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13.03.2009

13 Mars 2004:Sud Ouest

Le chanteur entame une tournée marathon des petites salles de province. Aujourd'hui samedi 13 Mars  , il fait le plein à Fouras, avant Saint-Georges-de-Didonne en mai prochain

 

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Serge Lama en toute intimité

 

On connaît le Lama chanteur ; qui connaissait le Lama auteur ? Il existe pourtant. Il a toujours existé, depuis les débuts. Depuis ce jour de 1964 où Serge Chauvier (pour l'état-civil), fils d'un baryton de l'opéra de Bordeaux, pousse les portes du cabaret de l'Écluse. Qui se soucie, alors qu'il chante avec autant d'exubérance que d'ironie - voire même de provocation - « Je suis cocu, mais content ! », que l'homme qui repousse ses limites à chaque interprétation écrite tous les textes de ses chansons ?

Un passage par la comédie l'a assagi, lui permettant de moduler ses éclats, de laisser filtrer l'émotion derrière les mots, de révéler l'intimité d'un auteur jusqu'ici masqué par sa voix. Serge Lama entame aujourd'hui une tournée des petites salles de France. Une manière de saluer son public après plus de quarante ans de carrière.

« La tournée s'appelle "Accordéonissi-mots". Elle aurait tout aussi bien pu s'appeler "Merci". » Le chanteur populaire n'a plus rien à prouver. Il éprouve aujourd'hui le besoin de passer à autre chose. « Nous faisons la tournée à deux, un accordéon et moi. Cela me donne l'occasion de faire comme lors de mes débuts. Une petite structure me permet d'aller dans de petites salles, d'aller au-devant du public, au lieu de le forcer à se déplacer dans une grande ville. Maxime Le Forestier l'a fait avec sa tournée Brassens. Cela a très bien marché. »

Scènes à la chaîne. L'homme entame une tournée marathon, fort déjà « d'une vingtaine de dates dans les pattes. C'est épuisant. Je n'ai pas fait ce métier pour faire des disques, mais pour chanter. Je veux le faire tant que j'en ai la force physique. »

Périgourdin par ses racines, Bordelais par naissance, « presque par hasard », Parisien par la vie et par le cœur, Serge Lama sillonne la France à raison de trois, quatre, parfois cinq dates par semaine. Le plaisir rencontré est celui des petites salles, d'une rencontre intime avec le public. Plus fort que le Zénith ? « Cela n'a rien de comparable, sourit-il. De la même façon que l'on dit qu'il n'y a pas un soir comparable à l'autre. On peut créer de beaux moments d'intimité dans une salle comme le Zénith avec des jeux de lumière. Dans une toute petite salle, ou dans une salle de 1 000 personnes, tout simplement, on ne chante pas de la même manière. »

Il y a toujours cette voix, cette tessiture particulière dont il sait jouer à merveille, cette fougue, cette gouaille naturelle qu'il sait moduler pour emporter le public. Il en fait aujourd'hui un usage plus modéré, dépouillant le style, se détachant du superflu pour ne garder que l'essentiel. « Durant des années, le chanteur que j'étais n'a pas respecté l'auteur. Jouer la comédie m'a appris à respecter ces textes, à rééquilibrer les choses. Certaines chansons ne seront pas diffusées dans de grands éclats de voix. »

Un nouveau spectacle ? (sourire) « Finalement, c'est presque le spectacle du Zénith, tout en étant l'extrême contraire. Les gens écoutent les chansons qu'ils aiment, qui représentent une partie de leur histoire. Au bout de quarante ans, vous faites partie de leur vie. Il y aura donc des anciennes chansons, de grands classiques connus, d'autres moins que j'aime beaucoup, quelques nouvelles. Il faut savoir doser. »

Philippe Belhache

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