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23.02.2009

23 février 2009 : La Voix du Nord

Article publié dans la Voix du Nord du 23 février 2009

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  Serge Lama, le 21 mars à Roubaix : « Au fond, je fais du réalisme poétique »

 

Serge Lama promet de la nostalgie, des sourires... et un moment de connivence avec les femmes. : La Voix du Nord

Comme sur son dernier album, « L'Âge d'horizon », la guitare et l'accordéon accompagneront sur scène sa voix si familière. Serge Lama sera dimanche à Arras, et le 21 mars à Roubaix. Entretien.

PROPOS RECUEILLIS PAR CATHERINE PAINSET

metro@lavoixdunord.fr PHOTO PATRICK DELECROIX

 

Comment avez-vous choisi les chansons de ce nouvel album ?

« Vous savez, le choix est toujours un peu arbitraire. J'écris énormément, alors j'ai toujours beaucoup de chansons. Là, j'en avais une cinquantaine.

On en a d'abord retenu une trentaine, et à l'arrivée, on en a choisi seize. Un peu en fonction d'un concept musical. Et puis aussi en fonction des sujets, pour garder ceux que je n'ai pas trop dans mon tour de chant. Car au fond, les dernières chansons ne servent qu'à ça : apporter un peu de nouveauté. »

Quels sont ces thèmes ?

« Il n'y a pas de chansons sur l'enfance ou sur les souvenirs, parce que j'en ai qui sont déjà des tubes dans mon tour de chant. Il y a des chansons sur le temps qui passe, des chansons bilan, parce qu'il y a longtemps que je n'en avais pas écrit. Et puis bon, comme j'avais sorti un livre un peu érotique, j'ai repris cette couleur, surtout pour Objets hétéroclites, qui sera un moment de connivence, les soirs de spectacle, avec les femmes... Et puis ça m'amusait, aussi. »

Il y a un peu toutes les facettes de votre répertoire, de la poésie au rire ?

« C'est ça, c'est un peu une synthèse. Mais il n'y a rien de vraiment très drôle. Juste des choses sympathiques, amusantes, souriantes. Je n'ai jamais eu de chansons tellement drôles. Si on les regarde bien, le fond est plutôt gris. Les Petites Femmes de Pigalle, c'est un mec qui est cocu, qui va voir les filles pour se consoler, mais qui au fond est quand même malheureux. C'est la façon dont elles sont conçues musicalement qui donne l'impression que j'ai des chansons drôles. »

Quelles étaient, cette fois, vos envies musicales ?

« Il y a une couleur guitare et accordéon, puisque c'est mon accordéoniste, Sergio Tomassi, qui a réalisé le disque. »

Comment s'est imposé le titre ?

« C'est d'abord un jeu de mots avec l'âge de raison. Et puis ça représente un peu l'âge où je suis maintenant - entre 50 et 75 ans. Je trouvais que c'était une façon un peu poétique, un peu jolie, de dire une réalité. Parce que moi, au fond, je fais du réalisme poétique dans mes chansons, un petit peu à la façon des films de l'époque de Marcel Carné et de Jacques Prévert. »

Il y a deux duos avec des jeunes femmes, sur cet album...

« Oui. Le premier, c'était carrément nécessaire, puisque c'est un couple qui s'engueule, un couple qui a une trentaine d'années d'écart. J'aurais pu l'écrire à la première personne, mais je me disais que c'était plus rigolo d'avoir quelqu'un qui me l'envoie à la gueule, direct. Donc c'est la copine de mon fils, Marie Christophe, qui est comédienne et chanteuse, qui a fait ça. Pour l'autre, j'ai pris la fille de Sergio, Gélisdéa, qui a 16 ans, pour faire la voix d'enfant dans Verbaudrim-laine. On l'a traité dans l'esprit un peu comptine, petite fugue. »

Lesquelles auront leur place sur scène ?

« Je sais qu'il aura D'où qu'on parte, parce que c'est très nouveau, dans mon tour de chant, cette espèce de regard sur la destinée des hommes. Il y aura J'arrive à l'heure, qui est un bilan et qui remplacera Devenir vieux, que j'avais faite à 30 ans ! Et puis Objets hétéroclites, Les Hommes et les femmes, Alors que l'on s'est tant aimé.

Celle-là plaît déjà beaucoup aux gens, je le vois à travers internet. »

Vous posez-vous la question de savoir lesquelles resteront ?

« Vous savez, les chansons-monuments, elles datent d'une époque où on pouvait faire des télévisions où on chantait. Maintenant, on fait des télévisions où l'on parle ! Une chanson comme Alors que l'on s'est tant aimé, si je l'avais chanté cinq fois à la télévision comme quand j'ai sorti Je suis malade ou Chez moi, à mon avis, ça serait un tube. C'est ça, la différence. Maintenant, les chansons ne sont entretenues que par mon tour de chant. Alors il est évident que c'est plus difficile de faire des classiques... Mais je crois qu'il y en aura. »

Après plus de quarante ans de carrière, prenez-vous toujours autant de plaisir à toutes les étapes de votre métier ?

« Je dirais que j'ai de plus en plus de facilités à écrire des textes. Comme quelqu'un qui a fait beaucoup sa barre, et puis qui danse... Ça, avec le temps, c'est quelque chose qui s'est beaucoup amélioré. Autrement, sur le plan de la scène, le problème c'est le physique. J'ai un tour de chant qui, sans faire du rock'n'roll, n'est pas de tout repos. C'est le hic : je ne pourrais qu'obéir à mon corps, d'une certaine façon, c'est lui qui décidera. » •

> Dimanche 1er mars, à 18 h, au casino d'Arras. 41,50 E. Samedi 21 mars, à 20 h 30, au Colisée, 31, rue de l'Épeule à Roubaix.

43,50/38,50 E.

 

21.02.2009

21 février 2009 : mot de passe

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Le 21 février 2009 à 18h55, Serge LAMA et Zoé FELIX sont les personnalités de Patrick SABATIER pour son jeu MOT DE PASSE.

 

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Le jeu consiste à faire deviner des mots à un partenaire de jeu en donnant des mots indices.

 

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EXTRAIT AUDIO

 

19.02.2009

19 février 2009 : Watt’s in – Maritima

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Watt’s in est un programme musical indépendant à destination des télévisions locales et régionales.

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Serge Lama est interviewé le 19 février 2009

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REPLAY ICI

 

17 Février 2009 : Nous deux

Article publié dans Nous Deux du 17 au 23 février 2009.

 

serge lama

 

 
 

serge lama

 
 
 

17.02.2009

17 février 2009 : Entrevue avec Monique Giroux - Option musique

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Monique Giroux interview Serge Lama par téléphone lors de la sortie de l'âge d'horizon.

 

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EXTRAIT

 

17 février 2009 : Rue Frontenac

ruefrontenac.gifArticle de Philippe REZZONICO publié sur RUE FRONTENAC.COM

 

 

L'Âge d'horizons de Serge Lama,

 

D'où qu'on parte, chante Serge Lama en ouverture de L'Âge d'horizons, son nouveau disque, disponible le 17 février. Lui, il est parti de Bordeaux, où il est né Serge Chauvier le 11 février 1943. Au plan artistique, il est parti de la finale des Relais de la finale de la chanson française 1964, concours qui a mené à ses deux premiers enregistrements, À quinze ans et Le Bouffon du roi.

 

Aujourd'hui, à 66 ans, Lama est en parfaite osmose avec sa voix de baryton, son écriture, les musiques de ses collègues (Christophe Leporatti, Yves Gilbert, Sergio Tomassi) et sa propre réalité.

 

Qu'il parle du destin auquel on peut rarement changer quelque chose (D'où qu'on parte, grandiose), qu'il décline une étude sociologie entre les sexes (Les Hommes et les Femmes), qu'il évoque le temps qui passe (J'arrive à l'heure, géante), les déchirures (Alors que l'on s'est tant aimés, bouleversante), les crimes passionnels (Accident d'amour, troublante) et l'époque révolue de sa grand-mère et de Brassens (La Lampe à pétrole, universelle), Lama a le mot juste et l'intention précise.

 

Sans délaisser son compositeur de toujours, Yves Gilbert, ainsi que Sergio Tomassi, qui l'aide  à revitaliser son catalogue depuis plus d'une décennie, Lama ramène un piano après une éternité sur certaines chansons, ce qui permet de donner du tonus et de la profondeur à certains titres et à offrir un meilleur équilibre entre chansons denses et chansons ludiques.

 

Mais – est-ce parce que le temps passe ? –, ce sont les chansons qui touchent le cœur et l'âme (J'espère, Socrate, Une histoire de rien) qui font plus d'effet que les joyeuses Que Viva Vivaldi et académiques Verbaudrimlaine. Peut-être parce que l'on sait que ce genre de chansons, Lama les maîtrise depuis très longtemps, peu importe d'où il est parti.

 

15.02.2009

15 Fevrier 2009: Nord Eclair

Interview de Serge lama avant le concert du 21 mars au colisée de Roubaix

 

Serge Lama fait le bilan

 

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Peut-on dire que « L'âge d'horizons » est l'album de l'apaisement ?
>> C'est l'album d'un homme qui fait son métier avec passion et plaisir et qui ne cherche pas à prouver quelque chose. Ce qui n'empêche que j'en ai encore sous la pédale. J'ai écrit énormément et j'ai choisi des chansons originales par rapport à ce que j'ai déjà dans mon tour de chant.

Qu'entendez-vous par l'âge d'horizons ?
>> C'est l'âge où on regarde les choses et la vie d'une manière plus tranquille. La mauvaise ambition et le mauvais orgueil disparaissent. Quand on a 25-30 ans, la moindre chose est catastrophique.

L'envie est-elle toujours intacte ?
>> Complètement. Depuis le début, je suis vraiment impliqué dans mon métier.
J'ai toujours dit que mon métier représentait 150 %. Aujourd'hui, ce n'est plus que 75 % mais si on compte bien, ça fait beaucoup.

On sait que vous avez gardé des séquelles d'un terrible accident de voiture. Est-ce difficile la scène sur un plan physique ?
>> D'année en année, mon physique me fait un peu plus souffrir. À partir du moment où on reprend la route, avec les contraintes et les pressions que ça comporte, mon corps en prend un coup. C'est lui qui va me dicter mon avenir. C'est peut-être aussi la raison pour laquelle je fais d'abord une tournée d'un mois, pour voir où j'en suis.

Dans la chanson d'ouverture « D'où qu'on parte », vous écrivez : « C'est pas nous qui tenons les cartes »...
>> J'ai toujours eu un sens aigu de la fatalité. Je pense qu'il y a des carrefours dans la vie qu'on ne peut pas éviter. Je ne suis même pas sûr qu'on ait notre libre arbitre. Inévitablement, les deltas, qu'ils soient dans une vie modeste ou sous les hautes sphères, aboutissent toujours à la même chose : on arrive et on repart tout seul.

« Ma vie s'éloigne à vue de deuils, j'ai vu clouer tant de cercueils » dites-vous dans « J'arrive à l'heure ». C'est assez sombre, voire désespéré ?
>> Il y a aussi un plaisir d'écriture. J'écris beaucoup pour des mots. Je suis souvent pris dans une sorte de tourbillon. En même temps, J'arrive à l'heure est une chanson biographique pour ma génération. Pour beaucoup de gens, il y a un âge où vivre est fatigant. J'ai connu aussi des grands jouisseurs qui ont perdu leur libido et ils ne s'en remettent pas.

Aucun remords, aucun regret sur votre parcours ?
>> J'ai vécu ma vie comme chantait Aznavour. Je referais certainement la même chose si je devais recommencer parce que c'est dans mon caractère. Et puis, j'ai 65 ans donc je suis plus près du bout que du début.

Comment vous êtes-vous arrangé avec le bonheur ?
>> Je n'ai jamais eu le temps d'être heureux. J'étais trop occupé par ma carrière, j'étais dans ce qu'on appelle la fuite en avant. On n'a pas le temps de se demander qui on est, on ne sait même plus si on existe. Pendant trente ans de ma vie, j'étais la chose que je faisais. Maintenant, je suis plus conscient, je vis davantage pour moi.

Estimez-vous avoir musclé votre écriture au fil des années ?
>> C'est ce que pas mal de gens me disent. Je pense qu'il y a eu un après Napoléon. En 1994, l'auteur était différent de celui qui écrivait dix ans plus tôt. La différence s'est faite là. Et pour le chanteur, c'était la même chose.

Il vous colle à la peau ce Napoléon ?
>> C'est ce qu'on me demande le plus. Napoléon a été, quoiqu'on en dise, la première comédie musicale qui a eu du succès. Au départ, Starmania avait fait un mois en 1979 au Palais des Congrès avant d'être arrêtée.

Pourriez-vous rejouer un jour cette comédie musicale ?
>> Je ne sais pas. En tout cas, pas sous la forme dans laquelle elle était. Les gens retrouveraient leurs souvenirs, mais en moins bien.

« Lampe à pétrole » est dédiée à Brassens et à votre grand-mère. Que représentait cette dernière pour vous ?
>> C'était une femme que j'ai beaucoup aimée et réciproquement. Elle était analphabète et bergère. Elle a rencontré un notable avec lequel elle a vécu maritalement. Il y avait une grosse différence d'âge entre eux et quand il est mort, elle s'est retrouvée à la rue. Elle a été chassée par sa belle-famille et elle a eu une vie assez épouvantable.

Même chose pour la chanson « Accident d'amour » dédiée à un Bordelais. Celui-ci ne serait-il pas Bertrand Cantat ?
>> Vous avez vu juste. Celui qui le voit, tant mieux. Les choses sont jugées. Il a payé quand même de manière lourde un crime passionnel. Il a été beaucoup attaqué à l'époque. J'avais envie de lui faire un petit signe en retour.

Êtes-vous du côté de ceux qui prônent son retour artistique ?
>> Il ne va pas s'arrêter de vivre. Ou alors on n'a qu'à lui donner la peine de mort. À partir du moment où il est libéré, il a quand même le droit de chanter puisque c'est son métier.

Est-il vrai qu'initialement les maisons de disques avaient refusé de sortir « Je suis malade » ?
>> Absolument. Je pense qu'aujourd'hui ce serait pareil. On me dirait : « Ne penses-tu pas que ça va plomber les gens ? ». À l'époque, cela a été une bataille terrible. J'ai failli donner ma démission. Daniel Guichard m'a dit avec beaucoup d'honnêteté que Je suis malade allait être un bide royal. Mon père pareil. Ils ramenaient ça à des choses physiques qui les gênaient.

On vous a souvent catalogué comme le chanteur de « Femme, femme, femme » ou « Les petites femmes de Pigalle ». N'y a-t-il pas eu erreur sur la personne ?
>> Il y a eu une focalisation sur un tiers de ma personnalité. Les deux autres tiers ont été complètement occultés. Cela était une chose difficile pour moi. Je suis quelqu'un de gris, de nostalgique et, sans prétention, de profond. Je pense que la partie la plus importante de l'iceberg a été immergée. Ce sont aussi des titres qui arrangeaient les radios.

 

15 février 2009 : Laurent Baffie

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Le 15 février 2009 de 11h00 à 12h00, Serge Lama est l'invité de Laurent Baffie sur Europe 1. L'émission a été enregistrée le 9 février 2009 de 19h00 à 21h00.

 

EXTRAIT

 

14.02.2009

14 Février 2009:Le Droit

Sortie de l'album l'age d'horizon au Quebec

 

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LIRE

14 Février 2009: Le Soleil

Article paru dans "Le soleil" suite à la sortie de l'album l'age d'Horizon

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Serge Lama souffle 66 bougies le jour de l'entrevue, mercredi 11 février. Il vit désormais dans L'âge d'horizons, celui qui a donné son titre au nouvel album, attendu chez nous mardi prochain. Les horizons, c'est une jolie façon de regarder la vie, même si à l'âge d'or, il en reste moins devant que derrière. Derrière, le chanteur n'y retournerait pas forcément.

«L'âge de raison n'est pas un bon âge. On est obligé de composer avec la vie, on a pris cons-cience que l'âge de déraison de la jeunesse ne peut plus continuer. À l'âge d'horizons, on entre dans une liberté nouvelle parce qu'on n'a plus rien à perdre. C'est un nouvel âge de déraison d'une certaine manière. Il y a de la liberté dans l'air!»

Serge Lama offre ses premières nouvelles chansons depuis sept ans, en abordant les thèmes qui lui sont chers, comme les amours brisées, les airs coquins et la mort qui vient. Quand il chante «qu'il arrive à l'heure où le bonheur n'est qu'un slogan» et «que sa vie s'éloigne à vue de deuils», on a tendance à penser que la tristesse dans ses paroles est inhérente au temps qui passe trop vite.

«Mais j'ai écrit des chansons qui disaient ça à 25 ans. J'ai toujours été comme ça. Dès que j'écris des chansons tristes, les gens ont l'impression que je suis démoralisé, mais j'ai toujours été comme ça; à 15 ans c'était déjà dans mon caractère», dit-il.

Évidemment, le grave accident de voiture qui a brisé son corps et tué son premier amour en 1965 a pu accentuer la présence de la mort dans son esprit. Mais, précise-t-il, le drame a aussi relancé sa force de vie.

«Ce n'est jamais noir ou blanc dans la catastrophe. Dans la victoire, il y a la défaite et dans la défaite, il y a la victoire. Et parfois, il y a plus d'enseignements dans une défaite, car elle vous prépare à la victoire.»

Sur son nouveau disque, Serge Lama chante la fin de la vie, mais aussi la mort de la culture, cannibalisée par l'image et la rapidité. «Le dictionnaire perd ses mots/Les anciens livres se suicident/Les bibliothèques se vident/On redevient des animaux.»

Se peut-il que l'homme, quand il avance en âge, ne voit toujours dans la jeunesse que son ignorance? «À toutes les époques, on se dit c'était mieux avant parce que c'était sa jeunesse. Mais depuis la moitié du XIXe siècle, le changement se fait en permanence et on n'a jamais vu les choses changer à une telle vitesse. Les gens n'ont pas le temps de tout apprendre, donc ils n'ont plus le temps d'apprendre le passé. On tue le passé et un monde sans passé n'a plus d'avenir. Je ne rigole pas, les jeunes ne savent plus si c'était César ou Napoléon en premier. On va vers une inculture générale que je n'ai jamais vue depuis que je suis né.»

Serge Lama, qui manie la plume avec une admirable verve poétique, s'inquiète de l'évolution du vocabulaire, qui rétrécit, qui se perd dans des mots courts, dans l'imprécision, dans le grosso modo.

«L'appauvrissement de la lan-gue est un appauvrissement de l'âme aussi», dit-il.

Celle de Serge Lama brille comme la richesse car il la polit depuis tout petit. Bien avant la chanson et la scène, il a trouvé dans les mots la motivation de sa vie. Après avoir longuement pris le temps d'écrire, il reprend la route des concerts en mars, pendant quelques semaines, et puis pendant des mois à l'automne.

«Je suis plus à l'aise sur scène que chez moi. Je suis maladroit dans la vie et à l'aise sur scène. Quand je suis bien dans mon corps, quand je suis dans un état de grâce ? ça peut durer une demi-heure ?, c'est une sensation extraordinaire», raconte-t-il d'une voix qui s'adoucit, qui se fait rêveuse.

Si tout va bien, Serge Lama souhaite venir chanter au Québec en 2010. Comme il a été «élu» ici avant la France, le public d'ici lui rappelle des souvenirs heureux.

«C'est mon corps qui décidera de ce qui arrive. Il ne fait plus tout ce que je veux, mais tant qu'il tiendra, j'essaierai de tenir les rênes et de réaliser mes promesses.»

 

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