Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21.11.2023

21 novembre 2025 : GALA.fr

gala.jpg

 

INTERVIEW - Serge Lama à l’honneur sur France 3 : “Johnny Hallyday était une star, je n’en suis pas une”

Par Tiffany Pintado

 

Ce vendredi 21 novembre, Serge Lama est mis à l’honneur avec le bel hommage Serge Lama, le dernier rappel diffusé en prime time sur France 3. Le chanteur dévoile également son nouveau projet, Poètes, dans lequel il partage pour la première fois sa passion pour la littérature. Il s’est confié à Gala.fr à propos de ces deux événements. Rencontre...

Une soirée mémorable ! Serge Lama est mis à l’honneur dans Serge Lama, le dernier rappel diffusé en prime time sur France 3 ce vendredi 21 novembre. Il s’agit d’une journée importante pour le chanteur puisqu’il dévoile également son nouveau projet étonnant, Poètes, dans lequel il partage pour la première fois sa passion pour la littérature. Sur des fonds sonores envoûtants, l’artiste récite avec une fougue incroyable des poèmes qui ont marqué leur temps. À cette occasion, il s’est confié à Gala.fr, revenant ainsi sur le tournage riche en émotion de cette émission, tout en évoquant son quotidien loin de la scène.

 

Gala.fr : Racontez-nous l’histoire qui se cache derrière le prime time de France 3...

Serge Lama : Au départ, cette histoire s’est passée un peu à mon insu. À la fin, ils ont bien été obligés de m’avertir que j’allais faire quelque chose. Mon épouse m’a dit : «Tu fais une émission. Je ne te dis pas tout le monde qui va y avoir, mais il y a des gens que tu aimes bien». Lorsque j’ai vu tous les artistes, de Bruel en passant par Cabrel, qu’il y a eus... Je n’aurais jamais pensé que tous ces chanteurs seraient venus me rendre hommage. Et c’était tellement émouvant, mais tellement émouvant.

Avez-vous eu l’opportunité de croiser tous les artistes après le spectacle ?

Le tournage s’est terminé tard. J’ai pu voir uniquement ceux qui sont montés sur scène plus tardivement. Je leur ai surtout écrit et téléphoné ensuite, dès le lendemain. Je leur ai dit que je les aimais aussi. Qu’on avait fait tellement de belles émissions ensemble. Parce que tous ces gens ont fait des émissions avec moi. Ce ne sont que des personnes que j’admire. Luana, mon épouse qui s’occupe de moi, avait choisi évidemment des artistes que j’aime, et c’était formidable. Je les ai remerciés de s’être libérés parce que je sais que certains ont fait des efforts pour être présents. Certains avaient un avion à prendre et d’autres avaient des obligations ailleurs. Ce n’était pas simple et ils l’ont tous fait.

Est-ce qu’un artiste vous a particulièrement étonné ce soir-là ?

Celui qui m’a le plus étonné, c’est sans aucun doute Francis Cabrel parce qu’il m’a chanté une chanson à laquelle je ne m’attendais pas du tout. Il s’agit de La chanteuse a 20 ans. J’ai une admiration vraiment incroyable pour lui parce que c’est un très grand auteur. Il a beaucoup apporté à la chanson moderne. Je ne le vois jamais parce qu’il est toujours dans sa maison. J’étais tellement content de le voir.

 C’est donc votre femme Luana  qui s’est cachée derrière l’organisation de cet événement...

Luana était institutrice de métier. Puis, à mon contact, elle a commencé à comprendre comment le métier fonctionne. Il y a des choses qui l’agaçaient, qu’elle trouvait qui n’étaient pas assez précises, parce que c’est une Suisse, elle est très organisée. Elle a essayé que cette soirée soit le plus près de ses attentes. C’est un cadeau que Luana m’a fait !

Pendant le prime vous dites que vous n’aimez pas être qualifié de star, pourquoi ?

Barbara disait : «Je suis une femme qui chante». Je dirais aussi que je suis un homme qui chante. J’ai été élevé à Barbara et elle ne voulait pas qu’on dise qu’elle était une star. Elle disait : «Je suis une femme qui chante». Et moi, je suis un homme qui chante et qui écrit des chansons. Je suis conscient de ce que j’ai fait, du parcours que j’ai fait, de l’amour que le public a eu pendant près de 45, 50 ans. Mais le mot star est un mot qui ne convient pas à une personnalité comme la mienne. Johnny Hallyday était une star. Michel Sardou est aussi une star. Je ne suis pas une star. Je suis un chanteur qui chante avec d’autres chanteurs qu’il aime beaucoup, mais je ne suis pas une star.

«J’écris un petit poème d’amour à mon épouse le soir avant de me coucher.»

Pendant le prime, vous retrouvez votre amie Nana Mouskouri . Vous êtes toujours présents l’un pour l’autre ?

Nana, je l’ai assez souvent au téléphone. On a été, je pense, amoureux l’un et l’autre platoniquement pendant une période assez longue à l’époque des Carpentier. Je pense qu’une relation s’est nouée il y a longtemps avec Nana. C’est une relation amicale ou amoureuse, on va dire, mais vraiment elle est platonique.

Vous attendiez-vous à ce retour à la télévision après votre émouvant discours en 2023 lors des Victoires de la musique  ?

Je savais que je faisais un disque à ce moment-là qui était important à mes yeux car il est dédié à la poésie française et qu’il allait falloir faire ensuite des émissions pour faire la promotion de cet objet culturel non identifié.

À quoi ça ressemble aujourd’hui, votre quotidien un peu plus loin de la scène ?

Il ressemble à celui que j’ai mené toute ma vie. J’écris des chansons, comme je l’ai fait toute ma vie. J’ai passé ma vie à écrire des chansons, que cela soit pendant mes tournées, en voiture... J’ai l’habitude en fait d’écrire tous les jours. Déjà, j’écris un petit poème d’amour à mon épouse le soir avant de me coucher, tous les jours, depuis des années. Autrement, je lis. Je lis, je regarde un peu la télé aussi. J’ai une vie normale, je vois ma famille, je reçois un peu à la maison. Je suis quelqu’un de normal.

Est-ce qu’aujourd’hui vous dites que vous êtes à la retraite ?

Je ne dis pas que je suis à la retraite, parce que je vis. Je vis toujours avec intensité le plaisir d’écrire. Par exemple, cela ne me met pas à la retraite. J’ai fait mes adieux à la scène, mais je n’ai pas fait mes adieux comme auteur. Il n’est pas impossible que je fasse un disque dans deux ou trois ans, si Dieu me prête vie.

Envisagez-vous peut-être de remonter sur scène à cette occasion  ?

Non, cela n’arrivera pas parce que c’est trop difficile pour moi. Puis, j’ai vu aussi trop d’artistes qui sont montés sur scène trop tard et ce n’était pas beau ce qu’ils offraient par rapport à ce qu’ils ont été par le passé. Cela les dénaturait. J’ai vu Charles Trenet chanter assis sur une chaise. J’ai aussi vu Serge Reggiani, cela m’a fait beaucoup de peine, car on l’amenait presque sur scène comme s’il était déjà dans son cercueil. Ils le posaient devant le micro et il chantait comme un automate, c’était horrible. Cela m’a fait une peine que je n’ai jamais oubliée. Je me suis dit, toi, tu ne feras jamais ça. Et je me tiens à cela parce que je sais que je suis obligé de chanter assis et je suis normalement quelqu’un de très vaillant sur scène. Donc, je ne veux pas que le public ait une image de moi qui soit mauvaise.

«Je suis un Parisien du fond du cœur.»

Est-ce que vous profitez de votre maison à la campagne, dans Le Perche, pour être plus au calme et écrire davantage ?

Je ne suis pas très campagne. C’était Michèle Chauvier, mon ancienne épouse, qui avait fait construire cette maison. Elle l’avait voulu. C’était sa maison. Et cela me faisait plaisir de lui offrir cela... Mais je ne suis pas quelqu’un de la campagne. Je m’ennuie là-bas. Je ne sais pas vous dire pourquoi. Je suis un homme de la ville. Je suis un rat des villes, pas un rat des champs. Je peux y aller une fois dans l’année, mais c’est le bout du monde. J’ai mon confort en étant à Paris. Alors qu’à la campagne, il fait froid. Il faut allumer un feu. Ce n’est pas moi qui fais cela maintenant, mais j’ai juste envie de me réfugier directement dans mon lit pour avoir chaud. En fait, j’ai aimé Paris dès que j’y suis arrivé à 7 ans. Je suis tout de suite tombé amoureux de cette ville qui m’a émerveillé. Je suis un Parisien du fond du cœur.

En tant que Parisien, est-ce que vous avez une adresse de restaurant à nous partager ?

Mon épouse est une excellente cuisinière ! Quand on reçoit à la maison, c’est elle qui fait la cuisine. C’est le cordon-bleu. Et je vous avoue que c’est un gros effort pour moi d’aller au restaurant. Je suis obligé de marcher, de me mettre dans des positions toute la soirée sur des chaises qui ne correspondent pas toujours avec mes maux au bas du dos. Du coup, je ne vais quasiment pas au restaurant.

Vous dévoilez également votre nouveau projet, Poètes . Pourquoi avez-vous décidé de sortir ce projet hors du commun maintenant ?

Parce que je n’ai pas pu le sortir avant. J’étais toujours en tournée avec des fois 250 dates par an. C’était la folie. Dans les années 75-80, je n’ai pas arrêté. Après, j’ai fait Napoléon, puis je suis parti sur d’autres choses... Je n’avais pas le temps de m’installer pour le faire. J’avais des chansons à écrire, j’avais des rendez-vous avec mes compositeurs. Il fallait que je travaille et je n’avais pas trop le temps. Et pour ce projet, il fallait beaucoup de temps. Il fallait être méticuleux, faire des essais, changer d’idée, revenir à une autre idée. Cela ne se fait pas tout seul. J’ai eu la chance de tomber sur Augustin Charnet, qui est un compositeur merveilleux, qui a travaillé sur mon dernier album Aimé, et je pensais que c’était lui l’homme de la situation. Il y a aussi Sergio Tomassi, il est mon accordéoniste depuis 25 ans. Il me connaît par cœur alors il a un peu chapoté le tout.

Est-ce que vous avez un poème ou un livre favori à nous partager ?

(Il commence à réciter le poème) Il s’agit du poème Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui, de Stéphane Mallarmé.

Écrire un commentaire