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04.07.2009

15 juillet 1965 – Sud Ouest

Interview parue dans Sud-Ouest deux jours avant les galas de Bordeaux.

 

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Serge Lama, ni tout à fait un inconnu, ni une grande vedette… chante depuis plus d'un an dans les cabarets parisiens de la rive gauche. C’est un A.C.l. (dixit Léo Ferré) et comme tous les auteurs-compositeurs-interprètes, il lui faut le temps de se faire connaître et admettre par le grand public.

C'est à Paris que j'ai pu récemment le rencontrer. Grand, brun, une petite mèche rebelle sur le front, un regard assez indéfinissable, tendre et autoritaire à la fois tel m’est apparu physiquement Serge Lama. Peut-être inspiré par l'excellent vin de Bordeaux qui remplissait nos verres, en tout cas fier d'être bordelais -- ce qui est assez rare pour mériter d'être cité -- Serge parle avec enthousiasme de sa jeunesse (il resta à Bordeaux jusqu'à l’âge de 8 ans), de ses études de dessinateur publicitaire, mais surtout du métier qu'il a choisi.

« Mes débuts eurent lieu après mon service militaire, c'est un risque inutile que de commencer avant. Depuis très longtemps j'avais choisi la date du 11 février 1964, ce choix n'est pas une coïncidence, c'est aussi le jour de mon anniversaire, et je voulais que cette date marque bien le départ d’une seconde vie pour moi. Je ne veux pas déplaire aux astres dont le concours est indispensable pour la réussite.

Serge a foi en son étoile. Acceptant d'être entièrement absorbé par son métier, il sait que le succès viendra récompenser ses efforts.
Dans cinq ans, le public m'aimera autant qu'aujourd'hui il aime Jean Ferrat; dans dix ans, je serai devenu un géant du disque. Je ne suis pas pressé et ne crains surtout pas la concurrence.
Auteur de plus de cent vingt chansons, ses thèmes d'inspiration restent les thèmes éternels du lyrisme : l'amour, la mort, la guerre.

Comment naît votre inspiration ? Je démarre sur une phrase, les phrases s'enchaînent les unes aux autres, les mots s'imposent à moi. Elle naît aussi de mon expérience, « Fais ta valise » par exemple. 

Ses sources d'inspiration ? La rue, la vie agitée des citadins, l’ambiance des fourmilières humaines que sont les métropoles. À la campagne, je me sens frustré, dit-il.
Cinq jours après ses débuts à L'Ecluse, Renée Lebas le remarque, il obtient alors des engagements à la Tête de l'Art, à la Grignotière, il fait des tournées en Belgique.

Cet été, une série de galas avec Marcel Amont lui vaudra de revoir Bordeaux (dans trois jours, le 18 juillet). Une occasion d'infirmer les propos lapidaires de René-Louis Lafforgue : « Très mauvais, pas de présence ». Mais il en fallait bien davantage pour décourager Serge qui affirme : Sur scène, c'est plutôt l’angoisse de celui qui veut gagner, que le trac qu'il m'est donné d'éprouver.
Ses deux premiers disques prouvent assez son talent pour souhaiter en écouter d'autres, encore beaucoup d'autres. Mieux qu'une réalité, Serge Lama est une promesse.

 

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