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21.03.2009

21 mars 1981 : Télé 7 jours

Serge Lama était en couverture du 21 au 27 mars 1981 du magazine Télé 7 Jous qui lui consacrait un article sous la plume de Franklin Didi.

 

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Lama et l'argent. "J'en gagne. Plus qu'il ne m'en faut car je n'ai pas de gros besoins. Je n'ai ni Rolls ni château. Depuis dix ans, je mène le même train de vie. Mon patrimoine se résume à un lopin de terre de 5000 à 6000 m² entre Châteaudun et Vendôme et à un appartement de 100 m² que je viens d'acheter du côté des invalides. Mes économies, je les partage avec Giscard. Il se régale. J'ai dû verser 400 à 500 millions anciens d'impôts l'année dernière. Le reste, je le place à la banque. En compte bloqué. ne me demandez combien il y a. mes hommes d'affaires le savent. Des chèques, j'en signe, mais en blanc, à ma secrétaire-femme de confiance, Simone Marouani, la soeur de mon impressario, c'est elle qui complète. L'argent, ça me permet de penser qu'un jour je pourrais me retirer deux ou trois ans pour prendre du recul, faire le point, et tenir le coup. C'est un peu de liberté quelque part. pas une obsession."

Lama et son public : "Après chaque spectacle, je me fais un devoir de recevoir mon public - 70 à 80% sont des femmes - dans ma loge. Ils sont 300 à 400 à défiler pour une dédicace, échanger quelques mots, un regard, un sourire, une poignée de main. Pour moi, le spectacle ne se termine pas avec le baisser de rideau. Il y a cette prolongation, cette troisième mi-temps jouée dans la loge. Je donne mais je reçois aussi. Avec le public; c'est 50-50. On s'insuffle mutuellement de la force, du réconfort. Mes rapports avec lui ont un côté électrique qui va du sexe à l'âme. Je suis incapable de me passer de cet échange. C'est pourquoi je fais plus de scène que mes confrères. deux cents galas par an en moyenne. Sans avoir l'impression de fournir un effort surhumain ni de me surpasser".

Lama et les femmes. "Oui, je sais, on me dit phallocrate, misogyne...Alors qu'il n'y a pas moins "macho" que moi. les femmes qui m'entourent vous le diront toutes. Et elles sont nombreuses. Seulement, je refuse que le fait d'être une femme soit utilisé comme un privilège. Si une femme est une emmerdeuse, eh bien je ne me prive pas de dire qu'elle est une emmerdeuse sous prétexte qu'elle est une femme ! Ce sont "Les Petites Femmes de Pigalle" qui doivent me valoir cette réputation. Pourtant, écoutez bien mes chansons : je n'y ai pas toujours le beau rôle. Réentendez "Je suis malade". En vérité, j'ai de plus en plus besoin de la présence de femmes. A vingt ans, j'étais méfiant, agressif, complexé vis-à-vis d'elles. Depuis mon grave d'automobile, en août 1965, ça va beaucoup mieux avec elles. J'ai plus de succès après qu'avant cet accident. Pourtant, il m'a laissé bancal, pas bien foutu. Mais les femmes aiment beaucoup les cicatrices. Elles aiment les hommes qui ont souffert. C'est de là, pas de l'uniforme, que vient leur attirance pour les militaires."

Lama et "sa" femme. "Oui, il y a une femme dans ma vie. Depuis dix ans. Elle vit dans l'ombre. Mais elle existe pour moi. Nous vivons chacun dans notre appartement. je me sens incapable de vivre à temps complet avec quelqu'un. Dans dix ans, je ne dis pas... Mais pas pour le moment. J'ai fait une fois l'expérience du mariage. Ce fut un échec. Nous sommes séparés depuis dix années, mais pas divorcés. je porte d'ailleurs encore mon alliance. Elle est devenue une de mes meilleures amies et une collaboratrice (chargée des rapports avec la TV). Mais aucune femme de me parait devoir aliéner mon indépendance. J n'accepte d'être dépendant que d'une chose : mon métier, que j'aime presque anormalement."

 

 

serge lama

 

Lama et la patrie. "je ne comprends pas les Français qui disent du mal de leur pays. Faite un referendum auprès des étrangers qui connaissent la France, vous verrez ce qu'ils disent de notre pays. Nous avons les quatre saisons, des paysages magnifiques, des forêts, la mer, l'océan, la montagne, la campagne, une île de toute beauté 'j'adore la Corse). Seul le Nord est un peu triste mais c'est compensé par un public que j'estime le meilleur de France. je suis un terrien, je défends ma terre comme on défend son clan. Oui, je suis un peu chauvin. pas autant que Roger Couderc, mais quand une équipe de France de rugby ou de football jour à la télé, je pousse le ballon dans mon fauteuil".

Lama et la politique : "Le seul homme politique qui m'ait fait vibrer me fait vibrer aujourd'hui encore, c'est De Gaulle. Avec lui, on avait le sentiments d'être dirigés, gouvernés. Cet homme avait une force, une présence, que je n'ai retrouvées chez aucun grand leader. Ce grand rassembleur était un homme debout. Je ne suis pourtant pas gaulliste. Je n'ai jamais voté pour lui, ni pour quiconque d'autre. Je ne vote jamais".

Lama et l'amitié : "J'ai les mêmes vrais amis depuis quinze ans et je ne crois pas que je m'en ferai d'autres. A la fin de ma vie, je serai plutôt un solitaire, je crois. J'aurai été tellement entouré, aurai vu tant de visages, serré tant de mains, répondu à tant de questions que j'éprouverai, je le sens, le besoin de finir en paix, loin de tous. Pour devenir mon ami ? Il faut simplement me ressembler : c'est à dire ne pas être emmerdeur, pas trop compliqué, pas béni-oui-oui, surtout être très ponctuel. Je considére l'imponctualité comme la plus grande des impolitesses. En vérité, je suis le plus parfait mélange d'égocentrisme et d'altruisme qui soit".

Lama et l'information télévisée : "A entendre les journeaux télévisés, on a l'impression qu'il n'y a que des catastrophes dans le monde. je déplore qu'il n'y ait aucun effort pour donner de temps en temps une bonne nouvelle. attention, je ne dis pas qu'il faut masquer la vérité. il faut donner des nouvelles porteuses d'espoir. Surtout pour les jeunes. Ceux-ci, à force d'entendre parler de choses négatives, de destructions, de contestations, finissent par perdre espoir, par penser que le travail est inutile, que le plus important c'est les vacances, et, en définitive, baissent les bras. je propose qu'à chaque journal télévisé, cinq minutes soient consacrées à une bonne nouvelle. Pour les enfants.

Lama et les Variétés TV: "On devrait créer une émission de variétés laissée entièrement à la responsabilité de certaines vedettes. Leur attribuer un honorable budget, semblable à celui de "Numéro Un" ou de "Stars", une centaine de millions anciens et leur dire : voilà, débrouillez-vous. Une fois par mois. Moi, dans ces conditions, je suis partant. Je ferais tomber moins de confettis et de pailletes et m'efforcerais de faire une émission à idées plutôt qu'une émission destinée à faire des stars. Je m'inspirerais de la précision et de la préparation des TV américaines plutôt que de sacrifier à l'improvisation. Il faudrait employer à plein temps des gens qui écriraient pour ce genre de spectacle et qu'on paierait en conséquence de leur talent. Personnellement, je serais mal venu de ma plaindre de la TV française. j'ai la chance d'être l'un des rares artistes invités aussi bien par Guy Lux que par Jacques chancel."

 

serge lama

 

Lama et la chanson "En dépit du succès, je ne suis pas blasé. C'est sur scène que je me sens le plus heureux. Je pense constamment aux gens qui ont payé 65 ou 90 francs pour venir me voir. Pour beaucoup c'est un sacrifice financier. Je ne voudrais pas que certains d'entre eux aient la sensation d'avoir été volés. Alors je me donne à fond. Il m'arrive parfois d'être fatigué sur scène, ce qui me met en colère contre moi-même, mais jamais d'être lassé de faire ce métier. Il est tout à fait possible  qu'à l'instar d'un Maurice Chevalier ou d'un Jean Sablon, je continue à taquiner le micro passé les 70 ans. Mais si le bonheur d'être sur scène devait m'abandonner, je renoncerais avant."

Lama et l'avenir. "Deux cents galas par an sur les scènes de France et des pays francophones, ne m'ont pas laissé la possibilité d'élargir mon audience à d'autres pays. A présent, j'y suis résolu. Pour commencer, je vais m'attaquer à la Grande Bretagne. Je me suis mis à l'anglais. Mon premier disque dans cette langue sortire en mai prochain. J'aurais voulu trouver une salle où je pourrais rester à l'affiche pendant un an d'affilée. Si je devais, comme ce maçon toulonnais, gagner près d'un milliard au loto, je crois que j'en donnerais le cinquième à mes amis et à des malheureux et avec le reste j'achèterais un théâtre pour des spectacles de chansons, de son et lumière, des expositions de peinture. Je réaliserais ainsi un rêve qui me poursuit depuis l'enfance."

 

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