12.03.2009
12 Mars 2011: L'avenir
Après le passage de Serge Lama en concert le 11 Mars 2011 à Huy , le journal belge l'avenir publiait ce papier
Serge Lama, l'ami intime et grave
HUY - Grave en même temps que léger, Serge Lama, de passage à Huy jeudi, se joue des paradoxes en les sublimant dans le secret de ses silences.
En plein coeur d'un rai de lumière, intime et grave, porté par le silence, il récite a cappella et du plus profond de son âme les paroles de Star .
Et tremble dans sa voix un grain puissant, généreux à la fois, où se profile déjà un tour de chant qui mêlera entre rire et mélancolie le sombre et le lumineux, le futile et le sérieux.
Chanteur de tous les paradoxes, Serge Lama? Peut-être bien un peu.
Intense, complice de son public et sobre, certainement. Le public hutois ne s'est d'ailleurs pas trompé, jeudi, en réservant un accueil chaleureux à celui qui a su garder ce regard clair où danse encore la malice de ses 20 ans bien qu'il en ait trois fois plus et même davantage. Suffisamment en tout cas pour présenter avec le recul nécessaire et la faculté de regarder au loin, des morceaux pétris de cette humanité qui nourrit chacun des mots chantés sur la pointe du coeur. Presque. Et qu'ils soient puisés dans son dernier opus L'âge d'horizon, ou empruntés à son répertoire riche de 45 années, chaque titre procède de ce même enchantement qui mêle à la sobriété du chant une rythmique enlevée ou étourdissante selon que s'élèvent les notes de l'accordéon ou celles de la guitare. Ce qui est notamment le cas pour Mon ami, mon maître,
Alors qu'on s'est tant aimés ou encore, D'où qu'on parte, à la fois féroce de sens et porté par ce besoin de réflexion sur la vie et sa fugacité.
Plus intime encore et appuyé par une scénographie économe de lumière, D'aventures en aventures témoigne de cette faculté qu'a le chanteur de tout remettre en question, à l'instar d'un J'arrive à l'heure, porté par la douceur de la mélodie.
Pour sûr, celui ou celle qui attendait de ce concert les solides refrains populaires qui ont fait la renommée du chanteur, auront dû se contenter de quelques titres seulement.
Dont Les petites femmes de Pigale, joyeux et rebondissant précédé d'un morceau de son dernier album, Les hommes et les femmes, sublime de légèreté rapidement en accord avec un pas de danse joliment exécuté.
Dans un registre plus coquin et cocasse, La salle de bain et Objets hétéroclites valent leur pesant de volupté et d'élégance tandis qu'ils rappellent que Serge Lama aime se jouer des paradoxes en conjuguant fantaisie et chansons plus littéraires. En témoigne encore, s'il le fallait, et bercé par sa version acoustique, Je suis malade ( morceau des années 70), dans le sillage d'un final étourdissant où le chanteur récitera a cappella et sans micro, la Tristesse d'Alfred de Musset. À en perdre le souffle!
11:33 Publié dans 2011, La presse des années 2010 | Lien permanent | Commentaires (0)
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