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02.03.2009

2 Mars 2011: Le réveil de Berck

Le 26 Février 2011 Serge Lama chantait au Touquet. Suite à ce concert on pouvait lire cet article dans le journal 'le réveil de Berck'

 


Rendez-vous avec le talent



La foule des grands soirs se pressait, ce samedi 26 février, période pourtant plutôt calme, au Palais des Congrès du Touquet Paris plage, et plus de 900 spectateurs ont répondu au rendez-vous donné par le Casino Barrière pour une rencontre avec une valeur sûre de la chanson française, Serge Lama et son spectacle, tiré, à la fois des meilleurs titres de son dernier album paru le 3 novembre 2008 : « l'Âge d'Horizons », et de ses chansons phares, les grands succès, les incontournables, ceux que le public attend et qui ont marqué plusieurs générations.

S'il fallait faire une synthèse de ce que nous avons vu, deux mots s'imposent : professionnalisme et talent.


Ce n'est pas un hasard si l'artiste à choisi ce titre, « Âge », au singulier, car il est né le 11 février 1943, à Bordeaux, et le temps passe vite, trop vite et finalement nous n'avons tous qu'un âge, celui de l'instant, inexorable mais enrichissant et en l'évoquant Serge Lama nous précise, toujours très lucide, en remerciant son public : « Merci pour ce bel élan de forces conjuguées ; Qui m'incite à mon âge à toujours naviguer ; Car je pagaie encore au gré de vos rivières..... ; Je prend force dans vous, par vous et grâce à vous ». Depuis son premier disque, en 1964, plus de 45 années de carrière, plus de 30 millions de disques vendus, de multiples tournées à succès, un spectacle musical sur Napoléon Ier, une telle accumulation d'expériences, de grandes joies, des déceptions, de terribles épreuves imposées par la vie (son terrible accident et ses séquelles), lui a donné, de haute lutte le droit de mettre un « S » à Horizons : étendues que l'on peut apercevoir autant que la vue peut s'étendre, mais aussi cercles où se meut l'esprit !

Sans artifices :
Il ne triche pas avec son âge ni avec son art et il précise sur scène : « Nous bâtissons tout sur l'authenticité », sans artifices techniques, seul accompagné de 2 musiciens, visiblement complices : un guitariste qualifié de « breton » aux multiples talents, Philippe Hervouët et Sergio Tomassi, l'accordéoniste, « l'italien », qui a supervisé les arrangements de cette nouvelle tournée et a signé la réalisation du dernier album. Il faut noter aussi que le chanteur a l'élégance de présenter au public toute son équipe y compris ceux dont le rôle peut paraître obscur mais pourtant indispensable au bon déroulement de la soirée.
Étonnamment, sa voix, et l'on sait qu'elle a été, et est toujours rudement sollicitée dans les envolées vocales vertigineuses de certains titres (« Je suis Malade », « Chez moi », « L'Algérie », entre autres), a traversé le temps, avec sa magnifique tessiture grave mais dans les aigus, l'on perçoit que le chanteur souffre, plié en deux pour monter la gamme. Heureusement, le style, le climat, le choix des timbres, les schémas harmoniques, des chansons ont été modifiés en les adaptant à sa voix, et finalement, même si elles sont reconnaissables, elles ont pris un air de nouveauté et l'on prend plaisir à découvrir leurs nouvelles facettes ! Contrairement au style de ses débuts, l'artiste, « scénarise » beaucoup plus son spectacle, sollicitant à de nombreuses reprises la salle, qui ne demandait qu'à participer, partager la « communion ». Pour le passé, nous avons noté, entre autres morceaux d'anthologie la toujours déchirante « Toute Blanche », a capella, qu'il ne chante pas entièrement, l'associant à « D'aventure en Aventure » ; « Mon Ami, Mon Maître » (Marcel Gobineau) ; « La Lettre à Joséphine » et la « Crainte et les Intérêts » (toujours d'actualité), tirées du spectacle « Impérial » ; « La Salle de Bain », « Une Ile », le magnifique texte qui aurait pu être écrit par le grand Jacques Brel et dans un style un peu plus leste, « Les P'tites Femmes de Pigalle ».

Nouvelle lignée :
Pour les chansons de son dernier album, Serge Lama nous en donne les clés : ses pères spirituels : « Je suis dans la lignée de la gaieté bon enfant et franchouillarde de Maurice Chevalier et Gilbert Bécaud et parallèlement je suis un littéraire proche de Georges Brassens, Jacques Brel et Léo Ferré » ; son penchant pour les auteurs et la poésie : « franchement graphomane », son éclectisme : « Je suis un peu fantaisiste, un peu tragique. Pour un spectacle complet, il faut tout cela entre le rigolo, le sourire, le rire parfois un peu gras - une once de vulgarité est nécessaire, au même titre que l'ail est nécessaire dans certaines cuisines : « Objets hétéroclites, Tu Te Fais L'Amour », est la parfaite illustration de ce dernier point. Nos « coups de coeur », iraient plus aux chansons sensibles comme : « D'où Qu'on Parte » ; «  J'arrive à l'Heure, le Cocotier » et le très désabusé et puisant dans la culture : « Grosso Modo », un regard nostalgique sur l'époque.
Toute belle médaille possède son revers et nous n'avons pas aimé le service d'ordre disproportionné et les menaces d'expulsion affichées dans le hall, car nous pensons qu'il ne suffit pas de dire au public qu'on l'aime et il faut aussi subir avec grâce les inconvénients de la popularité ! Mais cela n'a pas gâché notre plaisir ni celui de la salle qui a remercié, comme il se doit, ce grand artiste !

Didier MESSIAEN



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