10.03.2013
10 Mars 2015: Bretagne actuelle
Interview de Serge Lama
Serge lama : « Le Vatican est une entreprise comme une autre »
Pour son jubilé de carrière, Serge Lama a réuni l’intégral de ses chansons dans un volume de 700 pages. Parfois croquantes et rieuses, tantôt poignantes et sérieuses, elles y sont toutes. Les mots semblent une véritable terre de mission pour leur auteur et, « même si la chanson n’est que de l’art mineur », nous dit-il, « je peux vous affirmer qu’elle vous use le cœur ». Serge Lama, rencontre exclusive avec un homme de paroles.
Jérôme Enez-Vriad : Vous dites à propos de certaines chansons « qu’elles vous sont tombées dessus ». Comment se construit un texte dans la tête de Serge Lama ?
Serge Lama : Ce sont des fulgurances nourries d’un ensemble de phrases qui tout à coup m’apostrophent. Après un premier jet déjà très abouti, je reprends le texte quelques semaines ou plusieurs années après. Je ne m’impose aucune limite de temps. L’impératif du « dos au mur » avant une entrée en studio oblige parfois la réécriture ou l’écriture d’un texte en urgence, mais c’est une autre dynamique et tout peut aller très vite, d’un bon, d’un trait, comme si l’on me poussait à le faire de l’extérieur.
Croyez-vous en l’inspiration ?
SL : Je crois au travail avant tout, même si je considère parfois que certains textes me sont « donnés ».
« Certains textes me sont donnés », que je rapproche d’une autre phrase du livre : « Je n’ai d’idéalisme que pour ce qui me dépasse, appelons-ça Dieu. » Ces derniers temps, beaucoup de choses « explosives » se font au nom de Dieu …
SL : Dieu est dangereux quand on s’en sert mal. Je suis chrétien mais de moins en moins catholique. Le Vatican est une entreprise comme une autre qui, du temps de l’Inquisition, gérait les affaire de Dieu de la même façon que ceux qui aujourd’hui gèrent celles d’Allah. Dans tous les cas de figures, la guerre au nom de Dieu est inacceptable.
Claude Nougaro écrivait tous les jours, Charles Aznavour attache beaucoup d’importance à cette régularité, et vous ?
SL Nougaro et Aznavour, auxquels il faut ajouter Brassens qui était un véritable paysan de la chanson. Cela dit, oui, la régularité génère une dynamique d’inspiration et de résultat. C’est exactement la même chose que l’astreinte quotidienne du danseur à sa barre. Les auteurs doivent plier leur plume à leur dévotion et à leur ordre. Les gens qui ne travaillent pas n’arrivent à rien. Jamais.
Ecrivez-vous sur la musique ou, à l’inverse, les compositeurs travaillent-ils sur vos paroles ?
SL : Certains m’apportent des musiques sur lesquelles je travaille, c’est le cas avec Alice Donna ; d’autres ont besoin d’un texte ou d’un début de texte pour composer, je pense à Yves Gilbert. Il existe néanmoins une différence entre le parolier qui écrit sur une musique existante, et l’auteur sur le texte duquel on greffera la musique ensuite ; car écrire sans la musique prête à des élans plus littéraires qui imposent ensuite de reprendre l’ensemble pour le simplifier et le délimiter différemment.
Vous avez toujours soutenu qu’une chanson « commence à A et termine à Z ». Pour autant, de grands textes ne respectent pas cette règle…
SL : L’image de la chanson qui commence à A et termine à Z, est une phrase de mon ami Charles Aznavour, il faut rendre à César ce qui lui appartient. Vous savez, une chanson est bonne à partir du moment où elle touche les gens. Les miennes suivent effectivement un schéma classique proche du réalisme, avec un début et une fin, mais il n’existe pas de loi absolue.
J’ai cherché si vous aviez écrit sur la Bretagne, sans rien trouver…
SL : Ah, la Bretagne ! Pays de peintres davantage que de chansonniers. Je connais surtout le Morbihan du côté de Quiberon, un peu de soleil suffit à accentuer le moindre relief, c’est magnifique. J’ai toujours comparé la Corse à une Bretagne en couleurs, ce qui ne veut pas dire l’inverse, que la Bretagne serait une Corse en noir & blanc, mais la Bretagne a tout l’arc-en-ciel dans ses nuances de gris, y compris le caractère de ses habitants. (Sourire)
Vous êtes un homme d’opinions mais y faites peu référence dans votre travail…
SL : Il y en moyenne une chanson engagée par disque mais elles ne sont pas frontales. C’est le cas avec Des éclairs et des révolvers, ou dans Au Chili comme à Prague. Je fais toujours le choix de ne jamais prendre partie, j’expose simplement des faits, même si, au fil des sujets traités et de l’angle choisi, on peut se faire une idée de mes convictions et obédiences.
« Sans la musique, l’histoire n’est pas très gaie », écrivez-vous. On a malgré tout le sentiment que Serge Lama est un homme qui sait rire et s’amuser. Je pense, entre autre, à la chanson Le gibier manque et les femmes sont rares…
SL : (Rire) Mes chansons « à boire » sont parfois construites sur des refrains pas vraiment distingués, je vous l’accorde, elles évoquent cependant toujours un drame. Les petites femmes de Pigalle, par exemple, raconte l’histoire d’un pauvre type fait cocu par son épouse ! Femmes, femmes, femmes, évoque deux amis en peine d’amour, réduits à courir la gueuse. Elles ont été prises à contre-pied par les compositeurs, ils en ont fait des morceaux burlesques, mais ce sont essentiellement des critiques sociales où la gaudriole est un antidote au désespoir.
Vous êtes aujourd’hui l’un des rares à citez Georges Steiner [spécialiste de la théorie du langage]. Que pensez-vous de l’appauvrissement du langage au bénéfice de l’image ?
SL : Les générations vieillissantes ont souvent la nostalgie de la précédente. Talleyrand disait : Qui n’a pas connu le XVIIIème n’aura pas connu le bonheur de vivre. Paul Valery aussi est mort triste du monde qui l’entourait. Le XXème siècle a remplacé Dieu par la science, et le XXIème s’engage dans le processus inverse. L’appauvrissement du langage me rend triste sur la forme : la beauté de la langue, et pessimiste sur le fond, car ne plus avoir « les mots pour le dire », c’est laisser la place aux idoles et au pré-pensé. L’actualité en témoigne. Hélas !
Votre livre est né par défaut d’une autobiographie dont vous ne souhaitiez pas. Y en aura-t-il malgré tout une un jour ?
SL : Si Dieu me prête vie, oui. Au moins pour remercier la maison Flammarion du blanc seing qu’elle m’a accordé autour de cet intégral. Il me faut en revanche trouver une idée novatrice, quelque chose de moins traditionnel, à ma façon, qui me convient et me ressemble.
En 1976, Shirley MacLaine reprend La chanteuse à vingt ans. Pour la remercier, vous lui faites livrer mille roses. A qui aimeriez vous les offrir aujourd’hui ?
SL : A ma femme.
Si vous aviez le dernier mot, Serge Lama.
SL : Il ne tient qu’à chacun de nous que les belles choses durent encore longtemps.
Propos recueillis par Jérôme Enez-Vriad – Mars 2015
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15:35 Publié dans 2015, La presse des années 2010 | Lien permanent | Commentaires (0)
10 Mars 2015: Concerts reportés
Attention les concerts de Nantes et Villeparisis sont reportés respectivement aux 14 et 16 Avril 2015
REPORT DES DATES DE NANTES ET VILLEPARISIS
Victime d’une laryngite violente, j’ai chanté dans un état déjà catastrophique il y a trois jours, mais là je me vois contraint de reporter les dates de Nantes et Villeparisis car je ne tiens plus en équilibre et cela serait trop de responsabilités vis à vis de tout le monde et surtout vis à vis du public de Nantes qui m’a toujours été fidèle et auquel je serai fidèle à mon tour dès mon rétablissement, ainsi qu’à celui de Villeparisis dont je vais un peu retarder la date.
Merci de votre compréhension, vous me connaissez, ce n’est pas mon style mais à l’impossible nul n’est tenu.
Pardonnez-moi et pardon surtout à ceux qui se sont déplacés de loin, ils auront une chanson supplémentaire la prochaine fois.
Serge Lama
15:30 Publié dans 2015, SMS- Mots de Serge | Lien permanent | Commentaires (0)
10 Mars 2015: C'est au programme
15:25 Publié dans 2015, Serge Lama à la télévision | Lien permanent | Commentaires (0)
07.03.2013
7 Mars 2015: La Dépèche
Publié avant le concert donné à Agen le 7 Mars 2015
Serge Lama en 15 chansons
Depuis «Les Ballons rouges» jusqu'à «Napoléon», la voix et les chansons de Serge Lama trottent dans toutes les têtes. Retour en 15 refrains sur une carrière exceptionnelle.
«C'était au temps d'avant» raconte un fan de la première heure. «Au temps du service militaire…» Forcément l'interlocuteur fronce les sourcils pour montrer son incompréhension. «À l'époque, nous descendions les boulevards de Limoges pour rejoindre la gare et pour tuer le temps nous avions inventé un jeu: chanter le plus de chansons possible de chanteurs qui avaient un sens pour nous.» Dans la liste, Brel, Brassens, Barbara, Ferré, Ferrat. «Pas Cabrel, pas encore, «Petite Marie» n'avait pas vu le jour.»
Et Serge Lama. Il est loin le temps des marches de nuit, des parcours du combattant, des séances de tir au fusil. «J'ai tout oublié de ces moments-là». Mais par contre, il connaît, encore, son Serge Lama sur le bout des doigts. «Je serai samedi au Centre de congrès, je ne l'ai pas vu souvent sur scène. La dernière fois c'était à Villeneuve-sur-Lot pour une foire-exposition en centre-ville…»
«Pas un classement»
Il ne sera pas seul samedi 7 mars sur la scène du Centre des congrès. Le spectacle affiche complet. Et avant de mettre fin à la conversation, il reprend son petit jeu d'avant… «Des chansons de Serga Lama ?». 15 chansons pour attendre samedi et «pour faire revenir les souvenirs enfouis, les émotions passées.» Et il précise, «ce n'est pas un classement, c'est une liste de textes et de musique qui me parlent. Aux autres fans aussi, je pense.» «Chez moi» ; «L'Algérie» ; «L'esclave» ; «A 15 ans» ; Je suis malade» ; «Superman» ; «Mon ami, mon maître» ; «Je t'aime à la folie» ; «Au Chili comme à Prague» ; «D'aventure en aventure» ; «L'enfant d'un autre» ; «Le 15 juillet à 15 heures» ; «Souvenir, attention, danger» ; «Star» ; «Une île».
22:42 Publié dans 2015, La presse des années 2010 | Lien permanent | Commentaires (0)
01.03.2013
1 Mars 2015: Réaction de Serge
Réaction de Serge Lama suite à la polémique suscitée par la dernière chanson des enfoirés signée JJ Goldman
A propos de Jean-Jacques Goldman
Je voudrais essayer de ne pas me laisser emporter par une plume aisément pamphlétaire. Non, simplement parler du bon homme Goldman, de l’honnête homme, au sens du 18ème siècle. Je le connais peu, je ne peux donc pas me prévaloir d'être ni son ami, pas même son copain. Simplement, j'ai participé à un certain nombre de Restos du coeur, j'ai observé un homme exemplaire tant dans son comportement que dans la qualité humaine qu'il mettait à guider n'importe lequel d'entre nous, star ou débutant, sur le bon chemin, dans tel ou tel numéro. Il s’adresse à vous toujours avec une délicatesse, une politesse extrême, en tenant compte des susceptibilités de chacun dont son regard omniprésent a pris la mesure. Tous les grands jouent souvent aux petits chefs, lui, jamais. Il est responsable ; son humilité, alliée sans doute à une certaine timidité, n’est pas feinte et pourtant je vous assure que quand on y regarde de plus près, on ressent que ça bout parfois à l'intérieur.
Un panel de français l'a nommé depuis deux ans homme de l'année, ça prouve que le peuple, qu'il ne faut pas confondre avec la foule, a du bon sens et de la reconnaissance.
Jean-Jacques, depuis les années quatre-vingt, offre sa plume aux plus démunis, aux oubliés de la société, à ceux qui marchent seuls, aux petites vieilles qui jettent des miettes sur leur balcon pour nourrir les pigeons, puis se noient dans leur télévision. Il a depuis longtemps choisi son camp, quitte à sacrifier une écriture qu'il aurait pu hisser vers un ton plus littéraire, je sens qu’il en avait les capacités. Il a écrit pour être compris par ceux à qui il s'adresse. C'est un noble sacrifice car Jean-Jacques a de la fierté et peut-être même de l’orgueil.
Il y a de la rigueur du saint chez Jean-Jacques par les choix drastiques qu’il a fait dans sa vie. Une discipline qu’il s’applique à lui-même tous les jours. Sa vigilance n’est jamais prise en défaut et le peu qu'il se hasarde à dire, il le pense sans détour.
Quand Brassens, interprété par Maxime Le Forestier, proclame qu’il veut « mourir pour des idées mais de mort lente », Goldman se fâche tout rouge à la télévision et dit tout haut qu'il y a des idées dont il pense qu’elles méritent qu'on meure pour elles. Et pourtant Dieu sait que ces deux-là (j’ai bien connu Brassens) auraient été vraiment faits pour s'entendre. Georges était un véritable anarchiste, Jean-Jacques peut-être plus un révolutionnaire, mais leur premier soin, à l'un comme à l'autre, est de se borner à ne pas trop emmerder ses voisins et chacun à sa manière, d’écrire une « chanson pour l’Auvergnat ». Pour ma part, je pense qu’il est aussi nécessaire de vivre pour des idées.
Voilà, Jean-Jacques est pour nous la goutte d'eau de l'espoir. Oh ! Elle est ténue, mais dans ces moments difficiles que nos sociétés traversent, on l'accueille avec joie et bienveillance.
Hommes de gauche, et même d’extrême gauche, comment avez-vous eu le culot de taxer de réactionnaire un homme de cet acabit ; un homme dont on est fier quand il vous serre la main ou vous fait avec pudeur un petit compliment.
Les Restos du coeur est la dernière grande émission populaire qui peut s’apparenter à ce que furent les Carpentier dans les années soixante, soixante-dix. Beaucoup de rythme, beaucoup de joie, beaucoup d’émotion, en bref, de la variété.
Si Jean-Jacques quittait les Restos, rien ne serait plus pareil.
Pour dire un mot sur la chanson de cette année : la jeunesse se bat tous les jours dans des combats difficiles, chômage etc. et dans beaucoup de cas la vieillesse tente de l’aider, bien qu’une grande partie de cette dernière survive avec des retraites misérables, je le constate un peu partout dans la France que je traverse.
Ce qui est certain, c’est que la situation en elle-même n’est pas simple. Il faut unir les anciens et les modernes, dans un combat unitaire, et pour les mêmes valeurs. La liberté, la volonté de l’espoir et un rien d’utopie.
Jean-Jacques c’est le rameau de la paix et de l'espoir, qu'il tend, aussi mince soit-il.
Traiter Jean-Jacques de réactionnaire et de la part de son propre camp, s'il en a un, est une honte.
Quelle pitié ! Quel désespoir ! Quelle insulte pour les français qui l'ont choisi !
Et pardonnez-moi, pauvre France !
Serge Lama
15:20 Publié dans 2015, SMS- Mots de Serge | Lien permanent | Commentaires (0)
28.02.2013
28 Février 2015: Concert à Caluire
15:15 Publié dans 2015, Serge Lama en concert | Lien permanent | Commentaires (0)
27.02.2013
27 Février 2015: La montagne
07:59 Publié dans 2015, Serge Lama en concert | Lien permanent | Commentaires (0)
26.02.2013
26 Février 2015: Le matin
Interview parue dans "Le matin" avant le passage de Serge Lama sur une scène de Genève le 20 Mars prochain
15:10 Publié dans 2015, La presse des années 2010 | Lien permanent | Commentaires (0)
24.02.2013
24 Février 2015:JT 13h Vincent Niclo
20:53 Publié dans 2015, Serge Lama auteur | Lien permanent | Commentaires (0)
21.02.2013
21 Février 2015: La nouvelle république
Serge Lama était en concert le 19 Février sur la scène de la Hune
à Saint Benoit
Le " Napoléon de la chanson " fait La Hune
Serge Lama a fait chavirer le public poitevin, jeudi soir, dans une salle de La Hune pleine à craquer. - dr
Dans le cadre de la reprise de sa tournée « 50 ans d'encre et de projecteurs », Serge Lama, qui a fêté il y a quelques jours ses 72 ans, a posé sa voix et son rire énorme, jeudi soir, à la Hune. Un concert à guichets fermés. L'auteur-interprète indémodable dont les refrains sont sur toutes les lèvres a revisité son répertoire mixant anciennes mélodies empreintes de nostalgie (« Je suis malade », « D'aventure en aventure », « L'Enfant d'un autre », « Les Ballons rouges », « Mon ami, mon maître ») et chansons à boire (« Les P'tites Femmes de Pigalle », « Femme, femme, femme ») ainsi que quelques inédits de son dernier opus « La Balade du poète ». Sur scène, entouré de huit musiciens, gouailleur ou fragile, c'est toujours la même prestance, la même voix profonde et limpide – l'une des plus belles de la chanson française – qui suscite l'émotion.
" Cracheur de mots "
Pour terminer en apothéose cette tournée anniversaire qui prendra fin à la mi-avril, Serge Lama, « le cracheur de mots », sera à nouveau sur la scène de l'Olympia, à Paris, du 26 au 29 mars. Chapeau bas, Monsieur Lama.
Cor. Daniel Brun
15:00 Publié dans 2015, La presse des années 2010, Serge Lama en concert | Lien permanent | Commentaires (0)