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01.03.2013

1 Mars 2015: Réaction de Serge

Réaction de Serge Lama suite à la polémique suscitée par la dernière chanson des enfoirés signée JJ Goldman

 

A propos de Jean-Jacques Goldman

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Je voudrais essayer de ne pas me laisser emporter par une plume aisément pamphlétaire. Non, simplement parler du bon homme Goldman, de l’honnête homme, au sens du 18ème siècle. Je le connais peu, je ne peux donc pas me prévaloir d'être ni son ami, pas même son copain. Simplement, j'ai participé à un certain nombre de Restos du coeur, j'ai observé un homme exemplaire tant dans son comportement que dans la qualité humaine qu'il mettait à guider n'importe lequel d'entre nous, star ou débutant, sur le bon chemin, dans tel ou tel numéro. Il s’adresse à vous toujours avec une délicatesse, une politesse extrême, en tenant compte des susceptibilités de chacun dont son regard omniprésent a pris la mesure. Tous les grands jouent souvent aux petits chefs, lui, jamais. Il est responsable ; son humilité, alliée sans doute à une certaine timidité, n’est pas feinte et pourtant je vous assure que quand on y regarde de plus près, on ressent que ça bout parfois à l'intérieur.

 Un panel de français l'a nommé depuis deux ans homme de l'année, ça prouve que le peuple, qu'il ne faut pas confondre avec la foule, a du bon sens et de la reconnaissance.

 Jean-Jacques, depuis les années quatre-vingt, offre sa plume aux plus démunis, aux oubliés de la société, à ceux qui marchent seuls, aux petites vieilles qui jettent des miettes sur leur balcon pour nourrir les pigeons, puis se noient dans leur télévision. Il a depuis longtemps choisi son camp, quitte à sacrifier une écriture qu'il aurait pu hisser vers un ton plus littéraire, je sens qu’il en avait les capacités. Il a écrit pour être compris par ceux à qui il s'adresse. C'est un noble sacrifice car Jean-Jacques a de la fierté et peut-être même de l’orgueil.

Il y a de la rigueur du saint chez Jean-Jacques par les choix drastiques qu’il a fait dans sa vie. Une discipline qu’il s’applique à lui-même tous les jours. Sa vigilance n’est jamais prise en défaut et le peu qu'il se hasarde à dire, il le pense sans détour.

 Quand Brassens, interprété par Maxime Le Forestier, proclame qu’il veut « mourir pour des idées mais de mort lente », Goldman se fâche tout rouge à la télévision et dit tout haut qu'il y a des idées dont il pense qu’elles méritent qu'on meure pour elles. Et pourtant Dieu sait que ces deux-là (j’ai bien connu Brassens) auraient été vraiment faits pour s'entendre. Georges était un véritable anarchiste, Jean-Jacques peut-être plus un révolutionnaire, mais leur premier soin, à l'un comme à l'autre, est de se borner à ne pas trop emmerder ses voisins et chacun à sa manière, d’écrire une « chanson pour l’Auvergnat ». Pour ma part, je pense qu’il est aussi nécessaire de vivre pour des idées.

 Voilà, Jean-Jacques est pour nous la goutte d'eau de l'espoir. Oh ! Elle est ténue, mais dans ces moments difficiles que nos sociétés traversent, on l'accueille avec joie et bienveillance.

 Hommes de gauche, et même d’extrême gauche, comment avez-vous eu le culot de taxer de réactionnaire un homme de cet acabit ; un homme dont on est fier quand il vous serre la main ou vous fait avec pudeur un petit compliment.

 Les Restos du coeur est la dernière grande émission populaire qui peut s’apparenter à ce que furent les Carpentier dans les années soixante, soixante-dix. Beaucoup de rythme, beaucoup de joie, beaucoup d’émotion, en bref, de la variété.

Si Jean-Jacques quittait les Restos, rien ne serait plus pareil.

 Pour dire un mot sur la chanson de cette année : la jeunesse se bat tous les jours dans des combats difficiles, chômage etc. et dans beaucoup de cas la vieillesse tente de l’aider, bien qu’une grande partie de cette dernière survive avec des retraites misérables, je le constate un peu partout dans la France que je traverse.

Ce qui est certain, c’est que la situation en elle-même n’est pas simple. Il faut unir les anciens et les modernes, dans un combat unitaire, et pour les mêmes valeurs. La liberté, la volonté de l’espoir et un rien d’utopie.

Jean-Jacques c’est le rameau de la paix et de l'espoir, qu'il tend, aussi mince soit-il.

 Traiter Jean-Jacques de réactionnaire et de la part de son propre camp, s'il en a un, est une honte.

 Quelle pitié ! Quel désespoir ! Quelle insulte pour les français qui l'ont choisi !

 Et pardonnez-moi, pauvre France !

 Serge Lama

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