04.12.2011
4 Décembre 2013: Ouest France
Serge Lama était en concert à Alençon le 5 Décembre 2013. Interview parue dans Ouest France
Serge Lama, 50 ans de carrière fêtés à Anova
50 ans de carrière... De quoi êtes-vous le plus fier ?
J'ai dû mal à répondre à cette question. Ce qui me rend le plus fier c'est d'avoir résisté et de fêter justement mes 50 ans de chansons parce que c'est tellement rare et difficile quand on regarde les précipices aux bords desquels on est passé... Je crois que c'est une fierté parce que c'est énorme par rapport à toutes les carrières que je vois autour de moi. J'ai pu gérer malgré mes erreurs. Je suis responsable de ce que j'ai raté, et réussi au même titre. Bien sûr j'ai eu des sommets dont je suis fier mais c'est quand même la durée qui est la plus difficile à obtenir.
Des regrets malgré tout ?
J'en ai beaucoup. Peut-être avec Michelle (NDLR : son épouse). Je l'ai beaucoup fait souffrir. Ce sont des regrets sentimentaux. Parce que par moments, j'étais parti tout le temps. Elle a vraiment vécu une vie d'épouse de marin, plus que n'importe quelle femme d'artiste. J'étais parti 250 jours par an sur les routes en moyenne.
Et professionnellement ?
Des regrets de métier, forcément. Mais ce sont des erreurs qui ont été des triomphes. Alors est-ce qu'on rejetterait le triomphe par rapport à l'erreur que ça a générée ? Napoléon (NDLR : une comédie musicale où il interprétait le rôle titre) par exemple a sûrement été une erreur. Cela a été une espèce de machin au milieu de ma carrière. Ça a pris 10 ans de ma vie. Pendant ce temps je n'ai pas fait de disques alors que d'autre enregistraient.
Des rencontres qui ne se sont pas faites ?
Oui, Édith Piaf. Elle est morte en 1963, j'ai débuté un an après. D'Aventures en aventures a été écrit pour elle. On m'avait commandé une chanson pour une interprète qui avait sa voix... C'est finalement Zizi Jeanmaire qui l'a magnifiquement créée.
Vous vous voyez arrêter un jour ou pas ?
Obligé. Mon corps va me condamner. Ce n'est pas moi qui vais arrêter, c'est mon corps qui va arrêter. Parce que là, il en a pris pas mal dans la gueule. Surtout que j'ai attendu pour me faire opérer et donc beaucoup souffert. La souffrance est usante, elle a duré cinq ans ce n'est pas très bon. Donc je tiendrai le temps que je pourrais.
07:31 Publié dans 2013, La presse des années 2010 | Lien permanent | Commentaires (0)
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