30.11.2009
30 novembre 1998 : Sud-Ouest
Critique du concert de Serge Lama avec l’Orchestre Symphonique d’Ile de France le 28 novembre au Pin Gallant à Mérignac
Classiquement Lama
Le chanteur était samedi soir au Pin Galant, accompagné d'un grand orchestre
Musicalement, le week-end s'annonçait sans répit pour les amateurs de chanson française. On signalait comme il se doit la présence de Johnny Hallyday à Bordeaux, suivi des 2B3 dimanche, alors que d'autres indiquaient simultanément le passage de Julien Clerc à Saint-Loubès. Mais notre attention s'est finalement portée sur la salle du Pin-Galant de Mérignac où la prestation scénique de Serge Lama paraissait la plus novatrice - le chanteur devant s'y produire en compagnie de l'Orchestre Philharmonique d'Ile-de-France, sous la direction de Michel Guillaume.
Lama pouvait ainsi faire d'une pierre deux coups : satisfaire un public de connaisseurs venus retrouver ses « classiques » d'une part, et réconcilier les réfractaires en proposant un « dépoussiérage » de son répertoire d'autre part. Mais au terme du concert, le contrat ne s'est avéré que partiellement rempli.
Car le personnage Lama, romantique, obsédé par la Femme, ne parvient jamais à nous satisfaire réellement. Accompagné d'un quatuor durant la première heure, il cherche son public, plaisante à demi-mots. Quand s'éteignent les projecteurs, un halo l'encercle inévitablement. Il sait pourtant s'effacer, rendre leur place aux musiciens, mais rien n'y fait. Alors apparaît l'orchestre. Alors s'éveille le public qui réagit enfin à tant de présence, de prestance musicale. Lama, l'homme, semble pourtant « difficile ». Fatigué, avare de sourires, il s'avance sur le devant de la scène comme à la proue de son Titanic et se régénère sous les applaudissements d'un public « bourgeois » qu'il n'hésite pas à critiquer lors des rappels. « D'habitude, à ce moment du spectacle, tout le monde est debout », lance-t-il férocement. A l'heure du départ, Lama n'enthousiasme donc pas, ou peu. Pourtant, lorsqu'il est grave, triste, accompagné par le ressac des violons, se diffuse une certaine, trop rare sincérité.
FS
08:28 Publié dans 1998, La presse des années 1990 | Lien permanent | Commentaires (0)
Écrire un commentaire