14.05.2011
14 Mai 2013: Le point
Serge Lama et Enrico Macias se sont abandonnés au jeu de la vérité pour Mireille Dumas sur France 3.
Un moment d'intense émotion qui a marqué Nathalie Rheims.
Cela fait du bien, un peu d'air frais et d'émotion pure en ces temps de déprime. Comme mon coeur ne parvient plus à palpiter pour une équipe supposée de Paris ayant gagné de façon mécanique le Championnat de France de football grâce à l'investissement du Qatar destiné à acheter des joueurs qui sont des marques connues dans le monde entier, comme David Beckham, afin d'avoir une belle photo devant un logo du club en relief, la tour Eiffel en personne, j'ai préféré regarder l'émission d'une grande dame de la télévision : Mireille Dumas.
L'émission d'hier soir, une fois de plus, le confirmait : personne ne sait interviewer comme elle, obtenir de ceux qu'elle reçoit des confidences d'une incroyable intimité sans qu'il y ait jamais une seconde de voyeurisme, d'obscénité ou de vulgarité. Elle avait invité deux monstres sacrés de la chanson, ayant consacré leur vie à la scène, pour chanter, se donner au public, être aimés, encore et toujours, jusqu'au bout. Dans Signé Mireille Dumas, elle recevait Serge Lama et Enrico Macias et, pour leurs cinquante ans de carrière, elle leur a offert grâce à un montage subtil un film bouleversant, croisant leurs portraits, fait de coïncidences étonnantes. Quand la télévision atteint ce niveau, elle produit une émotion comparable à celle d'un grand film, j'avoue m'être surprise à pleurer à de nombreuses reprises.
"À mon âge, on peut tout dire"
Il faut dire que ces deux hommes d'exception, au soir de leur vie, emportés par la finesse et la sensibilité des questions, se sont confiés comme ils ne l'avaient jamais fait. Serge Lama l'affirme : "À mon âge, on peut tout dire." Et ces deux grands artistes, dont, finalement, on ne connaît que les chansons, racontent, avec une franchise et une simplicité dont beaucoup devraient s'inspirer, leur besoin vital d'amour, les femmes qui défilent et se mêlent à leur passion de chanter, à ce besoin étrange d'être encore tous les soirs sur scène et puis, au coeur de leur vie, une femme, une seule femme, Michelle, la femme de Serge Lama, et Suzy, l'irremplaçable Suzy d'Enrico. Deux épouses comme le dit si joliment Serge Lama semblable à celles des marins
En découvrant leur destin, leurs drames, l'Algérie, la disparition des êtres qui donnaient un sens à leur vie, grâce à ce travail d'orfèvre, Mireille Dumas rejoint ici la qualité des entretiens mythiques de Denise Glaser. On redécouvrait hier soir ces deux monuments de la chanson française, que l'on croyait connaître par coeur, pénétrant ainsi dans leur monde magique où chaque mot a le poids d'une larme.
05:05 Publié dans 2013, La presse des années 2010 | Lien permanent | Commentaires (0)
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