Vingt heures trente, les lumières s’éteignent dans la prestigieuse salle des fêtes de la Ville de Spa. Sur scène, pas une ombre ne semble se décrocher de la pénombre quand, soudain, la voix de Serge Lama se met à retentir. «Je voudrais tant que tu sois là, pour te dire ma solitude, pour te dire ma lassitude, de te savoir si loin de moi… » A cappella, l’artiste de 71 ans à l’impressionnante discographie entame sa première chanson seul, sous le regard ébloui de ses très nombreux fans présents dans la salle. Pour son anniversaire (il fête cette année ses 50 ans de carrière), Serge Lama veut faire plaisir mais aussi se faire plaisir. Entouré de ses musiciens ainsi que d’un formidable quatuor à corde féminin, le chanteur va entraîner durant deux bonnes heures son public à travers cinquante années de chansons et de passions. D’aventures en aventures, Les Ballons rouges, Les P’tites femmes de Pigalle, L’Algérie, Femme, femme, femme, Serge Lama va bien sûr passer en revue les plus grands tubes de sa carrière, mais pas seulement.
La voix aussi puissante qu’à ses 30 ans et le regard parfois grave, il avait aussi choisi d’interpréter des morceaux plus inattendus de son répertoire comme Des éclairs et des revolvers (un titre inédit spécialement conçu pour son best-of), La fronde, Soirée sympathique… Et, tantôt assis près de ses musiciens, le chanteur ne manque pas d’envoyer à son public une belle bouffée de nostalgie avec des balades tout en délicatesse comme Le quinze Juillet à cinq heures ou Maman Chauvier, chanson dédiée à sa mère et son enfance à Paris. Un Serge Lama qui, malgré le poids des années, la fatigue de s’être tant donné sur scène et le pas claudiquant (il souffre de douleurs à la jambe), se laisse encore émouvoir lorsque le public reprend en chœur et pour lui seul Je t’aime à la folie… la vie.
Élégant, sobre et drôle à la fois, Serge Lama a décidément prouvé ce jeudi au public spadois qu’il était toujours un épatant virtuose de la chanson française. Un grand homme, en somme.
Les commentaires sont fermés.