La bande-son du week-end. Le chanteur est en concert au Vendéspace. Tout le monde a fredonné, un moment ou à un autre, l'une de ses chansons. Morceaux choisis dans une discographie dense.
Il fête cinquante ans de présence sur scène. 400 chansons à son compteur, dix mille textes, oui, Serge Chauvrier de son vrai nom, est un homme de paroles. Brisé par les coups du sort, - des accidents de voiture qui prennent la vie de sa fiancée, en 1965, de ses parents en 1984 -, l'artiste qu'on appelle « L'homme qui rit » se considère profondément triste.
Flammarion vient d'éditer l'intégrale de ses chansons. On y découvre un homme profond, militant d'une Pléiade chansons qui rend hommage à Yves Gilbert et Alice Dona, ses complices, « mes Joseph Kosma et Marguerite Monnot ».
Je suis malade
La dernière version manuscrite, datant de 1971, est écrite au rouge. Comme la couleur de l'album qui le propulsa au-devant de la scène. Je suis malade est son oeuvre-maîtresse, mot qu'il préfère à chef-d'oeuvre. Il appuie sur la dernière syllabe du mot malade, « une faute d'accent tonique ». Le charme est dans le défaut. C'est Alice Dona qui écrit la musique sur ses mots.
Serge Lama a dû batailler contre le directeur de sa maison de disques qui ne voulait pas reprendre le titre de la chanson : « Vous achèteriez, vous, un album, qui s'appelle Je suis malade ? » Serge Lama insiste, près de trois millions de personnes sont de son avis. Un succès porté aussi par la reprise de Dalida.
Les petites femmes de Pigalle
C'est aux yeux de Serge Lama, « la chanson type que la musique a transformée en chanson de revue. » Ce n'est pas son compère Yves Gilbert qui s'y colle : « Il l'aurait entraîné vers sa part mélancolique. » Jacques Datin garde toute une fraîcheur, « le système Offenbach, rythmique et entraînant » qui fait le bonheur des médias et permet à la « gent masculine de faire un transfert. » Son autre titre Femme, femme, femme fonctionne de façon similaire. En l'écrivant, - très bien trouvé « J'suis cocu mais content » -, après un tour de chant entre une ville sur la Durance et Cannes, il ne pensait pas que ces petites femmes de Pigalle allaient lui coller à la peau pendant plus de quarante ans.
Napoléoné
C'est la grande question que tout le monde se pose : est-ce que Serge Lama profitera de son passage en Vendée pour embrasser du regard la ville napoléonienne, La Roche-sur-Yon ? L'aventure Napoléon, chez l'artiste, c'est l'envie de marquer une pause. Celui qui assure 250 galas par an s'attelle à l'écriture d'une comédie musicale. Des chansons écrites en deux mois. Et une parenthèse qui durera trois ans au théâtre Marigny, sur une idée de Thierry Le Luron. « Dans mon entourage professionnel, personne n'y croyait et, pourtant, on a arrêté en plein succès. Le directeur du théâtre se demande encore pourquoi. » Les critiques ont été légion jusqu'à Marie la polonaise. Il a poursuivi son bonhomme de chemin. Brin de nostalgie ? Serge Lama a rejoué le spectacle en mai dernier, au Théâtre antique d'Orange. A l'heure où l'on crée une chaire Napoléon dans le département, voilà un parrain tout trouvé...
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