16.03.2009
16 Mars 2009: La république du Centre Ouest
Article rédigé après le concert donné à Bocapôle à Bressuire le 14 mars 2009
"Ce n'est pas une honte d'avoir soixante-cinq ans !"
Vendredi soir, Bocapôle accueillait un Serge Lama en grande forme. Un récital intimiste pour savourer le succès autant que ses nouvelles chansons.
Comme sur un petit nuage. Un public combiné, après près de deux heures partagées avec Serge Lama. Il faut dire que ce nouveau spectacle est de nature à satisfaire les fidèles. A la fois un récital intimiste et un spectacle lumineux, où Serge Lama s'amuse en revisitant ses propres succès. Dans la lumière (somptueuse) des projecteurs, le voici benêt devant la porte de « La salle de bains », puis habité d'une rage démesurée pour « Les glycines ».
Sans micro pour finir le récital
Et puis, il y a aussi les chansons du nouvel album. Un disque à la tonalité un peu sombre. Cet artiste, qui a été placé au cœur de son œuvre, y a même le doute en osant chanter. « J'arrive à l'heure où même l'amour est fatigant, le cœur y est encore, le corps est beaucoup moins fringant... » Mais on peut secouer le cocotier, Serge Lama nous réserve encore bien des surprises. « Je suis, je crois, encore assez vert et ce spectacle peut en attester ! Mais, sous prétexte que j'ai l'âge que j'ai, je ne veux pas faire du jeunisme. Je m'adresse à des gens qui peuvent comprendre, entre 50 et pas d'âge, et c'est vrai qu'il y a des chansons qui leur sont dédiées. Mais ça plaît aux jeunes aussi, car ils aiment des chansons crues, qui disent la vérité. Tout comme les chansons de Barbara, souvent terriblement noires, ont pu plaire à un public jeune. »
« Il faut essayer d'être jeune dans son âge, en respectant son âge. Ce n'est pas une honte d'avoir soixante-cinq ans ! » Ce temps qui passe, Serge Lama l’assume transformé, dans ses textes. Faut-il rappeler qu'il est l'auteur de toutes ses chansons ? « Depuis une petite dizaine d'année, ça commence à se résorber, ce problème. Mais longtemps, on a surtout connu le chanteur, parlé du chanteur, et on ne faisait pas attention au fait que, depuis le début, j'écrivais mes chansons. Peut-être que le chanteur avait tout pris, tout occulté... Et puis longtemps, les gens ont pensé que c'était Alice Dona qui écrivait mes chansons, alors qu'en réalité elle ne faisait que mes musiques... Par exemple, beaucoup pensent que " Je suis malade ", c'est elle, alors que c'est moi qui ai écrit le texte. » Et c'est par cette chanson qu'il a terminé son spectacle. Sans micro. Fidèle à cette habitude, lui permettant de montrer qu'il a toujours assez de coffre pour se faire entendre d'un millier de spectateurs à Bocapôle !
Eric Berbudeau
15:26 Publié dans 2009, La presse des années 2000 | Lien permanent | Commentaires (0)
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