31.12.2009
31 décembre 1971 : L'Express (Suisse)
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28.12.2009
28 décembre 1970 – Paris Jour
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27.12.2009
27 Dec 1973 Ciné revue
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27 Décembre 1974: Ici Paris
Le 27 décembre 1974, le journal ICI PARIS titrait en première page L’HOMME QUI A SAUVE SERGE LAMA. Voici le texte de l’article signé Pascal SEVRAN :
« C’est mon ami et c’est mon maître. Et j’ai tout de suite su que c’était lui. Lui qui allait m’apprendre à être. C’est mon maître et c’est mon ami. Et quand j’ai mal dedans mon être. Je passe une heure ou deux chez lui ».
L’ami, le maître, qui se cache cette chanson que vous entendez tous les jours sur les ondes. Serge Lama ne l’a pas inventé. Il existe ben et bien. Il s’appelle Marcel Gobineau et sans lui, nul doute, que vous n’entendriez pas Serge chanter aujourd’hui…
Cette amitié est une longue histoire, comme un coup de foudre amical qui dure encore. Serge avait douze ans, lorsqu’il rencontra Marcel pour la première fois. C’était au théâtre des Capucines, où il venait tous les jeudis entendre son père chanter. Un soir que Marcel, alors directeur de scène, les raccompagnait chez eux, Serge lui dit en passant devant l’Olympia :
« Tu vois, un jour j’aurai mon nom en grand, qui brillera dans la nuit, et toi tu seras au premier rang et je te lancerai mes chansons.
« A partir de ce jour, m’avoue Marcel Gobineau, Serge a pris l’habitude de se confier à moi. Souvent, il venait me voir à la maison pour me raconter ses peines et ses joies d’adolescent. Moi, j’essayais de lui apprendre la vie. C’est comme ça que Serge devint un peu comme mon fils adoptif. Je n’ai jamais eu d’enfant, aussi, j’étais prêt à tout lui donner. Et puis il y eu ce terrible 12 août 1965. A l’entrée d’Aix-en-provence, une 404 lancée à toute allure s’écrasait contre un platane. Deux personnes trouvaient la mort : le frère d’Enrico Macias, Jean-Claude, et une jeune pianiste Liliane Benelli. Un troisième passager vivait encore, mais il n’était plus qu’un pauvre pantin disloqué lorsque l’ambulance le transporta à l’hôpital. C’était Serge Lama.
« Si jamais ce garçon s’en sort, déclara le chirurgien chargé de l’opérer, je crains bien qu’il ne remarche pas ».
Lorsqu’au petit matin, Serge émergea du coma, le premier visage d’ami que son regard rencontra fut celui de Marcel. Au courant de l’effroyable accident, celui-ci avait sauté dans un train et s’était précipité à l’hôpital d’Aix. Maintenant il serrait très fort dans les siennes les mains de Serge et lui proposait dès qu’il le pourrait, de venir passer sa convalescence à Paris, dans son appartement du boulevard de La Tour-Maubourg.
« En fait, me dit Marcel, pour lui comme pour moi, il ne pouvait en être autrement. C’était entendu sans même avoir été dit ».
La convalescence de Serge fut un long martyre que seule la présence de Marcel sut adoucir. Serge, en effet, dut rester couché à plat sur de planches, le corps complètement immobilisé dans un corset de plâtre. Il ne pouvait même pas faire un geste.
« J’avais l’impression d’être un véritable sarcophage, un mort vivant, me dit Serge, et lorsque le désespoir me prenait une espèce de vague de tristesse m’envahissait et je pleurais alors doucement pendant de longues minutes ».
Mais Marcel était là, à ses côtés, qui veillait. Pour s’occuper pleinement de lui, il décida d’ailleurs, à la grande stupéfaction de ses amis, d’interrompre ses activités d’écrivain. Marcel Gobineau, en effet, est l’auteur de très populaires romans d’amour et d’aventures, dont Stéphanie, et une histoire traduite en quinze langues. Mais pendant deux ans, il ne toucha pas le moindre stylo…sinon pour recopier les paroles des chansons que Serge lui dictait, à moitié paralysé, sur son lit de souffrances.
« Sans Marcel, poursuit Serge, je me serais laissé mourir. Au début, il me faisait manger, me donnait à boire, m’aidait à me laver, me faisait rire aussi, et j’en avais bien besoin. C’est lui qui m’a vraiment redonné la force de croire en moi, de me battre pour que mon nom figure en haut de l’affiche »
« Jamais, je ne pourrai oublier »
Alors qu’au début Serge se voyait enfermé pour la vie, oublié à jamais, voilà qu’il reprenait le dessus grâce à Marcel.
« j’ai compris que la partie était gagnée, me dit ce dernier, le jour où j’ai de nouveau entendu éclater son rire, un rire énorme, contagieux qui vous donne toujours envie de rire avec lui. »
Marcel Gobineau n’attendait aucune récompense à son geste d’amitié, mais Serge, cependant, n’a jamais oublié.
Et le 15 janvier, lorsqu’il chantera sa chanson fétiche au Palais des Congrès, dans un grand récital, un homme de soixante-trois ans, au premier rang, aura les larmes aux yeux. Car Serge ne pensera qu’à lui, son maître, son ami…
Pascal SEVRAN
06:50 Publié dans 1974, La presse des années 1970 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : serge lama, marcel gobineau
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