«Plus je vieillis, plus je rajeunis! Il y a une jeunesse pour chaque période pour la vie » : avec l’enthousiasme d’un débutant, Serge Lama, 70 ans ce lundi, s’installe à l’Olympia, la salle mythique de Paris, prélude à une tournée en France, Belgique et Suisse pour fêter cinquante ans de succès.
« J’aborde cet anniversaire comme un débutant qui a tout à faire, à la fois avec ambition et modestie comme je l’ai toujours fait. J’ai 70 ans et quand je suis en scène, j’ai besoin d’aller au bout de chaque chanson comme si je jouais ma vie, par sacerdoce et conviction» , a confié le chanteur qui fête son anniversaire ce lundi soir sur scène.
«C’est d’autant plus le cas à l’Olympia, l’endroit mythique dont je rêvais quand j’étais môme. À chaque concert, je veux absolument tout donner, comme Piaf et Brel, ceux que j’appelle les «suicidaires» car ils seraient morts sur scène, à s’arracher les tripes pour chaque chanson ».
« D’aventures en aventures», «Une Île», « Je suis malade», «Les Glycines», « La Chanteuse a vingt ans », « Les P’tites femmes de Pigalle» : fils du chanteur d’opérette Georges Chauvier, il a signé quelques-uns des plus grands succès de la chanson française, parfois à quatre mains avec sa complice Alice Dona.
Parolier inspiré et compositeur renommé, cet enfant de la balle a écrit ses premiers textes avant l’adolescence. Remarqué par une professeur de chant, il interprète en novembre 1963 ses premières compositions dans une salle de Bagneux, ce qui lui ouvrira les portes du conservatoire de Mireille.
Le 11 février 1964, jour de son 21e anniversaire, Serge Lama donne un premier récital à L’Écluse, célèbre cabaret parisien de l’époque, en première partie de la chanteuse Barbara, et dans la foulée enregistre un premier 45 tours.
Le succès ne se démentira plus, enchaînant les tubes et les plus grandes salles dont l’Olympia et le palais des Congrès qu’il inaugure.
En 1984, Serge Lama devient « Napoléon », rôle-titre d’une comédie musicale dont il est l’auteur et qui restera à l’affiche près de deux ans, avant de revenir à la variété tout en enchaînant des rôles à la télévision et au théâtre. En 2003, pour ses 40 ans de carrière, il s’offre Bercy et chante devant 12 000 spectateurs.
« J’ai fait des choses très diverses, ce qui m’a coûté très cher. Quand on a plusieurs cordes à son arc, les gens sont un peu perdus… Certains n’ont pas compris pourquoi j’ai fait Napoléon» , regrette Serge Lama.
«Ma fierté, c’est justement d’avoir fait plein de choses et que mes chansons ne se ressemblent pas. Il y a des réalistes, des romantiques, des kitsch, des drôles. Je ne me suis privé de rien pour faire de la vraie variété. Je n’aime pas le formatage. Je ne suis surtout pas carré : je suis rond, carré, triangulaire, tout à la fois. J’ai toujours défendu une liberté d’inspiration».
Quatre dates en Belgique
À l’occasion de son jubilé, le chanteur vient de publier un nouvel album, « La balade du poète» , revisitant ses grands succès et dévoilant quelques inédits. « Lama est le seul chanteur révolutionnaire encore debout. Ce que chante Lama est toujours neuf, surtout ses anciennes chansons» , observe en préface l’écrivain Yann Moix, saluant sa voix de stentor.
Serge Lama se produira en Belgique à Liège (23 février), Charleroi (24 février), Marche en Famenne (17 mai), au Cirque royal de Bruxelles (18 mai).
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