Marc-Yvan Coulombe / BabillArt Montréal
La vie mouvementée de Serge Lama nous est racontée dans un spectacle captivant, qui allie judicieusement le théâtre et les chansons à succès de cette icône. Éric Paulhus incarne avec justesse l’interprète de Je suis malade qui, dès le début de sa carrière, a dû composer avec les séquelles d’un terrible accident de voiture où son amoureuse a péri. Stéphan Côté se glisse, notamment, dans la peau du père du chanteur, avant d’interpréter Lama lui-même vieillissant.
Dans un univers où le drame et la gloire se côtoient, c’est toute une époque qui renaît sur scène avec les apparitions de Barbara, Aline Dona et Dalida, grâce aux habiles interprètes Elizabeth Duperré et Gaële. On réussit aussi à évoquer avec humour les liens de longue date entre ce monstre sacré et le public québécois.
Les Ballons rouges, Une île, D’aventures en aventures, C’est toujours comme ça la première fois, etc., sont interprétées en solo, en duo et parfois par les quatre interprètes, accompagnés de trois musiciens. Le chef d’orchestre et multi-instrumentiste Gaël Lane Lépine signe aussi de beaux arrangements d’une grande efficacité.
Sous sa perruque noire évoquant les jeunes années de Lama, Éric Paulhus se distingue, notamment, par son interprétation de Je suis malade qui lui a valu une ovation, lors de la première médiatique de Lama – D’aventures en aventures, au Centre culturel Desjardins de Joliette, jeudi (17 juillet).
Stéphan Côté est aussi un pilier de ce spectacle où il incarne Marcel Gobineau, grand ami de Lama. Le livret, écrit de main de maître par Mélissa Cardona (Lili St-Cyr, le théâtre musical), met adroitement en lumière les tiraillements du jeune Serge, fasciné par les feux de la rampe en admirant son père chanteur d’opérette, tout en étant à couteaux tirés avec sa mère qui dénigre constamment le métier de chanteur.
Assoiffé de reconnaissance et de gloire, le fougueux artiste voit son rêve se réaliser sous nos yeux! Grâce au jeu de la mise en scène de Charles Dauphinais, on comprend que Lama et ses proches se retrouvent entassés dans une voiture et sillonnent les rues de Paris pour aller admirer le nom de Lama écrit au néon sur la marquise de l’Olympia! Leur enthousiasme est tel qu’on a l’impression de vivre avec eux ce moment où le chanteur arrive enfin au sommet dont il rêvait depuis son enfance.
Ce spectacle très solide a été développé en étroite collaboration avec ce monstre sacré de la chanson française. L’artiste de 82 ans a d’ailleurs enregistré quelques mots qui résonnent à la fin de la soirée, comme si son esprit planait dans la salle. Troublant!
En 80 minutes, cette équipe chevronnée évoque les grandes lignes d’une carrière d’une soixantaine d’années. On a d’ailleurs eu la bonne idée d’inclure la chanson Aimer au programme de la soirée. Il s’agit de la pièce titre de l’album que Serge Lama a lancé en 2022, en soulignant que ce serait son dernier. Ce beau texte signé Lama est une ultime déclaration d’amour à l’amour qui est décrit comme étant «plus haut que la tour Eiffel».
Souvent malmené par le destin, l’octogénaire aura su s’accrocher à son refrain emblématique Je t’aime à la folie la vie que les spectateurs chantent volontiers à la fin du spectacle et même en quittant la salle, en ayant l’impression d’avoir passé la soirée avec Lama!
Lama – D’aventures en aventures est présenté au Centre culturel Desjardins de Joliette jusqu’au 9 août. Le spectacle ira ensuite en tournée au Québec avec des arrêts à Montréal et dans la «Vieille Capitale»
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