Hier soir, Serge Lama s’est réinventé, tout en convoquant ses souvenirs et les nôtres aussi…
C’est d’abord une entrée un peu déboussolante que l’artiste a réservée à son public, hier soir, au théâtre de Champagne.Son nouveau titre « Je débute » a ouvert le bal mais sans lui. Serge Lama n’est apparu qu’à la fin du clip projeté sur la scène. Comme un message.
Dans cette tournée, Serge Lama casse les codes. Nouveaux morceaux aux mélodies actuelles composées par Calogero, Christophe Maé ou Julien Clerc et, pour la première fois, deux chanteurs l’accompagnent pour les chœurs. Nouveaux débuts pour cet artiste qui assure qu’à chaque fois, « c’est la première fois et j’ai peur ».
« Ce temps-là où les chanteurs avaient de la voix »
Déboussolant, pas pour le public troyen qui suit. Des bravos et un tonnerre d’applaudissements saluent le chanteur. De « Je débute » à « Souvenirs », l’artiste livre une rétrospective de sa vie, en y mêlant passé, présent et futur. Avec des thèmes terriblement actuels comme avec le titre « Des éclairs et des revolvers ». Il ose même le karaoké et fait chanter et danser le théâtre de Champagne avec un hymne à l’eau très chaloupé ! Et le public troyen en redemande !
Émouvant, drôle, fort, amoureux, nostalgique, Serge Lama a fait revivre « ce temps-là où les chanteurs avaient de la voix ! »
Cette magie de la ritournelle qui abolit le temps et l’espace pour faire se télescoper le chanteur débutant et le monument de la variété française, celui de « La chanteuse a 20 ans » et tant d’autres.
Divorce, vieillesse, environnement, blessure d’enfance : en nous parlant de lui, Serge Lama nous parle de nous.
Dans cette mise à nu, éclairée par les beaux souvenirs ou les grands tubes des années passées, l’artiste a emmené la salle comble du théâtre de Champagne. Hier soir, Serge Lama a chanté l’histoire de tous et chacun s’en est senti le destinataire privilégié.
C’est à cela que l’on reconnaît les grands talents : leur singularité touche à l’universalité.
ANNE GENÉVRIER
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