28.09.2011
28 Septembre 2013: Remise du prix Nikos Gastos
Le prix Nikos Gastos a été remis à Serge Lama le 28 Septembre 2013 pour l'ensemble de son œuvre des mains de Nana Mouskouri sur la scène de Mas de L'ille lors de la 2 ème nuit de la méditerranée. Soirée organisée à Port Barcarès par le CML (centre méditerranéen de littérature).
Ce prix récompense en alternance un poète ou un parolier
13:30 Publié dans 2013, Prix- Récompenses- Honneurs | Lien permanent | Commentaires (0)
28 Septembre 2013: Hommage d'Yves Charnet à Serge Lama
Yves Charnet était l'invité d'honneur le 28 Septembre 2013 de la 2° Nuit de la Méditerrannée à Port-Barcarès au cours de laquelle il a rendu un vibrant hommage au lauréat du Prix Nikos Gatsos, Serge Lama.
En voici le texte intégral:
Nevers, 1974.
Ce n'est même pas Nevers. Sa banlieue.
Ça s'appelle La Grande-Pâture. Des HLM ; des marginaux ; des gosses aux accents de toutes les couleurs
J'ai mal au manque. Les « grandes ailes » de l'Absence.
J'ai mal au paternel pas là. Géniteur sans visage, ni voix.
J'ai mal à ce grand frère que je n'ai jamais eu. Cet allié substantiel, au Bec d'Allier, sur mes bords de Loire infesté de fantômes.
J'ai 12 ans. Dans ma chambre de fils unique.
J'ai plus de 1000 ans. Dans ma Mélancolie.
C'est un « double album. » Noir, avec les lettres du faux nom en rouge.
Je ne lâche pas cette pochette de disque. C'est mon fétiche. Mon talisman.
Je découpe les photos. Dans les journaux, les programmes. Je les colle. Papier perforé, gros classeur à ressorts.
Je regarde longtemps ce visage orange, en partie mangé par l'ombre. Micro dans la main droite, près de la bouche d'or ; l'autre main, la gauche, tellement tendue, en avant, vers quoi.
Ce n'est pas un double album. Un spectacle comme les autres. C'est une voix dans tous ses éclats. Une voix qui a, de toute éternité, rendez-vous avec l'Olympia.
C'est une voix de chanteur populaire. Pour accordéoniste & goualante des pauvres gens. C'est une voix entre Aristide Bruant & Toulouse-Lautrec. Une voix pour écouter-voir.
Ça rit, ça gueule, ça rengaine, ça pleure, ça crie, ça murmure, ça tranquille-et-sûre, ça gicle, ça s'arrache, ça zizague, ça réveille les vieux morts, ça jubile, ça braconne, ça boxe, ça caresse, ça tendre, ça mord, ça délivre, ça charivarive, ça rebondit en poèmes, ça cascade, ça déchire tout, ça ne fait pas de quartier.
Serge Lama, à l'Olympia, en 1974.
J'ai 12 ans. Pour toujours.
C'est ma messe sans messe. Ma cérémonie secrète. C'est mon rituel orphique. Les flonflons de la poésie.
Il y a 26 titres. Plus le 13.
C'est mon roman. Mon autochanson. C'est de moi que ça parle. Chacun son double dans les miroirs sonores.
C'est comme un pieu dans la gorge. Un poteau dans le cœur.
Le 13, au milieu des 26 titres du double-album rouge & noir de 1974.
Je ne peux pas l'écouter sans pleurer. Encore ce matin, le 27 septembre 2013, à 11 heures.
La chanson d'après s'appelle comme ça. « Le 15 Juillet à 5 heures ». C'est une des plus belles que je connaisse. Une des chansons d'amour les plus bouleversantes.
« Entre mes cils tu apparais comme une dame d'il y a longtemps, que j'aurai aimée ailleurs peut-être. »
Je voudrais tout citer ici. Toutes les paroles de cette chanson d'amour. Mais le temps m'est compté. Concentration.
Donc je récoute la 13. Dans le double-album de Serge Lama, à l'Olympia, en 1974.
Je réécoute ça plusieurs vies plus tard. Après le divorce, les illusions & les amis perdus, après les livres & les enfants. J'ai le cœur en loques. Et l'âme hypertendue.
C'est sur ma péniche à Toulouse, ma péniche avec vue sur le canal du Midi. Dans la ville rose de cet autre chanteur-poète ; dans le « païs » de cette autre bouche d'ombre.
J'écoute la 13. Pour la 13013ème fois.
C'est un rendez-vous avec le temps perdu. Avec « l'enfadolescence » retrouvée.
J'étais un gosse perdu. Dans mon quartier d'exclus.
Je savais, depuis toujours déjà, qu'il me manquerait « quelque chose ». Dans « la vie lilas » ; trala lala.
Je n'aurai sans doute écrit des livres que pour ça. Le tour du manque ; mon chemin de ronde ; comme une folie circulaire autour du vide.
J'ai le même prénom que le pianiste. Yves Gilbert.
Mon cœur connaît les premières notes par cœur.
Et puis la voix.
La déchirure radieuse de cette voix-là – « cette voix, comme disent les journaux, qu'on ne remplacera pas. »
Oui, la voix de Lama met soudain le feu aux poudres des paroles. Sa puissante voix gravée dans notre peau.
C'est une flamme entre les mots. Un feu d'artifice musical.
Et voilà qu'on vous cloue des mots à même l'âme.
Les mots de Lama dans l'âme de votre enfance « complètement malade ».
Votre enfance « comme un martyr à son bûcher ».
Et vous ne voudrez plus jamais guérir.
La douloureuse merveille du chant ; le vertige fabuleux des chansons.
Vous aurez pour toujours cette cadence dans le sang.
« La cadence des mouettes qui nagent dans l'air. »
Nevers, 1974.
Il y a soudain ce grand frère dans votre chambre.
Ce grand frère imaginaire, avec son micro ; les cinq doigts de ses mots.
Il vous tend la main sur la pochette noire aux lettres rouges.
Et l'autre main aussi, de sa voix, la main invisible.
Il y a ce type venu de nulle part.
Ce type descendu de l'Olympia jusque dans votre piaule de bâtard.
C'est le seul type que votre mère laisse pénétrer dans l'appartement. Le seul tiers dans votre inceste blanc.
Il vous apporte de quoi furtivement colmater ce manque.
Un instant ; 2 minutes 45 ; le temps d'une rengaine.
Nevers, 1974.
Il y a donc ce grand frère imaginaire qui vous apporte soudain de quoi. Des ballons rouges.
La chanson s'appelle comme ça. « Les Ballons rouges ».
Il vous donne ce qu'il n'a « pas eu ». Avec les mains vibrantes de sa voix.
C'est le premier amour. Le premier amour d'amitié.
La solitude n'est plus la même. Dans les cours de récréation, le gris du préaux.
Vous avez votre confident. Ses façons de marcher, d'ouvrir les bras, se prendre pour un autre.
Et vous savez que vous ne pourrez pas lui dire assez merci. Merci pour ça, Serge Lama.
Même si, dans les labyrinthes biscornus de l'existence, vos cheveux de vieil enfant déjà blanchis, vous avez 30 ans après, cette chance, cette occase inespérée de lui dire enfin en face. Presque en face.
Vous dîtes ces mots à la tribune du Mas de Lille, au Barcarès, pour la remise du prix Nikos Gatsos à l'enchanteur de votre enfance en souffrance. Le samedi 28 septembre 2013.
Vous dîtes ces mots comme il faut les dire quand on dit vraiment les choses à quelqu'un. Avec la gorge nouée, les larmes aux yeux, les mains dans le tremblement.
Le Barcarès, 2013.
Il y a le feutre fantôme du fou chantant à la gare de Perpi-néant. Un œillet rouge comme un sourire à la boutonnière des merveilleux mensonges.
Dans la salle il y a le fidèle éditeur de Trenet & d'Aznavour. Le pudique savant des variétés, Gérard Davoust, l'ami des deux Charles.
Il y a Nana Mouskouri dans la salle. Et votre fille Agathe à 5 jours de ses 22 printemps.
C'est trop pour vous. Petit poète interloqué par les géants de la chanson française.
Le Barcarés, 2013.
Vous balbutiez à cette tribune pour les stars. « Comme un lapin pris dans un phare ».
Vous avez vos feuillets idiots au bout des mains. Narrateur crochu, même pas capitaine.
Les mots sont vos ballons rouges à vous. Les mots de l'émotion.
Le Barcarés, 2013.
Vous voudriez lui dire.
En trouvant enfin l'air, la musique, le ton.
Merci pour les paroles, cher Serge Lama.
05:25 Publié dans 2013, Ils parlent de Serge Lama, Prix- Récompenses- Honneurs | Lien permanent | Commentaires (0)
27.09.2011
27 Septembre 2013: Le bien public
Dans son supplément loisirs, Le bien public annonçait le concert du 18 Octobre 2013 au Zénith de Dijon
Côte-d'Or - Musique Serge Lama, poète éternel dans l’âme
photo Claude Gassian
Il est une des voix de la chanson française. Incontournable, inoxydable, Serge Lama fera la rentrée du Zénith de Dijon vendredi 18 octobre.
A la maison familiale, sur l’électrophone, les disques de Serge Lama tournaient fréquemment. À force, ils grésillaient un peu. Ça paraît être une autre époque.
La plupart du temps, ça ennuyait l’adolescent que j’étais. De là à se pencher sur ses textes, il y avait un gouffre que je ne m’imaginais pas franchir un jour. Et puis est arrivé le jour récent de cette rencontre téléphonique avec l’artiste. Serge Lama à l’autre bout du fil, “himself”. Juste le temps de réviser ses classiques, histoire de ne pas paraître trop inculte…
Ç a tombe plutôt bien car le dernier disque de Serge Lama est un double album où sont réorchestrés quelques-uns de ses plus grands morceaux. Quarante tout de même ! « Et j’aurais pu en réunir autant sur un autre disque », glisse le chanteur. On cerne alors bien l’immensité de la carrière et de l’œuvre de Serge Chauvier, devenu Lama à 15 ans. Mais n’allez pas lui parler de “best of” car ça pourrait le navrer tout autant que le contrarier. « La maison de disque voulait une compilation, moi, ça ne m’intéressait pas dans ce sens. Et puis jusqu’à ce que Jean-Claude Petit travaille avec moi, je n’avais pas d’arrangement idéal. »
50 ans de carrière
Balade d’un poète est arrivé dans les bacs en décembre 2012. Et avec lui plein de souvenirs et d’émotions comme la chanson éponyme de l’album. Une chanson qui a une longue histoire puisque Serge Lama l’a écrite alors qu’il n’avait que 11 ans. « Quand j’étais jeune, je lisais déjà beaucoup, j’écoutais, je m’intéressais. Dans ce texte, tiré d’un fait bien réel* qui m’avait bouleversé, on sent l’influence de poètes comme Verlaine. » Pour autant le morceau n’avait jamais franchi le cap de la scène. Par pudeur ? « Je la chantais à mes copains, un cercle très intime d’une dizaine de personnes. »
Et puis la voilà aujourd’hui au goût du jour. « Une question de maturité. »
Lama chanteur, OK, mais Lama auteur, on l’aurait presque oublié. Et pourtant ce n’est pas qu’une voix. Même lui l’avait placé au second plan, c’est dire. « Au moment de Napoléon (NDLR comédie musicale de 1984), j’ai pris conscience que je ne respectais pas l’auteur que j’étais. Certains croyaient que c’était Alice Dona qui écrivait mes textes. Il a fallu que j’arrive à 50 ans pour me dire : ‘‘Putain, on ne se rend pas compte ce que je suis’’.» Il poursuit : « J’ai compris et j’ai mis en équilibre cette relation chanteur-auteur. »
Une belle de prise de conscience qui lui a sans doute permis de continuer à créer et à chanter sur toutes les scènes de France. Pour ses 50 ans de carrière, il a fait le plein à l’Olympia pendant une semaine. Et lorsqu’on lui demande si cela le surprend, il répond plein de sincérité : « Oui, j’en suis surpris. Le succès est toujours plus surprenant que l’échec. »
À 70 ans, il trace sa route en se posant moins de questions, n’hésitant pas à dire “non” lorsqu’il le faut. Comme lors des dernières Victoires de la musique. « Leur victoire, elle m’a mis en pétard. D’une part, ce jour-là, je chantais à l’Olympia et, d’autre part, j’ai appris qu’ils la remettraient à quatre personnes en même temps. Cela faisait un package, histoire de dire, on se débarrasse de ces quatre-là. Il y avait une forme de mépris dans cette récompense. »
Ce pseudo-panégyrique rangé aux oubliettes, Serge Lama préfère se consacrer à son public. Et celui-ci le lui rend bien.
* « La Balade du poète raconte l’histoire d’un type (un sans-abri) qui pique un truc sur un étale, une pomme. C’est d’une tristesse profonde. À la fin de la chanson, il meurt. »
Serge Lama en concert au Zénith de Dijon, vendredi 18 octobre à 20 h 30. Tarifs de 45 à 55 €. Renseignements au 03 80 30 61 00.
13:00 Publié dans 2013, La presse des années 2010 | Lien permanent | Commentaires (0)
27 Septembre 2013: France info
12:56 Publié dans 2013, Serge Lama à la radio | Lien permanent | Commentaires (0)
21.09.2011
21 Septembre 2013: Le grand show
Émission sur France 2 en direct , présentée par Michel Drucker et consacrée à Laurent Gerra.
Serge Lama faisait partie des invités.
Télé poche du 21 au27 Septembre 2013
Laurent Gerra a choisi France 2 pour faire sa rentrée. Alors qu’il triomphe sur scène, il revient sur la chaîne qui l’a vu débuter, plus déterminé que jamais à faire trembler le monde de la politique et du show-business, accompagné d’un orchestre symphonique de 80 musiciens.
Entouré de nombreux artistes qu’il a choisis dont Patrick Bruel, Nolwenn Leroy, Christophe, Serge Lama, Sylvie Vartan, Louis Bertignac et bien d’autres encore…, Laurent Gerra épinglera François Hollande et Nicolas Sarkozy, ainsi que ses « victimes » préférées telles que Renaud, Céline Dion, Julien Clerc, Johnny Hallyday, Yves Montand, Francis Cabrel, Enrico Macias, Charles Aznavour, Jack Lang, Gilbert Bécaud, Michel Sardou, Jeanne Moreau, Étienne Daho, etc. Il reviendra également en imitations sur les temps forts de la saison passée.
Dans le Parisien du 21 Septembre 2013 Serge Lama parlait de Laurent Gerra
« Il sait capter l’essentiel de l’être »
Serge Lama, chanteur, ami de l’humoriste
«Il a beaucoup apporté à l’imitation. Il est populaire, a le sens du public et c’est un homme de scène, qui mène un véritable numéro de variété. » Lama ne tarit pas d’éloges sur Gerra. « Il n’est pas le premier à m’imiter. Le Luron arrivait à saisir ma voix avec génie, Sébastien était extraordinaire sur la gestuelle et l’apparence. Lui a les deux. Il sait capter l’essentiel de l’être et réussit à ne pas disparaître derrière les personnes qu’il imite. » Entre Serge et Laurent, il y a bien plus qu’une simple imitation. « Nous sommes amis depuis le jour où il m’a avoué que j’étais le premier chanteur qu’il avait vu sur scène et qu’il connaissait toutes mes chansons par cœur. Il me téléphone même parfois la nuit pour m’en chanter. Quand il m’imite, il me fait pleurer de rire et m’émeut. Mais le jour où j’étais dans le public alors qu’il m’imitait, à l’Olympia, j’ai été un peu gêné. »
Extrait de l'émission
12:45 Publié dans 2013, Serge Lama à la télévision | Lien permanent | Commentaires (0)
14.09.2011
14 Septembre 2013: Hier encore
12:20 Publié dans 2013, Serge Lama à la télévision | Lien permanent | Commentaires (0)
01.09.2011
Septembre 2013: La philo en 50 chansons
Merci à Pascal qui a découvert cet ouvrage , voici son résumé:
Je suis en train de lire un livre de Thierry Aymès intitulé La philo en 50 chansons . Thierry Aymès est philosophe. Dans cet ouvrage, il nous propose d'étudier la philosophie en chanson, en partant du constat que les chansons de variété véhiculent, parfois à l'insu de leurs créateurs, les concepts philosophiques les plus fondamentaux. 50 tubes inoubliables qui permettent d'aborder des philosophes incontournables. Ainsi, Laurent Voulzy est un platonicien qui s'ignore, tandis que Michel Sardou se fait le porte-voix involontaire de Sénèque. On notera au passage et avec bonheur que Thierry Aymès n'a pas limité sa sélection au cercle fermé des artistes qui font "autorité" dans la "grande" chanson française. Il s'intéresse aussi aux chansons et aux chanteurs dits populaires, à ce qu'elles nous disent sur beaucoup de valeurs et de concepts atemporels.
Au beau milieu de ce livre, je tombe sur un chapitre sur Serge Lama et Montaigne. C'est à la chanson Mon ami, mon maître et au concept d'amitié que Thierry Aymès s'intéresse. Il introduit son propos en différenciant les mots camarade, collègue, copain et ami, et en retraçant l'amitié entre Serge Lama et Marcel Gobineau à qui cette chanson est dédiée. Il montre ensuite comment le rapprochement dans la chanson entre "ami" et "maître", termes étrangers l'un à l'autre en apparence, trouve son sens dans ce qui a uni ces deux hommes. Puis il établit un parallèle entre cette amitié-là et celle entretenue par Montaigne et La Boétie. En reprenant la citation célèbre de Montaigne évoquant cette amitié : "Parce que c'était lui, parce que c'était moi", Aymès explique que ces amitiés-là relèvent presque de la prédestination, avant de citer cette phrase de Montaigne qui évoque La Boétie et que Lama aurait pu tout aussi bien prononcer à propos de Gobineau : "Nos âmes ont marché si uniment ensemble que je me serais certainement plus volontiers fié à lui qu'à moi à mon sujet." ( Essais, I, 28 )
Pour ce chapitre mais aussi pour les 49 autres, un livre fort agréable lire !
Les pages sur Serge Lama
13:30 Publié dans 2013, Documents sur Serge Lama | Lien permanent | Commentaires (0)