01.03.2009
1er au 3 mars 2000 : Saint Denis à Montréal
Serge Lama poursuit sa tournée au Canada et se produit du 1er au 3 mars 2000 au théâtre Saint Denis à Montréal
Journal La Presse du 2 mars 2000
Un Lama sympathique pour tous les publics
Encore un chanteur pour dames, je me suis-dit, tout en me demandant ce que j'allais faire là. Et pourtant...Serge Lama est sympathique pour tous les publics. Il raconte l'histoire d'un homme cocu (Les P'tites Femmes de Pigalle), ou encore cette triste histoire d'un homme qui s'attache à l'enfant de la femme qu'il aime et qui n'est pas de lui (L’Enfant d'un autre), les problèmes de famille (Le Dimanche en famille) et voilà qu'on se retrouve quelque part.
Lama, c'est l'un des grands de la chanson française qui n'a jamais fait dans la guimauve et qui n'a jamais susurré ses chansons d'amour. Lama, c'est l'intensité des mots, la puissance de la voix et la générosité dans la présence. Hier, à Saint-Denis, il a présenté un spectacle intime qui n'avait rien de banal ni de redondant.
D'abord, trois musiciens qui valent bien certaines grosses formations, et des chansons connues, d'autres moins, qui sont autant de tableaux de différentes étapes de la vie. Les textes de Lama, qui sont de lui, d'Yves Gilbert ou d'Alice Dona, sont intéressants par leur diversité. Mon ami, mon maître, Le Café du lycée ou encore C'est toujours comme ça la première fois sont des tableaux de la jeunesse. Je voudrais que tu sois là, D'aventure en aventure, c'est la solitude, la défaite. La Serveuse, la danseuse, Avec simplicité, c'est l'observation, l'amour retenu.
Il y a de tout pour tout le monde dans les chansons de Lama, même si les femmes écoutent davantage. Il faut bien croire qu'on leur dit rarement ces choses-là, comme dirait Superman
Lama fait le tour du Québec avec ce gentil spectacle qu'il offre aux Québécois avec une belle sincérité. C'est tout de même Lama qui a dit un jour que " la chanson française est maintenant québécoise... et qu'on engage maintenant des interprètes québécois dans les comédies musicales à Paris parce qu'il n'y a pas assez de bons chanteurs en France". Comme je vous disais, Lama ne fait pas dans la guimauve, d'autant plus qu'il a répété ça en France.
Ses musiciens sont exceptionnels, il faut bien le dire. Son accordéoniste, Sergio Tomassi, doit être magicien puisqu'il transforme son instrument en piano ou en harmonica le temps de le dire. Ce Yvan Benoit qui utilise six guitares durant le spectacle est un excellent guitariste et un homme spectaculaire se trouve aux percussions, Nicolas Montazaud.
De quoi ne pas regretter cette entreprise colossale où Lama a chanté récemment avec l'Orchestre Symphonique de Québec. On sait qu'il a également tourné pendant plusieurs années avec la comédie musicale Napoléon. Dans son cas, on comprend un Lama intime sur scène. Hier, il l'a d'ailleurs partagé avec Isabelle Boulay en chantant en duo D'aventure en aventure. Moment émouvant, ovation debout et belle soirée finalement, signé Lama.
Beaunoyer, Jean
Journal Le Devoir du 3 mars 2000
L'effet Lama
Aucun Bordelais, voire aucun chanteur français ne nous fréquente aussi assidûment : ce n'est pas un mal, le plaisir de retrouver Serge Lama étant éminemment renouvelable. À plus forte raison quand il présente un spectacle renouvelé.
Un collègue critique s'était fringué chic : sa chère maman l'accompagnait. Je n'étais pas seul non plus : décidément, on sortait tous en famille. Ma douce aimée, sa sœur, sa nièce et moi, on était presque une tribu, tous ravis de se retrouver au nouveau spectacle de Serge Lama, formidablement bien placés, dans la septième rangée au bord de l'allée de gauche du Saint-Denis 2. Presque à portée de regard vif avec sourcil épais au-dessus. Le contraste était criant : d'ordinaire, nous, les gars et filles de la critique, on va au spectacle avec un bloc-notes pour tout compagnon. Mercredi, on amenait nos proches. D'habitude, on se contrefout de la proximité des sièges : pour une fois, c'était tout un bonheur que d'être si près de la scène et de l'artiste.
C'était l'effet Lama. Comparable à l'effet Aznavour, en moins universel. Il y a des chanteurs comme ceux-là qui ont un don rare : ils rallient les gens, unissent les familles, soudent les couples. Ce sont des chanteurs qu'on va voir et revoir parce qu'on sait qu'on ressortira heureux de la salle. In-va-ria-ble-ment. Sans mériter au genre de chanson pratiqué. De Serge Lama, Avouons-le tout de go, je ne suis pas un inconditionnel. J'ai même un tas de conditions. Ses p'tites femmes de Pigalle, son Napoléon, son Superman, son Tarzan heureux, ses mille et un refrains égrillards, à la radio comme sur disque, je n’ai jamais pu les souffrir. En spectacle, pourtant, elles passent. Comme autant de lettres proverbiales à la poste. Mieux, elles séduisent. Question de manière.
Maîtriser la manière
Serge Lama maîtrise brillamment la manière. Il est remarquablement inspiré de la grande tradition du music-hall français, très fort pour faire le geste qu'il faut au moment idoine, extrêmement habile dans la mise en scène de ses histoires. Et en même temps, c'est sa force, il a le contact simple, tout à fait capable d'autodérision (et ne s'en privant pas), indéniablement chaleureux. Il est content d'être sur scène, le fait sentir sans ambages, et l'auditoire le lui rend bien. Les Amerloques disent 'entertainer', mais c'est plus européen dans l'attitude : il a de l'entraînement, de l'intensité, une dégaine aisée, un p'tit côté beauf, mais aussi de la noblesse dans la façon de s'adresser aux gens.
C'est lui, par exemple, qui remporte la palme de la plus admirable présentation des musiciens et de l'équipe technique. On aimerait travailler pour lui, tellement il a des phrases fines et justes pour décrire ses ouailles. Et il avait d'autant raison de louer ses musiciens qui étaient d'une valeur exceptionnelle. Il faut dire que Lama, pour ce nouveau spectacle, a fait ce que peu de chanteurs traditionnels font : changer radicalement l'instrumentation et, par ricochet, les arrangements. Pour cette tournée québécoise de 23 villes - sa plus longue chez nous -, le chanteur avait en effet troqué la sempiternelle formation piano-orchestre pour un trio dynamique, composé d'un percussionniste à vingt bras (Nicolas Montazaud), un guitariste à mille cordes (Yann Benoist) et un homme-orchestre à l’accordéon-synthé (Sergio Tomassi). Curieusement, l'espace sonore était mieux rempli qu'avant.
De sorte que les chansons, ainsi dépoussiérées, prenaient un sérieux coup de jeune. Plus du tout pompières, les Superman, Femmes, femmes, femmes et consorts sautillaient de légèreté, et bon nombre de titres obscurs du vaste répertoire de Lama profitaient de la nouvelle donne pour sortir de l'ombre : on découvrait la délicate et tendre Toute blanche, on savourait les détails du portrait de société dans Le Dimanche en famille, on s'émouvait à l'évocation de L’Algérie. Et l'on constatait que, par moments, au détour d'un geste saisissant ou d'une rime particulièrement parlante, ce Lama pouvait presque toucher à Jacques Brel.
Le même Lama peut aussi céder à la facilité : la participation d'Isabelle Boulay a certes plu, mais on l’a vue venir de loin. Encore une fois, comme en France et comme l'été dernier aux FrancoFolies (la version que l'on peut entendre sur le récent album live de la chanteuse), Lama et Boulay ont partagé D'aventure en aventure, rééditant le même numéro d'amoureux transis.
Mais ne gâchons pas l'excellente impression d'ensemble. Retenez plutôt qu’au cours de ce spectacle, de vieilles idées reçues concernant Serge Lama ne résistait à l'examen sur place. J'en arrivais même à reconsidérer mon aversion pour Je suis malade, tartine des fins de spectacle de Lama depuis la défaite de Napoléon à Waterloo. Mercredi soir, l'étonnant homme retenait sa grosse voix et rendait le texte en toute fragilité, ne justifiait pas d'aller la machine à chanter qu'en finale, hors micro. L'ovation qui a suivi était bigrement sentie pour une foule de première médiatique montréalaise. Ce ne sera pas plus enthousiaste ce soir et demain au même Saint-Denis, ni à Laval et à Joliette la semaine prochaine. Pour tout dire, j'ai laissé tomber mon bloc-notes et applaudi aussi fort que ma douce aimée, sa sœur, sa nièce, mon collègue et sa maman.
Cormier, Sylvain
09:32 Publié dans 2000, La presse des années 2000 | Lien permanent | Commentaires (0)
28.02.2009
28 Février 2000: RFI
Un Lama au Québec
La tournée d'un trèfle à quatre cœurs
Québec
28/02/2000 -
Et c'est bien de l'amour qui enveloppait la triste et sans âme salle Albert Rousseau à Sainte-Foy, jeudi 24 février dernier. Certes, on était loin du spectacle avec les 55 musiciens de l'Orchestre Symphonique de Québec qu'il avait donné en janvier 97, mais plus proche de l'univers intime de l'artiste. Un petit bout du monde comme une étroite rue d'un quartier populaire où la tristesse rencontre la joie, la colère, les doutes et les regrets. Un microcosme où la poésie vient panser les blessures et donner des ailes aux amoureux. Vingt-six fois, il a chanté des chansons qui sont autant d'histoires parfois drôles, souvent tristes mais toujours mues par l'amour. C'est d'ailleurs le séducteur, l'homme à femmes que le public est venu voir et entendre et "ELLES" n'ont pas été déçues. Serge Lama reste fidèle à sa réputation. Comment résister à un homme qui en chantant "La serveuse" caresse avec une sensualité presque gênante une chaise devenue l'ennemie public n°1 d'une assistance morte de jalousie. Il n'y a que lui pour rendre une femme jalouse d'une chaise.
Ce climat intimiste, ce show presque acoustique s'est révélé être un succès. Ponctuant ses chansons de quelques annotations personnelles, Lama a enchaîné les succès comme "Superman", "Chez moi" ou "Femmes, femmes, femmes". Mais si Serge Lama a fait un show sur le ton de la confidence, il n'était pas question que cela ait un air de "déjà entendu". D'où de nouveaux arrangements tantôt jazzy ("Le dimanche en famille") ou reggae ("Superman", "Toi c'est pas pareil") voire même un peu rock. Ce sont d'ailleurs ces orchestrations qui suscitent le plus de commentaires chez les critiques des grands quotidiens de la capitale québécoise au lendemain de la première. Pour certains, elles dénaturent l'âme des chansons, les dépouillent de leur magie alors que d'autres saluent l'audace de l'artiste de vouloir rafraîchir son répertoire.
L'ambiance n'était peut-être pas aussi enlevée que lors du spectacle symphonique au Capitole mais le but n'était pas le même non plus. L'accent était mis sur l'émotion et elle n'a pas fait défaut une minute et cela en grande partie grâce à trois musiciens multi-instrumentistes qui sont pour beaucoup dans le succès de ce Serge Lama cru an 2000.
La tournée du trèfle à quatre cœurs (Lama et ses trois musiciens) se poursuit partout au Québec.
15:56 Publié dans 2000, La presse des années 2000 | Lien permanent | Commentaires (0)
24.02.2009
24 février 2000 : Le Soleil
Serge Lama se produisait le 24 février 2000 à la Salle Rousseau à Québec
Journal du 22 février 2000
La douce revanche d'un cœur rejeté
Serge Lama adore les femmes ...et les femmes l'adorent
Serge Lama adore les femmes et les femmes adorent Serge Lama. Mais cette passion mutuelle n'a pas toujours été aussi enflammée. Dans son très jeune temps, le chanteur français ne plaisait pas à celles qu'il aimait déjà passionnément. Et cette froide indifférence lui a souvent chaviré le cœur.
Difficile de croire aujourd'hui que cet homme si attirant ait pu avoir de la difficulté à séduire et émouvoir un cœur de femme. Son regard noir est si profond, sa voix si enveloppante. Une demi-heure à ses côtés et vous êtes déjà conquise par sa gentillesse, ses petites attentions, sa sincérité.
Pourtant, le principal intéressé se souvient encore très clairement de ses 20 ans, de cette période de sa vie où les femmes l'ignoraient et le faisaient souffrir. "Elles ne voulaient pas de moi. J'étais très mûr et je crois que ça leur faisait peur. Il y avait une sorte de dualité entre l'adulte que j'étais dès 14 ou 15 ans et mon physique. Ça ne collait pas ", relate-t-il au SOLEIL, lors d'une entrevue dans un resto du Vieux-Québec.
Pour camoufler sa peine, le jeune Serge jouait donc à Cyrano de Bergerac. Il écrivait des poèmes pour le compte de ses amis qui réussissaient, comme le beau Christian, à faire vibrer leur grand amour avec cette plume empruntée. "J'ai même écrit une lettre pour le chum d'une fille dont j'étais amoureux. Ça m'a fait souffrir", confesse-t-il.
Cette impopularité a persisté jusqu'aux alentours de 25 ans. Mais l'artiste a vite pris sa revanche Aujourd'hui, ce sont les femmes qui soupirent à ses pieds, qui rêvent de lui la nuit, qui seraient prêtes à tout pour un baiser.
Ces années de pratique auprès des flammes de ses amis lui ont rendu service, car le poète a ainsi appris à écrire l'amour sous toutes ses facettes. L'amour passion, l'amour éphémère, l'amour au féminin comme au masculin. Mais étonnamment, c'est pour les femmes artistes que le Français préfère écrire. Car il adore se mettre dans leur peau, tenter de ressentir leurs émotions. "J'ai un grand côté féminin".
Isabelle Boulay fait partie de celles qui ont pu bénéficier de ce trait de caractère, puisque Serge Lama lui a écrit une chanson pour son prochain disque. Et une autre surprise attend la jeune Québécoise. "J'en ai composé une autre en pensant à elle. On est rendus amis, maintenant. On se connaît. On a chanté ensemble pendant six mois à l'Olympia, et je veux que ça fonctionne bien pour elle."
Le chanteur se souvient de la toute première fois qu'il a parlé avec Isabelle. Après avoir écouté son disque, il avait accepté de chanter D'aventure en aventure à la télé avec la rousse Gaspésienne. Mais Isabelle était au Québec et lui, à Paris, et ils devaient au moins s'entendre sur la tonalité avant de chanter en duo sur les ondes.
"Alors on s'est appelé et on a chanté la chanson ensemble au téléphone. C'était la première fois qu'on se parlait ! Et après, on a refait la chanson seulement au studio", explique-t-il en riant. Chanter D'aventure en aventure avec Serge Lama au téléphone On peut s'imaginer le trac d'Isabelle avant de recevoir le coup de fil de ce monument de la chanson française.
Le poète n'aurait sûrement pas pris cette chance avec bien des chanteurs de son pays, car il n'apprécie peut-être ce qui se fait en France ces années-ci. S'il vante les qualités d'Isabelle Boulay, de Garou, de Bruno Pelletier ou de Lynda Lemay, il dénigre sans ménagement les jeunes chanteurs français qui tentent actuellement de percer sur le marché.
"Les Québécois savent chanter. Ils chantent bien, avec leur cœur, avec passion. Ce n'est pas pour rien qu'on doit aller chercher des Québécois pour jouer dans des comédies musicales en France. Chez nous, il y a comme un trou de génération. Il n'y a pas beaucoup de jeunes chanteurs qui peuvent impressionner." Ce qui fait dire au Bordelais qu'à l'heure actuelle, c'est le Québec qui produit la vraie chanson française.
Mais Serge Lama contribue à redorer le blason de la France en écrivant de nouvelles chansons, en tentant toujours de se renouveler malgré ses 57 ans. Depuis son arrivée au Québec, le 28 janvier, il a écrit une douzaine de textes prêts à se marier à des notes de musique. Et au terme de l'année, il en aura composé environ 150. Des textes qu'il écrit souvent sur des bouts de papier qui traînent dans ses poches et qu'il essaie ensuite de retravailler.
On ne pourra pas entendre le résultat de ses derniers moments d'inspiration, jeudi, vendredi et samedi, lorsqu'il montera sur la scène de la salle Albert-Rousseau. Mais on aura toutefois la chance de replonger avec lui dans ses souvenirs, dans ses classiques qui donnent toujours autant de frissons et qu'il a toujours autant de plaisir à chanter.
Cette fois-ci, le chanteur ne s'entourera pas d'un orchestre symphonique, comme lors de son dernier passage à Québec. Mais il réalise un rêve qu'il caressait depuis longtemps : celui d'offrir un spectacle acoustique, dans une ambiance intimiste, avec seulement trois musiciens. Un spectacle où la voix et les percussions dameront le pion aux effets de lumières et de sons.
"Je voulais revenir à mes origines et je crois que le public avait aussi besoin de se sentir plus près du chanteur. C'était mon rêve et je le réalise, parce que je passe mon temps à réaliser mes rêves. Et jusqu'à maintenant, tout ce que j'ai vécu est allé au-delà de mes rêves les plus fous."
Mesdames, si vous avez la chance d'obtenir un billet dans les premières rangées, vos rêves les plus fous pourraient aussi se réaliser. Car de son propre aveu, le charmeur a l'habitude de s'accrocher au regard d'une belle inconnue pour mieux connaître ses chansons. Peut-être serez-vous l'heureuse élue de la soirée
Lemieux, Julie
Journal du 25 février 2000
Dans l'univers de Serge Lama
Le temps de quelques chansons, Serge Lama nous a transportés hier à l'autre bout du monde, à l'autre bout de ses pensées, dans son univers bien à lui. Un univers d'amour, de tristesse, de joie, de colère qu'il décrit si bien qu'on a l'impression d'avoir vécu tous ces moments avec lui.
Le poète français ne s'est pas ménagé pour le public qui était venu le voir à la salle Albert-Rousseau. Il a chanté, chanté et chanté encore, en nous faisant voyager aux quatre coins de ses pensées. Vingt-six chansons ayant chacune leur histoire, leur personnalité et leur charme. Vingt-six chansons qui ont fait rire, qui ont ému et qui ont même, parfois, réussi à tirer quelques larmes du public conquis.
Car le chanteur ne fait pas que chanter. Il vit au rythme de ses chansons. Il prend des airs de tristesse menaçants lorsqu'il parle de colère, il se transforme en être déchiré lorsqu'il chante la mort et il entraîne lorsqu'il joue les amoureux.
C'est évidemment ce qu'il sait faire de mieux... Les femmes qui étaient assises aux premières loges ont eu droit pendant tout le spectacle à des regards langoureux, pénétrants, intenses. En interprétant Avec simplicité, il a fixé la même femme jusqu'à la dernière seconde de la chanson, faisant des jalouses dans les pièces plus reculées de la salle. Et en chantant La serveuse, c'est son banc qu'il n'a pas lâché, qu'il a caressé comme le corps d'une femme pendant de longues minutes. De quoi donner des idées aux esprits mal tournés...
Le climat intimiste que voulait recréer l'artiste avec son spectacle acoustique a donc atteint son but. En se présentant sur scène avec seulement trois musiciens, Serge Lama voulait se rapprocher de son public, renouer avec ses fans qui le suivent depuis des années en leur offrant ses succès sans artifices. Après avoir chanté avec un orchestre symphonique, il avait un goût d'intimité. Et il a misé juste, car on a souvent eu l'impression de passer la soirée dans une boîte à chansons.
Il faut dire que le poète a su choisir ses musiciens, a su dénicher des hommes orchestres ayant le précieux don de toujours trouver le ton juste. L'accordéoniste et son instrument aux mille fonctions, le guitariste qui caresse si bien ses six joujoux et le percussionniste qui fait de la magie avec seulement deux mains et dix doigts. Lama leur doit une bonne partie du succès de la formule qu'il a préconisée pour ce spectacle, qui sera présentée à nouveau ce soir et demain.
Mais c'est surtout la voix du chanteur qui chavire, qui bouleverse, qui surprend même à l'occasion. Au moment où on s'y attend le moins, il réussit à étonner en faisant vibrer cette voix de la façon la plus puissante qui soit. Et c'est là qu'on se rend compte que les années ne lui ont pas volé ou abîmé ce don inestimable qui l'a rendu si célèbre.
Le chanteur n'a cependant pas beaucoup parlé avec son public et a préféré laisser parler ses chansons. Avec des airs comme Superman, D'aventure en aventure, Je suis malade, La première fois, Soirée sympathique, Toute blanche, il n'avait d'ailleurs pas besoin d'en rajouter. Ces textes en disent beaucoup plus longtemps sur ses pensées qu'une phrase entre deux chansons.
Lemieux, Julie
09:03 Publié dans 2000, La presse des années 2000 | Lien permanent | Commentaires (0)
16.02.2009
12 et 17 février 2000 – La tribune
13:10 Publié dans 2000, La presse des années 2000 | Lien permanent | Commentaires (0)
07.02.2009
7 Février 2000: Centre National des Arts à Otawa
Spectacle au Centre National des Arts à Ottawa le 7 février 2000
Le Nouvelliste du 3 février 2000
Le Droit du 8 février 2000
Spectacle de Serge Lama au CNA, hier soir
Tarzan est heureux, Ottawa aussi
Ceux qui n'étaient pas là, hier soir à l'Opéra du CNA, ont manqué quelque chose qui se nomme Serge Lama et tout ce que ça implique. Et comme les absents ont toujours tort, l'ami Lama s'est amusé à leur sujet. Mais il s'est aussi entêté, comme un homme de grande classe qu'il est, à offrir à ceux qui s'étaient déplacés, une soirée intimiste chez lui, bien aimé parmi ses succès réconfortants.
Et tout à coup, la voix fut grave, solennelle retenant avant même que le droit et fier Lama pointe le bout du nez sous les projecteurs. Puis, de la pénombre, est sorti le Serge que tous attendaient, tout de noir vêtu et la crinière comme dans les souvenirs, s'avançant en saluant les spectateurs aux premiers rangs, visiblement heureux d'être ici.
Délaissant la formule symphonique qu'il a trimballée avec lui au cours des trois dernières années, Lama s'est présenté, hier, dans son plus simple appareil... ou presque. Une formule légère qu'il promène au Québec dans plus de 20 villes et qu'il s'arrête pour un soir seulement en Ontario.
Accompagné d'un accordéoniste, d'un guitariste et d'un percussionniste, tous trois débordant de talent, Serge Lama pouvait ainsi donner une autre bouffée d'air frais à ses pièces les plus populaires d'entre les plus populaires. Un petit côté intimiste qui rendait toute son ampleur à la voix de l'homme de ces dames.
Coquin à ses heures, l'œil vif, le chanteur bordelais s'est permis quelques digressions qui ont eu le don de le rapprocher encore plus de la foule. Certains enchaînements ont aussi entraîné l'approbation des connaisseurs.
À près de 57 ans, il les fêtera le 11 février, Serge Lama ne s’est pas empêché, encore, de jouer les enjôleurs, en saluant bien bas les demoiselles de l'auditoire, qui ont répondu en grand nombre à l'appel du surhomme.
L'Esclave (mystérieuse), L'Algérie (très belle), mais aussi, bien sûr, Les Glycines, Je te partage, Souvenirs... attention... danger, se sont enchaînées Avec simplicité
Malgré la foule moyenne (la salle était remplie aux trois quarts), les applaudissements se sont faits chaleureux et nourris du début à la fin. Lorsque Lama y mettait un peu plus du sien qu'à l'habitude, ça redoublait.
On connaît très bien son sens du spectacle. Hier soir, il l'avait aiguisé bien à point. Jamais trop ringard, toujours sympathique, le chanteur à la chevelure sombre a mis la foule dans la petite poche de son veston noir. Tarzan est heureux, le public l'a été tout autant hier soir... Et tant pis pour les absents !
Côté, Christian
04:20 Publié dans 2000, La presse des années 2000 | Lien permanent | Commentaires (0)
03.02.2009
3 février 2000 : Le Quotidien
Concert à l’auditorium Dufour à Saguenay (Québec) le 2 février 2000.
Spectacle à l'auditorium Dufour
Serge Lama magnifique dans sa sobriété
Le spectacle de Serge Lama, c'est celui d'un très grand artiste. Pendant plus de deux heures, avec la force tranquille de celui qui sait où il va, il a intégré une relation à la fois douce et forte avec le public, en proposant un vrai tour de chant comme il ne s'en fait (presque) plus. Tous ceux qui se sont rendus à l'auditorium Dufour hier soir (salle comble) ou à d'Alma mardi, ont eu la conscience d'assister à un spectacle exceptionnel.
Le programme structuré comme une narration, sur le thème de l'autobiographie cette fois, comprend des chansons qui racontent chacune une histoire différente. Une histoire dans les mots, dans les gestes, dans les arrangements et la voix. Serge Lama a une voix puissante, il sait s'en servir, mais il n'en abuse pas. D'ailleurs c'est la principale qualité de ce spectacle : la mesure. S'il est passé par des périodes plus démesurées, justement, avec Napoléon et les grands concerts symphoniques, Serge Lama est revenu à l'essentiel : c'est plus difficile, certes, parce qu'il est plus en évidence, mais il peut aujourd'hui se fier à son expérience, à son talent, à son charme, il n'a pas besoin d'une mise en scène à grand déploiement.
Les musiciens
Mais il sait s'entourer, de trois musiciens en l'occurrence, qu'il présente d'ailleurs à l'intérieur même d'une chanson. Trois musiciens qui savent tout faire, même occuper l'espace sonore autant qu'un gros orchestre quand il le faut. Ils savent surtout jouer des guitares, des percussions, des accordéons de façon originale et efficace pour appuyer chaque étape de chaque chanson.
Serge Lama, quant à lui, est magnifique dans sa sobriété : une main levée, trois doigts pointés, une paupière baissée, un sourire, en disent plus long que de grands gestes frénétiques. Il peut être sérieux ("Je voudrais tant que tu sois là"), sévère ("Putain de rivière"), nostalgique ("Là-bas"), triste ("L'absence est venue"), ou même étrange.
Mais il sait aussi être très drôle quand la chanson le suggère, "Superman" ou "Tarzan est heureux", par exemple, jouer de petites scènes, chanter la pomme aux spectatrices. Après trois chansons, il compose le contact en lançant "Bonjour Chicoutimi!". Il évoque cette légende selon laquelle il y aurait ici sept femmes pour un homme : le gag est usé, ce n'est d'ailleurs plus vrai depuis longtemps, mais on rit avec lui quand même.
Il parle beaucoup d'amour, mais d'une façon originale, variée, intelligente. Il parle aussi de la guerre, de la mort, de la famille. Les chansons qui se succèdent font découvrir de nouvelles idées, de nouvelles avenues que l'on parcourt de plus en plus volontiers avec Serge Lama à mesure que le spectacle avance.
Le public chante volontiers les passages qu'il lui confie et la complicité se fait de plus en plus intense. Et la finale est digne du crescendo qui a précédé. Serge Lama en rappel, chante "Femme, femme, femme" puis "Je suis malade", que tout le monde attendait. Son interprétation, retenue, lumineuse, permet de redécouvrir les paroles, il est émouvant, bouleversant : on croit que c'est fini, cela a également fonctionné d'une fin superbe.
Mais les gens applaudissent encore, alors Serge Lama revient une autre fois, et, tenant son micro à la main, il se promène partout dans la salle en chantant "Ma vie simple et tranquille", une chanson qui explique, en quelque sorte, pourquoi il doit repartir. Et tout le monde voudrait partir avec lui...
Peltier, Denise
09:13 Publié dans 2000, La presse des années 2000 | Lien permanent | Commentaires (0)
01.02.2009
Février 2000:Accordéon
08:30 Publié dans 2000, La presse des années 2000 | Lien permanent | Commentaires (0)
29.01.2009
29 Janvier 2000: Le Nouvelliste de Trois- Rivières
03:20 Publié dans 2000, La presse des années 2000 | Lien permanent | Commentaires (0)
03.01.2009
3 au 24 Janvier 2000: Les restos du coeur
Cette année là Serge Lama est parti en tournée avec les enfoirés.
Diffusion à la télévision le 26 Février 2000
Il interprétait entre autre avec Marc Lavoine et J.J. Goldman la chanson d'Alain Barrière ," elle était si jolie".
05:45 Publié dans 2000, Serge Lama à la télévision | Lien permanent | Commentaires (0)