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01.11.2015

1 Novembre 2017:l'avenir.net

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«Je débute depuis l’âge de 21 ans. J’ai toujours la peur au ventre»

 

Serge Lama s’apprête à prendre la route une nouvelle fois, pour une nouvelle tournée. Et il demande à avancer l’interview, parce que juste après: «J’ai rendez-vous chez mon laryngologue, il va vérifier le matos avant la tournée».

C’est très sérieux votre truc…

Pourtant, je n’ai jamais trop travaillé ma voix. Contrairement à mon père, qui était chanteur lyrique. Je l’entendais faire ses vocalises. Il était toujours très étonné, il me disait «Mais toi tu peux sortir du lit et aller directement chanter sur scène comment tu fais?» C’est sans doute de t’avoir écouté, j’ai pris tous tes trucs! J’ai toujours fait ça avant de partir en représentation. Parce que la scène, c’est une représentation de l’individu, on est sublimé à certains moments, excessif, c’est une autre représentation de soi.

En quoi le Serge Lama sur scène est différent de vous? Il est moins réservé?

Oui, surtout à une époque, j’étais plutôt dans l’excès, pas toujours équilibré dans la manière d’interpréter un texte. Et puis en 1995, j’ai joué au théâtre et dans une comédie musicale. Là, j’ai appris à respecter l’auteur. Et je me suis dit que ça pouvait aussi me servir dans mon tour de chant. J’ai redécouvert d’anciennes chansons.

Votre album est sorti il y a tout juste un an. Comment vivez-vous avec lui?

Bien! Il est réédité avec cinq titres en plus, dont Je débute qui est le nom de ma tournée. Je débute depuis l’âge de 21 ans, j’ai toujours la peur au ventre, ça n’est pas passé. C’est comme un boxeur qui monte sur le ring pour remettre son titre en jeu. Et c’est un jeu dangereux parce que les modes passent, et de plus en plus vite. On peut vite se faire balayer, il faut rester vigilant.

C’est pour ça que vous avez fait appel à des compositeurs très différents pour cet album?

J’ai surtout eu la chance qu’un ou deux disent oui au départ et ça a emballé la suite. Je pense que si Francis Cabrel ou Julien Clerc avaient dit non, les autres compositeurs n’auraient peut-être pas suivi. Mais ça n’a pas été le cas, j’étais très étonné. Calogero, c’est lui qui m’a appelé… C’était un travail passionnant avec toutes ces musiques loin de mon univers.

Pourquoi?

Vous savez, la chanson à l’ancienne disparaît, la chanson telle que je la pratique. C’est l’évolution, c’est comme ça. Quelqu’un comme Stromae a créé quelque chose, ses chansons ont trois leviers: il y a le texte, la musique, et, visuellement, ça amène à l’art. Les chansons deviendront des triptyques avec peu de mots.

Vous avez contacté plein de gens pour cet album, pourquoi pas lui?

Je pense qu’il n’a pas le temps de s’occuper de moi. Et puis, ce n’est pas à mon âge que je vais faire la révolution. Il y a un chemin qui est le vôtre, auquel on vous reconnaît. Ce n’est pas à 74 ans que je vais changer ça.

Un peu avant l’album, vous avez publié un livre avec l’intégrale de vos chansons. Qu’est-ce que vous avez retenu de cette démarche de compilation?

Ça a eu beaucoup de succès, c’est étonnant. Il y a des chansons et des explications. On est heureux quand on est reconnu dans quelqu’un chose où on n’est pas attendu.

Le point commun, c’est le plaisir d’écrire?

La chanson est une toute petite chose, ça reste un art mineur. Même si ça doit être bien fait et que pour ça, ça demande de beaucoup travailler. Ce n’est pas à comparer à de grands auteurs ou de grands poètes…

Mais le fait que Bob Dylan ait reçu le Nobel de littérature…

C’est une belle reconnaissance pour nous auteurs.

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