26.11.2009
26 Novembre 2008: La provence
Avec "L'âge d'horizons" Serge Lama entre gris et noir
En tournée à partir de mars 2009 avec son nouvel album
Tout le monde ne peut pas revendiquer, dans le petit univers de la chanson française, trois millions d'albums vendus sur un seul titre. Serge Lama, lui, peut le faire. Et il ne s'en prive pas. Même si le succès de Je suis malade le ramène vers une époque où l'industrie du disque s'amusait plus facilement avec ce genre de scores. "Aujourd'hui, quand on fait un disque d'or, on vous embrasse sur la bouche", résume celui qui, contre vents et marées, mène une carrière tranquille.
En témoigne son dernier album, L'âge d'horizons, qui de textes engagés en saynètes de la vie ordinaire, ausculte les amours qui échouent, les corps et les coeurs qui vieillissent et le grand catalogue des désillusions universelles.
Deux duos, un hommage poignant (Les filles d'Abraham) et une nostalgie un peu désabusée dominent ce nouveau disque fait de seize chansons arrangées par l'accordéoniste Sergio Tomassi.
Cet "Âge d'horizons", est-ce l'album de la maturité?
"J'ai 65 ans, l'âge de raison arrive avec la trentaine. L'âge d'horizons commence à 50 ans. C'est le moment de prendre plus de recul par rapport à un métier qui vous a dévoré... À mon âge, tout ce que l'on fait, on le fait comme si c'était peut-être la dernière fois... J'ai mené une carrière de boulimique. Je suis sans doute le chanteur français qui a donné le plus de concerts. Normal, depuis l'âge de 10 ans, chanter était mon obsession, une idée fixe.
D'où vient cette nostalgie, à la limite de la tristesse, qui souvent signe vos chansons?
C'est récurrent. Parce que je suis comme ça. J'ai un fond nostalgique même si on ne voit que le côté rigolard, le gars qui aime bien vivre. Alors que moi je navigue tout le temps entre gris et noir, c'est une continuité.
Pourquoi cette chanson "Les filles d'Abraham"?
J'ai voulu appréhender le conflit israélo-palestinien par les femmes. Parce quelles payent le tribut des larmes, de la vie de leurs enfants, des humiliations. Elles portent en elles 5000 ans d'histoire, elles sont le ventre de l'humanité. J'ai juste voulu faire passer un message d'amour".
Par Olga Bibiloni ( obibiloni@laprovence-presse.fr )
19:55 Publié dans 2008, La presse des années 2000 | Lien permanent | Commentaires (0)
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