31.03.2009
31 mars 2010 : Le Progrès
Voyage en nostalgie
Entre plainte et sourire, Serge Lama séduit toujours
Hier, au Scarabée de Roanne, Serge Lama a embarqué 2 200 personnes dans un voyage en nostalgie. Après un appel à soutien pour les artistes qui ne peuvent plus se produire en scène, l'artiste entre de son pas claudiquant, dans le noir, et cueille un micro : « Avoir toujours le teint blafard, voilà ce que c'est qu’être star... ». Sans musique, il continue son chant entre plainte et sourire. Et puis il rit, avec ce rire qui n'appartient qu'à lui. Il rit parce que l'éclairagiste vient seulement d'arriver. « Il vend aussi les programmes. »
Tout le concert est sur ce ton, entre chansons tristes et blagues de potache. Le public, entre 50 et 80 ans, reprend les chansons. « C'est son ami, c'est son maître ». Avec juste un guitariste, Philippe Hervouet, et un accordéoniste, Sergio Tomassi, Serge Lama égraine ses chansons, leur donne de nouvelles couleurs, de nouvelles lumières. Il se moque de notre présent, de l'école de l'ignorance et de cette république qui efface le BA Ba de notre enfance.
La voix est un peu voilée mais ses mots sont toujours puissants, directs, francs. Ses nouvelles chansons parlent de divorce sans jamais le dire ("Alors que l'on s'est tant aimé"), des hommes et des femmes qui, quand ils ne se salissent pas, sont dieu et diable réconciliés, des petites femmes de Pigalle et comme il serait doux...
Les femmes se moquent de ses désirs et il se moque de lui-même. Les souvenirs le bénissent et charment les spectateurs qui reprennent en chœur « L'Algérie » plus chaloupée que jamais. La guitare se fait hispanique, l'air se réchauffe, le sud apparaît au bout de l'horizon. Chaud comme sa voix, Lama n'a pas fini de faire frissonner le public.
07:00 Publié dans 2010, La presse des années 2010 | Lien permanent | Commentaires (0)
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