28.02.2009
28 Février 2002:Le progrès
Et d'aventures en aventures...
Après quarante ans de carrière mouvementée, Serge Lama revient au fronton de l'actualité discographique et scénique. Avec une formule simplifiée, en forme de contre-pied radical.
Serge Lama a intégré sa carrière en voulant réussir là où son père, chanteur d'opérette aux côtés de Bourvil et de Guétary, avait échoué. Cette détermination a commencé en 64 à l'Ecluse avec Barbara, puis à Bobino devant Brassens. C'est ici qu'Eddy Marouani découvre cette voix grave et puissante, ces textes à la fois gouailleurs et pathétiques à l'instar d'un Brel, quelque part entre Piaf et Maurice Chevalier. Désinvolte et émouvant, Lama campe plusieurs personnages à lui seul et profitera du regain de faveur de la chanson à textes après la déferlante yéyé.
Après son terrible accident de voiture en 1965 et la mort de sa compagnie la pianiste Liliane Benelli, il va doucement mais sûrement se reconstruire, aidé entre autres par son compositeur Yves Gilbert. Dès 68, l'album "D'aventures en aventures..." augure une succession d'énormes succès, alternant chansons entraînantes ("Les p'tites femmes de Pigalle", "Femme femme femme"...) et chansons tristes. Alice Dona va participer à son tour à sa "décennie prodigieuse", jusqu'en 75 où Serge entre dans le Livre des Records avec plus de 300 000 spectateurs au Palais des Congrès. Dix ans de tournées puis une pause au début des années 80 avant la comédie musicale Napoléon, rôle qui lui collera à la peau. L'opportunité de se tourner début 90 vers le théâtre et la télévision, de 94 à 98.
Le revoici comme à ses débuts, accompagné d'une formation réduite, sans piano, qui fait la part belle à l'accordéon. Un trio minimaliste qui pour la première fois a dû lui apprendre à changer sa façon de chanter. Et à la clef, un nouvel album "Feuilles à feuilles", comme un contre-pied radical, réalisé par Nicolas Montazaud, percussionniste et architecte sonore de Nougaro. Très acoustique, éminemment classique dans sa facture et pourtant aux sonorités bien actuelles, il offre avec "une voix nue sur des rythmes", quelques-uns des plus beaux textes de sa pourtant très riche carrière.
MICHEL CLAVEL
21:32 Publié dans 2002, La presse des années 2000 | Lien permanent | Commentaires (0)
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