22.03.2009
22 mars 2009 : Nord Eclair
Article signé Patrice DEMAILLY et publié dans NORD ECLAIR
le 22 mars 2009 après le concert du 21 à Roubaix.
Serge Lama, l'horizon encore vert
Finalement, les stars vieillissent mais leurs chansons suspendent le temps qui passe. Ce tour de chant, gourmand de 30 titres, s'inscrit dans le mouvement de ces indéracinables du paysage musical français qui misent sur une réalisation dépouillée de tout ornement pour marquer leur territoire et leur identité.
Ici, juste un accordéon et une guitare. Des mélodies ondulantes et élégantes. Et la voix de l'artiste, puissante et limpide.
Serge Lama ne donne pas de leçons. Il fédère. Du grand art, profond et tendre, étonnant et émouvant. Parce qu'il faut réhabiliter son oeuvre et rétablir la vérité : ce n'est pas seulement qu'un chanteur de gaudriole (Les petites femmes de Pigalle, La salle de bains, Objets hétéroclites). Il suffit de prêter une oreille attentive aux textes de J'arrive à l'heure ( « Ma vie s'éloigne à vue de deuil/Mes pas anciens sont sous les feuilles ») et D'où qu'on parte ( « Il n'y a qu'un chemin, une route, et voici/Le sépulcre là-bas, et là, le crucifix ») , deux titres essentiels et empreints de gravité.
L'ensemble est si rondement mené qu'on ne sait plus ce qu'il faut louer. La parenthèse impeccable sur Napoléon ? L'excellence de L'Algérie ? La beauté assassine de Je suis malade, interprété a cappella et sans micro ? Des Glycines à Chez moi, de Toute blanche à Une île, toutes ces chansons ont en commun de raconter des histoires et de nous aider à ne pas oublier la nôtre. « Je t'aime à la folie/La vie ».
07:00 Publié dans 2009, La presse des années 2000 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : serge lama
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