09.10.2009
9 Octobre 2005:Aujourd'hui en France
Serge Lama les a conquis
Théâtre Marigny (Paris, VIII e ), 18 h 30.
« J'ai un regret : ne pas avoir réussi à décrocher un autographe. Il paraît qu'il est trop fatigué », déplore Valérie, venue avec son mari et ses deux enfants voir le dernier show de Serge Lama, « Accordéonissi-mots ». Sa fille de 16 ans partage le même enthousiasme : « C'est vrai que ce n'est pas trop de ma génération, souffle-t-elle, mais les chansons sont quand même très belles. » Et au papa, Patrice, de renchérir : «Serge Lama est la dernière grande voix qui nous reste. C'est un grand homme. »
Un homme qui joue la sobriété. Seul sur scène avec un accordéoniste aux doigts magiques. L'instrument adopte tour à tour le timbre d'une contrebasse ou d'un piano. Les deux musiciens sont vêtus de noir... seule la lumière, et la musique bien sûr, font valser les sentiments.
A la sortie du spectacle, les mines sont réjouissantes. Il faut dire que le chanteur se donne corps et âme pendant plus d'une heure trente. Tantôt il joue l'acteur qui ironise sur l'actualité et les indemnités de Bernard Tapie, tantôt le merveilleux Don Juan : « Dites-moi avec la gueule que j'ai pourquoi les femmes me trouvent beau », chante l'artiste après avoir revêtu une veste blanche et des lunettes noires.
Du rire et beaucoup d'émotion. « J'ai pleuré tout le temps... Bon, c'est vrai, je suis émotive », avoue Sylvie, 48 ans, venue de Nancy pour voir son idole. « Il est simple, c'est ça que j'aime. » Sa fille de 17 ans acquiesce. « Je ne connaissais pas trop les chansons d'avant. Mais ce n'est pas du tout ringard », insiste Amandine. Karen, 29 ans, a découvert Serge Lama hier soir en accompagnant sa grand-mère, Marcelle, 79 ans : « C'est la cinquième ou sixième fois que je le vois en concert. Il est toujours très bien. » Sa chanson préférée ? « Je suis malaaaaaade », bien sûr. Le chanteur l'a fidèlement interprétée pour clore son spectacle. Et pourtant, quelques minutes auparavant, il lançait cette remarque acide : « En général, ils m'invitent à la télé soit pour jubiler, soit pour chanter Je suis malade. »
Alwa Deluze
21:51 Publié dans 2005, La presse des années 2000 | Lien permanent | Commentaires (0)
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