08.02.2011
8 Février 2013: RFI
Chanson française
Serge Lama, 50 ans de carrière
Double album et Olympia
Serge Lama souffle les bougies de ses 50 ans de carrière avec La balade du poète, un double album regroupant quelques-unes de ses plus belles chansons, parfois revisitées, et quelques inédits, avant d’investir dès ce 8 février l’Olympia à Paris pour toute une série de concerts-anniversaire.
L’heure est sans aucun doute à la célébration de la chanson française. Depuis plusieurs semaines, on a de cesse d’en fêter les grands absents : ceux qu’on redécouvre ou ceux dont on n'aurait pas pu se passer, toutes catégories confondues. Si l’automne engageait la saison des hommages aux oiseaux rares (Piaf, Barbara), l’hiver se fait celle de la fête de la longévité des carrières d’une part, mais surtout celle du talent. Alors qu’on vient d’applaudir Christophe trois soirs de suite dans un Théâtre Marigny à guichets fermés, Serge Lama installe lui, son camp sur la scène de l’Olympia du 8 au 17 février à l’occasion de la sortie de son double-album La balade du poète.
Et c’est un drôle de double-album que le chanteur a concocté là. Un disque en deux temps, qui ouvre une même large fenêtre sur l’ensemble de sa carrière. Dans son premier volet, Chemins d’aujourd’hui, on trouve quatre inédits, dont trois font pourtant partie de ses plus vieux textes puisqu’ils ont été écrits alors qu’il était adolescent : La balade du poète, à l'âge de 11 ans, puis Comment veux-tu que je te quitte et DominiKa, composés à peine quelques années après. Le quatrième, Des éclairs et des revolvers, seul inédit récent en réalité, s’attache à décrire notre monde qui succombe à sa gangrène apocalyptique.
Un texte qui nous rappelle que, bien au-delà de l’image joviale ou parfois grivoise que le chanteur a pu véhiculer tout au long de sa carrière, et qu’on retrouve bien sûr dans certaines de ses chansons (Mon dada, c’est la danseuse), Serge Lama est surtout l’auteur, depuis 50 ans, de magnifiques textes qui, le plus souvent, nous parlent de l’amour, de ses bonheurs comme de ses peines, de ses rendez-vous manqués autant que de la marche du temps. De ses débuts à l’Ecluse - l’époque où Barbara en était la vedette - à aujourd’hui, Serge Lama, c’est 50 ans de chansons qui nous emmènent dans les coulisses du cœur autant que dans celles des cabarets.
Ainsi, alors qu’il a, à l’occasion de ce nouveau disque, réécrit quelques pages de l’histoire en changeant ici un vers, ou même trois (D’aventures en aventures), il a là, choisi d’imbriquer Les p’tites femmes de Pigalle au sein de Je suis malade, pour nous montrer qu’au fond, ce pourrait être la même chanson. Mais dommage que dans ce double album, il n'y ait pas la version originale de Je suis malade, l’une des plus belles chansons d’amour jamais écrite.
Qu’il les emmène sur de nouveaux chemins où qu’il nous fasse arpenter ses Sentiers d’autrefois, dans le deuxième volet du disque, qu’il valse (Seul, tout seul), s’emporte (Femme, femme, femme) ou déclame (Les glycines), chante la solitude (Et puis on s’aperçoit), la mélancolie (Les ballons rouges), ou l’absence, en duo avec Annie Girardot (Je voudrais tant que tu sois là), ce grand interprète s’est toujours attaché à nous faire sourire autant qu’il sait nous faire pleurer. Comme le cheval de bataille d’un homme que la vie n’aura pas épargné.
Aujourd’hui, avec ce disque et cette tournée anniversaire, alors qu’il est repris et salué par toute une nouvelle génération depuis déjà quelques années, on se rappelle que son œuvre, telle celle d’un Bécaud ou de Charles Aznavour, s’inscrit parmi les incontournables du répertoire. Et c’est tant mieux.
Serge Lama fait partie de ceux qui donnent à la chanson française ses lettres capitales. A partir de ce 8 février, celles de son nom illumineront la façade d’un Olympia archi-comble tandis que lui, embrasera à coup sûr, l’âme du public dans la salle.
Serge Lama La balade du poète (Warner) 2012
En tournée en France. En concert à l’Olympia du 8 au 17 février (complet)
Dates supplémentaires les 11, 12 et 13 octobre au Grand Rex à Paris
17:50 Publié dans 2013, La presse des années 2010 | Lien permanent | Commentaires (0)
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