On vous croise souvent au Québec. Pourquoi cette fidélité?
Le Québec est moi c'est comme une province ajoutée à la France. Chaque fois que je viens ici, j'ai l'impression d'emprunter un long couloir de 6 000 kilomètres. Je suis resté tellement de temps, grâce à toutes les tournées que j'ai faites, que j'ai passé au Québec plus de deux ans de ma vie. Je me sens un peu chez moi. Ma première visite remonte quand même à 1968! Peu de gens le savent, mais j'ai été vedette ici avant de l'être en France, le public québécois m'a aimé en premier et ça, c'est quelque chose qui ne s'oublie pas.

C'est donc un seul grand pays pour vous la Francophonie?
Oui, à condition de retirer la France! (rires) Les pays qui défendent vraiment l'esprit de la Francophonie ce sont surtout le Québec, la Suisse et la Belgique. Contrairement à la France, ils défendent une véritable identité.

Vous avez toujours signé vos paroles. C'est plus simple d'écrire pour soi?
Non, écrire est un travail qui est très difficile en soi. C'est simplement un avantage, car on écrit sur mesure, sur les sujets qui nous touchent vraiment, on n'est pas à la remorque de quelqu'un. Arriver à avoir un auteur qui comprend exactement ce que vous ressentez au fond de vous... c'est difficile.

Avez-vous écrit la chanson idéale ou est-elle à venir?
Il y en a certaines dont je suis très fier, mais il y a toujours la quête de la prochaine bonne chanson, celle qui sera encore meilleure que les précédentes, et heureusement d'ailleurs, sinon on avancerait plus.

Avec une telle carrière, on fait un peu partie des meubles de la chanson française. Est-ce que c'est une sensation agréable?
Oui, car c'est pour ça que l'on a fait la route toute sa vie. Quand j'ai choisi de devenir chanteur, j'avais trois ans. C'est un métier qui est évidemment très exigeant, il faut traverser l'océan, avec ses vagues, ses creux aussi, mais c'est un si formidable voyage...

Dans quel état d'esprit êtes-vous aujourd'hui?
Je suis beaucoup plus serein qu'auparavant. L'ambition est morte, il ne reste que le plaisir de chanter et de rendre les gens heureux avec les chansons.

Avez-vous toujours des rêves?
Oui... mais à plus court terme. Plus jeune je les faisais sur 10 ans. Maintenant, c'est sur une période beaucoup plus courte.

Avez-vous pensé à vous arrêter?
Oui, j'y pense. Mon corps me dictera sa décision et j'espère qu'il ne le fera pas au milieu d'un projet, car j'aimerais avoir le temps de dire au revoir aux gens moi-même.

Vous avez une page Facebook, c'est vous qui la gérez?
Oui, j'aime bien oui, Facebook m'amuse beaucoup. Je peux faire part de ce que je fais à mes fans, leur indiquer des bouquins qui m'ont plu, il y a un rapport à l'écrit qui est agréable. Je n'aime pas tout en revanche Internet, il y a certains côtés qui me font vraiment peur.

Dans le livret de votre album, vous déclarez n'être qu'un artiste parmi d'autres artistes. C'est un acte d'humilité?
Oui, une forme d'humilité de fin de carrière. Quand on a 20 ans, on veut conquérir le monde et on est un peu prétentieux, on prend la grosse tête. Je l'ai eue parfois, mais... je n'étais pas été le pire parmi ceux que j'ai connus à l'époque, mais je ne citerai pas de noms...

En concert :
21-22-23 avril - Théâtre Capitole de Québec
3 et 4 mai - Théâtre St-Denis 1 de Montréal