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08.02.2011

8 Février 2013:La Croix

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Serge Lama, d’écriture en écriture



À l’affiche de l’Olympia jusqu’au 17 février, le chanteur populaire livre, à la veille de ses 70 ans, souvenirs et confidences d’un demi-siècle de chanson

 

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JEAN AYISSI / AFP

 

 

« C’est fragile une chanson. C’est une histoire d’amour entre trois notes et trois phrases. » Serge Lama est un amoureux fou de son art, un fin connaisseur de Béranger et de Trenet, les précurseurs, un amant qui en a expérimenté les joies et les affres, qui a appris aussi, avec le temps, à en parler. Un homme de 70 ans – il les fêtera lundi – qui en a passé cinquante à assumer une popularité hors des tours d’ivoire. Une vocation que cet être « totalement mystique » compare à celle que porterait un « prêtre laïc » : « Nous, les chanteurs, devons dire des choses simples pour être accessibles à tous », suggère-t-il.


Un titre écrit à 11 ans


Cinquante années, série en cours, comme l’atteste son double album sorti début décembre et déjà largement disque d’or, qui revisite ce parcours et s’aventure même sur les chemins de l’enfance. Parmi les 39 chansons retenues, celle qui donne son titre à l’ensemble, La Balade du poète, fut écrite à 11 ans et est restée inédite jusque-là. Le chanteur vient de se résoudre à enregistrer cette pièce d’orfèvre en herbe, longtemps réservée à ses seuls amis. Comme pour boucler la boucle, et mettre fin aux malentendus. Ils ne manquent pas. En particulier sa figure de Napoléon, qu’il côtoie toujours depuis son appartement donnant sur le dôme des Invalides mais auquel, dit-il, il ne pense plus guère.
Après son triomphe au Palais des Congrès, en 1981, le chanteur au sommet ne rêve plus que de se produire au Châtelet où, plus jeune, il avait vu Luis Mariano et tant d’autres. La condition, lui fait-on comprendre, est de faire une comédie musicale. Son ami (et maître) l’écrivain Marcel Gobineau lui met entre les mains une biographie de Bonaparte par Georges Bordonove, qu’il dévore tout en s’en inspirant pour écrire des chansons. Le voilà lancé.
 « Même si certains m’ont déconseillé cette entreprise en raison du caractère discutable du personnage, j’avais vite atteint un point de non-retour. Je me suis entêté alors qu’au fond je me moquais de Napoléon… J’étais juste satisfait de ce que j’avais fait, c’était tout. » Au final, le Châtelet refuse le spectacle. Serge Lama signe à Marigny et vit trois ans dans la peau de l’Empereur, attirant un bon million de spectateurs et faisant naître quelques quolibets en raison de sa forte implication dans le rôle : « Lama prend la scène comme Napoléon le pont d’Arcole », lira-t-on dans la presse.


Autre malentendu, celui créé par quelques « rengaines » – Tarzan, Superman ou Femme, femme, femme – qui l’ont installé de façon indélébile dans un registre de « macho » de la chanson. « C’est mon côté éruptif, qui ne représente que 10 % de mon répertoire. Mais mon rire a fait de l’ombre au reste. C’est la punition de ma vie », reconnaît-il. La réputation, il est vrai, est largement favorisée par son timbre de stentor « surchantant », comme il dit.
Serge Lama laisse à présent ses mots respirer.
Longtemps, en effet, Serge Lama fut « dans une course au pouvoir » avec sa voix, « pour compenser l’échec de (son) père », Georges Chauvier, chanteur d’opérette. À Bordeaux, bien avant de rêver au Châtelet, le jeune garçon vient chaque soir chercher son héros au théâtre, et découvre à travers lui la vie en coulisses, les feux de la rampe. Jusqu’à ce que Georges, monté à Paris avec femme et enfant, et n’y arrivant plus financièrement, devienne représentant de commerce. Le fils vivra mal ce renoncement, en voudra à sa mère et ne songera qu’à tenter sa chance, via le petit conservatoire de Mireille et les cabarets, pour se montrer lui-même un jour en chanteur triomphant.
Il a largement quitté ce registre depuis que le théâtre lui a appris « à interpréter » ses mots. Il se livre à présent avec « l’aujourd’hui de (sa) voix », plus subtile que celle des années de gloire, passée en outre par le filtre de l’accordéon de Sergio Tomassi, avec qui il travaille depuis plusieurs années, qui l’aide à redécouvrir ses propres textes, à accepter leur dénuement. Il entreprend ainsi un nettoyage en profondeur de tout son répertoire, se permet même d’intervenir sur certaines paroles qui ne lui conviennent plus, notamment sur D’aventures en aventures. « Mes chansons réapprises devenaient subitement meilleures. L’interprète s’est mis à comprendre l’auteur », explique-t-il. Il laisse à présent ses mots respirer. « Le cri demeure, mais il ne s’exprime plus d’une façon voyeuse, il est juste offert. »



Témoin de cette mutation, cette Balade du poète, écorchée, venue de l’enfance et de l’intérieur. Elle comprend ces vers qui n’ont rien d’enfantin et l’inscrivent, dès le milieu des années 1950, dans la lignée des maîtres de cabaret : « Pauvre poète qui fait la quête aux portes/tu ne recueilles qu’une ou deux feuilles mortes. » Le chanteur s’étonne encore d’avoir inventé ces mots avant des milliers d’autres.
Un an plus tard, adulte avant l’heure, il récidive : Comment veux-tu que je la quitte, chanson simple en apparence, inspirée par l’observation de ses parents, possède des trouvailles qui l’épatent toujours : « Avec au cœur ma solitude, mais elle ne le saura jamais. » « C’est une phrase matrice de ma vie, qui aurait pu naître à toutes les époques », s’exclame-t-il, avant d’ajouter : « J’avais à l’époque le besoin et le plaisir des mots. J’étais emporté par ceux que je lisais. Au fond, mes parents ne m’ont jamais trop laissé libre dans la vie, mais ils m’ont laissé en paix pour la littérature, inconscients que ce que je lisais n’était pas de mon âge. J’ai lu trop tôt Sade, et j’aimais déjà les divans, comme je le raconte dans ma chanson Les Ballons rouges. » 


 Un terrible accident de voiture en 1965 


Avec cette chanson et d’autres, il est ensuite, au début des années 1960, un débutant prometteur à L’Écluse, où il connaît le grand amour avec Liliane Benelli, pianiste des lieux où se produit alors Barbara. Il fait même figure d’héritier des « 3 B » – Brel, Brassens et Bécaud – qui le prennent chacun son tour sous leur aile. tIl se trouve ainsi à l’Olympia le soir historique de 1964 où Jacques Brel crée Amsterdam. « Une telle électricité dans la salle, je ne l’ai plus jamais ressentie de ma vie. » La même année, il partage sa loge à Bobino avec Georges Brassens, dont il fait le lever de rideau, et qui lui demande s’il a des chansons en réserve au cas où la gloire lui tomberait dessus… Il en a.


L’année suivante, à 22 ans, survient au mois d’août le terrible accident de la route dans lequel périt Liliane Benelli, son amie, ainsi que Jean-Claude Macias, responsable de sa tournée. Lui en réchappe miraculeusement. Brisé, il subit une série d’opérations, reste immobilisé plus d’un an, enregistre même son album suivant allongé sur un lit d’hôpital. Il reçoit le soutien de ses confrères de la chanson qui lui offrent en décembre la recette d’un Olympia de soutien. Et Gilbert Bécaud, qu’il admire profondément, vient lui tenir la main à l’hôpital, pendant la longue épreuve de la rééducation, de la reconstruction.
Depuis cet épisode, ce « catholique qui s’en défend », qui enfant « inondait les curés de questions et engueulait Dieu dans sa chapelle », vit dans l’idée que « quelque chose nous guide », qu’il y a « une mission à accomplir », et qu’il existe « un recommencement », ce que sous-tend sa dernière chanson, Des éclairs et des revolvers, sur le thème du déluge. 
Lui vient encore l’idée des carrefours « auxquels on ne peut échapper, décidés par Dieu, si l’on veut le nommer ainsi, ou par autre chose. Mon accident en a fait partie. J’aurais dû partir, comme deux autres personnes. Des forces m’ont obligé à passer ce cap. » Et à accepter la douleur qui façonnera sa silhouette brinquebalante. « Elle est devenue ma compagne permanente, elle le sera jusqu’au bout. Comme une part féminine, une part de vérité que je ne cache plus », confie-t-il.


Il ne prévoit pas encore de dire adieu


Le temps a passé. Il est à présent à l’autre bout de l’histoire, sans prévoir encore de dire adieu. « Le passé revient dans un présent qui m’étonne », confie-t-il, à l’heure de retrouver l’Olympia, comme en 1973, lors de son premier récital triomphal. C’était après un « Musicorama », sur Europe 1, qui fit de lui « une vedette en une soirée ». Il y a juste quarante ans, au temps de son « album rouge », son détonateur de carrière, qui contient Je suis malade et Les Petites Femmes de Pigalle, mais aussi Les Glycines (« C’est pas d’l’amour, pauvre Martha »), La chanteuse a vingt ans, L’Enfant d’un autre


Des décennies plus tard, son public vient réécouter ces titres et les autres – Une île, D’aventures en aventures, L’Algérie, La Fille dans l’église, Le Quinze Juillet à cinq heures, La Vie lilas… Preuve que Serge Lama est passé au-delà des modes. Son mystère, à nouveau, intéresse après des années où, comme il le dit, il s’est senti « célèbre mais transparent ». À présent, loin de se sentir « déposé par la vieillesse », il se dit porté par « une énergie nouvelle, inconnue ». Une régénérescence. « Pourquoi me fait-on soudain remarquer que je compte pour beaucoup de gens ? Je ne sais pas. Le besoin de me réécouter, soudain, s’exprime. Je n’en suis que le réceptacle… » 
JEAN-YVES DANA

 

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8 Février 2013: RFI

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Chanson française

Serge Lama, 50 ans de carrière

Double album et Olympia

 
08/02/2013 -

Serge Lama souffle les bougies de ses 50 ans de carrière avec La balade du poète, un double album regroupant quelques-unes de ses plus belles chansons, parfois revisitées, et quelques inédits, avant d’investir dès ce 8 février l’Olympia à Paris pour toute une série de concerts-anniversaire.


L’heure est sans aucun doute à la célébration de la chanson française. Depuis plusieurs semaines, on a de cesse d’en fêter les grands absents : ceux qu’on redécouvre ou ceux dont on n'aurait pas pu se passer, toutes catégories confondues. Si l’automne engageait la saison des hommages aux oiseaux rares (Piaf, Barbara), l’hiver se fait celle de la fête de la longévité des carrières d’une part, mais surtout celle du talent. Alors qu’on vient d’applaudir Christophe trois soirs de suite dans un Théâtre Marigny à guichets fermés, Serge Lama installe lui, son camp sur la scène de l’Olympia du 8 au 17 février à l’occasion de la sortie de son double-album La balade du poète.

Et c’est un drôle de double-album que le chanteur a concocté là. Un disque en deux temps, qui ouvre une même large fenêtre sur l’ensemble de sa carrière. Dans son premier volet, Chemins d’aujourd’hui, on trouve quatre inédits, dont trois font pourtant partie de ses plus vieux textes puisqu’ils ont été écrits alors qu’il était adolescent : La balade du poète, à l'âge de 11 ans, puis Comment veux-tu que je te quitte et DominiKa, composés à peine quelques années après. Le quatrième, Des éclairs et des revolvers, seul inédit récent en réalité, s’attache à décrire notre monde qui succombe à sa gangrène apocalyptique.
 
Un texte qui nous rappelle que, bien au-delà de l’image joviale ou parfois grivoise que le chanteur a pu véhiculer tout au long de sa carrière, et qu’on retrouve bien sûr dans certaines de ses chansons (Mon dada, c’est la danseuse), Serge Lama est surtout l’auteur, depuis 50 ans, de magnifiques textes qui, le plus souvent, nous parlent de l’amour, de ses bonheurs comme de ses peines, de ses rendez-vous manqués autant que de la marche du temps. De ses débuts à l’Ecluse - l’époque où Barbara en était la vedette - à aujourd’hui, Serge Lama, c’est 50 ans de chansons qui nous emmènent dans les coulisses du cœur autant que dans celles des cabarets.

Ainsi, alors qu’il a, à l’occasion de ce nouveau disque, réécrit quelques pages de l’histoire en changeant ici un vers, ou même trois (D’aventures en aventures), il a là, choisi d’imbriquer Les p’tites femmes de Pigalle au sein de Je suis malade, pour nous montrer qu’au fond, ce pourrait être la même chanson. Mais dommage que dans ce double album, il n'y ait pas la version originale de Je suis malade, l’une des plus belles chansons d’amour jamais écrite.
 
Qu’il les emmène sur de nouveaux chemins où qu’il nous fasse arpenter ses Sentiers d’autrefois, dans le deuxième volet du disque, qu’il valse (Seul, tout seul), s’emporte (Femme, femme, femme) ou déclame (Les glycines), chante la solitude (Et puis on s’aperçoit), la mélancolie (Les ballons rouges), ou l’absence, en duo avec Annie Girardot (Je voudrais tant que tu sois là), ce grand interprète s’est toujours attaché à nous faire sourire autant qu’il sait nous faire pleurer. Comme le cheval de bataille d’un homme que la vie n’aura pas épargné.
 

Aujourd’hui, avec ce disque et cette tournée anniversaire, alors qu’il est repris et salué par toute une nouvelle génération depuis déjà quelques années, on se rappelle que son œuvre, telle celle d’un Bécaud ou de Charles Aznavour, s’inscrit parmi les incontournables du répertoire. Et c’est tant mieux.
Serge Lama fait partie de ceux qui donnent à la chanson française ses lettres capitales. A partir de ce 8 février, celles de son nom illumineront la façade d’un Olympia archi-comble tandis que lui, embrasera à coup sûr, l’âme du public dans la salle.
 
Serge Lama La balade du poète (Warner) 2012
En tournée en France. En concert à l’Olympia du 8 au 17 février (complet)
Dates supplémentaires les 11, 12 et 13 octobre au Grand Rex à Paris


 

8 Février 2013: Le Parisien

Il était prévu que Serge Lama ainsi qu'Adamo, Enrico Macias et Sheila reçoivent  un hommage pour leur 50 ans de carrière lors de la cérémonie des victoires de la musique de ce soir finalement il n'en sera rien pour Lama et Adamo......explications.

 

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Paris, hier. Serge Lama fête à partir d’aujourd’hui ses 50 ans de carrière à l’Olympia. |

(LP/Olivier Corsan.)

 

Les victoires de la musique

 

 Serge Lama devait recevoir ce soir une Victoire d’honneur avec Sheila, Salvadore Adamo et Enrico Macias, célébrant leurs cinquante ans de carrière. Son hommage (ainsi que celui d’Adamo) a finalement été annulé, officiellement pour un problème d’agenda.

« Non, c’est moi qui l’ait refusée, nous a précisé Serge Lama.

S’ils étaient venus me la remettre à l’Olympia, où je chante au même moment, cela m’aurait fait plaisir. Mais nous remettre quatre Victoires en même temps, cela donne l’impression d’être dans un paquet d’anciens dont on se débarrasse… C’est presque humiliant. Et j’ai quand même mon orgueil. Quelqu’un comme Adamo, qui est un grand auteur, mérite mieux. »

Mais c’est surtout sur le fond que Serge Lama a des reproches à faire. « D’abord, il faudrait les rebaptiser les Victoires de la chanson, car on ne fait pas de la musique, mais de la chanson. Le rap, le slam, c’est toujours des mots. Et puis, c’est devenu une cérémonie très parisienne, une caste où certains ont la carte et d’autres pas. Il y a dans les nommés des artistes que j’aime beaucoup, comme Biolay, ce n’est pas la question. Ce qui me gêne depuis quelques années, c’est qu’on ne veut pas d’un entre-deux, à la fois populaire et de qualité, celui des Brel, Brassens, Ferré, Goldman, Cabrel, Bruel, Maé… Le public revient à la chanson et on s’obstine à imposer, comme en radio, quelque chose dont il ne veut pas. Pourquoi Aznavour est toujours là à 88 ans, pourquoi je suis là à 70 ans? Le métier a des questions à se poser! »



02.02.2011

2 Février 2013: Le Figaro magazine

Page publiée dans le figaro magazine du 2 février 2013

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31.01.2011

31 Janvier 2013: Paris Match

Dans Paris Match, quelques jours avant l'Olympia

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30.01.2011

30 Janvier 2013: Gala

Dans sa page Flash- back le magazine Gala de Janvier 2013 revenait sur le mariage de Serge Lama en 1968 avec Daisy Brun

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29.01.2011

29 Janvier 2013: Femme actuelle

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Serge Lama est l’un de nos plus grands auteurs de la chanson française qui fêtent ses 50 ans de carrière. 50 ans d’une vie dédiée au public. Rencontre avec un artiste qui cache tellement de choses derrière son sourire énigmatique et ses yeux malicieux.

 

Serge Lama, sa carrière
 

IC : De quoi es-tu le plus fier de toute ta carrière ?

Serge Lama : j’ai dû mal à répondre à cette question. Mais qu’est-ce qui m’a rendu le plus fier ? Tu sais, tu as toujours envie de répondre que c’est ce que tu es en train de faire. Ce qui me rend le plus fier c’est d’avoir résisté et de fêter bientôt mes 50 ans de chansons, parce que, c’est tellement rare et difficile quand on regarde les précipices aux bords desquels on est passé... J'ai su rester dans les premiers et être toujours là aujourd’hui. Je crois que ça, c’est une fierté, parce que c'est énorme par rapport à toutes les carrières que je vois autour de moi. J’ai pu aussi gérer malgré mes erreurs. Je suis responsable de ce que j’ai raté et réussi au même titre. Bien sûr j’ai eu des sommets dont je suis fier mais c’est quand même la durée qui est la plus difficile à obtenir.

Est-ce que tu as un regret malgré toute cette réussite ?

J’en ai beaucoup. Peut être avec Michelle (NDLR sa femme). Je l'ai beaucoup fait souffrir. Ce sont des regrets sentimentaux. Parce que par moment, j’étais parti tout le temps. Elle a vraiment vécu une vie de marin plus que n’importe quelle femme peut être d’artiste. J’étais parti 250 jours par an sur les routes en moyenne. Je faisais au moins 200, 230 dates. Je suis même allée une année jusqu'à 300, en 76. C’est pour dire le temps qui restait pour un couple... Elle tenait la maison. Elle venait me retrouver de temps en temps. Mais en même temps ça me donnait une sorte de liberté et à elle aussi d’ailleurs. Elle savait à quoi elle s’attendait. Elle fait partie des femmes qui savent avec qui elles s’acoquinent. On s’est marié au bout de 20 ans, parce que je me disais « elle ne se rend pas compte il faut quand même que je la protège s’il devait m’arriver quelque chose. Ce n’est même pas elle qui me l’a demandé. C’est quand même le regret principal que j’ai. Je dirai que ma satisfaction finalement c’est d’avoir eu l’instinct de faire un enfant, juste avant l’heure, avant qu’il ne soit trop tard. Ca a un petit peu sauvé ma vie personnelle, l’autre vie, parce que ma vie professionnelle a tout pris et c’était ce que je voulais faire. Je pensais n’avoir jamais d’enfant parce que je l’avais décidé, puis un jour il s’est présenté. A ce moment-là j’ai su qu’il fallait. C’est comme si, il m’avait dit "tu ne peux pas refuser c’est moi c’est Fredo". Michelle a été autant seule à élever Fredo qu’elle a été seule à élever Nicolas qui était le fils de son ex-mari. Je n’ai pas changé de vie. J’ai continué à vivre cette vie de dingue même si je faisais 150 dates au lieu d’en faire 250.

Mais aujourd’hui tu penses qu’il t’en tient rigueur ?

Fredo est assez secret. Qu’il ne m’en tienne pas rigueur, c’est dire qu’il m’a pardonné tout, parce que, je pense qu’il y a beaucoup d’amour entre nous. Mais qu’il en ait souffert, c’est forcément vrai parce que tu souffres toujours de ne pas avoir une représentativité masculine assez constante. Il n’y pas d’enfants qui n’en souffrent pas. De toute façon je n’aurais pas pu aider un enfant petit, je n’aurais pas su quoi lui dire. Je ne pouvais qu’aider un adolescent. C’était pas possible dans ma nature.

Et professionnellement tu as des regrets ?

Des regrets de métier, forcément. Mais ce sont des erreurs qui ont été des triomphes. Alors est-ce que tu rejetterais le triomphe par rapport à l’erreur que ça a générée. Napoléon par exemple a sûrement été une erreur. Ca été une espèce de machin au milieu de ma carrière. Ca a pris 10 ans de ma vie. Pendant ce temps je n’ai pas fait de disques, pendant ces 10 ans, j’ai disparu, pendant ces 10 ans d’autres ont enregistrés. J'ai commis des erreurs de fidélité, de faiblesse, donc. Ne pas oser quitter les gens que j’aurais dû quitter. Et ça m’a couté très cher. Mais, c’est aussi à mon crédit sur le plan humain.

Et tu te dis quoi maintenant avec l’Olympia qui arrive ? 

Je veux le réussir c’est tout ce que je me dis ! Et là, je fais tout ce que peux. J’ai toujours fait tout ce que je pouvais. Mais tu sens à l’intérieur de toi qu'il y a des dates plus importantes que d’autres. Et j’ai l’impressions que celle-là en est une. Quelque chose me pousse. Quoi ? Je l’ignore, comme toujours dans ces moments-là. Comme quelque chose m’a poussé à faire Napoléon, je n’ai pas été le maître de ma décision et quelque chose m’a poussé, au bon moment, aussi pour faire certainement le disque avec « je suis malade » ce qui m’a permis de devenir vedette.

Tu te vois arrêter un jour ou pas ?

Obligé. Mon corps va me condamner. C’est pas moi qui vais arrêter, c’est mon corps qui va arrêter. Parce que là il en a pris pas mal dans la gueule. Surtout que j’ai attendu pour me faire opérer et donc beaucoup souffert. La souffrance est usante, elle a duré 5 ans ce n’est pas très bon. Donc je tiendrai le temps que mon corps, lui, tiendra.

Est-ce que c’est quelque chose que tu redoutes ?

J’essaye de ne pas trop y penser et puis je me dis aussi qu’on est toujours prêt pour le moment, que la vie n'est pas si mal faite que ça. On est toujours prêt pour le moment qui doit arriver quand on sait vivre sa vie en la regardant droit dans les yeux. On sait très bien qu’un jour ou l’autre on va mourir. Donc aussi on sait très bien qu’un jour ou l’autre on va arrêter. Souvent j’en vois qui renâcle, si on prend l’exemple d’Aznavour. On va dire bon Charles il renâcle à arrêter pour des raisons que je peux comprendre. Sans doute peut être qu’il a peur de s’ennuyer, peut être, je ne sais pas, ou, il se dit qu’il peut encore mieux faire. Moi je garde toujours l’image de Reggiani pour ses 70 ans et c’est ça que je ne veux pas devenir par la suite. 

Si on prend en parallèle ta carrière et celle de Michel Sardou. Tu ne te dis pas pourquoi lui est devenu la star incontournable, alors que tu as écrit autant de succès que lui ? Comment tu expliques ce décalage entre lui et toi ?

Je pense qu’il a su se servir des gens mieux que moi. Il est impitoyable dans sa façon de travailler. C’est ça ou rien. Il est très exigeant, très coléreux quand ça ne fonctionne pas. Moi, je me suis beaucoup laissé guider et je n’ai peut être pas toujours fréquenté les endroits à la mode où il fallait se montrer... On a connu des chanteurs qui ont invité des Présidents de la République chez eux. J’ai toujours vécu un petit peu en dehors. Moi, je ne suis que la scène. Je me suis battu et si je suis toujours là c’est grâce au public. C’est parce que le public m’a tenu debout. Le public a toujours envie de moi. 

Est-ce que tu comprends Johnny qui lui s’accroche  ?

Oui. Je ne peux pas juger quelqu’un qui décide de faire ce qu’il fait. Johnny vient de sortir un disque qui n’ est pas mal du tout. Il rattrape peut être une erreur qu’il a faite. Mais combien d’erreurs Johnny a fait dans sa vie ? Contrairement à ce que pensent les gens on avait l’impression tout d’un coup que Johnny venait de faire une erreur extraordinaire alors que toute sa vie il l’a passée à avoir des hauts et des bas comme tous les chanteurs. Johnny, par instinct, il fait toujours les choses qu’il faut faire pour préparer des événements, arroser le maximum de médias possible. Moi maintenant j’essaye de me rapprocher le plus de ça pour simplement exister, faire comprendre je fais les choses avec le cœur.

Tu aimerais écrire pour qui ?

Tout le monde ! Je suis entrain de travailler avec Christophe Maé. J’espère, même si je n'en suis pas sûr, que la chanson qu’on a faite sera sur son disque. Il est venu à la maison, on a fait un truc qui nous a plu à l’un et à l’autre. J’ai toujours regretté de ne pas écrire pour Johnny. J’ai des textes très forts que j’ai écrits pour lui et qu’il chanterait à merveille. C’est prétentieux ce que je dis, mais je le pense.

Qu’est-ce que ce métier, hormis le public, t’a apporté vraiment en tant qu’homme ?

Il m’a apporté le contentement de satisfaire un désir d’enfant. Par exemple, le 11 février prochain on dit : "il va fêter ses 70 ans de carrière, ses 50 ans de chansons", mais en fait, pour moi je vais rendre hommage à ce môme de 11 ans que j’étais qui ne pensait qu’à ça du matin jusqu’au soir.

Qu'est-ce qui te manques le plus ?

Je ne sais pas quoi dire. Tu sais au fond de moi j’ai un acte d’ennui qui ne s’en ira jamais. Je suis né avec. J’ai écrit une chanson un jour qui s’appelle : " Je suis nostalgique depuis le sortir de ma mère ", ce qui signifie que je ne suis pas nostalgique de mon enfance, de mon adolescence, ou de mes 20 ans, mais que je suis né nostalgique. J'ai l'impression parfois que tout ce que je vois, je l’ai déjà vu, comme si tout ce qui existe, je le sais déjà. Par exemple, je visite beaucoup mieux les villes par la télévision, au cinéma, que quand j'y suis physiquement, parce que je trouve que tout est petit. Ce manque me restera toute ma vie, c'est sûr. J’ai un manque de quelque chose qui n’est pas ici. Et que je n’aurai jamais ici. Même si je suis très heureux. Je suis dans la période la plus sereine de ma vie même si je crois que ce qui pourrait rimait pour moi avec le mot "bonheur", c’est... ailleurs, et je n’y peux rien.

S’il ne te restait qu’un jour à vivre que ferais-tu de cette journée ?

C’est une question difficile parce qu'évidemment on ne fera pas ce qu’on dit dans un moment comme ça. Je crois que je resterai seul avec une personne et j'en ferai venir quatre ou cinq quand je saurais que c’est vraiment le dernier moment.

Si tu avais une baguette magique tu changerais quoi chez toi ?

Je voudrais avoir le physique de Delon avec ce que j’ai à l’intérieur. Ne rien changer à l’intérieur, garder tous mes défauts parce que je me suis habitué à vivre avec, mais je n’ai jamais aimé mon physique et mon accident m’a abîmé davantage. D’ailleurs dans mes chansons on sent ce complexe physique qu’il y a chez moi qui est très fort.

Qu’est-ce que tu souhaiterais que les gens retiennent de toi avant tout ?

L’auteur rien que l’auteur.

Tu as une devise ?

" Aimer ce qu’on ne verra jamais deux fois".

 

Serge Lama vient de sortir un nouvel album best of dans lequel on retrouve tous ses tubes. Certains ont été réenregistrés puis réorchestrés. De vraies petites merveilles à découvrir. Plusieurs titres inédits y figurent comme "Des éclairs et des révolvers", et, incroyable, des chansons écrites à l’âge de 11 ans pour certaines ! ll fêtera sur scène ses 50 ans de carrière et ses 70 ans, le 11 février, où il sera, à l’Olympia, de 8 au 17 février 2013. 

29 Janvier 2013: Nous deux

Pour les 50 ans de carrière de Serge Lama, Nous Deux publiait cette double page

 

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26.01.2011

26 Janvier 2013: Le Figaro

 

Le Figaro 26 Janvier 2013

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Dans une chronique de Jacques Pessis

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24.01.2011

24 Janvier 2013: Le Dauphiné.com

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Serge Lama fête ses cinquante de carrière ce soir à Digne-les-Bains “À bientôt 70 ans, j’ai encore retrouvé un nouveau souffle”

 

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La tournée anniversaire de Serge Lama passe ce soir par le palais des congrès de Digne-les-Bains. Photo Archives Le DL/ Lisa MARCELJA




Vous fêtez vos 50 ans de carrière mais votre histoire avec la chanson et l’écriture remonte à plus loin encore. Comment est née cette vocation ?
“Par la lecture. J’ai tout de suite, très jeune, été attiré par les lectures. Et puis mon père écrivait déjà des chansons, j’ai grandi au milieu de gens qui créaient. Mon premier texte, je l’ai écrit à 8 ans et ma première chanson à 11 ans. C’est elle qui donne son nom à mon dernier album, “La Balade du Poète”. »

Dans cet album figurent donc trois chansons que vous avez écrites quand vous étiez adolescent. Pourquoi les avoir enregistrées maintenant ?
« J’ai un peu de mal à répondre à cette question. J’y avais pensé avant, mais les choses se font à un moment, c’est comme ça. Je faisais un réenregistrement et une réorchestration de mes anciennes chansons. Je me suis dit : pourquoi ne pas y adjoindre les toutes premières, pourquoi ne pas les proposer à mes fans ? En les enregistrant, j’ai été moi-même étonné de la gravité de ce que j’écrivais à dix ans. »

Toutes ces années, toutes ces chansons, et pourtant vous vous présentez dans cette tournée anniversaire comme un “homme neuf”…
« Oui, je pense que tous les 10 ou 15 ans - ça peut être tous les 20 ans - il y a une maturation nouvelle de l’être. On retrouve quelque chose comme une nouvelle jeunesse. Pas celle de ses vingt ans bien sûr, mais une autre jeunesse.
La jeunesse se cache derrière tous les âges de la vie, il faut savoir la débusquer et je crois que j’y réussis pas mal. À bientôt 70 ans, j’ai encore retrouvé un nouveau souffle. »

Vous rendez souvent hommage à vos fans, que vous préférez appeler vos “amis anonymes”. Que vous inspire votre succès toujours intact auprès du public ?
« Je crois que le succès est fluctuant. Quand vous devenez tête d’affiche - c’était pour moi au début des années 1970 - on ne sait pas pourquoi, mais les gens ont besoin de vous tout à coup. Ils font de vous un chanteur à succès. Puis de nouveaux chanteurs arrivent et vous restez sur une voie parallèle. Et là, le public me suit à nouveau, il y a un nouvel engouement. Il fait peut-être écho à ma nouvelle jeunesse ...»

Quel regard portez-vous sur la chanson française d’aujourd’hui ?
« Elle est très inégale et, je trouve, très mal exploitée par les maisons de disques qui ont tendance à faire de la “conserve”. Là, je n’ai pas voulu faire de compil, j’ai récréé du nouveau avec de l’ancien. Il faut faire de la création. J’essaie de suivre la voie de la chanson française tracée par les Béranger, Chevalier ou Tranchant. »

Connaissez-vous les Alpes du Sud ?
« Après tout ce temps, il n’y a pas beaucoup d’endroits que je ne connais pas. Je suis venu plusieurs fois à Gap, à Digne. Sur cette tournée, Digne est la seule date où ça n’est pas plein : peut-être est-ce dû au fait que c’est une ville où il y a des festivals. Les gens viennent peut- être moins aux concerts... »

Que peut-on vous souhaiter pour 2013 ?
« Que ça continue comme ça, avec le public extraordinaire qui me suit. Demander davantage serait demander trop. »

Ce soir à 20h30, au palais des congrès de Digne-les-Bains.