11.08.2023
11 Aout 2025: Annonce d'un film sur Serge Lama
Un film/documentaire sur Serge Lama est en préparation pour la rentrée
Serge Lama : Le Biopic d’une Légende
Plus de 60 ans de carrière, des textes gravés dans la mémoire collective et une voix qui traverse les générations : Serge Lama est de ces artistes qui ont façonné la chanson française. Aujourd’hui, c’est à travers un documentaire officiel, actuellement en tournage, que son parcours exceptionnel va être retracé. Réalisé et produit par David Serero, ce long-métrage promet un voyage inédit au cœur de l’univers de l’interprète de Je suis malade.
De Bordeaux aux sommets de la chanson française
Né à Bordeaux en 1943, Serge Lama grandit dans un environnement artistique marqué par le théâtre et la chanson. Très tôt passionné par les mots, il se lance dans la musique au début des années 1960. Ses premiers pas sont prometteurs, mais c’est en 1968, après un grave accident de voiture, que sa carrière prend un tournant décisif. Il revient sur scène avec une force décuplée, prêt à imposer son style : des textes poignants, une intensité vocale rare et une interprétation habitée.
Des tubes intemporels et une carrière monumentale
Au fil des décennies, Serge Lama signe des chansons devenues incontournables : D’aventures en aventures, Les ballons rouges, Femme, femme, femme, ou encore l’inoubliable Je suis malade, reprise dans le monde entier. Auteur et interprète, il mêle dans ses textes poésie, passion et mélancolie, offrant à la chanson française un répertoire riche en émotions.
Une personnalité entière et généreuse
Sur scène comme dans la vie, Serge Lama s’est toujours montré fidèle à lui-même : sincère, intense, parfois provocateur, mais toujours profondément humain. Sa capacité à se livrer sans détour, à chanter l’amour et la vie avec une authenticité brute, a construit un lien unique avec son public.
Un documentaire événement
Ce biopic, véritable fresque musicale et intime, reviendra sur les grandes étapes de sa vie, entre triomphes et épreuves personnelles. Julien Clerc, Carla Bruni, Nana Mouskouri, Nikos Aliagas, Bénabar, Orlando, Patrick Sébastien, Marie-Paule Belle, et bien d’autres, livrent leurs souvenirs et témoignages, dressant un portrait vibrant de l’homme et de l’artiste.
À travers des archives rares, des interviews exclusives et des scènes inédites tournées pour l’occasion, le film promet de dévoiler un Serge Lama tel qu’on ne l’a jamais vu.
Une sortie attendue
La bande-annonce complète sera dévoilée à la rentrée, avant une sortie du film à l’automne en salles, à la télévision et sur les plateformes de streaming. Pour les admirateurs de longue date comme pour les nouvelles générations, ce documentaire s’annonce comme un hommage à la hauteur de l’icône qu’est Serge Lama.
16:21 Publié dans 2025, La presse des années 2020 | Lien permanent | Commentaires (0)
03.08.2023
3 Aout 2025: Paris Match
Durant tout l'été la version web de Paris Match analyse deux chansons, ou deux versions mises face à face
LE MATCH DES TUBES (21 / 40) - Serge Lama crée « Je suis malade » sans trop de succès. Avant que Dalida, une polytraumatisée de l’amour, ne la sublime et la remette en course.
À quoi tient le destin des chefs-d’œuvre. Souvent à pas grand-chose. Il y a parfois le chanteur qui ne croit pas à sa propre création : Michel Sardou n’a-t-il pas dit à ses compagnons d’écriture qu’il ne croyait pas à cette histoire d’un mariage irlandais ? « Les Lacs du Connemara » sont devenus son plus grand tube ! Il y a, souvent, le public qui préfère un succès à une œuvre magistrale : les Français ont plébiscité « Y’a qu’un ch’veu » au « Bal des Laze » de Michel Polnareff avant que le temps corrige cette infamie. Il y a, enfin, les chansons ignorées dont la reprise par un autre artiste lui offre un retour de flamme. C’est le cas de notre duel du jour : « Je suis malade », créé par Serge Lama, et popularisé par Dalida.
Les amours contrariées ont toujours fait d’excellentes chansons. Au début des années 1970, Serge Lama est tiraillé. Il est marié, mais amoureux de Michèle Potier. À sec au niveau création, l’interprète d'« Aventures en aventures » traîne son spleen jusqu’à un dîner avec son amie et compositrice, Alice Dona. « Une petite phrase m’émeut plus particulièrement, que Serge s’obstine à employer à plusieurs reprises, comme pour appuyer son récit et me faire prendre conscience de la gravité de sa situation. « Je suis malade… Je suis malade… » », se souvient-elle dans son autobiographie. Elle se précipite au piano, compose la mélodie et la soumet à Lama. Qui retrouve sa plume. « Je ne rêve plus, je ne fume plus. Je n’ai même plus d’histoire […] Je n’ai plus envie de vivre ma vie. Ma vie cesse quand tu pars. » L’interprétation de Serge Lama est grandiose. Chaque mot illustrant sa déchéance est appuyé par une voix à la fois poignante et puissante. La mélodie de Dona s’avère tragiquement simple - des notes de piano et une légère guitare avant que les cordes viennent emballer le tout. « Tu m’as privé de tous mes chants. Tu m’as vidé de tous mes mots. Et j’ai le cœur complètement malade, cerné de barricades. T’entends, je suis malade »
La maison de disques ne croit pas à la chanson, mais l’incorpore tout de même sous la pression de Lama dans l’album « rouge » de l’artiste sorti en 1973. Le public lui préfère « Les p’tites femmes de Pigalle ». « Je suis malade » aurait pu connaître le même destin que « Le 15 juillet à 15 heures ». Mais…
Version encore plus désespérée
Une autre grande blessée de l’amour tombe sur le titre et décide de le chanter. Dalida, pas encore reine du disco, mais déjà très tourmentée s’empare la même année de « Je suis malade ». Elle ne change aucunement le texte et modifie très légèrement l’orchestration de la mélodie. Les paroles collent parfaitement et elle livre une version encore plus désespérée. « Comme à un rocher, comme à un péché, je suis accroché à toi, je suis fatigué. Je suis épuisé de faire semblant d’être heureux quand ils sont là. » La voix de Dalida est bouleversante surtout quand on connaît la fin de l’artiste. « Cet amour me tue. Si ça continue, je crèverai seul avec moi. Près de ma radio comme un gosse idiot écoutant ma propre voix qui chantera je suis malade. » Le public ne rate pas cette seconde chance et accueille triomphalement la chanson. « C’est grâce à toi si « Je suis malade » est devenu un succès », remercie dans une émission de Michel Drucker Serge Lama en 1978. Les radios passent la moitié de la chanson version Dalida, l’autre moitié version Lama.
Florent Barraco
16:35 Publié dans 2025, La presse des années 2020 | Lien permanent | Commentaires (0)