20.03.2009
20 mars 2007 : Tribune de Genève
Interview de Serge lama lors de la sortie du recueil de poésie, Sentiments, Sexe et Solitude.
Serge Lama a la langue bien pendue
Livre : Ses poèmes érotico-sentimentaux lèvent un grand pan du voile sur des secrets d'alcôves.
Au début était la solitude, alors l'homme inventa le sexe et le sentiment. Ainsi parle Serge Lama, chanteur populaire de son état. Auteur prolifique et à succès de quelques belles ritournelles. Il est à Genève pour promouvoir Sentiment, sexe et solitude. Un ouvrage où il évoque sans détour des plaisirs entre adultes consentants. Ses vêtements sombres soulignent la pâleur de son visage. Son grand rire franc envahit toute la salle. Rencontre.
Qu'est-ce-qui vous a donné l'envie de publier ce recueil ?
Mon épouse, mes amis. En vérité, les textes compilés dans ce livre dormaient dans des cartons. J'ai commencé à écrire à 11 ans. Et depuis je n'ai jamais cessé. Mais avant de les soumettre à mon éditrice, il m'a fallu revoir mes copies.
Vous n'avez pas peur de choquer votre fan-club ? Vous évoquez le sexe sans grande retenue, parfois même de manière un peu triviale.
Non. Lorsque j'ai eu 60 ans, je me suis autoproclamé libre. Libre de laisser glisser ma plume là où elle le voudrait. J'ai longtemps subi la pression des maisons de disques qui censuraient les passages trop libertins de mes chansons. Là, personne n'a bridé mes élans.
Il n'empêche, le public a dû être un peu déconcerté. Vous avez plus le profil de chanteur romantique que du marquis de Sade version postmoderne.
Mes lectrices - elles sont majoritaires - ont au contraire dévoré avec appétit les pages de mon livre.
La critique vous a un peu éreinté.
Oui, c'est vrai. Mais la critique m'a toujours savonné la planche comme elle le fait pour tous les chanteurs populaires. Bien sûr que cela m'affecte. Mais, pas plus que de nécessaire. En vérité, je me sens moins complexé depuis que Charles Aznavour m'a montré les attaques journalistiques dont il a été l'objet.
Et puis vous savez ce ne sont pas les critiques qui font et défont le talent. En vérité, il se mesure toujours à l'aune du public.
Et de ce côté, vous êtes bien servi.
Ce qui me surprend c'est que les femmes sont les plus friandes. Non pas qu'elles soient plus enclines au sexe que les hommes mais parce qu'elles apprécient davantage les jeux et les approches érotiques. Celles à qui j'ai dédié mon recueil m'ont assuré qu'elles l'offriraient comme livre de chevet à leur compagnon.
Vous faites des œuvres d'utilité publique ? Il est vrai qu'il y a un petit côté pédagogique, version « une femme comment ça marche dans l'alcôve ». Vous semblez à cet égard très aux faits des secrets féminins.
Jusqu'à 30 ans, ma vie amoureuse était un peu désertique et puis le succès aidant les conquêtes se sont bousculées au portillon.
La douce rançon de la gloire ?
En partie seulement. Les femmes ne me tombaient pas dans les bras parce que j'étais chanteur mais parce que, toute fausse modestie à part, je suis très investi durant les préliminaires. Bon nombre de mes semblables font montre d'incompétence à cet égard.
Vous êtes un homme à femmes finalement. Les Suissesses ont-elles résisté à votre charme?
J'ai eu une période assez dense. A cette époque, les Suissesses succombaient aussi.
Avez-vous d'autres projets d'écriture ?
Non. D'autant que je serais un piètre romancier. La prose me met mal à l'aise. Je suis en revanche en train d'écrire un nouvel album. Et je pense m'inspirer de quelques-uns des textes - les plus softs - de mon livre.
De vous, on dirait volontiers que vous avez une gueule. Il est singulier que le cinéma ne vous ait pas fait d'appel du pied.
Je ne suis pas complètement novice cependant. Outre Napoléon, j'ai joué quelques pièces et interprété le rôle d'un policier à la télévision.
Si vous n'aviez pas été chanteur, à quoi auriez-vous donné votre vie.
Si mon père avait réussi dans la chanson, je n'aurais jamais osé marcher sur ses plates-bandes. Je crois que j'aurais été simplement auteur.
On ne vous voit pas aux côtés d'un candidat à la présidence de la République française.
Personne ne m'a sollicité et si cela avait été le cas, j'aurais refusé.
- Sentiment, sexe, solitude, Editions Anne Carrière
12:46 Publié dans 2007, La presse des années 2000 | Lien permanent | Commentaires (0)
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