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19.09.2012

19 Septembre 2014: Mot et poème de Serge lama

Un petit mot de Serge en cette rentrée 2014, accompagné d'un joli poème.

 

Le 19-09-2014

 

Bon ben c'est vrai je repars en tournée (comme depuis le 11 février 1964), mes chers amis qu'il me plaît de revoir. À mon âge, Marcel, mon ami mon maître, me disait : « Je pars chaque jour avec ce qu’il me reste ». Grâce à vous, moi, chaque jour, je démarre avec ce que j'espère.

J'ai énormément lu tout l'été, énormément. C'est ma nourriture terrestre que la littérature. J’ai relu entre autres un peu Proust, Fitzgerald, un ou deux polars de Jim Thompson et en ce moment je termine une biographie sur Paul Valéry, Je suis fou de toi, (que l’auteure aurait pu intituler Paul et Jeanne.) Paul Valéry, amoureux tardivement d'une jeune femme d’environ trente ans sa cadette, égérie consentante de tellement, de trop d'autres hommes, mais il l'accepte par amour. C'est pas loin de ma chanson « Je te partage ». C'est pathétique de voir l'intelligence la plus brillante, la plus lumineuse, la plus lucide de son temps, être menée par le bout du cœur, malmenée, humiliée. Car, hélas, chez le poète du « Cimetière marin » c'est bel et bien dans le coeur que se niche l'intelligence. Lisez ce livre de Mademoiselle Dominique Bona. Bien que nous ne nous soyons jamais rencontrés, notre histoire à elle et moi remonte à loin. Je serai fier d'être parmi ceux qui l’accompagneront sous la Coupole en octobre. Elle a bien mérité cet honneur de part sa brillante culture, son amour de l'art sous toutes ses formes. C'est une belle âme dont l’épée est trempée dans l’ancre du plaisir d’écrire. Je vous livre pour finir ce modeste petit poème en guise de « tombeau » pour le bon, le brave Paul Valéry, qui m'a ébloui quand j’avais quatorze ans et peut-être rendu moins bête.

 

A la suite d'un long chagrin

Valéry se meurt grain par grain

Un genre de neurasthénie

Causée par celle qui le nie

Et qui brise son espérance.

Ce beau couseur de mer qui luit

Se désagrège sans un bruit.

Ainsi donc en pleine mué

L'amour, oui, l'amour peut tuer ?

Pauvre, pauvre Paul Valéry

Surtout que personne n'en rit.

On eut pu graver sur sa tombe :

« Il mourut de voir sa colombe

Qui ne marchait plus sur la mer

Mais sur la lame de l'amer »

 

S.L

 

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