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23.05.2009

23 Mai 2005:Le bien public

Salle de l’Agora à Genlis le 20 mai 2005

 

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Serge Lama: « Rendez-vous chambre 618 »

 

Vendredi soir, la salle de l'Agora affichait complet pour la venue de Serge Lama. Retour sur un concert riche en émotions.

Vendredi soir à l'Agora, ce sont 800 personnes qui ont attendu sagement assises l'heure fatidique de 20 h 41, moment précis où le rideau s'est levé sur un accordéoniste talentueux qui a égrené une jolie mélodie, agrémentée par la voix de Serge Lama, encore en coulisses.

Alors, quand l'homme est apparu, une salve d'applaudissement l'a accueilli. Costume sombre avec une veste à un seul bouton et col relevé, Serge Lama s'est avancé sous la lueur des projecteurs, afin de commencer son récital, juste après qu'une petite fille portée par son papa, lui eut offert un joli ballon rouge. Serge Lama n’a pas changé. Son public, dont la moyenne d'âge frise la soixantaine, mais qui n'a pas pris une ride non plus, s'est régalé deux heures durant des chansons interprétées par l'artiste, toujours faiblement éclairé par un seul spot à la fois, presque discret.

Serge Lama a déambulé sur scène, s'asseyant parfois sur un banc de piano ou un siège de bar, de temps en temps dos au public, comme pour mieux s'imbiber des paroles déclamées. Voiture pour Serge Lama, « une chanson, ce sont quelques notes amoureuses de quelques mots ».

Et puis soudain, le chanteur se reconnaît dans la salle Dalida, Barbara ou Alice Dona, sûrement de vieux complices d'une époque révolue, dont Serge Lama a envoyé toute la nostalgie, et le communique à son public. Les paroles sonnent puissamment à travers une voix forte et chaude, « sucrée comme un bonbon », avec les jardins ouvriers ou les illusions qui produisent c.

Juliette, Françoise et Simone présentent le temps d'une chanson, après un voyage en Algérie, en passant par un harem byzantin et son chien déguisé. Lui qui a commencé sa carrière en 1964 où on lui demanda d'assurer trois quarts d'heure de spectacle alors qu'il ne savait que trois chansons, dure toujours, devant des salles conquises dont il se fait le complice.

Et son entracte à lui, dans son 'petit rond', il le passe avec son public, n'hésitant pas à égratigner au passage le prince Charles et Camilla. Mais qu'on se rassure, l'homme « n'est pas malade », il va bien même, tout au plus peut-on sentir une légère pointe de solitude et de mélancolie émerger du personnage, qui n'hésite pas à indiquer à qui veut l'entendre qu'il loge ce soir à la chambre 618 dans un grand hôtel dijonnais, et qu'il se sentira bien seul après son spectacle.

Entre les esquimaux et les mots exquis, toujours des phrasés qui sonnent sans trébucher, entre les froufrous de fanfreluches et des succès qui ne se démentent pas, Serge Lama adore son public. Et celui-ci le lui a bien rendu vendredi soir dans une salle chauffée à blanc où la température frisait les 30°.

 

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