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25.09.2009

Serge Lama sur Fréquence Libre

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Serge Lama était le 25 septembre 2006 l'invité de FREQUENCE LIBRE sur la première chaîne de RADIO CANADA

 

serge lama

 

Le chanteur qui aime la poésie

.Accordéonissi-mots, une tournée en duo avec l'accordéoniste Sergio Tomassi qui dure depuis trois ans déjà. Parallèlement, le chanteur publiera dans peu de temps un premier recueil de poésie où il aborde les thèmes de la sensualité et de l'érotisme. 
 
La tournée prendra-t-elle fin un jour? « Comme De Gaulle, il faut savoir arrêter au bon moment, admet Serge Lama. Quand on m'a demandé de continuer, j'ai accepté du bout des lèvres. Je de la difficulté à dire non. » Le Bordelais d'origine apprécie la liberté que lui permet son duo avec Sergio Tomassi. « À deux, on est dans l'humeur du moment. On fait ce qu'on veut », assure-t-il. 
 
Son recueil de poèmes, qui ne porte pas de titre pour le moment, a trouvé son éditeur et sera sur les tablettes dès que possible. Il comprend des poèmes très courts où le chanteur-séducteur explore toutes les facettes de l'amour, parfois dans des mots très crus. « J'ai longtemps censuré les textes de mes chansons pour qu'elles conservent cette dimension universelle. Le format littéraire me permet de taper un peu plus fort. » 
 
Serge Lama se prononce aussi sur la poésie française, sur la durée de ses chansons, sur ses duos avec des femmes, sur l'appauvrissement de la compréhension des mots en France, et sur sa relation avec le Québec, où il a donné son premier concert comme tête d'affiche.

 

EXTRAITS

 

25 septembre 2006 : Le Nouvelliste

serge lama

Trois-Rivières

medium_nouvelliste.2.JPGOn l’a vu dimanche dernier sur le panel de l’émission Tout le monde en parle, on le verra vendredi sur les planches de la salle J.-Antonio-Thompson de Trois-Rivières et le 28 octobre à Shawinigan. Serge Lama en a pour trois mois à parcourir ainsi le Québec, sur la route de son spectacle Accordéonissi-mots. Il nous arrive avec plus de 300 représentations dans le corps, et il en est le premier surpris. «On était parti pour quatre mois et ça fait quatre ans maintenant. On est toujours surpris par un succès et souvent, on ne peut pas comprendre. Le mystère demeure.»

Comme le nom de son spectacle l’indique, l’accordéon y prend une place de choix en présence du virtuose en la matière, Sergio Tomassi. «L’accordéon me permet beaucoup plus de possibilités sur le plan des orchestrations. J’ai abandonné le piano il y a une dizaine d’années. Il me faisait trop de concurrence», dit-il.

«L’accordéon me permet de moins pousser ma voix, d’être plus peinard sur scène. C’est un instrument de peintre, qui donne des couleurs différentes.»

L’accordéon se colle d’ailleurs aisément aux notes nostalgiques qui peuplent une belle portion de l’univers de Serge Lama. Sauf que depuis peu, c’est un tout autre espace de création qui est devenu son terrain de jeu puisqu’il s’apprête à publier un recueil de poèmes érotico-romantiques, dit-il.

Le chanteur estime que son projet devrait prendre vie l’an prochain. Mais jusque-là, il ne se commettra pas sur scène.

Dans son entourage, on aimerait bien qu’il tente la lecture d’un ou deux poèmes sur scène, mais l’auteur s’y refuse. «On peut dire des mots extrêmement crus par écrit mais oralement, c’est plus difficile. Les mots prennent une autre connotation et ça passe un peu moins bien. Ce sont deux langages bien différents. Je ne veux pas choquer pour choquer.»

Ce projet chemine depuis un bon moment déjà, et s’est révélé davantage par le biais des messages-textes envoyés par téléphone cellulaire, les «textos» comme on les appelle en France. «Il y a beaucoup de chansons où je me suis censuré. Trop ceci, trop cela... Toutes ces choses, je les ai toutes balancées en poèmes. Le «trop», je le balance par écrit.»

C’est donc par «texto» qu’il a écrit des bribes de son nouveau matériel à ses proches, avec des retours rapides et unanimes. «Envoie-moi, envoie-moi, je n’entendais que ça», rigole-t-il. «Alors j’ai tout collecté ce qui était érotico-porno et voilà. Je me demande comment les gens vont prendre cela...»

Au Québec, il connaît son public et estime que la réception pourrait y être plus facile. «Les femmes québécoises sont plus sensibles à la matière érotique», considère-t-il, s’expliquant le tout par un passé judéo-chrétien. «Ce pays a longtemps été enfermé dans des contraintes religieuses. Il y a eu explosion et ça se ressent, même en spectacle», dit-il. D’ailleurs, sur ce, il raconte une fois de plus cette anecdote qu’il trimballe depuis un bon moment dans ses bagages, concernant une admiratrice qui avait soudoyé un employé d’hôtel pour gagner sa chambre. «Au Québec, je retrouvais une femme dans mon lit alors qu’en France il fallait que je quémande lorsque j’étais célibataire...»

Or, il est un autre trait des Québécois qui le rejoint particulièrement., «Au Québec, on aime le langage direct et c’est mon langage», dit-il. Mais ici comme ailleurs, Serge Lama fait le même constat. «On est en train de perdre les mots», observe-t-il. «Chez les jeunes, on apprend de moins en moins la langue, le vocabulaire.»

Tant et si bien d’ailleurs que la perception que les gens ont de lui a changé radicalement au fil des ans, remarque-t-il. «Dans les années 1970, j’étais considéré comme un chanteur populaire et 35 ans plus tard, je suis presque devenu un chanteur littéraire, un intellectuel. C’est que le niveau de culture a baissé. Parce que Internet, parce que le langage est zappé...» Et sur ce, «je ne suis pas optimiste. C’est comme pour la déforestation», dit-il. «Mais en revanche, je crois qu’il y a tout un autre langage qui entre en scène et dans lequel on retrouvera des génies dans le domaine.»

Pour le moment, lui ne s’arrête pas. «J’écris tout le temps, à chaque jour. Je suis malade de la plume. J’écris des trucs en vers, que je perds. J’écris partout, sur des bouts de journaux, que je perds aussi.» Et au-delà de l’égarement, la complexité est doublée par sa rapidité. «J’écris vite, sur l’inspiration, et je ne peux plus me relire par la suite», sourit-il. «C’est l’avantage des textos!»

Il s’y retrouve alors tout en poésie, mais en plus de ce recueil, un autre projet le tenaille, du côté de la comédie musicale, dit-il. Et comme il nous l’avait donné en 1981 avec Napoléon, son intérêt s’est posé encore une fois sur un personnage historique. «Je la traîne depuis 10 ou 15 ans cette idée», laisse-t-il tomber, prudent quant à la concrétisation de ce projet. Car à court-terme, c’est plutôt un 32e album qui lui est réclamé.

À 43 ans de son entrée dans le monde artistique, les projets s’accumulent toujours et, pour lui, le renouvellement se fait de soir en soir, et indépendamment du matériel, dit-il. Le fait de chanter une même chanson depuis 30 ou 40 ans n’y changera rien. «Il n’y a pas de truc. Tous les soirs sont nouveaux. Tous les jours, vous êtes neufs, car dans la tête on n’est jamais le même. Tant qu’on est vivant, on change.».

 
 
 

25 Septembre 1993: Télé poche

Article sur Serge Lama dans ce Télé Poche , Serge Lama qui participait à la première émission de Patrick Sébastien Super Nanas

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LIRE

24.09.2009

24 septembre 1977 : L'Impartial

Serge Lama répond aux questions des lecteurs de l'Impartial

 

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24 Septembre 1991: Tournée

Serge partait en tournée présenter la pièce la Facture avec une nouvelle troupe

Marcelline Collard - Véronique Ataly - Serge Maillat - Maurice Vamby - Milly Marceau - Pascale Torrent

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24 Septembre 2006:L'express (canada)

Entretien téléphonique avant le concert le 30 septembre au centre culturel de Drummondville

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Le grand Lama donne rendez-vous à ses fans

 

Il avait fait fureur lors de son passage au Québec en 2004 lors de sa tournée "Accordéonissi-mots". Pour cette raison, et parce qu'il dit bien aimer les Québécois, le chanteur français Serge Lama est de retour en Amérique et il sera de passage à Drummondville, le samedi 30 septembre, au centre culturel.

Serge Lama a débuté sa carrière il y a plus de 40 ans et il a connu un succès qui ne s'est jamais démenti. L'Express l'a joint au moment où il arrivait à Montréal afin de donner des concerts et de prendre part à plusieurs émissions de télévision, notamment à la première de "Tout le monde en parle".

Rappelons qu'à Drummondville, M. Lama a chanté il y a deux ans, au centre culturel, dans le cadre de... la même tournée !

"C'est vraiment agréable de vivre cette tournée qui dure depuis quatre ans et qui, au départ, ne devait durer que trois mois", a-t-il d'ailleurs partagé d'emblée.

Inconditionnellement, une bonne partie de son public le suit depuis le début de sa carrière.

L'interprète peut aussi se targuer d'avoir eu la chance de chanter dans les plus grandes salles du monde durant sa carrière, de présenter de nouveaux disques, et ce, sans jamais connaître d'insuccès.

"L'actuel spectacle, que je vais donner à Drummondville, comporte des volets théâtral, autobiographique et "music-hall", a affirmé l'artiste. Le public passe ainsi du rire aux larmes."

Une rencontre

Le spectacle de Lama mettra aussi en lumière le talent d'un musicien, l'accordéoniste Sergio Tomassi qui, grâce à la technologie, peut reproduire le son de différents instruments avec son accordéon.

Certains sons qualifient d'instrument d "accordéorchestre".

Mais c'est Serge Lama lui-même qui a trouvé les bons mots pour parler de son concert.

"Ce spectacle est une rencontre. Celle de l'instrument le plus singulier, le plus complexe et le plus populaire, avec une voix, des notes et des mots. Il est composé de chansons mal aimées que j'aime, mêlées à des chansons que vous (le public) aimez et que j'aime aussi. C'est aussi la rencontre de deux âmes ; l'une fait jaillir des papillons rien qu'en titillant les boutons de son accordéon, l'autre tente de leur inventeur des fleurs. Et tout cela pour engendrer encore et encore de l'amour. C'est un spectacle qui a la prétention de ne pas en avoir", a affirmé l'homme de 63 ans.

Le chanteur, né à Bordeaux, en France, n'entend pas prendre de retraite.

"Je chanterai tant que la santé me le permettra. Pour l'instant, mon corps et ma tête sont toujours là", a-t-il partagé.

Rappelons que ce sosie de Napoléon a vécu un terrible accident de voiture le 13 août 1965. Cet événement, qui avait fauché la vie de la femme qu'il aimait et qui avait bien failli lui coûter la sienne, l'avait aussi obligé à subir de multiples opérations et à rester alité durant plusieurs mois. C'est d'ailleurs en boitant qu'il était réapparu sur la scène de l'Olympia quelques années plus tard.

"Cette drôle de façon que j'ai de marcher est le résultat de cet accident", a fait remarquer le chanteur français.

L'époque du rapide

Interrogé à savoir ce qu'il pense de la musique créée de nos jours et des artistes en général, Serge Lama se fait prudent.

"Je n'ai pas à juger une époque qui n'est pas la mienne. Cependant, je constate que la publicité a éduqué les enfants à apprécier des formats très courts. C'est la culture du rapide. Les mots et les émotions ont tendance à disparaître... Le contenu laisse parfois toute la place au "contenant"", c'est ce que se  dit   le célèbre artiste, qui a assuré la première partie de Georges Brassens et côtoyé la chanteuse Barbara et plusieurs autres grosses pointures, tout au long de sa carrière.

Maxime Rioux

 

24 septembre 2006 : La Presse

 Article de Jean Beaunoyer publié dans La Presse (journal Québecois) le 24 septembre 2006

 

serge lama

 

Serge Lama est de retour au Québec, pour une longue tournée. Pas moins de 46 spectacles le mèneront de L’Assomption, le 28 septembre, jusqu’à Gaspé, le 25 novembre, avant qu’il s’installe au Gesù, à compter du 29 novembre. Lama a déjà présenté à Montréal et à Québec, à l’automne 2004, ce spectacle intimiste intitulé Accordéonissi-mots, accompagné par l’accordéoniste Sergio Tomassi. En Europe, c’est près de 400 concerts qu’il a déjà donnés avec ce musicien qui transforme son instrument en piano, en orgue ou en synthétiseur
Mais pourquoi Serge Lama, qui a rempli les plus grandes salles avec la superproduction Napoléon et qui a donné ici et en France des concerts avec des orchestres symphoniques, a-t-il eu l’idée de présenter un spectacle aussi dépouillé.
« On a fait trois fois le Zénith à Paris avec Accordéonissi-mots et il y avait 4000 personnes dans la salle, répond Lama. Mon producteur aurait bien aimé poursuivre parce que c’était payant. Mais ce n’est pas le but du spectacle. Moi, je ne suis pas un homme d’argent. Nous vivons actuellement une époque où l’argent compte beaucoup. Les artistes sont devenus des hommes d’affaires, avec des attachés-cases et des agendas, qui préfèrent aller chanter dans trois salles de 10 000 places et retirer le maximum en peu de temps. Moi, ce n’est pas dans ma nature ; je ne suis pas de cette génération-là. Je n’aime pas dire que je fais du show-business. Je fais dans les variétés ou du music-hall, mais pas du business.
Je gagne bien ma vie, mais le plaisir est dans la rencontre du public. L’argent vient après.À 63 ans, Serge Lama qui a connu tous les triomphes dans la chanson francophone avec, notamment, trois millions d’albums vendus de Je suis malade, peut mesurer le chemin parcouru et parler de nouvelles valeurs.
« À mes débuts, j’étais classé chanteur populaire comparé à Claude Nougaro, par exemple. Trente ans plus tard, je suis devenu un intello, un littéraire, parce que les gens n’apprennent plus les mots. Les jeunes ont moins de vocabulaire et les mots disparaissent. Mais il n’y a pas que le français, toutes les langues s’appauvrissent pour entrer dans l’ordinateur. On communique par e-mail avec des mots réduits, des phrases sans verbe parfois. Je crois que les jeunes attendent un art nouveau qui sera fait de sons, d’images et de peu de mots. Il ne faut pas être malheureux de ces changements. Il suffit de prendre le meilleur parti et de l’adapter à ses besoins. »
Lama a toujours défendu la langue française en la chantant dans tous les pays francophones et en écrivant des chansons devenues des grands classiques, qui auraient pu être traduites en d’autres langues. Charles Aznavour, qui m’aime beaucoup, m’a toujours encouragé à faire une carrière internationale. Mais je suis très français et je travaillais beaucoup. Je ne suis pas très doué pour l’anglais et il me disait de tout arrêter et d’étudier la langue pendant trois mois. Selon lui, j’avais tout ce qu’il fallait pour réussir aux États-Unis... Il m’en a voulu de ne pas avoir essayé chez les Américains. »
Maintenant, c’est trop tard, selon lui. Il n’a plus l’âge et les Américains sont encore plus protectionnistes. Pire encore : « La langue française est en perte de vitesse. Il
n’y a pas cette volonté politique en France de répandre la langue. De la défendre comme vous le faites depuis si longtemps ici. Quoique j’ai remarqué un changement. Les vendeuses parlent plus souvent en anglais qu’avant. Ce n’est plus comme à l’époque du référendum. »
Mais ça, c’est une autre histoire, fort complexe. Signalons plutôt, pour clore cet entretien, un projet assez inattendu de Serge Lama, qui lancera un livre érotique en France, en janvier prochain. Des poèmes libertins, des textes courts parfois hard, parfois romantiques. Et d’aventure en aventure, Lama s’embarque dans un nouveau projet... cette fois littéraire.

 

 

 

23.09.2009

23 Septembre 2004: Concert au Gesù de Montreal

Compte rendus après le premier concert donné au Gesù à Montréal (en concert jusqu'au 3 octobre 2004 )

 

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Serge Lama, s'abstenir de bonheur

Il présente aux Montréalais un concert intime sur la scène du Gesù, jusqu'au 3 octobre

Serge Lama a beau chanter ses succès année après année, il y met toujours autant de cœur et offre du coup un spectacle qui nous laisse un réel sentiment de bonheur.

Il s'agissait hier soir de la grande première du tour de chant intimiste de l'une des grandes figures de la chanson française. Serge Lama, qui a partagé la scène du Gesù en compagnie de son extraordinaire accordéoniste, Sergio Tomassi, a présenté aux Montréalais jusqu'au 3 octobre ce même concert qu'il a  promené un peu partout sur les routes de France l'an dernier.

Sa voix chaude, sa gestuelle sur scène, sa stature imposante, sa merveilleuse complicité avec le public, tout conquis d'avance, font de ce concert intime un grand spectacle, malgré son minimalisme.

Il est vrai que Serge Lama ne triche pas. Il vit ses chansons passionnément, les interprétant avec une énergie à revendre, contagieuse. Le public embarque dans ses monologues tous plus drôles les uns que les autres - le chanteur s'est même permis un petit jeu de mots sur le mauvais score des libéraux aux dernières élections partielles - ou frissonne aux durs mots de la chanson L’Algérie, par exemple.

Serge Lama roule sa bosse depuis maintenant plus de 40 ans. Il n'a rien de plus à prouver à personne, alors il se laisse aller et se fait plaisir.

Yeux dans les yeux

Tous ses succès y sont passés : Mon ami, mon maître, Chez moi, nouvellement arrangé, Superman, Les petites femmes de Pigalle, en passant par D'aventure en aventure et Je t'aime à la folie, deux chansons durant conçues par les spectateurs se sont vraiment amusés à reprendre le refrain et où Serge Lama a bien ri de leurs impairs.

Il ne fait plus aucun doute que le concept des petites salles comme le Gesù, Hector-Charland à L'Assomption ou Le Théâtre du Vieux-Terrebonne est bien à son répertoire. "Un concert yeux dans les yeux", comme l'écrivait un autre quotidien, un concert qui porte avec force ses mots et qui a été conçu avec le cœur, comme a tenu à le préciser le chanteur.

Sorin, Corinne

 

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23 septembre 2005: France Dimanche

Article dans France dimanche suite au passage de Lama dans l'émission de Fogiel

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 lire.

 

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 lire.

23 septembre 2004: show bizz. net

Interview publiée au Quebec

 

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Il y a quelques mois à peine, Serge Lama, digne représentant d'une certaine tradition de la musique française, célébrait, sur scène, avec quelques mois d'avance, ses quarante ans de métier. Un événement immortalisé sur disque, qui coïncidait aussi avec son soixantième anniversaire de naissance. Quarante ans, donc, de chansons mémorables, de mélodies indémodables, de trésors cachés, et de morceaux inaltérables, aujourd'hui incontournables.

De passage à Québec, pour y promouvoir un spectacle qui se veut un cadeau de remerciement aux fans, Lama, dont le charme est resté intact, aborde avec une belle dose d'humour et un enthousiasme manifeste son métier de chanteur, qu’il exerce toujours en force, avec une passion sans cesse renouvelée.

 

SBN – En quarante ans de carrière, à force de côtoyer la presse, vous avez assurément eu à vous répéter, à répondre aux mêmes questions. Ce doit être, j’imagine, un exercice parfois redondant, non

Serge Lama – Effectivement, oui. Surtout qu'il y a des gens de votre génération qui arrivent et qui savent moins de choses à mon sujet, et qui, forcément, demandent que l'on explique à nouveau certains trucs. Mais de toute façon, le public, il faut aussi lui redire les mêmes choses, puisqu'il se renouvelle.

Vous avez ce privilège de voir votre public se renouveler

Depuis quelques années, oui. Je dirais depuis quatre ou cinq ans, j'aperçois beaucoup plus de gens dans la trentaine à mes spectacles. J'ai vu arriver des gens de trente ans, et cela m'a surpris, oui. Mais il y a une logique aussi. Y'a un refus, lorsque vous avez quinze ans, d'écouter ce que vos parents aiment. Mais vous entendez malgré tout. Enfin, je le sais parce que c'est eux qui me l'expliquent. Et puis, avec le temps, vous apprenez à apprécier. Quand je vois quelqu'un d'une autre génération s'intéresser à ce que je fais, je pose des questions. Et là, je les récupère, et je les garde. Ce qui est une chance et qui fait qu'à chaque fois, la génération des trente ans commence à épaissir, si j'ose dire.

Le fait que vous soyez perçu comme un père spirituel auprès de certaines jeunes vedettes comme Lorie, par exemple, n'aide-t-il pas aussi à vous faire connaître auprès d'une nouvelle clientèle

Je n'ai pas d'idée pour Lorie. Mais avec Star Académie, oui, ça a dû jouer. Je ne sais, par contre, pas trop dans quelle mesure. Je pense que le phénomène de rejet explique plus, en revanche, le renouvellement. Mais Star Académie m'a aussi apporté beaucoup, parce qu’il y a énormément de monde qui écoute Star Ac en France. Quand la môme de 14 ans dit à son père : « Ah, il est vachement bien Serge Lama. » Alors, là, le père est peut-être intéressé, oui, à venir me voir sur scène. La môme, elle, elle ne viendra pas, même si elle connaît bien Je suis malade et D'aventures en aventures. Mais y'a des chances qu'elle pousse ses parents à me découvrir.

Justement, ces deux monuments de la chanson française, les avez-vous toujours défendu avec autant d'ardeur Je pose la question parce que Michel Rivard, par exemple, dit avoir vécu une relation d'amour et de haine avec le Phoque en Alaska, ce classique de Beau Dommage.

Non. Je n'ai pas cela. Je ne voudrais pas que cela paraisse prétentieux, mais vous savez, j'ai une vingtaine de chansons qui sont quand même très connues. C'est sur que Je suis malade est devenu un phénomène dans ma carrière. Mais à l'époque où Je suis malade est sorti, y'avait déjà Les Ballons Rouge, et puis Une île, et l'Algérie. Y'avait plein de chansons que les gens me réclamaient pareil, quoi. Vous voyez. Alors je n'ai pas du tout cette relation extraordinaire avec Je suis malade, par exemple. Et ce, même si Lara Fabian et d'autres l'ont reprise. C'est pas pareil pour Le Phoque en Alaska. Ce titre a vraiment été LA chanson du groupe. Et puis après y'a eu les autres, quoi. Moi j'en avais déjà d'autres. J'avais D'aventures en aventures, j'avais Une île, aussi, avant Je Suis Malade. Et puis, enfin, je trouve ça formidable d'avoir du succès avec des chansons, puisque c'est justement pour cela qu'on les chante. C'est comme un type qui n'aimerait plus sa femme parce qu'elle est trop belle. Il serait peut-être plus jaloux, oui. Mais pas moins amoureux pour autant.

Et dans ce tour de chant-ci, vous dites faire place aussi, en parlant de votre répertoire, aux mal-aimées.

Oui. Enfin. J'ai changé mon fusil d'épaule depuis. Alors, il n'y en a plus beaucoup. Le but de cette tournée-ci était d'aller chez des gens qui habituellement sont obligés de venir à moi. C'est une tournée pour remercier les gens de m'avoir aimé pendant quarante ans. C'est ça le but. Si je vais dans une petite ville en France, il y a de bonnes chance qu'un tiers des gens se trouvant dans la salle ne m'aient jamais vu sur scène avant. Alors si je leur chante que des chansons qu'ils ne connaissent pas, je me suis dit que ça ne va pas aller. Je préfère mettre quatre chansons nouvelles et des classiques, que de leur présenter ça. Je pensais que ce n'était pas une bonne idée de présenter trop de mal aimées pour ce spectacle-ci. Et puis on remercie les gens avec des choses qu'ils connaissent. L'important, c'est qu'ils me voient de près. Et qu'ils entendent les vingt chansons qu'ils désirent entendre. Mais je chante quand même quelques chansons de Feuilles à Feuilles, et aussi quelques pièces plus théâtrales.

Et vous avez le même plaisir à performer dans un spectacle d'envergure que dans un show intime

Ah, vous savez, chanter c'est chanter! Mais c'est très différent évidemment. Le Symphonique, ce fut une grosse expérience, par exemple, que j'ai débutée ici. C'est ici que cela a commencé. Là, vous avez un vaisseau, un paquebot de cinquante musiciens, et vous vous mettez donc au service de ce vaisseau. Et puis, vous essayez d'installer votre voix, votre présence au mieux de ça. Il y a donc beaucoup moins de libertés. Mais il y a une autre sensation. Vous êtes porté comme sur la mer, d'une certaine façon. Et là, en revanche, avec Sergio Tomassi, l'accordéoniste, c'est la liberté totale. C'est à dire que là, c'est vous qui faites tout. Y'a pas à se préoccuper de savoir si on est bien en place par rapport aux musiciens. Et dans ce contexte-là, lorsque d'anciennes chansons, comme Une île, par exemple, se voient placées après de nouvelles, elles reprennent une sorte d'autre vérité par rapport à ce qui est dit dans la chanson précédente. Et les nouvelles chansons se nourrissent des anciennes. Ce qui est aussi formidable.

Le concept actuel, celui du spectacle Accordeonissi-Mots, contribue-t-il à donner de nouvelles couleurs aux chansons

L'Accordéon contribue, oui, d'une part. Mais je dirais que c'est le fait d'être deux sur scène, qui change davantage la dynamique. C'est très spécial ce que l'on fait tous les deux, Sergio et moi, même en dehors de l'accordéon. Quelque part il y a une complicité entre nous deux que le public ressent. Et c'est très spécifique au fait d'être deux, quoi. Au bout d'un moment, les gens nous confondent même pratiquement tous les deux. Et c'est extrêmement difficile ce qu'il fait Sergio. Il joue de tout. C'est à dire qu'il a programmé note par note un piano, une clarinette, et il joue de tous ses instruments à partir de son accordéon. Et il change de registre sans arrêt. C'est réellement un enfer ce qu'il fait.

Et comment est-il construit ce spectacle, au niveau du contenu On parle de différents blocs

Oui. Tout à fait. Il y a une partie qui est un peu autobiographique. Dans la mesure où c'est possible, disons. En fait, la première partie est construite comme une narration. Je l'ai ressenti à force de l'avoir chanté. Et tout à coup, y'a un bloc de chansons plus dures, violentes, fortes qui arrive et qui n'a plus de rapport tellement avec la biographie. Et puis après, il y a une deuxième partie faite de chansons un peu « déconnantes », dans laquelle je chante Les p'tites femmes de Pigalle, par exemple. Et je joue avec ça. Puis on termine, enfin, dans la grande tradition des grandes chansons connues du public, avec, en conclusion, une surprise que les gens ne connaissent pas.

Est-ce que certaines images, certains souvenirs précis, restent encore accolées aujourd'hui à certaines pièces

Non. J'ai fais beaucoup de progrès en ce sens. J'ai fais du théâtre et ça m'a appris beaucoup de choses. J'ai appris à me distancer, par exemple. Je suis auteur. Alors au départ, je devais avoir une espèce de pudeur et de défense par rapport au fait que j'étais auteur. Hors, je ne me respectais pas. Et tout à coup, je me suis aperçu, en faisant du théâtre, qu'il fallait que j'interprète. Que je m'imagine la situation, et que je la joue. Ma pensée est au service de l'histoire de la chanson. Je reste dans le moment de la chanson. Il faut découvrir sa chanson tous les jours.

Vous dites, aussi, avoir ressenti le besoin de fouiller dans votre patrimoine musical pour revamper certaines pièces. C'est une opération délicate, non

C'est à dire que le public, vous savez, vous fixe dans une époque, ou plutôt dans leur époque, et vous définissent une fois pour toute. C'est un défaut qu'ont certains journalistes, aussi. Et quand vous devenez leur chose, qu'ils vous adoptent, ce jour là, ils vous définissent comme étant le chanteur qui fait tel et tel truc. Et à partit de là, vous vous retrouvez dans un cadre. Dès qu'ils entendent les premières notes d'une pièce, ils l'identifient immédiatement. Et si on change la formule, ils sont forcément malheureux. Il a donc fallu que je les déshabitue, lorsque je suis revenu à la chanson, après plus de huit ans d'absence, en les violant tous les ans, en changeant mes arrangements. À chaque rentrée, je changeais mes arrangements. Jusqu'au jour où, j'ai trouvé la couleur idéale. Ils ont donc pris l'habitude d'être violés avec les anciennes chansons. Y'en a, forcément, que je ne peux pas transformer. Dans le cas des Ballons Rouges, j'ai gardé le système, parce qu'il n'y en a pas de meilleur que celui-là. Même chose pour d'Aventures en aventures. Mais je me suis beaucoup battu pour cela. Je me suis beaucoup battu pour ne pas les laisser dans leurs habitudes. Et je crois que c'est nécessaire, même si c'est difficile à faire. Parce qu'on est tous attachés à ses souvenirs. Et à partir d'un certain âge, les gens ne bougent plus tellement. Et ils vous demandent, à vous aussi de ne plus trop bouger. C'est pour cela que les chansons nouvelles sont beaucoup plus difficiles à faire accepter, même si elles sont excellentes. À travers vous, c'est leur vie, pour un soir, qu'ils revivent. Et même les gens de trente ans, qui ont été obligés petits de vous écoutez, ils veulent retrouver ce qu'ils connaissent.

Vous ne pouvez donc plus vous permettre d'intégrer beaucoup de nouvelles pièces dans un tour de chant

Non. Aujourd'hui, quatre nouveautés dans un tour de chant, c'est suffisant. Voilà la vérité. Dans les années soixante-dix, quand je faisais un nouveau truc, sur les douze qui se trouvaient sur l'album, j'en chantais, sur scène, facilement dix. Aujourd'hui, cela serait impensable.

Vous avez fêté vos soixante ans récemment, sur scène, à Bercy. Et aussi vos quarante ans de carrière. Ce cap, donc, que vous venez de franchir, il est significatif pour vous

Quarante ans, oui, c'est magnifique. Mais je dirais surtout que soixante ans, ça c'est formidable. Il faut être pas trop mal en forme évidemment. Car c'est le physique qui fait la différence avec le temps qui passe. Mais j'essaie d'expliquer à des jeunes gens, qu'il y a une forme de liberté d'attachée à cet âge-là qui est magnifique. Quand vous êtes jeunes, vous avez tout à faire. Et vous êtes même perdus dans toutes les choses que vous voulez faire. Vous voulez réussir, et vous voulez votre nom sur l'affiche. Bref, vous voulez tout avoir. Je n'en suis plus là maintenant. Je me suis débarrassé de tout cela. Je me suis débarrassé de cette mauvaise chose que quelques fois la jeunesse vous impose. Et maintenant, je suis beaucoup plus libre. Je peux faire ce que je veux. Et j'ai jamais pu faire tout à fait ce que je voulais auparavant, parce que j'étais poussé par mon ambition, qui m'indiquait des choses, et par ma maison de disque, aussi, forcément. Mais maintenant, je fais ce que je veux. Je ne cours pas après la gloire. Je peux faire des choses pour le pied, quoi. Pour le plaisir. Même si ça ne me rapporte pas forcément d'argent. C'est le cas de cette tournée, par exemple. Je la fais pour le plaisir. Et je me suis dit : « À partir de maintenant, tu feras ce que tu veux vraiment ». Dans mon prochain disque, par exemple, il est probable que je mette des chansons sur lesquelles j'ose dire dans choses qu'autrefois, on me conseillait de ne pas dire. Je cache notamment, depuis longtemps, des choses qui sont très érotiques. J'ai des chansons très érotiques avec, pas forcément des mots vulgaires, mais des phrases extrêmement sexe – c'est dans ma nature – , écrites très joliment.

Et à soixante ans, la séduction reste-t-elle un art à exploiter

Moi, je crois qu'il faut commencer à l'oublier la séduction. Il faut savoir qu'à mon âge je plais moins aux femmes qu'à quarante ans. Il faut un peu se débarrasser d'une certaine forme de séduction. Il faut s'habituer à entretenir un autre rapport. En revanche, le rapport de séduction naturelle avec le public, lui, n'a pas changé. On a toujours envi de se séduire mutuellement. Y'a un échange qui n'est pas le même tous les soirs. Parfois le public a envie de rire. Ce soir là, vous aller tirer votre tour de chant plus vers le rire. Parce qu'il y a des possibilités de ce type dans mon tour de chant. À d'autres moments, vous sentez qu'il a besoin de quelque chose de plus tendre. Là, vous tirer votre répertoire vers le tendre. C'est extensible comme ça. Y'A des tours qui ne permettent pas ça. Mais le mien, lui le permet. Le public, c'est comme la mer, quoi. C'est pas tous les jours pareil. Et ça peut surprendre à n'importe quel moment.

On a donc pas tellement raison de demander à un artiste de définir un public par rapport à un autre, en fonction de sa provenance.

Oui et non. Car il reste que chez les publics qui se trouvent dans une enclave linguistique qui les écrase autour, – La Belgique, la Suisse et le Québec, par exemple – , on sent une spontanéité, une passion peut-être plus grande que chez les Français. Parce qu'ils défendent quelque chose d'important pour eux. Les Français ne se rendent pas compte qu'ils sont Français, qu'ils parlent une langue merveilleuse. Les Belges sont entourés de Flamands, d'Allemands, et donc, quand ils croisent un type qui chante en français, comme moi, il ont en besoin. On sent que chez-eux cette faim est un peu plus grande. Comme chez-vous d'ailleurs.

Voyez-vous en France émerger de jeunes artistes qui ont aussi à cœur la langue française Qui sont soucieux de bien la servir. Vous représentez une certaine tradition de la chanson française où le texte est un outil important.

Il y en a bien une dizaine, comme Bénabar et Delerme qui pointent, et qui sont intéressant et qui écrivent des chansons originales, avec une écriture un peu nouvelle. Malheureusement, le problème maintenant, c'est qu'ils n'ont pas accès aux médias. En fait, pas au média le plus important, soit la radio. La télévision, quand on est artiste, il faut s'en servir avec prudence. Ça vaut même pour moi. Parce qu'il est facile d'y user son physique. Mais la radio, c'est formidable. Mais ces gens-là, ils ne passent pas en radio, et c'est un grave problème pour eux. Pour la relève. Car c'est la radio qui entretient ces trucs qui vous restent dans la mémoire. Si mes chansons n'étaient pas passées à la radio, on ne les connaîtraient pas ici. Les quelques-unes que les plus jeunes connaissent aujourd'hui, ils les ont entendus, enfants, à la radio. Même Lynda Lemay, qui remplit des salles de 4 000 personnes en France, ne passe pas chez-nous en radio. Elle vend des disques sans la radio. Si elle passait en radio, elle vendrait le double. Voilà le problème. Nous, on a fait de la musique pour le cœur, et aujourd'hui, en radio, ce qui joue, c'est de la musique pour les pieds. Dans les discothèques, c'est sympa de la musique pour les pieds. Et ça a sa place. Mais en radio, c'est dommage qu'on entende plus ces chansons qui parlent au cœur aussi.