama mettra plus d'un an à remarcher, NDLR). Pourtant, en 2011, je refais une tournée, l'Olympia. Je rencontre des gens pour lesquels je suis un personnage familier. Ils ressentent ce plaisir de retrouver une voix qui les raccorde à leur passé, à leur enfance. Ça vaut le coup. J'entends : « Ce Lama, il est toujours là ! »

Quel genre de chanteur êtes-vous ?


Je suis un chanteur généraliste. Je chronique la vie des gens. Je suis un chanteur de variétés. Mais pas show-biz. Surtout, je suis un interprète au service de mes textes. Gais ou tristes, je les écris avec le même souci de perfection. J'ai commencé avec la génération yé-yé, qui ne me correspondait pas du tout. Quand je suis devenu vedette, dans les années 60, le chanteur, devant, prenait toute la place. Il s'est écoulé beaucoup de temps avant que l'on réalise à quel point je suis un auteur littéraire. Réécoutez Les Glycines... J'aime les climats poétiques. Mais j'ai aussi des chansons rigolotes, aux refrains populaires. Comme je suis étrange, à la fois fantaisiste et tragique, on m'a collé, solution de facilité, une étiquette de futilité. Qui a occulté la mélancolie qui me caractérise. Je suis nostalgique d'un paradis qui serait avant la vie.

Votre fameux rire, alors, pas si joyeux ?

Une image de moi fabriquée par la télé. C'est, au contraire, un rire de défense. Et de timidité aussi. Bien que plutôt noir et désespéré, j'ai toujours donné le change. C'est en réaction à un ennui profond que je suis devenu Serge Lama. J'aime aller au fond des choses. De la gravité à la gaudriole, du front soucieux à l'exubérance. Femmes, femmes, femmes est une chanson très représentative de mon paradoxe : toujours le cul entre deux chaises !

Que représente, pour vous, la célèbre chanson Je suis malade ?

C'est une chanson capitale, mythique, miraculeuse. Un monologue de tragédie, digne du Cid. À l'époque, j'étais très amoureux : j'avais déjà le refrain ! Alice Dona a fait la musique. Ensemble, on a créé un état d'âme. Imposer Je suis malade à ma maison de disque fut une bataille titanesque. Titrer, en plus, ainsi mon album ? Je devais totalement manquer de lucidité ! Quel clash, j'ai failli en perdre mon contrat ! Vous connaissez la suite, un tube énorme, repris par de formidables artistes. Autre chanson fédératrice, L'Algérie, j'ai dû aussi lutter pour l'imposer. Et elle a tout de suite connu un énorme succès. Qui m'a moi-même étonné. Quelquefois, il faut oser. Ne pas écouter son entourage. Prendre éventuellement le risque que le succès s'arrête.

Et, parmi vos nouvelles chansons, laquelle vous plaît particulièrement ?

À mon avis, l'album L'âge d'horizons (mon 18e !) est le plus réussi depuis longtemps. Sans être très connues, ses chansons accrochent immédiatement le public. Je suis fier d'une petite chanson érotique, Objets hétéroclites, qui évoque toute une panoplie de « sex toys ». Je me suis régalé, je l'ai écrite pour les mots, en évitant tous les clichés. Elle dit : « Je te propose des objets hétéroclites,/d'oblongs ivoires, des engins [...] À vocation de troglodytes/une forêt de capucins,/tu te fais l'amour,/au gré des frissons qui te parcourent,/Privilège exquis,/Tu peux décider avec qui. »


Recueilli par Frédérique GUIZIOU