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23.01.2009

23 janvier 2010: Journal de saône et loire

Entretien avec Serge Lama avant le concert du 3 Février 2010 à Chalons sur Saône

 

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« Je suis un mec à part »

 

Soixante-sept ans bientôt et une carrière longue de plus de quarante années. Serge Lama est un chanteur qui avoue son âge et son tempérament mélancolique. Il confie aussi son plaisir de la scène même si son corps lui réclame, aujourd'hui d'en faire moins.

ENTRETIEN

La voix de Serge Lama est aujourd'hui plus grave qu'à ses débuts mais le rire tonitruant reste le même comme le goût de la scène. En revanche, fini les 250 galas par an et une vie passée entre hôtels et voitures. L'accident de la route qui l'a épargné par miracle alors qu'il débutait et son corps brisé, se rappelle aujourd'hui à lui et l'obligent à réduire la cadence infernale des tournées.

On dit que vous écrivez depuis très longtemps, l'âge de 9 ou 10 ans, est-ce vrai ?

Oui, je vivais dans un milieu avec un père chantant et écrivant des chansons. Enfant puis adolescent, je lisais beaucoup de littérature. Entre 9 et 17 ans, j'ai aussi beaucoup écrit, des débuts de nouvelles, de romans, de poèmes, de chansons et ce sont finalement les chansons que j'ai terminées, c'est plus court. J'ai aussi il y a quelques années sorti un livre de poèmes érotiques. Ce n'est pas nouveau à toutes les époques les auteurs ont écrit sur l'érotisme, ça m'a beaucoup amusé. Je reste un grand lecteur, thriller, polars, biographies sur le XVIIIe et XIXe siècle et de la poésie. A la maison, il m'arrive régulièrement de prendre une de mes anthologies pour les lire.

Vous êtes donc un lettré, quelqu'un qui aime le beau langage ?

Je sais que ce que j'écris est pas mal mais je sais aussi que je n'égalerai jamais les grands poètes. Baudelaire m'a beaucoup formé à l'écriture, j'aime son écriture néo-classique. Avant j'étais un chanteur populaire mais je suis presque considéré comme un chanteur intello tant il y a déculturation des jeunes. On a ôté l'histoire et la littérature de l'enseignement. Je ne suis pas chagriné plus que cela de cet état de fait, c'est l'époque qui veut cela. Les gens ont de tout temps été chagrinés de voir l'évolution de la société. Pour moi, la vie continue.

Contrairement à certains de vos congénères, vous ne taisez pas votre âge, pourquoi ?

J'écris pour les gens de ma génération, pour les 40/80 ans, ils ont le droit d'avoir des gens qui écrivent pour eux. Je ne chante pas des chansons formatées pour séduire les jeunes même si je rencontre des 30/35 ans qui connaissent et aiment mes chansons.

Votre dernier album paru voici un an, l'âge d'horizon, semble assez mélancolique, vous vous reconnaissez en cela ?

Oui, c'est ce que l'on me dit parfois, je n'en avais pas pourtant vraiment l'impression. Ma voix est devenue plus grave avec l'âge, c'est peut-être à cause de cela. C'est drôle si j'écrivais aujourd'hui, Je suis malade, on la qualifierait de mélancolique, ce qu'à sa sortie on occultait totalement.

Sept années se sont écoulées entre le précédent et votre dernier album, pourquoi ?

Le temps, je jouais au théâtre, je faisais de la scène, je n'avais pas le temps. Et, même si mon écriture est rapide et que j'ai pas mal de textes écrits, il faut les reprendre, les donner au compositeur pour la musique, reprendre le texte une fois la musique composée. Il faut finalement pas mal de temps pour composer et créer. La scène me prend beaucoup de temps et je ne peux pas tout faire en même temps. Faire un disque, c'est un peu comme se soulager. On se couche avec une idée, on se relève avec une chanson. Je peux chercher pendant des jours, un mot, le bon mot.

Comment avez-vous construit votre tour de chant ?

Il est nouveau, il est aussi plus théâtral comme une pièce en plusieurs actes, ce qui me permet de satisfaire mon goût pour la comédie. On retrouvera évidemment certaines chansons comme Je suis malade mais aussi beaucoup de chansons issues du nouvel album.

Justement, vous parlez de comédie, retrouverez-vous un jour le chemin des planches ?

Il faudrait me proposer une pièce dans une distribution qui me convienne. Je me verrais bien dans le rôle du père du Cid. Si on me proposait un classique, je ne dirais pas non.

SOUISSI, MERIEM

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