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28.10.2009

28 octobre: 2005 Interview d'Yves Gilbert

Le 28 Octobre 2005 Nicole et Isabelle avaient rendez vous avec Yves GILBERT. 

 

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C’est aux alentours de 16 heures, ce vendredi que nous nous présentons chez lui . En homme du monde il nous accueille chaleureusement d’un baise main. Nicole et moi, sommes particulièrement intimidées, mais notre hôte fait tout ce qu’il faut pour nous mettre à l’aise. Il nous invite à nous asseoir, nous propose une tasse de thé et la conversation s’engage. Magnéto !

 

Isabelle CHARRIER : Yves Gilbert, nous sommes ici dans votre appartement du 15earrondissement avec une superbe vue sur le Dôme des invalides. Merci de nous accueillir nous sommes heureuses de
pouvoir enfin mettre en ligne une interview de celui qui depuis presque 40 ans illumine la majeure partie des textes de Serge Lama. Mais qui est Yves Gilbert ? Comment devient-on compositeur ?

 

Yves GILBERT : Bon au revoir ! (éclat de rire )…Vous ne voulez vraiment rien boire ? Je ne parlerai qu’en présence de mon avocat ! (rires)
Comment je suis devenu compositeur ? D’abord, je suis né le 22 Novembre… le jour de la sainte Cécile, la patronne des musiciens. Voilà. Ca répond à votre question ? Plus sérieusement,  c’est  ma mère qui m’a fait apprendre le piano quand j’avais 7-8  ans. Les gammes, le solfège, les exercices…je détestais ça, évidemment. Quelle horreur ! Il  y a quelques années j’ai donné des cours de piano à des enfants. Quand ils arrivaient ils ne savaient rien de la musique, quand ils repartaient, ils savaient jouer quelque chose. Mais de mon temps ce n’était pas ça du tout et je n’aimais pas ça du tout. Mes parents m’ont mis en pension chez les jésuites, c’était une horreur. Je vous passe les détails autrement on n’en a pas fini.

Isabelle CHARRIER : Et le piano dans tout cela?

" Toute la journée, j'étais tout seul, j'en profitais pour jouer des
morceaux et j'ai ainsi composé ma première mélodie."


Yves Gilbert : On se levait à 6 heures, les cours étaient entrecoupés par la messe et  des heures d’études, nous étions 100 par salle. Mon seul moment de distraction, mon seul moment de tranquillité je le trouvais chaque soir, pendant une demi heure lorsque je travaillais mon piano dans une salle à part. Mais je n’aimais pas trop cette ambiance.
Puis comme je ne fichais rien, mes parents m’ont rapproché d’eux à Deauville. Ils m’ont, enfin, inscrit dans un Lycée mixte. Et à 14 ans, j’aime autant vous dire que ça m’a changé  des jésuites…( rires )
J’ai continué à prendre des cours de piano, avec une demoiselle « De Verney» très gentille, qui s’est escrimée à me faire apprendre Chopin, Mozart, Beethoven. Sans succès…Un jour elle dit à ma mère… « On va peut être arrêter car il n’est vraiment pas doué… !  »
Et moi, dès qu’elle partait, j’écoutais la radio, et j’entendais, Bécaud, Piaf, Trénet,  j’achetais des petits formats pour apprendre les accords et je jouais, «  La mer » et bien d’autres. Sans le savoir j’apprenais mon métier.

Ma mère dit à cette demoiselle De Verney, « C’est bizarre, parce que quand vous n’êtes pas là ; il joue des trucs, c’est pas mal!! » « Joue moi ce que tu joues et on va voir ce qu’on peut faire », rétorqua-t-elle. J’ai joué et elle n’en est pas revenue, bien sûr. « J’ai compris….on va faire autre chose », dit-elle.
Elle m’amène, alors, une partition d’Yvonne Blanc, une chanteuse de jazz. Vous ne connaissez pas vous n’étiez pas nées ! Mais là encore, il fallait déchiffrer.
Je me suis dit, en moi-même non…je ne veux pas. C’est comme Chopin ! Ce que je voulais c’était jouer à l’oreille… J’ai dit : « Non, je ne veux pas déchiffrer »
Alors elle répondit : « Bien j’ai encore compris…on va faire de l’harmonie ».

Moi : « Ah oui ça c’est bien, ça, l’harmonie ». Mais au bout de trois semaines, l’harmonie, c’était devenu « On n’ a pas le droit de faire ça et ça et encore ça ! » Bref, au bout de trois semaines , j’ai retourné le bouquin et j’ai lu ceci « Maintenant que vous savez tout ce qu’il ne faut pas faire…..vous avez le droit de faire tout ce que vous voulez ! » Et là, j’ai dit : « Terminé le bouquin ! » Et la prof…est rentrée chez elle. A partir de là, alors, j’ai commencé à faire des progrès.
Ensuite, on m’a envoyé en Angleterre, car mon père m’avait fait apprendre l’allemand première langue. Moi je voulais faire de l’espagnol, mais mon père avait très peur, « qu’ils » reviennent ! Moi je disais, « Ecoute, ils sont venus, en 70, en 14 en 40. Bon ça suffit maintenant ils ne vont pas revenir !!!. »
Mais non ! Il a quand même fallu que j’apprenne l’allemand, et l’anglais en deuxième langue. Puis quand je suis arrivé au collège de Deauville pour redoubler ma quatrième, j’ai changé. J’ai pris anglais en première langue et comme j’avais du retard on m’a envoyé passer quelques temps en Angleterre.
Là-bas je suis tombé dans une famille d’industriels, énorme !!!   Toute la famille avait une usine de textile, je ne sais pas combien d’hectares de parc, une Rolls… c’était incroyable.  J’étais dans une maison style Dallas, avec colonnades etc… et un grand salon, dans lequel il y avait un immense piano, Steinway,  Toute la journée, j’étais  tout seul pendant qu’ils étaient tous dans leurs usines, j’en profitais pour jouer des morceaux et j’ai ainsi composé ma première mélodie.
En rentrant à Deauville , je suis allé voir le chef d’orchestre du casino que mon père dirigeait et je lui ai fait écouter. Il m’a dit  «C’est pas mal du tout ! tu peux en faire d’autres ?» Et voilà ça a commencé comme ça. J’ai commencé à faire des chansons avec une amie qui était en première avec moi, j’ai fait des paroles et des musiques

I.C  : C’est étonnant que vous n’ayez pas accroché avec Chopin» car quand on écoute « Le Prélude en sol » ( mélodie composée par Yves Gilbert, face B du « Dernier Baiser »)  on retrouve complètement ce style Chopin
 
Y.G  :  Mais j’aimais bien Chopin, quand c’était les autres qui le jouaient. Enfin j’ai joué un peu la « valse minute »…mais bon !
Puis je suis arrivé à Paris « pour faire architecture », comme on dit,  parce que mon père ne voulait pas que je fasse de la musique. Il m’a alors  fait passer des tests pour savoir quelle orientation je pouvais prendre…Les tests passés, on m’a dit « artiste » ! Mais comme j’étais fort en maths, mon père a dit «  architecture ! C’est de l’art et des maths ! »
Ainsi « entretenu » par mon père pendant 5 ans pour faire architecture  j’en profitais pour faire de la musique. Je jouais dans les bars , les cabarets. En 1961 j’ai signé mon premier contrat chez Philips, tout seul en tant qu’auteur, compositeur interprète. Nous étions deux à l’époque à signer chez Philips, Johnny Hallyday et moi….. ( Pas peu  fier Yves Gilbert de nous avouer cela ! ) Ils me prenaient pour un nouveau Charles Trenet, je les faisais rire !!!
Mes textes étaient drôles et  puis en janvier 1962, terminé la belle histoire….Service militaire ! J’avais eu un sursis : j’avais redoublé la première année d’archi, puis triplé la deuxième…Ca faisait un peu beaucoup ! Tout ça s’est donc arrêté.
Je n’avais pas enregistré mon album, je n’avais rien fait…
Quand je suis revenu, je me suis marié avec Patricia - devenue Guesch Patty ça vous le saviez, - son père  étant directeur artistique est venu avec moi chez Philips. Il a dit Monsieur Yves Gilbert a un contrat chez Philips, on va le transformer en «  Yves et Patricia ».
Ah oui ! gentil petit couple de la chanson française ! On a donc enregistré, quatre super 45T qui n’ont pas marché….Alors au bout de deux ans,  ils nous ont virés…
Là j’ai rencontré Bruno Coquatrix par l’intermédiaire de mon père. Il cherchait quelqu’un pour animer son club au dessus de l’Olympia.
Entre temps en Juillet 1965 , Régine que je connaissais depuis le début puisque mon père l’avait engagée, me dit, «  J’ai René Lebas , qui travaille et s’occupe d’un jeune qui fait des textes pas mal du tout ; tu devrais le rencontrer il s’appelle Serge Lama. »
Je vais organiser une rencontre.

Elle m’organise donc un rendez-vous à Deauville avec Serge Lama … le jeune auteur, le mec qui va tout casser, qui emmerde les riches, qui n’a rien à me dire et auquel je n’ai rien à dire non plus ! Je l’avais déjà rencontré à la télé dans «  jeunesse oblige »…, chez Jacqueline Joubert il  ne se prenait pas pour de la merde…. ! Il bouffait la terre entière, il avait les dents longues et était assez antipathique  ! Donc il ne s’est absolument rien passé. Quelques semaines plus tard
, Serge a eu son accident. Et là, il a changé d’optique. Il a vu les choses différemment. Il a vu qu’il n’était pas invincible, et il est devenu beaucoup plus humain. Alors qu’avant, il avait des comptes à régler : il voulait venger tous les hommes contre toutes les femmes qui pour lui n’ étaient que des salopes qui voulaient empêcher les hommes de réussir.
En avril, la même Régine, me dit une nouvelle fois, 
«  Il faut que tu rencontres Lama. Il est chez lui, il est bloqué au lit, tu ne peux pas le louper. Mon fils t’attend. Il  t’accompagne et ne te lâchera pas tant que vous ne vous serez pas rencontrés ;  ça ne peut que coller entre vous ».

 
 
 Et tous les jours , j'étais chez lui et on a fait que ça ..des Chansons, Des chansons, des chansons.... 
 
N.R : C’est fou qu’elle aie eu cette intuition au point de s’entêter à vous faire vous rencontrer. Ca s’était mal passé la première fois mais elle souhaitait tout de même une 2° rencontre.!!

Y.G Oui elle était déterminée et persuadée qu’il ne pouvait que se passer quelque chose entre nous. Me voilà donc parti, pour la rue de Latour-Maubourg, chez Marcel Gobineau où Serge était. Moi…le fils de famille, petit pantalon gris, blazer marine, cravate club, parapluie…. Deauville quoi !! ( rires..)
Et j’arrive.….dans ma mémoire j’avais quitté un garçon sec et dur…Et là…, je me trouve face à . Bouddha !!  J’AI EU PEUR !!… Et je suis accueilli par un énorme éclat de rire ( celui qu’on lui connaît…..) HAHAHAHA…..J’AI EU ENCORE PLUS PEUR…. !!!
Il me dit : «  Bon écoute Régine vient de m’appeler, je ne sais pas… joue moi quelque chose et puis on verra… ! Après m’avoir écouté il me dit : « J’ai écrit un texte hier soir ou ce matin.. ça s’appelle « Sans toi»…je te le donne et  tu vois ce que tu peux mettre dessus… »
Je rentre à la maison, je fais la musique, je l’appelle, «  Ca y est ». Serge Lama me dit
«  Ah bon ?? Et bien viens demain » !
J’y retourne le lendemain, je lui montre la chanson, ça lui plaît beaucoup. C’est la première qu’on enregistre et à partir de là j’y suis allé tous les jours. Je  n’avais que ça à faire, je venais d’être viré de chez Philips. On a commencé à écrire toutes nos belles chansons.… ou presque, « D’aventure  en aventure », « Le 15 juillet », « Les ballons rouges « … etc
Et tous les jours j’étais chez lui, et on a fait que ça…des chansons, des chansons, des chansons….

I.C : Est ce qu’il y en a beaucoup qui sont restées dans les tiroirs ?

YG : Enormément….Enormément. Il y avait de tout, des bonnes, des moins bonnes, des carrément mauvaises.

I.C : En voyez vous sortir aujourd’hui ?

Y.G : La plupart ne sortiront jamais.

N.B :  Serge ne dirait peut être pas les choses de la même façon aujourd’hui ?

Y.G : Non, ce n’est pas ça. Il  y a par exemple, «  Mon enfance m’appelle » qu’on avait écrite en 1966-1967. Elle est sortie dix ans plus tard. A l’époque, il disait «  je ne peux pas sortir ça aujourd’hui, je ne suis pas assez vieux ! ». Il a écrit des trucs à 12 ans d’une maturité incroyable !  … « A quinze ans » il l’ a écrite vers 18 ans aussi.

NR : Vous nous parlez du regard que vous avez eu sur Serge lors de votre première rencontre, quel a été le sien ?


Y.G : Je ne sais pas,  faudra lui demander…

NR : En fait s’est il juste attaché au fait  que vous soyez une simple personne qui allait lui composer ses chansons, ou a t’il senti que vous étiez davantage, parce qu’il sent les gens, il a ce don, n’est ce pas ?

Y.G : Un jour il s’interrogeait effectivement sur notre relation, il me disait : « Nous venons de deux  mondes totalement différents et pourtant ça marche, il y a bien quelque chose qui nous relie tout de même non ? »

Je lui ai répondu Oui .  « D’aventure en aventure », « Une île », les chansons, l’intuition… » Voilà…… ! Quand je l’accompagnais je sentais à quel moment exactement il serait ou non en difficulté, je savais m’adapter à la moindre de ses improvisations.

NR : C’est vrai que cette magie que vous partagiez tous les deux sur scène était absolument incroyable et faisait déjà une partie du spectacle.

I.C : Toutes ces années où vous l’avez accompagné justement, n’était ce pas exténuant au bout du compte ?

Y.G : Vous rigolez ? C’était génial oui !! 200 galas par an …fabuleux !!!

I.C : Oui, sans aucun doute mais la vie de famille peut être en pâtissait elle ?

Y.G : Et bien oui.  En 1972 j’ai divorcé de Patricia. On était déjà pas mal sur les routes avec Serge, j’ai rencontré Julie Saget.  Nous nous sommes mis ensemble en 1973. Mais c’est vrai que les toutes les années 70 jusqu’en 1985 ça a été de la folie !! Sauf une année où l’on a rien fait parce qu’on ne trouvait pas de salle sur Paris pour monter Napoléon.
Personne ne voulait accepter de prendre le risque, personne n’y croyait. Alors Marigny, Eddy Marouani,l’édition de  Serge et  Roland Hubert, en fait ont mis un peu de sous dans le concept du spectacle, Thierry Le Luron a dit à Serge, « Vise Marigny celui qui l’occupe pour l’instant, ne va pas durer…la salle va être libre, prépare toi ».

On espérait que ça dure jusqu'à noël afin que nous rentrions dans nos fonds…Et ça a duré trois ans !!!!MAGNIFIQUE !!

I.C : Comment s’est passée la collaboration sur Napoléon ? Etait-il écrit d’avance que vous seriez le compositeur de la comédie musicale, ou avez vous été en compétition avec Alice Dona ?
 
Pour Napoléon, je ne sais pas vraiment comment ça s’est fait…Lui a une explication, moi j’en ai une autre…
Je sais que lors d’une première du Palais des Congrès vers 1980 ou 1982, Alice qui travaillait beaucoup avec Claude LEMESLE  est allée voir Serge et lui a dit : « Tes textes en ce moment c’est n’importe quoi…, c’est de la merde ! tu fais de la merde ! » Et serge lui a répondu : «  A musique de merde, paroles de merde ! »
Alors vous imaginez bien que ce genre de compliment…ça ne plait pas trop !

Quelques mois plus tard, il devait donner la pièce à l’un de nous deux et il m’a dit, « Je ne peux pas la confier aux deux il me faut choisir entre l’un ou l’autre ». Je lui ai
 répondu, « Ecoute, tu n’as qu’à la donner à Alice…et puis m’emmerde pas ! »
Lui dit maintenant que c’est à cause de ça qu’il m’a choisi !!!

I.C : Est ce que le succès que vous avez remporté avec Napoléon, vous a ouvert d’autres portes …auprès d’autres artistes ?

Y.G : Non, ça ne m’a ouvert aucune porte, mais  j’ai pris mon pied !  Un plaisir énorme à l’écrire et à vivre l’aventure que cela nous a offert. Moi je voulais depuis longtemps écrire un petite œuvre, comme ça, je le lui réclamais sans cesse.
Il me disait, « T‘as une idée » ?? et moi : « Oui j’ai une idée…. Dom Juan » !
Dom Juan Lama…. Je trouvais ça génial !

 
J'ai écrit NAPOLEON en trois jours et trois nuits "
 
 
I.C : Moi, je l’aurais vu davantage dans Casanova !
 
Y.G :Exactement !!!…c’est ce qu’il m’a répondu.. après ! Alors je lui ai dit. « Et bien Casanova si tu veux, » Et puis il s’est documenté sur  des pièces de Dom Juan et ça ne lui a pas plu. Il est arrivé  plusieurs semaines plus tard et m’a dit.. «  Ca y est ! j’ai trouvé, on va faire Napoléon. » GLOUPS !! Ce n’était plus du tout la même histoire…je ne me voyais pas du tout en train d’écrire des musiques militaires  etc…
Et puis.. un jour en tournée  il me dit ça y est c’est prêt ! quand est que je te le lis, ? On a fait une bouffe le soir même et il m’a lu tout ça.…C’était beau, génial, bien écrit , poétique ! Il nous faisait connaître l’homme. Rien à voir avec le Napoléon auquel on était habitué.. C’était l’homme amoureux, avec ses problèmes . Ca a été formidable !
Il m’a donné un petit livre rouge…et m’a dit « on se revoit dans un mois et demi, vers octobre et tu me montreras ce que tu as fait ». J’ai posé ça sur le piano à la campagne, dans ma maison et ça n’en a pas bougé pendant un mois et demi.
Un jour ma femme, me dit : «C’est pas mardi prochain que tu vas chercher Serge à Paris pour lui montrer ce que tu as fait ? » Moi : « Si »… : « Et tu as fait quelque chose.. ??? « Non » !
Et j’ai bossé pendant trois jours et trois nuits…et j’ai écrit Napoléon en trois jours et trois nuits !

J’ai écrit une trentaine de chansons…les unes derrières les autres…en les enregistrant sur le magnéto (Yves nous chantonne les chansons de Napoléon les unes après les autres tout en nous expliquant…sa méthode ) !
Et  voilà …comme on dit en architecture quand on est « charrette » c’est là ou on sort le meilleur de soi !!

I.C :Quand Napoléon s’est terminé, qu’avez vous fait ?

Y.G : Je me suis reposé (sourire) Mais serge s’est arrêté de chanter il a fait du théâtre, .mais du jour au lendemain…plus rien.! * ( 1)
J’ai donné des cours de piano, j’ai accompagné des chorales amateurs, Bordeaux Lyon.. J’ y allais tous les week-ends…Mais ce n’est pas évident.. Avec Julie, nous avons  donné des cours de chants. Et puis voilà ! Et puis, c’est reparti en 1994..Serge  m’a rappelé, et m’a dit : « Je reviens, je vais enregistrer ».  Il m’a envoyé une quinzaine de textes et la même chose à Alice. Et en fin de compte nous avons partagé l’album.
 
I.C : Vous entretenez de bons rapports avec Alice Dona ?
 
Y.G : Quand on se voit  on s’entend bien, oui, bien sûr, il n’y a pas de problème !
 
I.C : Mais vous n’avez pas de rivalité ?

Y.G : Il y a toujours eu une sorte  de rivalité avec Alice. *(2)
 
NR : Lama  dit qu’elle est sa partie masculine, et vous sa partie féminine, qu’en pensez-vous ?

Y.G : Mmouai.. ; je pense qu’il a raison car elle compose des mélodies directes et moi des mélodies plus douces. Ce qui nous rassemble Serge et moi c’est notre intuition féminine.
 
I.C : A part Lama avez-vous travaillé en collaboration avec d’autres chanteurs ? Est-ce qu’on connaît d’autres tubes dont on vous doit la musique ?

Y.G : Non… ! A quel moment auriez vous voulu que je travaille avec quelqu’un d’autre ? Pendant 20 ans sur les routes avec lui ! Sans compter que je lui composais ses musiques, je l’accompagnais pendant le spectacle et que j’étais également le chef d’orchestre… Pas le temps ... non, pas le temps !
Et puis après, mon image était tellement collée à Lama que bien sur personne n’a eu l’idée même de me demander une chanson.
Les gens me croyaient en exclusivité avec Lama, il fallait que j’arrive à faire savoir que non ! que je n’avais signé aucun contrat d’exclusivité. Aujourd’hui je travaille avec Serge mais aussi avec d’autres jeunes auteurs .

NR :  Nous avons de plus en plus de  jeunes qui nous rejoignent sur notre site . Vous ne pensez pas que la Star Ac lui a apporté un nouveau public  plus jeune ?

Y.G : C’est sûr que oui. Il y a quelques années lors de la première Star  Ac, Serge a chanté « D’aventures en aventures », avec Jennifer. Le fils de la personne avec qui je vis depuis quelques années avait, à l’époque, 17 ou 18 ans et il dit à sa mère « mais D’aventures en aventures c’est de Yves ?? «  dès lors il m’aurait presque demandé un autographe !!!! »
Les jeunes ont commencé à se sentir concernés par les chansons de Serge parce qu’elles passaient sur ces émissions c’est sûr !
 
I.C : Par contre, pouvez vous me parler de la période ou il a pris Gérard Daguerre comme Chef D’Orchestre ?

Y.G : En 1994 quand Serge a décidé de rechanter, il y a eu un grand changement. …*(3)
Gérard Daguerre  avait amené son groupe. C’était formidable,  un très bon groupe,  c’était lui qui devenait le chef d’orchestre.  Ça a été une période formidable.
Et moi a partir de là, je me suis noyé dans l’orchestre jusqu’à disparaître totalement.
Ensuite Daguerre est parti. *(4)

I.C : Vous avez vu « Accordéonissi-mots » ?

Y.G. : Oui plein de fois, j’adore !!

I.C : Vous en pensez quoi, vous, aujourd’hui, qu’il ne souhaite plus de piano en le revendiquant  haut et fort  disant même que cela le  limitait dans l’interprétation ?

Y.G : (Yves fait une petite moue avant d’ajouter) Ecoutez, je ne suis pas forcément objectif mais je reste persuadé que les Français qui sont des gens très conservateurs regrettent de ne plus voir Serge tourner avec un piano et un orchestre. Maintenant, il faut avouer que ce qu’il fait en ce moment, il ne pourrait jamais le faire  avec un piano, ça revient beaucoup trop cher. Et pour une question pratique, je le comprends parfaitement. Il faut transporter le piano avec l’accordeur…c’est toute une organisation. Les machinistes râlaient, ils me disaient « mais  il pèse une tonne ton piano… ». Pour passer dans les petites salles de France comme il a choisi de le faire, je trouve que cette solution est bonne……

I.C : Il nous annonce dans Platine qu’il veut faire une comédie musicale en 2013, est ce qu’il va à nouveau vous contacter pour la musique ?
 

Y.G : En 2013 ? Je ne suis absolument pas au courant !!
 
I.C :Commencez à travailler !! alors !! ( rires) . J’ai proposé un sondage aux internautes, dans lequel j’ai proposé les sujets suivants, Casanova, Marquis de Sade, Dom Juan, Dom Quichotte, et Victor Hugo , dans lequel le verriez vous le mieux ?
 
Y. G : je ne sais pas

I.C : Enfin en attendant, toujours dans le journal Platine il nous annonce qu’il va sortir un album pour la fin 2006 ?
 
Y.G 
Ah bon ? Je ne sais pas du tout ce qu’il veut faire pour l’instant, je ne pourrais vous renseigner.

I.C : Vous n’êtes pas au courant qu’il prévoit de sortir un nouvel album ? Pourtant, vous travaillez toujours ensemble non ?
 

Y.G : Oui, oui, bien sûr, mais je ne suis pas au courant de ce qu’il va faire. D’ailleurs souvent il dit qu’il va faire un truc et il en fait un autre. Je ne sais pas s’il va refaire du théâtre ou du cinéma…ou un album Je ne sais pas.
 
I.C : Pourtant dans le journal Platine, il annonce que vous avez toujours de très belles mélodies et que vous serez dans le prochain album.
 
Y.G. : Ah bon ? Je m’attends  donc à ce qu’il m’appelle début 2006 pour la préparation du prochain album. Il aura sans doute quelques textes à me proposer mais j’ai vu sur votre site où vous avez mis les dates de la tournée, que celle ci va encore continuer jusqu'à la fin 2006… alors ?


I.C :Une dernière question, parmi toutes vos compositions qu’elle est celle que vous préférez ?


Y. G :Celle que je vais faire tout à l’heure  (clin d’œil)

Il faut quand même que je vous dise quelque chose, qui va j’espère vous faire plaisir, et qui m’en a fait beaucoup à moi, je ne le sais que depuis hier, mais le 5 décembre on va me remettre le grand prix de la chanson française de la SACEM en tant que compositeur. Il y aura Julien Clerc ( gd  prix interprète), il y aura Djamel Debouze (grand Prix des  humoristes) et d’autres…, En principe ; que Charles Aznavour, et Serge seront être là. Serge doit chanter deux ou trois chansons que nous avons écrites ensembles…

I.C : Ca fait plaisir !! Voyez, lorsque je vous ai contacté je vous disais que je souhaitais pour vous une « reconnaissance »…Je n’imaginais pas que ce soit aussi vrai !
 

NR :Vous travaillez avec de jeunes auteurs aujourd’hui, auriez vous une chanson que vous pourriez nous faire entendre ?


 Y.G : J’allais vous le proposer !


Nous débranchons donc notre magnéto et suivons Yves au fond de son appartement ou il nous interprète deux de ses dernières compositions.
L’une d’elle nous a particulièrement émue Nicole et moi…et nous lui souhaitons tout le succès qu’elle mérite, ainsi qu’à ses auteurs.
Nous remercions Yves Gilbert de son accueil chaleureux , celui ci nous raccompagne dans l’entrée. Nous nous embrassons.

 

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