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07.05.2009

7 Mai 2011: La voix de l'Est

Voici encore un très agréable compte rendu de concert, celui ci fait suite au passage de Lama à Terrebonne les 26 et 27 Avril 2011

( juste une petite erreur, Lama écrit tous ses textes)

 

 

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Pascal Faucher

La voix de l'Est

 

Être star

 

 «Voilà ce que c'est qu'être star...» Non, je ne suis pas rendu prétentieux (ou si peu). J'ai récemment vu pour la première fois en spectacle Serge Lama, mon chanteur français préféré (oui oui, plus que Charles Aznavour, ça se peut), et ça m'a ému, je me suis même dit: wow, quel artiste, quelle aisance sur scène.

Il fallait le voir commencer son tour de chant en interprétant a capella Star. C'était inspirant et déstabilisant à la fois.

En plus de sa voix de stentor, j'ai toujours admiré la façon dont les chansons du Napoléon bordelais étaient écrites (bien qu'il ne soit pas l'auteur de toutes, bien sûr). C'est simple, direct, mais pas simplet. On est loin des «dans mes erreurs les plus pires (sic)» à la Chicane...

Ses chansons ont bercé mon enfance, alors j'étais déjà conquis en entrant dans le théâtre du Vieux-Terrebonne (ben oui, j'aime ça moi Terrebonne, j'ai-tu le droit?). Mon père l'écoutait ad nauseam quand on descendait en famille en Floride. Au début, je rechignais. Puis, je rouspétais. Plus tard, je me suis mis à l'écouter moi aussi.

D'aucuns le trouvent quétaine, et ils ont bien le droit. Plusieurs, aussi, le disent misogyne. Là-dessus, je ne peux que leur donner raison. Certaines de ses chansons (Les p'tites femmes de Pigalle, Superman et Tarzan (!), entre autres) sont franchement machos.

Mais il faut se rappeler qu'elles ont été écrites à une autre époque (les années 1970), et en France, un pays qui n'est pas particulièrement reconnu pour la puissance de son féminisme.

(Si vous allez là-bas un jour, ne vous étonnez pas de voir, genre, un immense panneau-réclame vantant les mérites d'une marque de chandail et mettant en scène une femme nue et à quatre pattes. Je ne niaise pas, je déjà vu ça là-bas. Je n'irais pas jusqu'à dire que ça m'a offensé, mais disons que j'étais content de ne pas être accompagné par Sophie Labrie ce jour-là.)

Personnellement, je trouve Lama super. Sur scène, il transpire l'expérience. Il fallait le voir enchaîner ses perles - et d'autres chansons moins connues - avec l'aisance d'un bijoutier. Et ses blagues, et ses regards...

À 68 ans bien sonnés, Serge Chauvier de son vrai nom n'est plus le jeune crooner français qu'il était. C'est désormais un vieux crooner français. Mais dans le bon sens. Dans le sens où, à mon avis, il n'est pas rendu démodé comme Dick Rivers ou prétentieux comme Johnny Hallyday. Je suis peut-être naïf, mais je trouve qu'il est resté humble.

L'assistance m'a paru comblée. Mais s'il y avait sûrement quelques maris qui accompagnaient leur épouse à contrecoeur. Moi, j'accompagnais ma mère, qui a aussi adoré (bonne fête maman, en passant!).

Mais pas autant que la dame assise en face de moi... Elle devait avoir au moins 70 ans, mais bon Dieu, elle bondissait sur son siège au début des plus célèbres tubes de Lama comme une tigresse face à sa proie dans le Serengeti. Ou comme une ado dans un show de Justin Beiber, c'est selon.

À un moment, j'ai vraiment craint le pire, comme être obligé d'écrire un fait divers pour l'hebdo La Revue de Terrebonne qui aurait pour titre «Une crise cardiaque emporte une octogénaire durant un spectacle de Serge Lama». Disons que ça aurait assombri la soirée.

Mais passons. Rien de grave n'est arrivé. Et à la fin, comme il se doit, après de chaleureux applaudissements, généreux lui aussi (il venait quand même de chanter pendant deux heures sans entracte), il nous a gratifiés de deux chansons supplémentaires. La dernière était, évidemment, Je suis malade.

Une chance que ma voisine d'en face était déjà debout à ce moment-là, sinon le ressort de ses jambes lui aurait fait heurter le plafond.

 

Pascal Faucher

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