Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16.11.2009

16 Novembre : La voix du Nord

En concert le 13 Novembre à Anzin

 

La voix du nord.jpg

 

Serge Lama a sorti le grand jeu

De décors il n'y a pas dans le spectacle 2004 de Serge Lama. Le chanteur a choisi l'option minimale, et pour l'éclairage et pour la musique : un seul accordéoniste se trouve à ses côtés pour cette tournée qui a fait escale samedi à Anzin. Mais c'est peut-être dans la simplicité que le talent de Lama est le plus perceptible. Lui qui, depuis près de quarante ans, ponctue son répertoire de traits très personnels, a choisi de débuter son spectacle avec Les Ballons rouges et Mon ami, mon maître . Des paroles très intimes, des sentiments forts que le public anzinois a retrouvé à plusieurs reprises à travers les « classiques », comme La chanteuse à 20 ans , Chez moi , L'enfant au piano ou encore L'Algérie. Petits éclats d'histoires personnelles. Une véritable émotion ressentie par l'artiste et, surtout, contagieuse.

Mais Lama n'est pas seulement couleur douceur : le bougre aime amuser le public, jouer avec lui et le faire chanter. Et Anzin a marché tout droit, accordant ses voix à celle du chanteur, tapant du pied sur Le gibier manque et les femmes sont rares , reprenant Je t'aime à la folie .

Espiègle, un brin ironique avec son âge - il a 64 ans, ndlr - et la voix profonde de Lama ont atteint leur cœur de cible : dans la salle, ces dames ont chaviré de bonheur. Car le public était majoritairement féminin, comme toujours. Ce qui n'est pas pour déplaire à l'interprète de Je suis malade. Et pour remercier ces dames de leur fidélité, Serge Lama a clos la soirée, a capela, seul, une rose à la main, avec Marie la polonaise. Un hommage à l'amour...

MK

Ph. Didier CRASNAULT

26.10.2009

26 Octobre 2004: Enzo Enzo

En 2004 Serge lama signait la chanson 'Ni forte Ni fragile ' sur l'album Paroli d'Enzo Enzo sur une musique de Daniel Lavoie.

5126N0HQ3SL._SY450_.jpg

J'aime entendre les mots du vent

A mon oreille

Des mots que gaspille en rêvant

Notre sommeil.

 

Des mots comme des bulles claires

Qui éclatent de rire en l'air

Mon amour vient m'engranger

De mots légers.

 

Je ne suis ni forte ni fragile


J'aime l'idée que nos deux îles

A marée basse se rejoignent


J'aime de tendresse virile

Quand le soleil de ton île


Me fait l'Espagne,

Me fait l'Espagne

J’aime entendre un tendre violon

Qui en sourdine


Evoque l'automne et ses tons

De mandarine


Ces  bulles de mélancolie


Me fendent  l'âme à la folie


Wagner peut ranger ses furies

De Walkyries

Je ne suis ni forte ni fragile


J'aime l'idée que nos deux îles

A marée basse se rejoignent


J'aime de tendresse virile

Quand le soleil de ton île


Me fait l'Espagne,

Me fait l'Espagne

Et j'aime entendre ta voix qui dit

Des mots issus de paradis,


Des mots du jour le jour

De ton amour

 

Je ne suis ni forte ni fragile


J'aime l'idée que nos deux îles

A marées basse se rejoignent


J'aime de tendresse virile

Quand le soleil de ton île


Me fait l'Espagne,

Me fait l'Espagne

 

 

 

14.10.2009

14 Octobre 2004: Le soleil

Serge Lama pour 10 représentations à Quebec au cabaret du Capitole jusqu’au 24 Octobre 2004

 

Le soleil.jpg

2004-10-14· LS_P·b5.jpg

LIRE

13.10.2009

13 Octobre 2004: Livre d'Alice Dona Cricri

En 2004 Alice Dona écrivait une livre sur sa sœur née différente puisque trisomique. Un livre très émouvant dans lequel Alice lui donnait la parole.

Au fil des pages quelques unes étaient consacrées à Serge lama.

 

9782843372902.jpg

 

Pages extraites de l'ouvrage d'Alice dona 'cricri' paru aux éditions Anne Carrière en 2004

 

Page 117

Page 118

Page 119

Page 137

Page 138

09.10.2009

9 octobre 2004: les 50 ans de l'Olympia

146_vignette_olympia.jpg

Afin de célébrer les 50 ans de l'Olympia, inauguré en 1954 par Bécaud,Daniela Lumbroso et Naguy présentaient une grande émission depuis l'Olympia.

20040001.jpg

Télé 7 jours du 9 au 15 Octobre 2004

 

DanielaNagui50ansOlympia.2jpg.jpg

Un grand nombre d'artistes qui au cours de leur carrière se sont  produits dans cette salle mythique étaient présents dont Serge Lama qui chantait "Les ballons rouges" et en duo avec Jenifer 'd'aventure en aventure'

 

 

9 octobre 2004 : le grand classement des chansons françaises – M6

m6-logo.png

Pour la première fois, M6, RTL et la SACEM se sont associées pour réaliser le " Grand Classement " des plus grandes chansons françaises, de 1940 à aujourd'hui. 100 standards, 100 classiques, 100 joyaux de la chanson française qui ont traversé les époques, les modes et parfois même les frontières, et su rassembler toutes les générations. Laurent BOYER présente cette émission en 2 parties et accueille de nombreuses vedettes.

20040002.jpg

Télé 7 jours du 9 au15 Octobre 2004

 

5.png

La chanson Je suis malade a été classée à la 61ème place.

 

26.09.2009

26 Septembre 2004: Accordéonissi-mot au Canada

Rafaële Germain et Mario Roy ont assisté au spectacle Accordéonissi-mot de Serge Lama au Canada en septembre 2004.

26 Septembre 2004 : En entrevue au Canada avec Monique Giroux

Ici_Musique.jpg

Serge Lama est l'invité de Monique Giroux le 26 septembre 2004 lors de la tournée Accordéonissimots au Canada..

"Depuis un peu plus de 40 ans, Serge Lama habite la chanson, à moins que ça ne soit le contraire. Artiste aux si nombreux succès, Lama se prête ici au jeu de l’entrevue comme si c’était la première fois, bien qu’on ne compte plus les échanges entre lui et Monique Giroux. «Ne t’en fais pas, non ne t’en fais pas c’est toujours comme ça, d’abord on dit rien puis on se dit tout...», si on le savait porté sur l’amour, on n’a pas le souvenir de l’avoir entendu parler si crûment... de la chose. Cet entretien, du dimanche 26 septembre, nous permet de découvrir un amoureux sérieux, un homme parfois sombre, un artiste d’envergure, mais ô combien lucide de son état de mortel."

 

giroux.png

 

EXTRAIT DE L'EMISSION

 

23.09.2009

23 Septembre 2004: Concert au Gesù de Montreal

Compte rendus après le premier concert donné au Gesù à Montréal (en concert jusqu'au 3 octobre 2004 )

 

Sans titre.png

 

Serge Lama, s'abstenir de bonheur

Il présente aux Montréalais un concert intime sur la scène du Gesù, jusqu'au 3 octobre

Serge Lama a beau chanter ses succès année après année, il y met toujours autant de cœur et offre du coup un spectacle qui nous laisse un réel sentiment de bonheur.

Il s'agissait hier soir de la grande première du tour de chant intimiste de l'une des grandes figures de la chanson française. Serge Lama, qui a partagé la scène du Gesù en compagnie de son extraordinaire accordéoniste, Sergio Tomassi, a présenté aux Montréalais jusqu'au 3 octobre ce même concert qu'il a  promené un peu partout sur les routes de France l'an dernier.

Sa voix chaude, sa gestuelle sur scène, sa stature imposante, sa merveilleuse complicité avec le public, tout conquis d'avance, font de ce concert intime un grand spectacle, malgré son minimalisme.

Il est vrai que Serge Lama ne triche pas. Il vit ses chansons passionnément, les interprétant avec une énergie à revendre, contagieuse. Le public embarque dans ses monologues tous plus drôles les uns que les autres - le chanteur s'est même permis un petit jeu de mots sur le mauvais score des libéraux aux dernières élections partielles - ou frissonne aux durs mots de la chanson L’Algérie, par exemple.

Serge Lama roule sa bosse depuis maintenant plus de 40 ans. Il n'a rien de plus à prouver à personne, alors il se laisse aller et se fait plaisir.

Yeux dans les yeux

Tous ses succès y sont passés : Mon ami, mon maître, Chez moi, nouvellement arrangé, Superman, Les petites femmes de Pigalle, en passant par D'aventure en aventure et Je t'aime à la folie, deux chansons durant conçues par les spectateurs se sont vraiment amusés à reprendre le refrain et où Serge Lama a bien ri de leurs impairs.

Il ne fait plus aucun doute que le concept des petites salles comme le Gesù, Hector-Charland à L'Assomption ou Le Théâtre du Vieux-Terrebonne est bien à son répertoire. "Un concert yeux dans les yeux", comme l'écrivait un autre quotidien, un concert qui porte avec force ses mots et qui a été conçu avec le cœur, comme a tenu à le préciser le chanteur.

Sorin, Corinne

 

***************************************************************************************************************************************

Le devoir.jpg

 

2004-09-23 - Le Devoir.jpg

 

***************************************************************************************************************************************

images.png

 

7.jpg

 

23 septembre 2004: show bizz. net

Interview publiée au Quebec

 

Capture.JPG

 

Il y a quelques mois à peine, Serge Lama, digne représentant d'une certaine tradition de la musique française, célébrait, sur scène, avec quelques mois d'avance, ses quarante ans de métier. Un événement immortalisé sur disque, qui coïncidait aussi avec son soixantième anniversaire de naissance. Quarante ans, donc, de chansons mémorables, de mélodies indémodables, de trésors cachés, et de morceaux inaltérables, aujourd'hui incontournables.

De passage à Québec, pour y promouvoir un spectacle qui se veut un cadeau de remerciement aux fans, Lama, dont le charme est resté intact, aborde avec une belle dose d'humour et un enthousiasme manifeste son métier de chanteur, qu’il exerce toujours en force, avec une passion sans cesse renouvelée.

 

SBN – En quarante ans de carrière, à force de côtoyer la presse, vous avez assurément eu à vous répéter, à répondre aux mêmes questions. Ce doit être, j’imagine, un exercice parfois redondant, non

Serge Lama – Effectivement, oui. Surtout qu'il y a des gens de votre génération qui arrivent et qui savent moins de choses à mon sujet, et qui, forcément, demandent que l'on explique à nouveau certains trucs. Mais de toute façon, le public, il faut aussi lui redire les mêmes choses, puisqu'il se renouvelle.

Vous avez ce privilège de voir votre public se renouveler

Depuis quelques années, oui. Je dirais depuis quatre ou cinq ans, j'aperçois beaucoup plus de gens dans la trentaine à mes spectacles. J'ai vu arriver des gens de trente ans, et cela m'a surpris, oui. Mais il y a une logique aussi. Y'a un refus, lorsque vous avez quinze ans, d'écouter ce que vos parents aiment. Mais vous entendez malgré tout. Enfin, je le sais parce que c'est eux qui me l'expliquent. Et puis, avec le temps, vous apprenez à apprécier. Quand je vois quelqu'un d'une autre génération s'intéresser à ce que je fais, je pose des questions. Et là, je les récupère, et je les garde. Ce qui est une chance et qui fait qu'à chaque fois, la génération des trente ans commence à épaissir, si j'ose dire.

Le fait que vous soyez perçu comme un père spirituel auprès de certaines jeunes vedettes comme Lorie, par exemple, n'aide-t-il pas aussi à vous faire connaître auprès d'une nouvelle clientèle

Je n'ai pas d'idée pour Lorie. Mais avec Star Académie, oui, ça a dû jouer. Je ne sais, par contre, pas trop dans quelle mesure. Je pense que le phénomène de rejet explique plus, en revanche, le renouvellement. Mais Star Académie m'a aussi apporté beaucoup, parce qu’il y a énormément de monde qui écoute Star Ac en France. Quand la môme de 14 ans dit à son père : « Ah, il est vachement bien Serge Lama. » Alors, là, le père est peut-être intéressé, oui, à venir me voir sur scène. La môme, elle, elle ne viendra pas, même si elle connaît bien Je suis malade et D'aventures en aventures. Mais y'a des chances qu'elle pousse ses parents à me découvrir.

Justement, ces deux monuments de la chanson française, les avez-vous toujours défendu avec autant d'ardeur Je pose la question parce que Michel Rivard, par exemple, dit avoir vécu une relation d'amour et de haine avec le Phoque en Alaska, ce classique de Beau Dommage.

Non. Je n'ai pas cela. Je ne voudrais pas que cela paraisse prétentieux, mais vous savez, j'ai une vingtaine de chansons qui sont quand même très connues. C'est sur que Je suis malade est devenu un phénomène dans ma carrière. Mais à l'époque où Je suis malade est sorti, y'avait déjà Les Ballons Rouge, et puis Une île, et l'Algérie. Y'avait plein de chansons que les gens me réclamaient pareil, quoi. Vous voyez. Alors je n'ai pas du tout cette relation extraordinaire avec Je suis malade, par exemple. Et ce, même si Lara Fabian et d'autres l'ont reprise. C'est pas pareil pour Le Phoque en Alaska. Ce titre a vraiment été LA chanson du groupe. Et puis après y'a eu les autres, quoi. Moi j'en avais déjà d'autres. J'avais D'aventures en aventures, j'avais Une île, aussi, avant Je Suis Malade. Et puis, enfin, je trouve ça formidable d'avoir du succès avec des chansons, puisque c'est justement pour cela qu'on les chante. C'est comme un type qui n'aimerait plus sa femme parce qu'elle est trop belle. Il serait peut-être plus jaloux, oui. Mais pas moins amoureux pour autant.

Et dans ce tour de chant-ci, vous dites faire place aussi, en parlant de votre répertoire, aux mal-aimées.

Oui. Enfin. J'ai changé mon fusil d'épaule depuis. Alors, il n'y en a plus beaucoup. Le but de cette tournée-ci était d'aller chez des gens qui habituellement sont obligés de venir à moi. C'est une tournée pour remercier les gens de m'avoir aimé pendant quarante ans. C'est ça le but. Si je vais dans une petite ville en France, il y a de bonnes chance qu'un tiers des gens se trouvant dans la salle ne m'aient jamais vu sur scène avant. Alors si je leur chante que des chansons qu'ils ne connaissent pas, je me suis dit que ça ne va pas aller. Je préfère mettre quatre chansons nouvelles et des classiques, que de leur présenter ça. Je pensais que ce n'était pas une bonne idée de présenter trop de mal aimées pour ce spectacle-ci. Et puis on remercie les gens avec des choses qu'ils connaissent. L'important, c'est qu'ils me voient de près. Et qu'ils entendent les vingt chansons qu'ils désirent entendre. Mais je chante quand même quelques chansons de Feuilles à Feuilles, et aussi quelques pièces plus théâtrales.

Et vous avez le même plaisir à performer dans un spectacle d'envergure que dans un show intime

Ah, vous savez, chanter c'est chanter! Mais c'est très différent évidemment. Le Symphonique, ce fut une grosse expérience, par exemple, que j'ai débutée ici. C'est ici que cela a commencé. Là, vous avez un vaisseau, un paquebot de cinquante musiciens, et vous vous mettez donc au service de ce vaisseau. Et puis, vous essayez d'installer votre voix, votre présence au mieux de ça. Il y a donc beaucoup moins de libertés. Mais il y a une autre sensation. Vous êtes porté comme sur la mer, d'une certaine façon. Et là, en revanche, avec Sergio Tomassi, l'accordéoniste, c'est la liberté totale. C'est à dire que là, c'est vous qui faites tout. Y'a pas à se préoccuper de savoir si on est bien en place par rapport aux musiciens. Et dans ce contexte-là, lorsque d'anciennes chansons, comme Une île, par exemple, se voient placées après de nouvelles, elles reprennent une sorte d'autre vérité par rapport à ce qui est dit dans la chanson précédente. Et les nouvelles chansons se nourrissent des anciennes. Ce qui est aussi formidable.

Le concept actuel, celui du spectacle Accordeonissi-Mots, contribue-t-il à donner de nouvelles couleurs aux chansons

L'Accordéon contribue, oui, d'une part. Mais je dirais que c'est le fait d'être deux sur scène, qui change davantage la dynamique. C'est très spécial ce que l'on fait tous les deux, Sergio et moi, même en dehors de l'accordéon. Quelque part il y a une complicité entre nous deux que le public ressent. Et c'est très spécifique au fait d'être deux, quoi. Au bout d'un moment, les gens nous confondent même pratiquement tous les deux. Et c'est extrêmement difficile ce qu'il fait Sergio. Il joue de tout. C'est à dire qu'il a programmé note par note un piano, une clarinette, et il joue de tous ses instruments à partir de son accordéon. Et il change de registre sans arrêt. C'est réellement un enfer ce qu'il fait.

Et comment est-il construit ce spectacle, au niveau du contenu On parle de différents blocs

Oui. Tout à fait. Il y a une partie qui est un peu autobiographique. Dans la mesure où c'est possible, disons. En fait, la première partie est construite comme une narration. Je l'ai ressenti à force de l'avoir chanté. Et tout à coup, y'a un bloc de chansons plus dures, violentes, fortes qui arrive et qui n'a plus de rapport tellement avec la biographie. Et puis après, il y a une deuxième partie faite de chansons un peu « déconnantes », dans laquelle je chante Les p'tites femmes de Pigalle, par exemple. Et je joue avec ça. Puis on termine, enfin, dans la grande tradition des grandes chansons connues du public, avec, en conclusion, une surprise que les gens ne connaissent pas.

Est-ce que certaines images, certains souvenirs précis, restent encore accolées aujourd'hui à certaines pièces

Non. J'ai fais beaucoup de progrès en ce sens. J'ai fais du théâtre et ça m'a appris beaucoup de choses. J'ai appris à me distancer, par exemple. Je suis auteur. Alors au départ, je devais avoir une espèce de pudeur et de défense par rapport au fait que j'étais auteur. Hors, je ne me respectais pas. Et tout à coup, je me suis aperçu, en faisant du théâtre, qu'il fallait que j'interprète. Que je m'imagine la situation, et que je la joue. Ma pensée est au service de l'histoire de la chanson. Je reste dans le moment de la chanson. Il faut découvrir sa chanson tous les jours.

Vous dites, aussi, avoir ressenti le besoin de fouiller dans votre patrimoine musical pour revamper certaines pièces. C'est une opération délicate, non

C'est à dire que le public, vous savez, vous fixe dans une époque, ou plutôt dans leur époque, et vous définissent une fois pour toute. C'est un défaut qu'ont certains journalistes, aussi. Et quand vous devenez leur chose, qu'ils vous adoptent, ce jour là, ils vous définissent comme étant le chanteur qui fait tel et tel truc. Et à partit de là, vous vous retrouvez dans un cadre. Dès qu'ils entendent les premières notes d'une pièce, ils l'identifient immédiatement. Et si on change la formule, ils sont forcément malheureux. Il a donc fallu que je les déshabitue, lorsque je suis revenu à la chanson, après plus de huit ans d'absence, en les violant tous les ans, en changeant mes arrangements. À chaque rentrée, je changeais mes arrangements. Jusqu'au jour où, j'ai trouvé la couleur idéale. Ils ont donc pris l'habitude d'être violés avec les anciennes chansons. Y'en a, forcément, que je ne peux pas transformer. Dans le cas des Ballons Rouges, j'ai gardé le système, parce qu'il n'y en a pas de meilleur que celui-là. Même chose pour d'Aventures en aventures. Mais je me suis beaucoup battu pour cela. Je me suis beaucoup battu pour ne pas les laisser dans leurs habitudes. Et je crois que c'est nécessaire, même si c'est difficile à faire. Parce qu'on est tous attachés à ses souvenirs. Et à partir d'un certain âge, les gens ne bougent plus tellement. Et ils vous demandent, à vous aussi de ne plus trop bouger. C'est pour cela que les chansons nouvelles sont beaucoup plus difficiles à faire accepter, même si elles sont excellentes. À travers vous, c'est leur vie, pour un soir, qu'ils revivent. Et même les gens de trente ans, qui ont été obligés petits de vous écoutez, ils veulent retrouver ce qu'ils connaissent.

Vous ne pouvez donc plus vous permettre d'intégrer beaucoup de nouvelles pièces dans un tour de chant

Non. Aujourd'hui, quatre nouveautés dans un tour de chant, c'est suffisant. Voilà la vérité. Dans les années soixante-dix, quand je faisais un nouveau truc, sur les douze qui se trouvaient sur l'album, j'en chantais, sur scène, facilement dix. Aujourd'hui, cela serait impensable.

Vous avez fêté vos soixante ans récemment, sur scène, à Bercy. Et aussi vos quarante ans de carrière. Ce cap, donc, que vous venez de franchir, il est significatif pour vous

Quarante ans, oui, c'est magnifique. Mais je dirais surtout que soixante ans, ça c'est formidable. Il faut être pas trop mal en forme évidemment. Car c'est le physique qui fait la différence avec le temps qui passe. Mais j'essaie d'expliquer à des jeunes gens, qu'il y a une forme de liberté d'attachée à cet âge-là qui est magnifique. Quand vous êtes jeunes, vous avez tout à faire. Et vous êtes même perdus dans toutes les choses que vous voulez faire. Vous voulez réussir, et vous voulez votre nom sur l'affiche. Bref, vous voulez tout avoir. Je n'en suis plus là maintenant. Je me suis débarrassé de tout cela. Je me suis débarrassé de cette mauvaise chose que quelques fois la jeunesse vous impose. Et maintenant, je suis beaucoup plus libre. Je peux faire ce que je veux. Et j'ai jamais pu faire tout à fait ce que je voulais auparavant, parce que j'étais poussé par mon ambition, qui m'indiquait des choses, et par ma maison de disque, aussi, forcément. Mais maintenant, je fais ce que je veux. Je ne cours pas après la gloire. Je peux faire des choses pour le pied, quoi. Pour le plaisir. Même si ça ne me rapporte pas forcément d'argent. C'est le cas de cette tournée, par exemple. Je la fais pour le plaisir. Et je me suis dit : « À partir de maintenant, tu feras ce que tu veux vraiment ». Dans mon prochain disque, par exemple, il est probable que je mette des chansons sur lesquelles j'ose dire dans choses qu'autrefois, on me conseillait de ne pas dire. Je cache notamment, depuis longtemps, des choses qui sont très érotiques. J'ai des chansons très érotiques avec, pas forcément des mots vulgaires, mais des phrases extrêmement sexe – c'est dans ma nature – , écrites très joliment.

Et à soixante ans, la séduction reste-t-elle un art à exploiter

Moi, je crois qu'il faut commencer à l'oublier la séduction. Il faut savoir qu'à mon âge je plais moins aux femmes qu'à quarante ans. Il faut un peu se débarrasser d'une certaine forme de séduction. Il faut s'habituer à entretenir un autre rapport. En revanche, le rapport de séduction naturelle avec le public, lui, n'a pas changé. On a toujours envi de se séduire mutuellement. Y'a un échange qui n'est pas le même tous les soirs. Parfois le public a envie de rire. Ce soir là, vous aller tirer votre tour de chant plus vers le rire. Parce qu'il y a des possibilités de ce type dans mon tour de chant. À d'autres moments, vous sentez qu'il a besoin de quelque chose de plus tendre. Là, vous tirer votre répertoire vers le tendre. C'est extensible comme ça. Y'A des tours qui ne permettent pas ça. Mais le mien, lui le permet. Le public, c'est comme la mer, quoi. C'est pas tous les jours pareil. Et ça peut surprendre à n'importe quel moment.

On a donc pas tellement raison de demander à un artiste de définir un public par rapport à un autre, en fonction de sa provenance.

Oui et non. Car il reste que chez les publics qui se trouvent dans une enclave linguistique qui les écrase autour, – La Belgique, la Suisse et le Québec, par exemple – , on sent une spontanéité, une passion peut-être plus grande que chez les Français. Parce qu'ils défendent quelque chose d'important pour eux. Les Français ne se rendent pas compte qu'ils sont Français, qu'ils parlent une langue merveilleuse. Les Belges sont entourés de Flamands, d'Allemands, et donc, quand ils croisent un type qui chante en français, comme moi, il ont en besoin. On sent que chez-eux cette faim est un peu plus grande. Comme chez-vous d'ailleurs.

Voyez-vous en France émerger de jeunes artistes qui ont aussi à cœur la langue française Qui sont soucieux de bien la servir. Vous représentez une certaine tradition de la chanson française où le texte est un outil important.

Il y en a bien une dizaine, comme Bénabar et Delerme qui pointent, et qui sont intéressant et qui écrivent des chansons originales, avec une écriture un peu nouvelle. Malheureusement, le problème maintenant, c'est qu'ils n'ont pas accès aux médias. En fait, pas au média le plus important, soit la radio. La télévision, quand on est artiste, il faut s'en servir avec prudence. Ça vaut même pour moi. Parce qu'il est facile d'y user son physique. Mais la radio, c'est formidable. Mais ces gens-là, ils ne passent pas en radio, et c'est un grave problème pour eux. Pour la relève. Car c'est la radio qui entretient ces trucs qui vous restent dans la mémoire. Si mes chansons n'étaient pas passées à la radio, on ne les connaîtraient pas ici. Les quelques-unes que les plus jeunes connaissent aujourd'hui, ils les ont entendus, enfants, à la radio. Même Lynda Lemay, qui remplit des salles de 4 000 personnes en France, ne passe pas chez-nous en radio. Elle vend des disques sans la radio. Si elle passait en radio, elle vendrait le double. Voilà le problème. Nous, on a fait de la musique pour le cœur, et aujourd'hui, en radio, ce qui joue, c'est de la musique pour les pieds. Dans les discothèques, c'est sympa de la musique pour les pieds. Et ça a sa place. Mais en radio, c'est dommage qu'on entende plus ces chansons qui parlent au cœur aussi.