15.12.2009
15 Décembre 2001: La dernière heure
L'amant Lama
Le tonnant Serge est étonnant sur son nouvel album. Mais il aime toujours les femmes comme un adolescent...
BRUXELLES Joint ce vendredi par téléphone, Serge Lama reconnaît avec nous que c'est un autre aspect de lui qu'il fait tournoyer sur son nouvel opus, Feuille à feuille. Et que, du coup, la presse française n'a jamais été aussi enthousiaste à son égard. Vous me faites remarquer que j'ai moins la voix qui tonne sur cet album et c'est sans doute pour ça que j'entre mieux dans la mode. Car pour l'instant, on est en pleine période d'eunuques et seuls deux artistes sur dix ont du coffre... C'est la tendance actuelle mais en même temps je me dis qu'il ne faudrait quand même pas reprocher à Céline Dion, Lara Fabian ou Florent Pagny d'avoir de la voix. Personnellement, c'est mon expérience de comédien qui m'a permis de me calmer un peu vocalement et de respecter l'auteur que je suis par ailleurs. Désormais, mes mélodies, mes textes et ma voix se trouvent sur le même pied.
S'il est peu question de pied sur Feuille à feuille, le péché de la chair, lui, y est pas mal présent. Mais attention, celui auquel on succombe comme celui que l'on ne fait que désirer... Le premier single du disque, Quand est-ce qu'on fait l'amour?, parle de l'inhibition qu'ont les deux sexes-surtoutlemasculin, d'ailleurs- à passer à l'action. Souvent, on invite une dame à dîner, on discute et, pardonnez-moi l'expression, on tourne autour du pot! Au point qu'à la fin de la soirée, on se dit au revoir et c'est tout. Cette situation m'est arrivée plus souvent qu'à mon tour...
Le corps est le miroir de l'âme Comme il l'a régulièrement répété, Lama n'est jamais allé voir Les petites femmes de Pigalle. Mais il nous l'a confirmé par rapport à cet album sensuel, il a beaucoup répondu à l'appel de son corps. Oui, c'est vrai, à partir de la trentaine... Si je le regrette aujourd'hui? Non, ça ne servirait à rien et puis il faut savoir que le corps, au début de la vie, est important. C'est le miroir de l'âme et il correspond à l'instinct, à l'instant. Cela étant, aux alentours de 45 ans, l'âme remonte à la surface comme l'huile remonte à la surface de l'eau.
L'âme remonte à la surface et Lama, lui, rend les femmes belles (c'est le titre d'une de ses nouvelles chansons). Un peu prétentieux, ça, Serge? En fait, ce que je veux dire par là, c'est que l'amour rend les femmes belles. Quand une femme est amoureuse, elle est transformée, régénérée, comme une fleur qu'on rattacherait à ses racines. Pour l'homme, ce n'est pas la même chose et ce n'est pas difficile à comprendre: nous, dans l'acte physique, on perd quelque chose alors que la femme reçoit et donc se fortifie. Après l'amour, la femme est donc épanouie et l'homme épuisé (éclat de rire).
La jalousie de ma mère... A l'entendre disséquer le beau sexe, on se dit que Serge Lama doit parfois subir les foudres de son épouse. Elle n'est pas fondamentalement jalouse, mais ce n'est quand même pas simple d'être la femme d'un chanteur. Ma mère était excessivement jalouse et c'est à cause de cet enfer que mon père s'est résigné à être l'artiste qu'il rêvait d'être...
Impossible d'entrer dans la famille Lama sans évoquer son fiston, qu'on a récemment vu faire des tours de magie sur le plateau de Michel Drucker. Frédéric a un don naturel pour la prestidigitation et a de toute façon toujours été habile de ses mains, qu'il a très grandes au demeurant. Pour l'instant, sa technique se limite aux close-up mais il prend actuellement des cours pour élargir son champ d'action.
Sur le point de partir en tournée, l'ex-Napoléon des scènes a vu dans son planning qu'il se produira à Bruxelles fin mars, début avril. Un inconditionnel prévenu en vaut deux.
Serge Lama, Feuille à feuille (Warner).
Propos recueillis par Jean-Philippe Darquenne
16:41 Publié dans 2001, La presse des années 2000 | Lien permanent | Commentaires (0)
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