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06.05.2009

6 Mai 1997: Concert foire de Bordeaux

La foire internationale de Bordeaux à lieu tous les ans au parc des expositions de Bordeaux-Lac.

 Elle accueille de très nombreux exposants et des concerts. En 1997, on pouvait écouter Serge Lama.

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Critique du spectacle dans le journal Sud-Ouest du 7 mai

Lama, la fierté blessée

FOIRE INTERNATIONALE DE BORDEAUX

Hier, à Bordeaux-Lac, devant 900 personnes, Serge Lama grâce à un récital qui mêlait grands succès et chansons plus intimistes à son humour particulier.

Espace difficile que celui de la salle de spectacles de la Foire-Exposition, qui peut en effet contenir jusqu'à 3 000 personnes. Pour Souchon l'an passé c'était OK, mais Birkin, la veille, devant 800 personnes clairsemées, et Lama hier ont souffert de ces conditions. D'autant que la sonorisation du micro sans fil n'arrivait peut-être qu'à supprimer certains souffles. A un moment du spectacle, Lama a coupé d'ailleurs un mot d'humour sur la question. Après avoir montré qu'il se caillait, il avouera : « Je sue devant, je sèche derrière. On va essayer de se réchauffer ensemble. »

Il commence à chanter sans se montrer et arrive en chemise et costume noirs. Dès le premier morceau on retient tous ses « pas attaché d'importance à ce que les autres pensaient », « j'ai fait ce que j'ai voulu ». Ce dernier vers nuancé d'un « à peu près », mimé. D'ailleurs beaucoup de son expression passe par les mimiques du visage, ses manières de fixer la salle, de la toiser hiératiquement et de froncer les sourcils.

Entouré de trois joueurs de claviers, piano, synthétiseur et tout venant pour faire orchestre, ainsi que d'un guitariste, Lama se retrouve souvent à jouer d'un cercle de lumière. Il présente son fidèle Yves Gilbert, qui l'accompagne et lui compose des musiques depuis plus de trente ans. Les mains jointes, planté devant le micro, il interprète une scène de la vie de couple, enchaîne images sur images. Ce qui est d'ailleurs l'une de ses techniques d'écriture.

CHRONIQUES RELATIONNELLES

« Ne t'en fais pas » comme plus tard « les Petites Femmes de Pigalle » servent à rythmer et à relancer le répertoire, partagé entre chansons plus lentes et succès populaires. Ses chansons sont souvent des chroniques relationnelles, qu'il s'agit d'amitié imposée, de « vaincus passionnels » ou d'aventures féminines.

Lama distille ainsi une sorte de grandiloquence blessée, évoquant le sordide de certains jours et autres reliquats d'amertume, avec des ambiances musicales graves, soulignées d'une nappe synthétique. Ou alors c'est une démonstration du commentaire faire de la variété entraînante, pour « J'ai refait l'amour avec elle », déclenché sobrement et mis en œuvre massacré, pour ensuite se transformer. Par la grâce d'un arrangement tonique, il arrive à lui conférer tout son potentiel populaire. Sans oublier au passage de casser, non sans auto-ironie, une collègue : « On dirait Liane Foly, avant son lifting ! »

Et Lama se moque et rit de ses vannes, suivi par la salle. Qu'il fera chanter durant le set, « Je t'aime à la folie ». Car l'artiste sait se montrer communicatif avec les siens, il s'adresse dans un français qui respecte la concordance des temps ; et lui fait dire : « Je suis d'un temps où le subjonctif était impératif... Et l'avenir pas un conditionnel ! »

PATRICK SCARZELLO

 

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