11.11.2009
11 Novembre 2003: La libre Belgique
Interview de Serge lama au moment de la sortie de l'album Pluriel
Serge Lama: «Je suis un nouveau chanteur»
OLIVIER MOUTON
Mis en ligne le 11/11/2003
Le cadre, c'est l'hôtel Amigo où descendent la plupart des grands noms de la chanson, française. Un décor stylé à deux pas de la Grand-Place. Un lieu de mémoire pour ceux qui sont venus en tournée à de nombreuses reprises. Serge Lama est de ceux-là. Cette fois, il vient présenter un nouvel album, une série de duos avec des femmes: Lara Fabian, Marie-Paule Belle, Enzo Enzo, Isabelle Boulay, Annie Girardot... et Dalida.
Avez-vous une affection particulière pour la Belgique?
Honnêtement, oui. En fait, j'ai une affection particulière pour vous comme pour les Suisses ou pour les Québecois. On sent qu'il y a une affection particulière pour la chanson française parce que vous avez une identité à défendre. Les Français, avec leur prétention de coq gaulois, ne se rendent pas comptent que leur langue est en train de s'appauvrir.
En outre, ici, j'ai un succès formidable. J'ai toujours été bien reçu. Il y a une spontanéité chez vous qu'il n'y a pas dans toutes les régions de France.
La langue est un matériau important pour vous?
Bien sûr. Et je m'inquiète parce que, de plus en plus, les phrases deviennent des mots que l'on met les uns derrière les autres. Cela me fait de la peine, moi qui suis un grand mangeur de langue française, particulièrement d'anthologies poétiques.
Quels sont les auteurs qui vous ont nourri?
Tchekhov, dans les Russes, même si on perd beaucoup à la traduction. En ce qui concerne la poésie, je mets Baudelaire en tête devant Rimbaud. J'aime Hugo, Musset. Même des auteurs dits mineurs comme Théodore de Banville ou Théophile Gauthier m'enchantent. Je suis plus un homme de vers qu'un homme de prose.
Parlons de votre nouvel album. Douze anciennes chansons pour une véritable recréation...
C'est marrant parce que dans «recréation», il y a «récréation». Nous sommes des «récréateurs», nous sommes là pour faire rêver, pleurer ou rire. C'est un disque de variétés au service des femmes. Ma vie a été entourée de femmes. Elles m'ont beaucoup apporté, même quand elles ont été des rivales sur le plan de la dualité entre l'homme et la femme. Ma mère, par exemple... Cette bataille entre nous a donné plusieurs chansons.
Moi, je voulais faire un duo avec Dalida. Ma maison de disques a proposé d'élargir cela à d'autres duos. A travers eux, j'ai pu rendre des hommages à des femmes disparues comme Dalida mais aussi Barbara, qui m'a imposé dans mon premier music-hall à Bobino avec une affiche incroyable, ou encore la pianiste de Barbara, qui était ma fiancée, décédée lors de mon accident de voiture.
Vous avez eu soixante ans en février dernier. Etait-ce le moment de rendre ces hommages?
J'ai eu un sentiment de liberté lorsque j'ai fêté mes soixante ans à Bercy. C'était comme si j'avais un «vingt ans différent». Je suis au début de la fin de ma vie. Et j'ai acquis ma liberté. A vingt ans, je n'étais pas libre parce que j'étais contraint de réussir...
Vous vous êtes forcé à réussir...
Pour moi, si je n'avais pas réussi, c'est comme si on m'avait enlevé l'oxygène. Mon père n'avait pas réussi, moi j'étais contraint de réussir. Il y avait une force en marche tendue vers cet objectif: être en haut de l'affiche, écrire de bonnes chansons, faire sa place dans le monde... Je n'étais pas libre! Ensuite, la gloire m'est tombée dessus. Pendant vingt ans, j'en ai été l'esclave.
Vous l'avez ressenti comme ça?
Quand même, oui. Vous semblez indispensable à tout le monde, on vous supplie sans cesse... Tout ça est fini. Je vis une nouvelle jeunesse.
Ce duo virtuel avec Dalida, «Je suis malade», représente beaucoup pour vous.
Je ne suis pas certain que «Je suis malade» serait devenu ce qu'il est devenu si Dalida ne l'avait pas chanté. Mon disque est sorti en 1972. Ce sont les «Petites dames de Pigalle» qui ont été balancées dans les radios. Dalida m'a demandé si elle pouvait l'enregistrer et les radios ont enfin suivi. Cette chanson a pris une place considérable. Techniquement, le temps était venu d'enregistrer un tel duo.
Vous en parlez avec émotion. Mais il y a quelques années, on aurait trouvé «curieux» de ressusciter une personne défunte...
Il faut vivre avec son époque et celle-ci a quelque chose d'exceptionnel: pour la première fois, les chanteurs vont devenir des gens qui passent les époques, comme les écrivains. Dassin est toujours vivant comme Balavoine, Brel, Piaf... C'était impensable avant.
Cela vous donne-t-il un sentiment d'éternité?
Il y a une postérité possible qui était impensable avant. Et il est merveilleux de pouvoir rendre hommage à ceux qui nous ont précédés. Tous les chanteurs en pleine force de l'âge devraient enregistrer un vidéo-disque avec des chanteurs disparus pour montrer cette pérennité. Cela réconcilierait les générations, aussi.
Avez-vous l'impression d'être lié à une génération?
J'ai plutôt le sentiment d'être intemporel dans mes compositions. Les chansons qui restent sont souvent celles qui se situent hors de la mode. Gainsbourg, qui était un grand novateur, avait une écriture très classique. «La Javanaise», c'est écrit comme du Baudelaire. Et qu'est-ce qui fait durer une chanson? C'est le texte.
Aujourd'hui, on ne retrouve une telle qualité d'écriture que dans le rap, MC Solar en tête. En revanche, les rappers ont perdu la mélodie. Qu'est-ce qu'une chanson? C'est une histoire d'amour entre trois notes et trois mots. «Mais d'aventure en aventure, de train en train, de port en port...» C'est aussi simple que ça. Et l'interprète que je suis devenu aujourd'hui peut utiliser le même matériel qu'il y a vingt-cinq ans.
En quoi votre interprétation a-t-elle changé?
J'ai apporté l'expérience d'un homme qui a fait du théâtre, qui a appris à jouer la comédie. Je sors des choses que j'aurais été incapable de sortir à 30 ans. En revanche, à l'époque, j'étais plus explosif...
Êtes-vous devenu plus sage?
Plus rigoureux. J'ai compris mes textes, d'une certaine façon. Je suis un nouveau chanteur. Je me suis renouvelé par d'autres disciplines comme ils le font dès le départ à la «Star Academy». On n'apprend pas à devenir star, c'est le mauvais côté de cette émission. Mais le bon côté, c'est de montrer qu'il y a tout ce travail à faire.
On vous connaît pour des chansons guillerettes. Mais la majorité des chansons sont tristes...
C'est le reflet de ma double personnalité. La partie émergée de l'iceberg, c'est le côté music-hall hérité de mon père. J'ai vu chanter Maurice Chevalier, j'ai ça en moi. Mais c'est 10 % de mon répertoire. On me voit comme quelqu'un de disert, qui s'exprime, mais on ne se rend pas compte que je suis foncièrement un tragique. Dans ma vie, j'ai été marqué par plusieurs tragédies.
Vous avez une autre dualité au fond de votre personnalité: homme/ femme.
Mon écriture est féminine, c'est sûr! Je ne suis pas un baroudeur. J'ai curieusement la même féminité qu'un Depardieu. Nous faisons un métier typiquement féminin de séduction. Même Brel, qui s'en défendait, n'aurait pas pu chanter l'amour comme il le faisait sans cette part féminine.
CD «Pluri-elles», Warner.
© La Libre Belgique 2003
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11 novembre 2005 – Tu connais la chanson – RFI
08:28 Publié dans 2005, Serge Lama à la radio | Lien permanent | Commentaires (0)
Caricature de Serge Lama
En 1979, Juan Mara caricaturait Serge Lama au Palais des Congrés :
04:55 Publié dans 1979, Documents sur Serge Lama | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : serge lama
10.11.2009
Novembre 87: billet d'humour
20:35 Publié dans 1987, La presse des années 1980 | Lien permanent | Commentaires (0)
10 Novembre 2009:Sud Ouest.com
19:02 Publié dans 2009, La presse des années 2000 | Lien permanent | Commentaires (0)
10 Novembre 2008:Coffret DVD "LA SCENE"
Le 10 Novembre 2008 sortait un coffret de 4 DVD de Serge Lama en concerts.
- L'Olympia 19 Mars 1996
- Le Symphonique 1998
- Bercy 11 Février2003
- Accordéonissimots 2005
Et en bonus une interview de Serge Lama enregistrée le 2 Septembre 2008 dans le restaurant "Chez Denise" au sujet de sa carrière et de ces 4 concerts.
10:27 Publié dans 2008, CD, DVD, Vinyle et Vidéo | Lien permanent | Commentaires (0)
10 novembre 1979 : Auditorium Dufour - Chicoutimi
09:28 Publié dans 1979, La presse des années 1970 | Lien permanent | Commentaires (0)
10 novembre 1973: 11ème Festival international de Variétés à Rennes
Serge Lama donne un concert à Rennes le 10 novembre 1973 durant le festival international de variétés
Ouest France du 7 novembre 1973
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Ouest France du 12 novembre 1973
08:50 Publié dans 1973, La presse des années 1970 | Lien permanent | Commentaires (0)
10 au 12 novembre 1976 : Théâtre municipal de Caen
08:25 Publié dans 1976, La presse des années 1970 | Lien permanent | Commentaires (0)
10 novembre 1977:Programme Concert Kursaal à Dunkerque
07:14 Publié dans 1977, Programmes des concerts | Lien permanent | Commentaires (0)