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03.07.2023

3 juillet: 7 jours

Interview de Serge Lama

 

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Serge Lama: Comment un tragique accident de voiture a fait de lui un grand chanteur

 

Le spectacle musical biographique Serge Lama: D’aventures en aventures, en hommage au célèbre chanteur, prendra vie cet été au Centre culturel Desjardins de Joliette. Une occasion en or de plonger dans l’univers d’un véritable monument de la chanson française, dont le parcours fascinant ne peut que captiver. Survivant de la Seconde Guerre mondiale et d’un terrible accident de voiture, Serge Lama a croqué la vie à pleines dents, porté par la musique et une résilience hors du commun. Retiré de la scène depuis février, il s’est confié à nous avec beaucoup de générosité.

 

Bonjour, Serge Lama, comment allez-vous?

Très bien, merci. Et je suis ravi de parler à quelqu’un du Québec, un pays que je connais bien et que j’aime beaucoup. J’ai souvent chanté au Québec depuis mes débuts. J’y ai même été connu, voire devenu une star, avant de l’être en France!

Ce lien avec le Québec est encore bien vivant puisque, cet été, on célèbre votre vie avec un spectacle biographique avec les interprètes Stephan Côté, Éric Paulhus, Elizabeth Duperré et Gaële. Un spectacle que vous avez autorisé. Avez-vous accepté sans hésiter?

J’ai accepté rapidement lorsque j’ai su que l’auteure était Mélissa Cardona, qui avait écrit Amsterdam: Jacques Brel remonte sur scène. Et comme je connais bien France Brel, sa fille, je savais qu’elle n’aurait jamais laissé passer un projet mal ficelé sur son père. J’étais donc en pleine confiance.

On imagine un spectacle à votre image...

Voilà, c’est un spectacle biographique joyeux. C’est l’image que j’ai envie de laisser au Québec, avec cette force de vie qui m’a toujours animé et qui m’a poussé à écrire des chansons. J’ai eu une vie très remplie. J’ai énormément tourné. Une année, j’ai donné 307 concerts. Pendant une quinzaine d’années, je n’ai pas arrêté. J’étais épuisé. J’ai donc pris du recul, fait du théâtre. Les metteurs en scène m’ont appris la rigueur, et ça a transformé ma façon d’interpréter mes chansons par la suite.

 

Photo : inconnu / TF1

 

Il paraît que votre service militaire en Algérie a été une période très inspirante pour vous. Vous y avez beaucoup écrit?

Oui, c’est vrai, j’ai beaucoup écrit pendant mon service. Mais en réalité, j’ai commencé très jeune. À 11 ans déjà, j’écrivais énormément. J’ai vite eu une bonne plume. Ma chanson À 15 ans, mon tout premier petit succès, je l’ai composée vers 18 ans. C’était mon cheval de bataille, je la chantais au Cabaret de l’Écluse, là où tout a commencé pour moi.

Ce cabaret a joué un rôle déterminant dans votre parcours.

Absolument. C’est là que j’ai rencontré la chanteuse Barbara. Grâce à elle, j’ai chanté en première partie de Georges Brassens au théâtre Bobino en 1964. Brassens, je l’admirais profondément. Pour moi, c’était un rêve. Et plus tard, quand je suis devenu star à mon tour, j’ai croisé tous les grands. J’ai chanté avec Bécaud. Un jour, j’ai croisé Jacques Brel et il m’a dit: «J’aime beaucoup ce que vous faites.» J’étais bouleversé. Brel, c’était une montagne de talent. Je suis reparti tout tremblant et complètement retourné.

Votre père était chanteur d’opérette. La musique a donc bercé toute votre enfance. Vous êtes né à Bordeaux, mais, l’année de vos sept ans, la famille a déménagé à Paris pour la carrière de votre père.

Oui, j’adorais mon père. C’était une étoile pour moi. Il chantait merveilleusement bien. J’allais dans les théâtres où il se produisait, je ressentais la magie du lieu, l’odeur du maquillage des femmes, l’effervescence des coulisses... C’était fascinant. Mais, une fois à Paris, il a arrêté sa carrière. Et ça, je l’ai très mal vécu. C’est comme si j’avais moi-même abandonné un rêve.

Avez-vous l’impression d’avoir voulu accomplir ce qu’il n’a pas pu terminer?

Oui, je crois bien. J’ai voulu réussir à sa place. Cette part de mon histoire est évoquée dans le spectacle biographique. Les gens vont découvrir mes débuts, mes blessures, mais aussi ma résilience.

En 1965, vous avez eu un grave accident de voiture qui a brisé votre corps. Vous avez affirmé que, lorsque vous montiez sur scène, les douleurs disparaissaient. Est-ce pour ça que vous faisiez autant de concerts?

Oui, c’était comme si quelqu’un d’autre chantait à ma place. J’étais à la fois marionnettiste et marionnette. C’est difficile à expliquer à quelqu’un qui ne vit pas ça, mais oui, sur scène, la douleur s’effaçait.

Cet accident a marqué un tournant majeur dans votre vie. Il a modifié votre trajectoire. Ressentez-vous de la colère, ou avez-vous réussi à en faire une force?

Je suis résilient, c’est certain. Et paradoxalement, je crois que si je n’avais pas eu cet accident, je n’aurais peut-être pas réussi ma carrière. Il a décuplé ma volonté de tout donner, d’être plus grand que moi-même. Ce drame m’a poussé à aller plus haut.

Dans cet accident, vous avez aussi perdu votre premier grand amour – votre fiancée, la pianiste Liliane Benelli – et des amis .

Oui... C’est impossible à décrire. J’étais si jeune! Perdre la femme qu’on aime à 22 ans, c’est une douleur indicible. C’est après mon transfert à Paris qu’on m’a appris sa mort. J’ai hurlé toute la nuit, comme un loup. À l’hôpital, ils ne savaient pas quoi faire de moi. C’était une douleur physique, mais surtout une douleur d’âme immense. Beaucoup de mes chansons parlent de perte, de quelque chose de brisé... comme un paradis perdu. Je ne le réalisais pas toujours en écrivant. Il y a en moi une blessure profonde.

Les médecins vous ont dit que vous ne pourriez plus chanter, ni même marcher. Et pourtant, vous êtes remonté sur scène...

J’ai dit au médecin: «Non seulement je remarcherai, mais je chanterai à l’Olympia!» Je n’avais pas de plan B. J’avais juste un plan A.

Vous êtes né pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1943. Une telle guerre marque un pays et ses habitants, même bébés.

Oui, toute mon enfance, on parlait de la guerre. Mon père avait fui le service de travail obligatoire avant l’arrivée des Allemands. Tous ses compagnons d’armes ont été tués. Il aurait péri lui aussi s’il y était resté. Imaginez donc les conversations autour de la table... Ces récits ont nourri mon imaginaire d’enfant. À Bordeaux, où je suis né, il y avait des alertes aux bombardements, et les gens descendaient dans les abris. Un jour, mon père m’y a descendu juste avant qu’un obus traverse mon berceau. Le destin, vous voyez... Les bombes tombaient autour de moi, et pourtant, j’ai survécu miraculeusement.

Et vous êtes toujours là, vivant, avec votre rire bien à vous...

Mon rire si particulier vient peut-être de là. La douleur engendre le rire.

Vous avez aussi un fils, Frédéric. Il a été magicien, puis animateur, et aujourd’hui il travaille en production audiovisuelle.

Ah, mon fils, c’est un garçon très secret. Si je lui écris un mot de 15 lignes, il me répond en deux lignes. Mais quand il vient à la maison, là, il parle beaucoup. Nous sommes très différents.

Le 14 février, trois jours après avoir soufflé vos 82 bougies, vous avez fait vos adieux au public lors des Victoires de la musique. Vous avez choisi de vous retirer, car vous refusiez de finir votre carrière à chanter assis sur scène.

Oui, c’était le bon moment pour dire au revoir. J’aurais dû faire une tournée quelques années plus tôt, mais le covid a tout stoppé. Trois ans après, je n’étais plus le même. Je ne me voyais pas chanter assis dans un fauteuil. Alors j’ai pris la décision de quitter la scène.

Et maintenant que vous ne montez plus sur scène, vous avez envie de passer plus de temps avec votre femme, Luana Santonino.

Luana et moi, on partage tout. On vit ensemble, on est heureux. C’est un bonheur simple mais précieux. La vie m’a gâté, surtout en amour. J’ai eu des compagnes formidables. J’écoute des disques, je regarde de vieux films. Le soir, avec Luana, on écoute des classiques français en livre audio. Et j’habite cette ville fabuleuse qu’est Paris. Nous préparons également un album avec toutes les chansons que j’ai écrites pour Nana Mouskouri qui sortira bientôt. Je suis un homme heureux!

02.07.2023

2 juillet 2025: Le Devoir

Article paru au Quebec avant la première le 10 juillet d'un spectacle sur Serge Lama

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Le parcours du battant Serge Lama présenté sur scène

 

Sept ans après son spectacle à succès Amsterdam, Mélissa Cardona consacre une nouvelle pièce musicale au répertoire d’un chanteur renommé. Et pour l’autrice, il était naturel de faire succéder Serge Lama à Jacques Brel, une autre découverte de son adolescence. « Il m’a accompagnée pendant tellement de ruptures amoureuses avec Je suis malade. »

Le grand auteur-compositeur-interprète belge a servi de modèle à Lama, explique la créatrice de Lili St-Cyr. Théâtre musical. « Il a toujours voulu, comme Brel, faire de la chanson à textes. Mais Serge Lama était beaucoup plus du côté populaire. Et on le lui a reproché un peu, alors que lui sentait pourtant qu’il était un auteur aussi, que ses mots étaient puissants. Ça a pris des années avant qu’il ne soit reconnu pour ça. » Et l’auteur des Ballons rouges raconte lui aussi des histoires. « Comme chez Brel, il y a une charge dramatique dans chacune des chansons : on commence quelque part, on finit ailleurs. Et c’est ça, pour moi, qui m’évoque le théâtre musical, où la musique fait avancer l’action. »

La Québécoise signe donc un spectacle musical biographique « autorisé » par le chanteur et parolier français lui-même. Une approbation qu’elle envisageait pourtant difficile à obtenir. Cardona crédite un peu Brel pour sa « bonne étoile ». « Serge Lama a fait sa petite enquête pour savoir qui j’étais. Et il a parlé à France Brel, la fille de Jacques, qui avait approuvé Amsterdam, qui a dit du bien de moi et de la production. Alors j’ai eu un “oui” de Lama avant d’écrire le texte. On a travaillé en collaboration. »

Au départ, Mélissa Cardona pensait procéder comme pour le spectacle précédent et « tresser une histoire semi-fictive » à partir des chansons. Mais avant sa première rencontre virtuelle avec l’artiste de 82 ans, elle a tout lu sur sa biographie et réalisé qu’avec Lama, elle ne pouvait pas faire ça : la réalité était « trop forte » et dépassait la fiction. Le chanteur, auquel elle avait soumis deux synopsis potentiels, une trame biographique et l’autre inventée, a heureusement d’emblée choisi la première. « Et là j’ai compris que c’était un homme qui avait envie de raconter ce récit, et qui était conscient de la force de cette histoire. »

D’accident en accident

Un parcours qui aura été éprouvé par les accidents. Et pour créer Serge Lama. D’aventures en aventures, Mélissa Cardona s’appuie sur ces trois moments marquants. En 1965, alors que Lama vient de décrocher son premier contrat, sa carrière est retardée par un terrible accident d’automobile qui coûte la vie à sa fiancée, la pianiste Liliane Benelli, et laisse le jeune chanteur un an à l’hôpital. « On lui a caché pendant longtemps qu’elle était décédée, pour lui permettre de se réhabiliter. Il a failli ne plus marcher, ne plus chanter. Il a toujours gardé une raideur dans sa jambe gauche. »

Le scénario se répète tragiquement en 1984 : en plein milieu d’une représentation de la comédie musicale qu’il a écrite, Napoléon, Lama apprend que ses parents ont été victimes d’un accident de la route. Il revit un peu le traumatisme de son propre accident, à travers celui qui a tué son père sur le coup et sa mère plus tard.

Enfin, en 2021, la pandémie force Serge Lama à annuler sa tournée d’adieu. « Donc sa première tournée, il ne l’a jamais faite et sa dernière non plus », résume Cardona qui, « en toute humilité », désire remplacer en quelque sorte cette ultime rencontre ratée du chanteur avec son public, en lui offrant Serge Lama. D’aventures en aventures.

Même si son sujet collabore au texte, l’autrice hésite à qualifier le spectacle — que les Montréalais pourront voir à l’Espace St-Denis fin octobre — d’hommage, puisque « dans un hommage, il n’y a pas de regard ou de recul. J’ai toujours peur que les gens pensent qu’ils viennent voir Éric Paulhus et Stéphan Côté imiter Serge Lama. Ce n’est pas ça. On est vraiment dans une histoire, qui est tressée par sa vie, ses conquêtes et ses accidents, jusqu’à aujourd’hui. Je pense que c’est ça la force : monsieur Lama est encore vivant et il accepte ça. Et je voulais être claire avec lui : je ne veux pas aseptiser [le récit], je n’ai pas envie qu’on voie juste les beaux côtés, sinon ça va donner une histoire beige. Il faut que le public s’attache à l’homme. Et un homme, c’est plein de défauts, d’erreurs et de cheminement. »

Serge Lama a rectifié la vérité dans certaines scènes puisées par l’autrice dans des biographies qui, a-t-elle compris alors, n’avaient pas été autorisées. « Mais il y a des choses que j’ai apprises en lui parlant, qui n’étaient écrites nulle part. Et ça, c’est ma fierté. Je n’ai pas eu tant à le convaincre, parce qu’il comprenait. Même que, parfois, son épouse disait : “Tu es sûr ?” et il répondait : “Oui, c’était ça, ma vie.” Il a commis des erreurs et il le sait, il l’assume parce qu’il a cheminé. Et moi, je trouve ça beau. Donnons la parole à cet homme, qui est un aîné, parmi les derniers de sa génération de chanteur à texte qui a connu ce genre-là, et qui est capable d’avoir un regard sur ce qu’il a été avant. Il l’assume tellement qu’il nous l’offre. » La créatrice fait référence ainsi à ses aventures amoureuses.

Et comme l’artiste le dit lui-même : « Ma vie est collée à ma carrière. » « Mais Serge, au départ, n’était pas du tout l’homme à femmes qu’on a connu après, relate Cardona en évoquant les débuts du parolier. Au contraire ! Il était une espèce de Cyrano qui écrivait des vers pour des garçons qui après allaient les donner aux filles. Il était dans l’ombre et se sentait moins que rien. Mais il a [persisté]. » Ce fils d’un chanteur d’opérette, lequel avait renoncé à se produire en tournée à l’exigence de sa femme, lassée de ses infidélités — « Serge en a voulu à sa mère pendant une grande partie de sa vie » —, se sentait investi d’une mission, soit « d’être cette voix, pour que mon père puisse s’accomplir à travers moi ».

La chimie d’un duo

Les deux comédiens qui interprètent Serge Lama soulignent la grande persévérance du personnage, un « battant » qui a persisté en dépit des embûches. Éric Paulhus et Stéphan Côté (qui, outre la version plus âgée du chanteur, incarne d’autres figures, tel le père de Lama) ont été engagés en duo, tellement la connexion était bonne entre eux. « Pour la deuxième audition, on était jumelés et il y a eu une espèce de chimie qui s’est produite instantanément, raconte Côté. Mélissa m’a dit qu’elle n’avait jamais vu une deuxième audition aussi formidable. »

S’ils campent le même homme, les deux acteurs lui apportent leur propre couleur. « On a chacun nos plages de liberté, estime Paulhus. Mais après deux mois de répétitions, je pense qu’on se teinte mutuellement [dans le jeu]. Et on n’est pas dans une imitation. On ne fait pas une copie. »

Aussi joué par Elizabeth Duperré et Gaële, porté par des musiciens sur scène, le spectacle fera entendre une vingtaine d’œuvres de la discographie de Lama. Des chansons intégrées dans la trame narrative et parfois donc interprétées par d’autres personnages. Le récit fait revivre notamment quelques grands noms de la chanson (Dalida, Barbara).

Le texte de Serge Lama. D’aventures en aventures s’est élaboré en collaboration avec la distribution et le metteur en scène Charles Dauphinais et, en allers et retours avec les commentaires du principal intéressé. « Je n’ai jamais fait une création comme ça, révèle Mélissa Cardona. Je ne pense pas en refaire non plus, parce que c’est vraiment particulier. J’allais chez monsieur Lama en France, il me disait des choses que je ramenais à ma gang. » De son côté, l’équipe de création avait pensé à une idée que l’autrice soumettait en retour à Serge Lama. « Ça roulait sans arrêt ! On ne peut pas faire plus art vivant que cela. »

Une véritable coopération transatlantique qu’Éric Paulhus et Stéphan Côté espèrent pouvoir aller présenter un jour devant le chanteur français. En attendant, le spectacle qui lui est consacré sera en tournée québécoise jusqu’au printemps 2026.

Serge Lama. D’aventures en aventures

Chansons : Serge Lama. Texte du livret : Mélissa Cardona. Mise en scène : Charles Dauphinais. Une production de Diane Hébert. Au Centre culturel Desjardins, à Joliette, dès le 10 juillet. En tournée partout au Québec jusqu’en mars 2026.

Marie Labrecque

 

 

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Photo: Marie-France Coallier Le Devoir La créatrice du spectacle «Serge Lama. D’aventures en aventures», Mélissa Cardona, entourée des comédiens Stéphan Côté et Éric Paulhus, qui interprètent le chanteur français.

 

 

29.06.2023

29 juin 2025: Festival Carcassonne

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Le dimanche 29 juin 2025 à 22h dans la cour d'honneur du château Comtal sera diffusé un documentaire sur Serge Lama signé Mireille Dumas en présence de cette dernière.

 

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CARCASSONNE : LES RENCONTRES DOCUMENTAIRES - SERGE LAMA

Le 29 juin 2025 à 22h00 Cour d'honneur du Château Comtal Élaboré par Laurence Gasc, Conseillère Municipale en charge de la Cité et des relations avec l’Office Municipal de Tourisme, ce programme 2025 offre 3 documentaires sur de grandes personnalités ayant marqué la culture française et internationale : Claude Lelouch, Anouk Aimée, Serge Lama. Ouverture des portes à 21h30 Serge Lama n’est pas simplement une voix et une personnalité hors norme. Il est avant tout l’auteur d’immenses succès populaires : "Je suis malade", "Femme, femme, femme", "Les ballons rouges".... Avec ce film réjouissant et bouleversant qui nous fait voyager dans sa vie à travers ses plus belles chansons, Serge Lama se livre comme il ne l’a jamais fait à Mireille Dumas, entre rire et émotion. L’artiste revient sur les moments importants de sa vie avec une franchise rare. Sans aucun tabou, il parle de l’amour, des femmes qu’il a chantées tout au long de sa carrière, de sa mère possessive et tyrannique et de son père chanteur d’opérette devenu marchand de bière par nécessité. Il raconte la douleur d’avoir perdu son premier amour lors de ce terrible accident qui a également coûté la vie au frère d’Enrico Macias et lui a laissé des séquelles physiques et mentales ineffaçables. Sa vie depuis son enfance est un roman à rebondissements avec des drames qu’il a toujours su dépasser grâce à ce tempérament fort qui lui fait aimer « la vie à la folie ». Projection en présence de la réalisatrice-productrice Mireille Dumas.

19.02.2023

19 Février 2025: Album Frederic Zeitoun

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[LE MESSAGE DE SERGE LAMA / NOUVEL ALBUM DE Frédéric Zeitoun ]

Ailé tel Pégase, dans son nouveau fauteuil roulant, mon ami Fred Zeitoun sort un nouvel album « LES SOUVENIRS DE DEMAIN ». Ce chanteur à deux roues, a un humour ravageur. Il y cite tous les chanteurs qu'il n'a pas pu être, privé du bas du corps qu'il est, mais le bât ne blesse jamais !!! Et je vous assure que c'est un plaisir rare que d'écouter cet album. En duo notamment avec ma copine Anny Duperey, une jolie chanson sur le temps qui passe, mais sans amertume aucune.
C'est de la vraie belle ou jolie chanson, celle dont certains d'entre vous sont en manque. C’est de la bonne rengaine, estampillée France ! À cet excellent shit on ne dit pas « chut ».

Bonne écoute mes amis

13.12.2022

Décembre 2024:Schnock N°53

Schnock : La revue des vieux de 27 à 87 ans

 

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26.09.2022

26 Septembre 2024:interview Matthieu Moulin

Matthieu Moulin a pendant longtemps été le directeur artistique de Marianne Mélodie, dans cette interview il parle de sa rencontre avec Serge Lama dans Parole d'actu.

 

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Exclu, Paroles d’Actu, par Nicolas Roche.

 

 

« Le jour où j’ai rencontré le grand Lama… »

 

Jamais dans mes rêves les plus fous, je ne pensais rencontrer l’immense artiste qu’est Serge Lama. Il semble, pourtant, que c’était écrit dans les étoiles.

Je dois cette première prise de contact à la chanteuse Régine, pour qui je venais de réaliser le coffret CD réunissant l’intégralité de ses enregistrements. Elle connaissait Serge depuis très longtemps, il lui avait écrit des chansons magnifiques dont elle était très fière.

Un soir, elle organisa un diner avec Serge et son épouse, auquel je fus convié. J’étais sur un petit nuage. Impressionné au début, j’ai rapidement été à l’aise face à lui car l’homme est simple, modeste, humble, généreux. Nous avons rapidement trouvé des sujets de conversation car Serge Lama est un vrai passionné et connaisseur du music-hall d’antan.

Son papa Georges Chauvier ayant lui-même été un chanteur d’opérette et de variété dans les années 50, j’eus l’idée d’une compilation autour du père et du fils. Une fois ce projet validé par Serge, nous nous sommes mis au travail. Et en février 2021, en même temps que l’anniversaire de Serge, le double CD "Quand Papa chantait" est né. Son contenu réunissait les titres enregistrés par Georges Chauvier et Serge Lama, mais aussi des titres rétro que Serge entendait, enfant, chantés par la voix de son père. J’étais heureux de réhabiliter la voix de Georges Chauvier, d’autant que les six faces en 78 tours qu’il avait enregistrées jadis, étaient devenues très rares.

Et tout aussi heureux de gagner la confiance de Serge Lama, à qui je proposais bientôt un deuxième projet, pour fêter ses 80 ans : un double DVD de ses plus grands succès chantés à la télévision. Là encore, nous avons travaillé main dans la main, Serge, son épouse et moi, pour offrir au public le meilleur programme musical qui soit : 80 chansons incontournables de son répertoire, depuis 1964, année de son tout premier 45 tours. En février 2023, "Un regard, une voix - 80 chansons d’or" sortait dans les bacs, pour la plus grande joie de ses nombreux admirateurs. Les témoignages reçus de part et d’autre étaient très émouvants.

Serge Lama est un artiste aimé, adoré, vénéré, d’un amour pur, sincère, vrai. Rien ne peut me toucher davantage que l’authenticité d’un artiste et la ferveur du public pour un artiste. Les séances professionnelles tout comme les heures dans l’intimité restent gravées dans ma mémoire comme des moments privilégiés d’une très forte intensité émotionnelle. Car l’homme privé est le même, il ne triche pas.

Serge Lama est un Seigneur qui a émerveillé ma vie par sa grande disponibilité et son extrême gentillesse. Qu’il me soit permis de remercier ici l’univers pour la rencontre inoubliable de cet être remarquable, aujourd’hui devenu mon ami.

LIEN VERS LE SITE: http://parolesdactu.canalblog.com/2024/09/le-jour-ou-j-ai...

22.09.2022

26 Septembre 2024:Paroles d'actu

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Grande interview de Serge Lama dans paroles d'actu par Nicolas Roche

Le 28 mars 2024, j’ai eu le privilège de pouvoir m’entretenir, par téléphone pendant plus d’une heure, avec un des derniers grands de la chanson française, monsieur Serge Lama. Lama, comme à beaucoup de gens de ma génération (je n’ai pas encore 40 ans), ne me parlait pas énormément a priori. Et puis en 2021 j’ai lu une belle bio qui lui a été consacrée, celle de Frédéric Quinonero, pertinemment intitulée Serge Lama, la rage de vivre (notre interview est à retrouver ici). J’ai alors découvert véritablement ce grand artiste, auteur de quelques uns des plus beaux et sensibles textes du répertoire mais auquel colle toujours à la peau une image faussée, celle du macho gaulois (qu’il a parfois contribué à forger lui-même). Un homme qui s’est remis de tout, y compris du pire, et qui a fait montre d’une niaque exemplaire.

Il y a neuf mois, jinterviewais sa grande amie Marie-Paule Belle, qui m’a parlé du Lama qu’elle connaît, de sa sensibilité féminine. Deux ans plus tôt, Marcel Amont qui l’a vu démarrer et renaître après l’avoir connu au plus bas, mavait fait lhonneur de répondre à mes questions. Amont. Belle. Lama. Trois personnalités que je place dans la même famille, belle et exigeante, de ces artistes généreux, authentiquement populaires mais qui n’ont pas toujours été considérés par la critique comme ils devraient l’être, pour peu qu’on creuse un peu.

Peu avant que je diffuse cet article, Serge Lama m’a fait parvenir ces quelques mots qu’il venait d’écrire exprès à propos de Françoise Hardy, évoquée dans notre interview et décédée entre temps : « La disparition de Françoise m’a profondément touché. C’était un personnage hors norme, une personnalité tranchante, elle savait exactement ce qu’elle voulait et ce qu’elle ne voulait pas. J’étais amoureux d’elle à l’époque des garçons et des filles et des amis qui tombaient des nuages. J’aurais voulu tomber de ces nuages-là. Mais elle était en même temps très mode, très branchée et pourtant on s’est fréquenté à une époque, elle m’avait même interviewé. »

Réécoutez Lama. Lisez-le. Aimez-le et dites-le lui, il est encore là pour l’entendre. Merci Frédéric, pour cette révélation. Merci à Matthieu Moulin pour son texte inédit. Merci Luana pour votre bienveillance. Merci à vous, monsieur Lama, pour votre générosité : gardez cet appétit du gamin des Ballons rouges, continuez, encore et encore ! Bonne lecture ! Exclu, Paroles d’Actu, par Nicolas Roche.

 

EXCLU - PAROLES D’ACTU (28/03/24)

Serge Lama : « Je pense avoir fait

 plus encore que ce que j’ai voulu... »

 

Serge Lama, bonjour. Je suis très heureux de pouvoir avoir cet échange avec vous aujourd’hui. Comment allez-vous ?

 

Je vais bien. Je vais très bien, même. Je travaille sur des projets divers mais je ne veux pas trop en parler pour le moment. J’ai la femme que j’aime près de moi, j’ai un chat merveilleux. Vraiment tout ce qu’il faut pour être un homme heureux.

 

Parfait. Ma première question, d’actualité, portera sur quelqu’un d’autre, qui vient lui aussi d’annoncer qu’il arrêtait la scène : Michel Sardou, auquel on vous a souvent comparé, opposé peut-être, notamment dans les années 70. Il aura été quoi, un rival ? Un bon camarade ?

 

(Il hésite) Disons qu’on était concurrents, parce que les médias nous ont mis en concurrence dès nos débuts. Michel, c’est une voix et moi j’étais une voix, différente, mais une voix aussi. Ce sont beaucoup les médias qui ont mis en avant une forme de rivalité, souvent la concurrence se fait de l’extérieur. Les caractères des uns et des autres font ensuite que ça va prendre une tournure ou une autre. Michel est comme il est, moi je suis comme je suis. Pour vous dire une chose simple, j’ai été le voir une douzaine de fois, quand je le pouvais, lui est venu me voir une fois. Parce que c’était lui, parce que c’était moi...

 

Très bien. On va parler de vous maintenant, et d’abord d’un épisode tragique. Votre terrible accident survenu en 1965, qui a notamment coûté la vie à votre fiancée de l’époque Liliane Benelli, aurait pu d’après vos propres mots vous «  foutre par terre  » pour de bon. À ce moment-là, il y a eu une longue rééducation, disons même reconstruction, avec un vrai élan de solidarité de la part du métier, des artistes comme le regretté Marcel Amont, Barbara ou encore Régine, qui ont donné un spectacle dont les fonds vous ont été reversés. Le show-biz, à compter de ces épisodes-là, le métier en général, humainement parlant, vous les avez regardés avec bienveillance ?

 

Ah, je veux oui ! Après mon accident, un ami, Marcel Gobineau (mon ami, mon maître) m’a accueilli chez lui, on n’avait pas beaucoup de sous. J’en avais un petit peu, mais pas suffisamment pour tenir comme ça, aussi longtemps. Tout à coup, sous l’impulsion de Régine qui, il faut le dire était une maîtresse femme, et aussi de Barbara qui était à L’Écluse et a remué ciel et terre, il y a eu un spectacle de folie ! Une affiche pareille, même si on l’avait voulue, ça aurait été impossible. C’était impayable, si j’ose dire (rires). Brassens, Barbara, Enrico Macias, Sacha Distel, Pierre Perret et d’autres. Après le spectacle, ils ont tous débarqué dans le petit appartement de Marcel, ils ont défilé, les uns après les autres, c’était très émouvant... Alors, forcément, ça ne remplaçait pas tout ce qu’on avait perdu, le frère d’Enrico Macias, Liliane... Les amours de 20 ans «  ne se remplacent guère  », comme disait Barbara. Il y a quelque chose de fatal dans les amours brisées à 20 ans. Parce qu’on n’a pas l’expérience. Parce qu’on n’a pas les défenses. On n’a rien pour lutter contre. C’était terrible...

 

Je peux bien l’imaginer... Ce qui frappe, quand on regarde votre parcours, à partir de cet accident, c’est cette niaque un peu hors du commun qui vous a animé. Le biographe Frédéric Quinonero a mis en avant votre «  rage de vivre  ». Cette rage de vivre, vous l’avez toujours eue en vous, ou bien avez-vous eu la tentation de vous laisser partir ?

 

Non, jamais cette chose-là ne m’est venue à l’esprit... J’ai été très malheureux, au fond du trou. Mais oui, j’avais la niaque. Il y avait quelque chose en moi qui «  voulait  ». Je m’étais persuadé que j’allais me remettre, bien que tous les médecins m’aient assuré que c’était impossible. Ils me disaient de me mettre ça dans la tête, qu’il me faudrait trouver d’autres issues à ma vie. Moi je leur ai répondu que c’était possible, et que ce serait comme ça. Je me suis vraiment battu, malgré ma jambe gauche qui ne répondait pas et qui n’a jamais répondu. Je suis remonté sur scène. Et j’ai fait la carrière que vous connaissez. Je ne sais pas si c’est une question de «  volonté  », c’est un mot qu’on emploie un peu facilement, mais je pense qu’il faut avoir la niaque.

 

Je trouve que cette niaque, vous l’incarnez comme peu de gens, et comme peu d’artistes en tout cas. Et c’est très inspirant...

 

À cette période-là, il est indéniable que j’ai tapé du pied comme le plongeur qui, arrivé au fond, tape du pied pour sortir de l’eau. Et je suis sorti de l’eau, voilà !

 

La souffrance, vous en avez parlé...

 

Je me suis arrêté parce que je ne peux plus me tenir debout très longtemps. Je pourrais faire une chanson avec toutes les choses que je ne peux plus faire, qui s’appellerait Je ne peux plus. Je ferais une énumération, un truc à la Prévert, un inventaire, sans compter tout ce qui me fait mal. J’ai un orgueil qui est, je pense, aussi bien placé que possible, et donc je ne voulais pas me montrer à mon public en étant moitié assis moitié debout. Quelque chose comme ça, moi, ça ne me convenait pas.

 

On va y revenir tout de suite, à votre orgueil. Mais je veux vous amener sur une question d’actualité. À propos de cette vie malgré la souffrance, ça vous parle ces débats de plus en plus insistants sur la fin de vie, sur la manière d’accompagner les gens pour qu’ils ne souffrent pas trop ?

 

Moi je trouve qu’on devrait laisser les gens tranquilles. Je sais qu’il y a de bons sentiments qui se mettent autour de tout ça, et tout le monde n’a pas la chance d’être à ma place, d’avoir ma situation. Mais je dois dire que je suis catholique, je suis chrétien, «  Voilà ma gloire, mon espérance et mon soutien  » (rires), et que c’est une chose que je ne peux pas concevoir, même à mon âge. Je trouve que ce n’est pas forcément bien. La vie c’est la vie, on vous la donne, c’est extraordinaire, et tout à coup on aurait cette prétention en tant qu’être humain de vous l’arracher en mettant en place, presque comme quelque chose de normal, qu’on vous «  suicide  », pour partir «  dans de très bonnes conditions  ». Je ne trouve pas ça bien. Diminuer la souffrance, oui, mais supprimer la vie, non.

 

Je peux comprendre votre point de vue.

 

Vous êtes jeune, donc vous devez penser que c’est très bien. Moi qui suis vieux, je trouve que ce n’est pas bien.

 

>>> Les Ballons rouges <<<

 

Est-ce que le gamin provincial d’extraction modeste des Ballons rouges, une de vos chansons les plus emblématiques, ce gosse «  plus orgueilleux  » qu’un roi, ça a été vous ?

 

Oui, je pense que je l’ai été, longtemps. Moins par la suite. Mais pendant longtemps, j’ai été porté, presque par une violence intérieure qui m’a poussé vers le haut. Je voulais réussir, à mes débuts je le disais à tous les vents, à qui voulait l’entendre. «  Je réussirai, vous verrez  ». Après mon accident, je le disais avec encore plus de force. Et je m’en suis sorti, je crois, grâce à cette volonté qui a permis que ça se passe comme ça.

 

D’abord l’orgueil d’un gamin, puis celui de se relever après l’accident.

 

Oui mais après, cet orgueil, une fois que vous commencez à avoir vos premiers succès, ça se mue en volonté. Ce n’est pas tout à fait la même chose. À partir de ce moment-là, vous avez la volonté d’aller soit plus haut, soit, plus tard, d’aller ailleurs, d’essayer, de tenter des choses. Ça a été une folie de faire Napoléon par exemple. Je l’ai fait sur un coup de tête, et ça a été un succès. C’est même la période, je le dis souvent, la seule période où je me suis senti «  star  ». Pendant Napoléon, j’étais reçu partout, j’ai eu tous les honneurs... C’était comme si on me confondait avec lui. J’ai bénéficié de cet état d’humeur général. Plus tard, pour certaines chansons, j’ai tenté des choses qui étaient risquées. J’ai parlé de l’âge, du mien, alors que les gens détestent ça, ils veulent toujours rester jeunes, et moi j’en parlais volontiers. Il y a une chanson qui s’appelle J’arrive à l’heure, que j’aime beaucoup  : elle parle de l’âge sans voile, sans tabou, de manière assez crue.

 

>>> J’arrive à l’heure <<<

 

D’ailleurs à propos de Napoléon, vous dites que vous avez été starifié à ce moment-là, très associé à lui, est-ce qu’à cette période vous n’avez pas risqué de perdre pied  ?

 

Je le confirme, Napoléon est un personnage dangereux ! Quand vous jouez tous les soirs un mec qui tape du pied... Qui d’ailleurs est le contraire de ce qu’on voit dans le film de Ridley Scott, qui pour moi n’est pas bon du tout, hélas. Heureusement qu’il en a fait d’autres - je préfère Thelma et Louise -, là ce qu’il a fait avec Napoléon, avec beaucoup d’argent j’imagine, c’est un gâchis. Pour en revenir à votre question, oui, Napoléon est un personnage clivant, même pour soi effectivement. Il faut s’en remettre. Mais ça m’a fait connaître un métier que je ne connaissais pas, la comédie – parce que je faisais le comédien dans Napoléon -, métier que j’ai continué à exercer un peu ensuite, et qui m’a appris beaucoup de choses qui m’ont servi par la suite pour mon métier de chanteur.

 

J’évoquais il y a un instant une bio qui vous a été consacrée. Vous avez écrit la vôtre récemment. Est-ce pour rétablir des vérités par rapport à des choses fausses qui ont pu être écrites ?

 

Non je n’ai jamais écrit d’autobiographie. En 2021, les éditions Beaux-Arts m’ont demandé de réagir à des tableaux de maîtres en relation avec mes textes de chansons, et de dire avec ma spontanéité et mon naturel, n’étant pas un spécialiste de l’art, ce que je voyais, ce que je ressentais. En ouverture de ce livre, il y a une cinquantaine de pages qui retracent les moments clés de ma vie mais ce n’est pas une biographie à proprement parler. J’ai écrit des choses dans des livres, tous mes textes de chansons ont été publiés, mais je n’ai jamais vraiment écrit d’autobiographie.

 

Très bien... Mais rétablir vos vérités sur les choses parfois fausses qui peuvent être écrites sur vous, c’est important  ?

 

Oui, il y a parfois des choses fausses... Enfin, la dernière biographie non officielle qui a été faite était plutôt bonne, plutôt juste. Mais on ne connaît pas la vérité d’un homme en le racontant. Ils ne parlent que de l’artiste, parce que c’est celui qu’ils connaissent, mais les comportements, la joie de vivre, les sorties le soir, des choses comme ça, ils ne peuvent pas en parler. Ils ne peuvent pas parler de l’intime parce qu’ils ne le connaissent pas. Je suis le seul à le connaître. Ma vérité, elle est là. Cette vérité, je ne sais pas si je l’écrirai un jour. Il faudrait que le ciel me donne beaucoup de temps, parce que j’ai tellement de projets que certains d’entre eux vont capoter, c’est sûr.

 

>>> Maman Chauvier <<<

 

J’espère bien que la plupart d’entre eux seront menés jusqu’à leur terme ! Question bio justement  : est-ce que l’histoire entre votre père et votre mère, mère à laquelle vous avez d’ailleurs dédié une belle chanson, Maman Chauvier, a influé sur votre rapport avec les femmes ? Est-ce que vous vous êtes dit : «  Jamais une femme ne me fera renoncer à mes rêves  » ?

 

Oui, ça je me le suis dit... Qu’aucune femme ne m’enlèverait mon rêve.

 

Et vous diriez que les rapports qu’ils ont entretenus ont influé sur vos propres rapports avec les femmes en général  ?

 

Je pense que oui, parce que tout répond à tout. Tantôt c’est le père qui est trop ceci, tantôt c’est la mère qui est trop cela... Je vois bien dans les bios des autres, de gens beaucoup plus importants que moi, l’importance de toutes ces choses. Avec ma mère, c’était surtout conflictuel dans le sens où on ne se comprenait pas. Je pense qu’avec elle, on s’est un tout petit peu compris à la fin de sa vie. Mais jamais vraiment. Avec mon père c’était différent, on faisait le même métier. Il avait choisi le métier que j’aimais, on pouvait parler sur le même plan. J’aimais mon père, et c’est vrai que ma mère l’a empêché de continuer sa carrière, à tort puisqu’il aurait pu vivre de son métier malgré tout ce qu’elle lui disait. Elle aurait pu le laisser partir en tournée par exemple, mais elle ne voulait pas, parce qu’elle était jalouse. Il n’est jamais vraiment parti en tournée...

 

On va l’évoquer justement. Vous avez souvent rendu hommage à votre père, Georges Chauvier, sur scène et sur disque. Savez-vous ce qu’il a ressenti face au succès phénoménal que vous avez connu ? Est-ce que ce succès, vous l’avez accroché aussi pour lui ?

 

(Un peu ému) Oui. Là, c’est de l’ordre du sentimental. Je l’ai fait pour lui aussi. Pour moi, mais aussi pour lui. Un instinct que j’ai eu, je l’ai fait chanter juste avant sa mort... Je devais sentir qu’il se passerait quelque chose. Il est mort en décembre 1984, et nous avons chanté ensemble en février 1984, au Grand Rex à Paris, où j’ai fêté mes vingt ans de carrière puis en tournée, ça a été chouette. Il était encore fringant.

 

>>> Non, mon fils n’aura pas d’enfant <<<

 

C’est vraiment chouette que vous ayez fait ça ensemble !

 

C’est incroyable même. Merci, je ne sais pas à quoi ou à qui, mais merci de m’avoir permis de donner à papa cette joie de monter sur scène, d’être applaudi, d’être considéré, là où ma mère l’avait toujours écrasé. J’ai permis qu’il soit mis DEVANT, voilà.

 

C’est très bien que vous l’ayez fait, à ce moment-là... J’ai interviewé en novembre dernier Marie-Paule Belle qui m’a parlé de vous avec tendresse...

 

Ma chère Marie-Paule ! C’est une femme extraordinaire, qui a dû tout vous raconter dans les détails. Elle est venue sur de grosses tournées, tout à coup elle se retrouvait devant de très grandes salles, seule au piano. Je la regardais et je me disais que cette fille avait quelque chose que n’avaient pas les autres. Quelque chose d’exceptionnel, de fascinant avec ses musiques, ses textes... Tous les soirs, parce que c’était ma façon d’être, je m’asseyais sur le côté et je regardais les autres chanter, faire leur numéro, j’étais content (rires). On se faisait des gags, c’était sympa. On a passé de bons moments ensemble...

 

Elle m’a parlé de votre sensibilité «  féminine  » alors même que vous aviez une image assez macho, c’était aussi l’époque. Est-ce que vous n’avez pas quelque part un peu caché cette sensibilité derrière un personnage qui n’était pas complètement vous ?

 

Oui peut-être... Pas dans les textes forcément, parce que cette sensibilité-là on la retrouve dans certains textes, mais oui probablement. Marie-Paule voit les choses justement, et comme elle le dit, j’ai sûrement une grosse sensibilité féminine.

 

>>> Le 15 juillet à cinq heures <<<

 

Et justement est-ce qu’à cet égard vous ne regrettez pas finalement que, songeant à vous, on cite beaucoup plus fréquemment Femme, femme, femme que Le 15 juillet à cinq heures, Une île ou, autre chanson d’une grande sensibilité, L’enfant d’un autre ?

 

Femme, femme, femme, c’est une chanson que je ne regrette pas. C’est un hymne à la femme. Il y avait des choses dans mon comportement qui pouvaient être machistes, tous les hommes l’étaient un peu. Aujourd’hui c’est différent, et encore je ne sais pas, il faudrait que je voie plus de gens pour me rendre compte de ce qu’il en est. À l’époque, on était presque élevés là-dedans...

 

Bien sûr. S’agissant de ma question, évidemment que Femme, femme, femme est une belle chanson, mais ce que je veux dire, c’est qu’il est dommage peut-être qu’on vous associe moins spontanément à ces chansons que j’ai citées ?

 

C’est sûr que je le regrette, je vous le dis franchement. Mais c’est comme ça  : le public avait besoin de cette chose que je lui donnais en plus. Cela dit, le public aimait Le 15 juillet à cinq heures, il aimait aussi L’enfant d’un autre, qui a été un succès et pour mon public, une chanson importante. Mais, il avait besoin d’entendre aussi le Lama joyeux drille, alors je ne pouvais pas ne pas lui donner ce qu’il me demandait. Je ne pouvais pas être que Le 15 juillet à cinq heures.

 

>>> Lenfant dun autre <<<

 

Et par rapport à ces textes, à leur sensibilité, avez-vous dû batailler parfois contre une forme de pudeur qui vous aurait fait buter face aux mots d’une chanson ?

 

Je pense que j’osais dire les choses. Mon problème, c’était plutôt que j’osais TROP dire. C’est sans doute ce que veut dire Marie-Paule d’ailleurs  : parfois je débordais du cadre. J’ai sans doute osé plus parfois que j’aurais dû.

 

Quelles sont, parmi votre vaste répertoire, les chansons qui vous ressemblent le plus ? Celles que vous recommanderiez à qui voudrait découvrir Lama ?

 

Celles que vous avez citées, déjà. La chanteuse a vingt ans aussi me représente véritablement. Alors que Les p’tites femmes de Pigalle... non. Vous savez, au départ, c’était une chanson triste.

 

>>> Les p’tites femmes de Pigalle <<<

 

L’homme est quitté par sa femme, elle est tendre...

 

Oui, mais au départ elle était encore plus triste que ça. Mais quand Jacques Datin (le compositeur de la chanson, ndlr), sur la base de mon texte, m’a présenté sa mélodie (il entonne le refrain enjoué tel qu’on le connaît, ndlr), j’ai trouvé ça chouette, gai, plein de vie, j’ai donc repris mon texte, qui était beaucoup plus triste que celui que vous connaissez, et on en a fait une chanson joyeuse. C’est un peu l’histoire du mec qui prend les choses du bon côté. Alors que dans ma version de départ, il ne les prenait pas du bon côté...

 

>>> Et puis on s’aperçoit <<<

 

Et vous citeriez aussi, j’imagine, Je suis malade et D’aventures en aventures ?

 

Oui, bien sûr. Une île, vous l’avez dit. L’Algérie... Souvenirs, attention, danger !, c’est une chanson que j’adore. Et puis on s’aperçoit, qui a été une chanson majeure de mon tour de chant, je la chantais presque à chacun de mes tours. Seul, tout seul, celle-ci, après l’avoir écoutée, vous vous pendiez ! C’est bizarre mais cette chanson, les gens lui faisaient un triomphe, sur scène.

 

Justement, par rapport à la scène, comment qualifieriez-vous les liens qui, notamment sur scène, vous ont uni à votre public ? Et est-ce qu’il y a quelque chose de charnel à dompter un public ?

 

Je ne le «  domptais  » pas. C’était plutôt de l’ordre de l’affectif. Je le prenais par les sentiments, si vous voulez. Parfois par le colback, dans des chansons comme Les p’tites femmes de Pigalle ou comme Femme, femme, femme. Mais la plupart du temps, je les prenais par les sentiments, par la sensibilité. Je les prenais par ce qu’ils avaient EUX en eux. Quand vous êtes sur scène, il y a évidemment le texte de la chanson que vous avez écrit, mais l’interprète va l’adapter selon le public du soir. On «  sent  » le public, ça c’est difficile à expliquer quand on ne fait pas ce métier, mais vous sortez davantage telle chose parce que vous sentez que ce soir-là, le public est comme ça, qu’il a envie de ça. Vous, vous êtes là pour faire don de votre personne au public.

 

>>> Mon ami, mon maître <<<

 

C’est une belle réponse aussi... Vous avez écrit pour Marcel Gobineau une des plus belles chansons qui aient été écrites sur l’amitié, Mon ami, mon maître. L’amitié, une valeur cardinale pour vous ? Aussi forte que l’amour ?

 

Bien sûr. Vous savez, quand on est jeune, on a des copains, c’est important les copains, c’est le début de l’amitié. Comme c’était un homme plus âgé que moi – il avait 30 ans de plus que moi -, c’était comme un père pour moi, un guide qui m’a emmené vers les plus belles voies possibles. Il avait aussi son tempérament et, comme moi j’écoutais tout ce qu’il disait, j’ai parfois fait ou dit, à cause de lui, des choses que je n’aurais pas faites ou dites si j’avais été seul. Mais ce fut vraiment un père spirituel pour moi.

 

Il y a cette chanson que vous avez citée tout à l’heure, au texte fort et à la mélodie envoûtante, que j’ai eue dans la tête une bonne partie de ces derniers jours : L’Algérie...

 

L’esclave, vous connaissez  ? Une chanson majeure de mon tour de chant. Mon public adorait quand je la chantais. «  Dans un harem byzantin / Où pour trouver le paradis / Je m’étais déguisé en chien / Une esclave m’a dit  », et là je commence à chanter... Un titre très moderne dans le sens où le mec devient femme au cours de la chanson. C’était très en avance pour l’époque !

 

C’est promis, je vais l’écouter. À propos de L’Algérie justement, j’avais envie de vous demander  : ça avait été quoi la réaction des appelés pour l’Algérie, ces «  milliers de garçons  » qu’on avait embarqués pour une "aventure" dont ils «  ne voulaient pas  » ?

 

Tous les retours ont été positifs, que ce soit de la part des pieds-noirs ou des Algériens - ceux qui ont pu revenir, parce que malheureusement on a laissé beaucoup d’entre eux se faire massacrer, grande faute politique au passage... Ça a été un succès immédiat. Ces gens ont trouvé que cette chanson, c’était pile celle qu’il leur fallait. Cette chanson dure, parce que c’est la blessure de la France !

 

>>> L’Algérie <<<

 

Vous avez raison, blessure qu’on a encore du mal à regarder en face d’ailleurs.

 

Voilà. Alors, j’ai essayé de rendre cette blessure ensoleillée dans ma chanson, mais c’est une blessure terrible.

 

Une des plus belles chansons sur cette guerre, et sur la guerre en général...

 

Je le dis dans la chanson, mais effectivement, «  Avec ou sans fusil  », c’est un beau pays l’Algérie ! Clair et net. Et c’est vrai qu’elle fait partie de ces titres qui ont toujours plu à mon public, comme par exemple Je voudrais tant que tu sois là, et d’autres...

 

J’ai réécouté récemment cette autre chanson, belle mais plombante, là pour le coup on a envie de se pendre après l’avoir écoutée  : Des éclairs et des révolvers. Êtes-vous un pessimiste, Serge Lama ?

 

(Il hésite) Oh, je pense que oui... Je suis né pessimiste. Mais bizarrement, j’étais le pessimiste qui faisait rire les gens. Mais fondamentalement, quand je prends ma plume, je suis pessimiste.

 

>>> Des éclairs et des révolvers <<<

 

Quand vous regardez derrière Serge Lama, vous vous dites quoi ? Comme le gamin des Ballons rouges, «  J’ai fait ce que j’ai voulu  » ?

 

Oh, oui... Je pense que j’ai même fait plus que ce que j’ai voulu. Je pense à Napoléon par exemple ou au Palais des Congrès, que j’ai inauguré. Je n’aurais pas pensé faire des tas de choses que j’ai faites. J’ai fait au-delà ! Au départ, mon seul souhait c’était d’avoir mon nom écrit en lettres rouges sur le fronton de l’Olympia.

 

Pensez-vous en toute honnêteté être considéré aujourd’hui à la hauteur de votre talent et de votre plume ? Ou bien, comme pour Bécaud, faudra-t-il attendre plus tard, qu’on vous redécouvre ?

 

Je ne sais pas... Vous savez, la postérité est une chose extrêmement capricieuse. On ne peut pas savoir ce qui va toucher les gens, ce qui tout à coup va toucher le public... Gilbert Bécaud a beaucoup été brimé par la critique, et la critique peut empêcher beaucoup de choses. C’est vrai qu’il était un compositeur hors pair, un interprète incroyable. On cite volontiers Brel, Brassens, d’autres. Aznavour aussi. Pas Bécaud. Pas moi. On ne parle pas de Bécaud et c’est une erreur, il est un peu l’oublié de la famille des quatre. Parce que pour moi ils étaient quatre donc, Brassens, Brel, Aznavour et Bécaud, et ma génération a été adossée à cette famille des quatre grands. Il faut s’accrocher après, pour passer derrière des mecs comme ça ! C’est pour ça que Sardou et moi, on a du mérite, avec tous ces artistes originaux comme Julien Clerc, comme Cabrel, comme Souchon aussi qui est de ma génération mais qui lui a essayé, avec sa plume, d’avoir véritablement son style à lui, ce que moi je n’ai pas essayé d’avoir. Souchon a cherché à se trouver un style dès le commencement. Ça a donné Allô Maman bobo  : vous ne me voyez pas, moi, écrire Allô Maman bobo ! Si moi j’écris ça, la même chanson, tout pareil, il n’est pas dit du tout que les gens suivent. Je lui dis bravo. En plus, sur scène il est formidable. Moi, mon préféré c’est Cabrel. Mais les deux sont de haute volée, et de haute plume !

 

>>> Je suis malade <<<

 

Moi je pense en tout cas que les jeunes générations seraient bien inspirées de redécouvrir Lama, aussi !

 

Ça peut arriver ! Bon, il y a toujours Je suis malade, qui est une espèce de bête à concours, et qui pour l’instant a une postérité extrêmement forte...

 

Bien sûr... Qu’auriez-vous envie qu’on dise de vous après vous ? «  Il a écrit de belles chansons  » ?

 

Oui. Ça m’irait.

 

Je ne sais pas ce que ça pèse, mais je peux vous le dire en tout cas. Vous avez écrit de belles chansons et vous continuez, c’est ça qui est chouette.

 

Qu’on dise «  il a écrit de belles chansons  », ça me plairait plus que «  c’était un grand interprète  ». Ça je l’ai déjà lu, et quelque part je le sais, en plus. Mais «  il a écrit de belles chansons  », si on me disait ça, je serais très, très content.

 

Pour l’anecdote, il y a quelques années, j’avais pu interviewer Charles Aznavour via son fils, pour quelques questions. Je lui avais aussi demandé ce qu’il aimerait qu’on dise de lui après lui, il m’avait répondu  : «  que j’étais plus un auteur qu’un parolier de chansons  ».

 

Et il l’est, ce qu’il dit ! Je le comprends, parce que lui aussi a souffert terriblement de cette non-reconnaissance. C’était un auteur remarquable, Charles. Il a écrit une vingtaine de chansons qui sont des chefs-d’œuvre, je pense à Comme ils disent, à des chansons d’amour merveilleuses... Elles sont vraiment écrites, l’air de rien, comme ça, mais très fouillées, et il n’écrivait jamais un mot pour ne rien dire. Tout le monde aime Aznavour, mais peu de gens disent qu’il est un grand auteur, alors moi je le dis, c’est un grand auteur !

 

J’ai eu la chance de pouvoir poser il y a peu cette question à Françoise Hardy : est-ce que, parmi vos chansons, il y en a qui sont tellement personnelles que vous imagineriez mal qu’un autre interprète que vous puisse les chanter ?

 

Moi je pense que les chansons sont faites pour être chantées, par nature. Pour moi la réponse est non. Même si une chanson est trop personnelle, si quelqu’un se l’approprie, c’est forcément qu’il va y mettre quelque chose de lui, qu’il va apporter un plus, une différence. Je n’ai pas ce genre de pudeur. Ça me ferait plaisir que quelqu’un reprenne une chanson qui serait très personnelle, ou en tout cas considérée comme telle de ma part.

 

Avez-vous toujours aujourd’hui, autant qu’il y a vingt, quarante ou cinquante ans, le goût d’écrire ?

 

Oui tout à fait. J’écris tous les jours. Tous les jours que Dieu fait, peut-être (rires), j’écris. Déjà, chaque soir, un petit mot d’amour pour mon épouse.

 

C’est chouette ça !

 

Je ne rigole pas ! Je suis avec Luana depuis 22 ans, eh bien elle a 22 ans de petits mots. Vous vous rendez compte un peu ce que ça représente. Tous les soirs, elle a un petit quatrain. Et à côté de ça, j’écris toute la journée, des choses qui me viennent, parce qu’on ne sait jamais... S’il fallait, si quelqu’un me demandait un disque, je sais que je pourrais aller fouiller là-dedans pour trouver des idées. J’ai du matos !

 

LIEN VERS LE SITE : http://parolesdactu.canalblog.com/2024/09/serge-lama-je-p...

25.08.2022

25 Aout 2024:Le Figaro

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Napoléon a 40 ans: le coup impérial de Serge Lama

15.08.2022

15 Aout 2024:BP Arts Media

 

LAMA: D’AVENTURES en AVENTURES; toute une aventure pour Mélissa Cardona

 

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Après avoir signé la comédie musicale Amsterdam, Mélissa Cardona a écrit le théâtre musical Lili St-Cyr, Mélissa Cardona proposera un spectacle musical célébrant la légende vivante de la chanson francophone, Serge Lama. Lama: D’aventures en aventures sera présenté au Centre culturel Desjardins de Joliette à l’été 2025 (pour une série de 12 représentations du 10 juillet au 9 août).

 

Comment est venu le projet Lama: D’aventures en aventures ?

Je ne devais même pas faire ce projet initialement au début. Je travaillais sur un autre projet que les droits d’auteur n’ont pas fonctionné. J’étais déçu comme j’avais déjà écrit le show. Toutefois, les diffuseurs m’ont dit qu’ils garderaient mes dates, et ils m’ont demandé si j’avais autre chose à leur proposer. J’ai suggéré à ma productrice Diane Hébert que ça pourrait être à propos de Serge Lama. « J’aime beaucoup son œuvre, et je pense que je peux faire quelque chose rapidement parce que je le connais bien », ai-je dit. Elle m’a répondu qu’elle pensait savoir qui avait les droits. Je n’y croyais pas vraiment à ce moment. 24 heures plus tard, elle m’annonce qu’on aura un meeting sur Zoom la semaine suivante avec Serge Lama afin de lui vendre le projet. Par la suite, tout a déboulé !

Quand j’ai rencontré Serge Lama, je lui ai proposé deux synopsis. Le premier était relié à sa biographie telle quelle et l’autre était inventée à partir de ses chansons. Je me disais que s’il n’avait pas envie de parler de sa vie relativement complexe, je voulais au moins lui proposer deux pistes pour qu’il en accepte au moins une. Quand on s’est rencontré, il m’a dit ceci : « Je pense qu’on a pas le choix d’aller vers la biographie ». J’étais contente, c’est ce que je voulais. Je l’ai tellement remercié ! Je lui ai dit que c’était entre bonnes mains, qu’on allait travailler de pair et que j’allais vérifier à chaque étape de création pour être sûr qu’il est toujours à l’aise dans ça.

Il a deux biographies qui existent déjà ainsi qu’un livre avec des chansons et des illustrations, un podcast a été fait sur lui, il a un musée à son nom; il en a de belles affaires au nom de Serge Lama. Il m’a dit qu’il n’avait jamais pensé à une comédie musicale. Je pense qu’il y a beaucoup de matière parce que c’est un artiste tellement théâtral dans la façon comment il interprète. C’est ça qui m’a parlé.

Que représente la chanson Je suis malade pour toi ?

Quand j’ai eu des moments de douleur amoureux, cette chanson était comme une espèce de réconfort chaque fois. J’y revenais tout le temps. C’était un hymne qui me faisait vivre mes affaires et ça m’aidait à passer à travers pour ensuite recommencer à mieux aller. C’était comme une espèce de moment cathartique. [..] Je n’en revenais pas que moi, petite fille de Repentigny, j’avais la permission du gars qui a fait Je suis malade pour l’utiliser dans un spectacle qui le raconte. C’est un privilège incroyable ! Je me pince encore tous les jours jusqu’à ce que je l’entende pour vrai et qu’il me dise qu’il aime ça.

Comment une fille de ta génération peut-elle avoir une passion pour un artiste d’une autre génération comme Serge Lama ?

C’est que je suis une fille qui aime les mots, et ce depuis assez tôt dans ma vie. Je suis d’un père colombien et une mère québécoise. La culture chez nous, ce n’était pas francophone québécois du tout, mais plutôt anglophone. J’étais dans des cours (école primaire et début du secondaire) où on nous partageait des chansons en français. Ça me suscitait des émotions qu’aucune chanson en anglais ne pouvait faire naître.

Il y avait vraiment quelque chose dans les mots. C’est là que j’ai compris ma vocation. Depuis le secondaire que j’écris et que j’essaie avec des mots. J’ai été cette étudiante torturée à écrire sous la pluie. Assez vite, les chansons de Jacques Brel (dont la comédie musicale Amsterdam est inspirée) et de Serge Lama sont devenues mes amis. Ces artistes qui ont le verbe sont capables de dire ce que je ressens et ça pouvait être juste en français. Alors, j’ai plongé là-dedans et je les ai tous écoutés.  

Est-ce que tu as l’impression, en quelque sorte, que tu vas faire découvrir Serge Lama à un certain public ?

J’espère. Son nom est connu, mais les gens ne savent pas nécessairement ce qu’il a fait. J’aime faire apprendre aux gens, et le faire sous la lumière d’aujourd’hui. C’est ça la beauté de travailler une matière de quelqu’un qui est vivant, qui est capable de voir avec son œil d’aujourd’hui le chemin parcouru et de jeter un regard nouveau là-dessus.

C’est complètement différent de ce que je vais en faire. J’ai envie d’en faire une œuvre un peu plus impressionniste qu’on reçoit comme un tableau. Je voudrais avoir, parmi les membres de la distribution, des pôles de gens qui peuvent attirer des plus jeunes et des moins jeunes pour répondre à ceux qui aiment Lama, mais aussi attirer des plus jeunes pour leur faire découvrir l’univers musical de Serge Lama.  

Tu vas aller à sa rencontre à l’automne…

On va le rencontrer en septembre dans l’idée de lui lire au complet la pièce. En ce moment, il a le scène-à-scène dans les mains. Il va approuver et il va donner ses notes. Il me reste juste la fin à peaufiner. Une fois que tout le monde sera signé au niveau de la mise en scène et de la distribution, on va révéler la distribution au mois de septembre. [..] On va avoir deux Serge Lama; un premier qui va camper Serge Lama de 25 à 40 ans et l’autre Serge Lama de 40 à 70 ans. Ce qui est chouette, c’est que Serge plus vieux va parler de Serge plus jeune aussi, et le temps ne sera pas nécessairement linéaire. 

Est-ce que c’était plus facile à écrire étant donné que tu n’avais pas besoin d’écrire les chansons, comme dans Lili St-Cyr, en plus du scénario et qu’en plus tu les connaissais comme le fond de ta poche ?

Tellement. Tu as tout compris, c’est absolument ça. C’est pour ça que je peux faire cette création aussi rapidement parce que les chansons existent déjà, que je les connaissais toutes bien et que j’avais déjà un fil conducteur dans ma tête. C’est comme si le travail était entamé depuis que je suis au secondaire parce que ça m’habitait.

Est-ce que tu as eu besoin de discuter avec Serge Lama pour comprendre la signification de certaines chansons ?

Non parce qu’il y a un super livre qu’il a déjà écrit qui s’appelle Serge Lama – Mes plus grandes chansons illustrées par mes peintres préférées. Il y explique comment et pourquoi il a écrit toutes les chansons.

C’est ton livre de recettes au fond …

Oui, c’est ça ! C’est vraiment bien dit. Je le trimbale partout, ainsi que la biographie.​  

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Melissa Cardona

 

15.06.2022

15 juin 2024: JDD

Dans le cadre de la série "L'entretien inattendu" du JDD (version web) Serge Lama était interviewé le 15 Juin 2024, par Erwan Barillot

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